3 - Traitement - Prise en charge
âVous pouvez tĂ©lĂ©charger ici une fiche pratique vous permettant de prescrire des exercices Ă votre patient.
a - Pronostic général des tendinopathies
La tendinopathie de la coiffe des rotateurs est réfractaire aux traitements, et les preuves actuelles ne permettent pas d'identifier les interventions conservatrices et chirurgicales optimales pour la tendinopathie de la coiffe des rotateurs. En effet, environ 60% des patients ont répondu de maniÚre satisfaisante aux traitements conservateurs avec plus de la moitié présentant une récidive des symptÎmes et des douleurs persistantes à long terme (Brox et al., 1999 ; Holmgren et al., 2012 ; Ludewig et Borstad, 2003; Winters et al., 1999 ).
Bien que gĂ©nĂ©ralement le pronostic des pathologies dâĂ©paules soit gĂ©nĂ©ralement bon, certaines plaintes Ă l'Ă©paule peuvent avoir une issue dĂ©favorable.
En effet des études ont indiqué que seulement environ 50 % de tous les nouveaux épisodes de plaintes à l'épaule se présentant dans la pratique médicale montrant une guérison complÚte dans les 6 mois. (Van der Windt et al. 1996 ; Croft et al. 1996). AprÚs 1 an, cette proportion passe à 60 % (Van der Windt et al. 1996).
Des preuves montrent que l'invalidité causée par la tendinopathie RC a un impact significatif sur la vie quotidienne et peut entraßner un fardeau social en raison de l'absentéisme et des coûts des ressources de santé (Linaker et al. 2015).
La moitié des personnes touchées souffrent de ces problÚmes pendant plus de 12 mois en continu et finissent souvent par subir une intervention chirurgicale (Bartolozzi et al. 1994).
b - Consensus gĂ©nĂ©ralâ
Concernant les traitements, il faut savoir quâĂ lâheure actuelle il nây aucun consensus.
Les recommandations de l'HAS :
En 2023, l'HAS a proposé cet algorithme décisionnel pour nous guider lors de la prise en charge d'un patent souffrant d'une tendinopathie de la coiffe des rotateurs.
On retrouve également ce tableau qui vient résumer les derniÚres recommandations de l'HAS concernant la prise en charge des tendinopathies de la coiffe des rotateurs :
c - Traitements médicamenteux
1 - Infiltrations/PRP
1.1 Infiltrations
âMaintenant par rapport aux infiltrations, Meng-Ting et al. ont rĂ©alisĂ© en 2019 une mĂ©ta-analyse chez des sujets ayant une tendinopathie de la coiffe des rotateurs.
Ils ont pu constater que les infiltrations de corticostĂ©roĂŻdes sont relativement efficaces Ă court terme (3 Ă 6 semaines) mais pas Ă long terme en ce qui concerne la rĂ©duction de la douleur et lâamĂ©lioration de la fonction.
Sur le long terme, ils ont remarquĂ© que les patients souffrant dâune tendinopathie pouvaient subir une rĂ©gression et le risque de rĂ©cidive Ă©tait plus important Ă 1 an.
1.2 Acide hyaluronique
Concernant les injections d'acide hyaluronique, l'HAS (2023) indiquent qu'elles nâont pas dĂ©montrĂ© leur efficacitĂ© dans le syndrome douloureux sub-acromial.
1.3 PRP
En 2020, les mĂȘmes auteurs ont publiĂ© une mĂ©ta-analyse indiquant que l'injection de PRP peut ĂȘtre plus efficace quâune injection fictive, pas d'injection ou la kinĂ©sithĂ©rapie seule pour rĂ©duire la douleur Ă long terme (plus de 24 semaines) chez les patients souffrant de tendinopathie de la coiffe des rotateurs (Meng-Ting et al. 2020). L'injection de PRP n'a pas apportĂ© de bĂ©nĂ©fice significatif en termes d'amĂ©lioration fonctionnelle. De plus, l'analyse des sous-groupes comprenant le PRP et la physiothĂ©rapie n'a montrĂ© aucune diffĂ©rence significative entre les groupes en ce qui concerne la rĂ©duction de la douleur et le rĂ©sultat fonctionnel dans cette Ă©tude. D'autres recherches sont nĂ©cessaires pour dĂ©terminer si l'injection de PRP peut apporter un avantage par rapport Ă la kinĂ©sithĂ©rapie (Meng-Ting et al. 2020).
Comme pour l'acide hyaluronique, l'HAS (2023) indiquent que les injections de PRP nâont pas dĂ©montrĂ© leur efficacitĂ© dans le syndrome douloureux sub-acromial.
d - Chirurgies
âDans cette Ă©tude (Challoumas et al. de 2019), ils ont comparĂ© Ă moyen terme (12 mois) et Ă long terme (> 12 mois) des patients ayant eu une tendinopathie.
â
Ils les ont répartis en 4 groupes :
- ceux qui ont subi une chirurgie,
- ceux qui ont subi une fausse chirurgie,
- ceux qui ont réalisé uniquement des exercices,
- ceux nâayant reçu aucun traitement.
Les rĂ©sultats montrent que les effets sont identiques chez les patients ayant subi une chirurgie et les patients ayant subi une fausse chirurgie concernant la douleur, la fonction, lâamplitude des mouvements et ce, Ă moyen et long terme.
Le fait de rentrer dans lâĂ©paule et de dire "je vous ai opĂ©rĂ©â donne dâaussi bons rĂ©sultats quâune vraie chirurgie. Par ailleurs, la chirurgie est aussi efficace que les exercices en kinĂ©sithĂ©rapie, que ce soit Ă moyen ou long terme, Ă nouveau pour la fonction, la mobilitĂ©, la douleur, la force et la qualitĂ© de vie.
Il nâest pas pertinent de conseiller dans un premier temps la chirurgie Ă nos patients . LâĂ©tude de Challoumas et al. de 2019 recommande donc aux professionnels qui traitent les tendinopathies, dâencourager les patients Ă se conformer au traitement basĂ© sur des exercices pendant au moins 12 mois avant dâenvisager une Ă©ventuelle chirurgie.
e - Traitement conservateur en Kinésithérapie
1 - Stratégie de traitement
Les objectifs du traitement et les interventions thérapeutiques dépendent principalement de l'irritabilité tissulaire (McClure et al. 2015).
Le concept d'"irritabilité" tissulaire est censé refléter la capacité du tissu à gérer le stress physique et est théoriquement lié à son état physique et au degré d'activité inflammatoire présent.
Trois phases d'irritabilité, développées par consensus (Kelley et al. 2013), sont définies dans la prochaine diapositive en utilisant les niveaux de douleur, la relation entre la douleur et le mouvement, et l'auto-évaluation de l'incapacité.
Ces phases d'irritabilitĂ© sont censĂ©es ĂȘtre mutuellement exclusives et constituent donc le principal moyen de classification Ă ce niveau. L'intensitĂ© physique de l'intervention peut alors correspondre directement au stade d'irritabilitĂ©.
La stadification de l'irritabilitĂ© tissulaire est utile pour guider la rĂ©Ă©ducation qui vise Ă placer le stress physique appropriĂ© sur le tissu Ă chaque Ă©tape. Les patients prĂ©sentant une irritabilitĂ© Ă©levĂ©e ne sont pas prĂȘts Ă subir un stress physique important sur les tissus affectĂ©s.
Par consĂ©quent, lorsque le patient est en phase dâirritabilitĂ© Ă©levĂ©e, le contrĂŽle de la douleur et le soulagement des symptĂŽmes, le contrĂŽle (diminution) de la charge tendineuse (modification de lâactivitĂ©) et la gestion des facteurs de risque sont les principaux objectifs.
L'éducation du patient à ce stade met l'accent sur la maniÚre d'éviter un stress nuisible aux tissus affectés tout en maintenant un stress approprié aux tissus non affectés.
Si le patient présente une tendinopathie avec une faible irritabilité, la gestion de la charge tendineuse (en augmentation), la restauration de la fonction et le retour du patient à son niveau sportif pré-blessure sont les objectifs.
Bien que le meilleur traitement pour la tendinopathie de la coiffe des rotateurs ne soit pas clairement Ă©tabli, les exercices progressifs ont prouvĂ© leur efficacitĂ©. Des Ă©tudes ont montrĂ© que les exercices, qu'ils soient supervisĂ©s ou pratiquĂ©s Ă domicile, sont plus bĂ©nĂ©fiques qu'un placebo ou l'absence de traitement (Littlewood et al. 2015 ; 2016).Â
En 2023, Oscar Vila-Dieguez a confirmé l'efficacité des exercices pour cette pathologie. Il a en effet démontré que les exercices étaient le traitement qui fonctionnaient le mieux pour les tendinopathies de la coiffe des rotateurs.
Par ailleurs, Cooper et al. (2023) ont dĂ©montrĂ© qu'une douleur expĂ©rimentale Ă l'Ă©paule rĂ©duit l'activitĂ© musculaire chez les sujets sains, un phĂ©nomĂšne observĂ© de façon plus marquĂ©e chez les patients souffrant. Les exercices trouvent lĂ encore tout leur intĂ©rĂȘt dans la rĂ©Ă©ducation.
Powell et al. (2023) ont identifié plusieurs facteurs expliquant l'efficacité des exercices, notamment l'amélioration de la force, les changements psycho-émotionnels, et la conviction des bienfaits de l'exercice. Toutefois, ces bénéfices dépendent d'une relation thérapeutique solide, d'un programme d'exercices adapté, et de progrÚs cliniques notables.
Bouger câest bien, mais selon quelles modalitĂ©s ? Quels types dâexercices ? PlutĂŽt en chaĂźne ouverte ? En chaĂźne fermĂ©e ? Excentrique? IsomĂ©trique ? Avec quelle charge? Combien de rĂ©pĂ©titions ?
â2 - Exercices de chaĂźne cinĂ©matique ouverte et fermĂ©e
âLorsquâon prescrit des exercices dans le cadre de la rĂ©Ă©ducation ou pour lâamĂ©lioration des performances, le thĂ©rapeute a le choix entre les exercices en chaĂźne cinĂ©tique dite fermĂ©e (CCF) et ouverte (CCO).  De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les exercices en CCF sont trĂšs souvent utilisĂ©s dans la rĂ©Ă©ducation du membre infĂ©rieur, comme par exemple suite Ă une ligamentoplastie du LCA. En effet, pour le membre infĂ©rieur, les exercices en CCF sont considĂ©rĂ©s comme plus sĂ»rs et sollicitant davantage l'articulation de maniĂšre fonctionnelle que les exercices en chaĂźne ouverte. En revanche, pour ce qui est de la rĂ©Ă©ducation du membre supĂ©rieur, la popularitĂ© des exercices en CCF est moins Ă©vidente.
Dans un premier temps, il nous semble important de définir au mieux les mouvements et exercices en CCO et CCF.
â2.2  Exercices de la chaĂźne cinĂ©matique ouverte
De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le mouvement tridimensionnel le plus complexe de la main nĂ©cessite 6 degrĂ©s de libertĂ© (3 pour tourner dans nâimporte quelle direction et 3 pour effectuer des mouvements linĂ©aires dans nâimporte quelle direction). Si les degrĂ©s de libertĂ© diminuent en dessous de 6 (par exemple une articulation raide), la main perd sa capacitĂ© Ă se positionner Ă nâimporte quel endroit dans lâespace.
Par consĂ©quent, que ce soit dans la vie de tous les jours ou lors dâactivitĂ©s sportives, de nombreux mouvements se dĂ©roulent dans une CCO.
Quelques exemples dans la vie de tous les jours : le fait de tendre la main, de saluerâŠ
Quelques exemples dans  la vie sportive : le mouvement de lancer, effectuer un service au tennis, au volley-ball.
Les mouvements et exercices en CCO tendent à créer des forces de cisaillement dans l'articulation, comprenant des mouvements de roulement et de glissement selon la direction du mouvement.
Les mouvements de glissements sont nĂ©cessaires pour une cinĂ©matique articulaire optimale dans lâarticulation et sont possibles grĂące Ă lâactivitĂ© musculaire environnante. Si on prend lâexemple de lâabduction du bras, le deltoĂŻde provoque un glissement supĂ©rieur de la tĂȘte humĂ©rale qui est lui-mĂȘme contrĂŽlĂ© par les muscles de la coiffe des rotateurs. Par consĂ©quent, ces muscles ont une ligne dâactions opposĂ©e sur la tĂȘte humĂ©rale crĂ©ant un cisaillement plus ou moins important en fonction du mouvement, de lâactivitĂ© musculaire et de la charge imposĂ©e.
2.3  Exercices de la chaßne cinématique fermée
âIl est couramment admis que lors dâun exercice en chaĂźne fermĂ©e, le dernier maillon de la chaĂźne est fixĂ© sur une surface. Par consĂ©quent, les degrĂ©s de libertĂ© et lâamplitude disponible lors du mouvement seront beaucoup plus limitĂ©s que lors dâun mouvement en CCO. Par ailleurs, la mobilitĂ© disponible lors dâun exercice en CCF dĂ©pend du nombre dâarticulations participant Ă la chaĂźne.
Quelques exemples dans la vie de tous les jours : les positions d'appui sur les mains sur une table, un mur ou le sol
Quelques exemples dans la vie sportive : certains mouvements en gymnastique (cheval dâarçons, ATR, barres-fixesâŠ).
Ces exercices en chaĂźne fermĂ©e sont connus pour fournir une compression axiale dans lâarticulation, stimuler les mĂ©canorĂ©cepteurs pĂ©ri- et intra-articulaires de l'articulation, augmenter la co-contraction locale des muscles stabilisateurs et accroĂźtre non seulement la stabilitĂ© statique mais aussi les qualitĂ©s proprioceptives de lâarticulation (Wilk et al. 1996).
Câest pourquoi ces exercices sont souvent encouragĂ©s dans les premiers stades de la rĂ©Ă©ducation de lâĂ©paule instable (cf : module « instabilitĂ© de lâĂ©paule »).
2.4. Faut-il changer de terminologie ?
âCertains auteurs comme Cools (2021) remettent en question la terminologie de la CCO et la CCF Ă©tant donnĂ© que cette terminologie ne couvre probablement pas totalement le concept de ce Ă quoi elle est destinĂ©e, et plus particuliĂšrement encore dans la rĂ©Ă©ducation des membres supĂ©rieurs. En effet, il nâest pas rare de douter du fait que certains exercices soient davantage en CCO ou CCF. Certains exercices proposĂ©s par le thĂ©rapeute peuvent comprendre une limite fixe (la main qui ne peut pas bouger) ou bien une limite mobile (la main est sur une surface mais peut bouger). Lors des exercices oĂč le patient glisse sa main sur le mur ou sur la table, la chaĂźne est « fermĂ©e » puisque la main est sur une surface, toutefois, la main peut se dĂ©placer en roulant sur une balle ou une serviette sur la table ou le mur.
â
Si lâon se penche davantage sur la clinique, on sait aujourdâhui que la prise en charge dâune tendinopathie repose souvent sur une gestion de la charge et une mise en charge progressive. Par consĂ©quent, les exercices en CCF et CCO sont trĂšs complĂ©mentaires (grande amplitude + compression axiale) et offrent au patient un large panel de mouvements progressifs.
Dillman et al. (1994) ont proposĂ© dans les annĂ©es 90 une classification qui incluait le fait que lâarticulation subissait des forces de compression (chargement axial) ou plutĂŽt des forces de cisaillement.
De cette classification dĂ©coulait 3 type dâexercices :
- (1) limite fixe + charge externe (exercices classiques en CCF),
- (2) limite mobile + charge externe (par exemple le fait de glisser la main sur le banc ou le mur)
- (3) limite mobile sans charge (exercices classiques en CCO)
Toutefois, Cools (2021) souligne que ces auteurs n'ont pas pris en compte le fait qu'un exercice à limite fixe (exercice typique en CCF) peut provoquer des forces de cisaillement dans l'articulation (par exemple des contractions musculaires isométriques isolées contre une résistance fixe du thérapeute) ou qu'un exercice en CCO typique peut stimuler la compression de l'articulation (par exemple le mouvement de la presse militaire.
Câest pourquoi, plutĂŽt que de se demander si tel exercice est en chaĂźne ouverte ou fermĂ©e, il serait prĂ©fĂ©rable de se concentrer sur la question de savoir si les exercices prescrits engendrent des forces de cisaillement ou sâils provoquent plutĂŽt une compression axiale sur lâarticulation.
2.5 Application clinique
âEn tant que thĂ©rapeute, il est important de connaĂźtre toutes les variables dâexercice que nous pouvons modifier afin d'augmenter la difficultĂ© / complexitĂ© de l'exercice.
Si nous nous penchons dans un premier temps sur ces diffĂ©rentes variables dans lâexercice en chaĂźne fermĂ©e, on peut dans un premier temps faire ressortir 3 variables de base (Cools. 2021) :
- La charge (poids du corps)
- La modalité (statique ? Dynamique ? Surface stable ? Surface instable ? )
- Le plan dans lequel lâexercice est effectuĂ©
IntĂ©ressons-nous Ă la premiĂšre variable : la charge (de faible Ă modĂ©rĂ©e Ă Ă©levĂ©e). Ătant donnĂ© que nous sommes en CCF, il sâagit lĂ de la quantitĂ© de poids corporel sur lâĂ©paule.
Par consĂ©quent, chez un patient particuliĂšrement algique, avec une forte irritabilitĂ©, le thĂ©rapeute pourra commencer avec une faible charge (sans poids corporel sur lâĂ©paule), avec par exemple les mains contre le mur. Progressivement, des exercices avec charge modĂ©rĂ©e pourront ĂȘtre proposĂ©s dans lesquels un certain poids corporel sera imposĂ© aux Ă©paules, mais jamais le poids corporel complet.
Par exemple, le patient peut effectuer des exercices en position quadrupĂ©dique ou au moins avec un genou au sol. Enfin la progression se poursuivra avec des exercices Ă charge Ă©levĂ©e oĂč cette fois, le poids du corps est supportĂ© en grande partie par les Ă©paules. Lâexemple classique est lâexercice de pompes en chute faciale.
La deuxiĂšme variable consiste Ă se demander si lâexercice est exĂ©cutĂ© de maniĂšre statique ou dynamique. De maniĂšre assez logique lâexercice statique dans lequel lâĂ©paule ne bouge pas constitue la premiĂšre Ă©tape. La progression se fera ensuite vers une surface instable dans laquelle le patient doit garder le bras aussi stable que possible. Enfin le dernier Ă©chelon consiste Ă effectuer lâexercice de maniĂšre dynamique (avec lâĂ©paule qui bouge).
Ces exercices peuvent ĂȘtre exĂ©cutĂ©s en chaĂźne fermĂ©e Ă surface fixe (par exemple le mouvement de pompes) ou en chaĂźne fermĂ©e Ă surface mobile (par exemple faire rouler une balle vers le haut contre le mur ou vers l'avant sur la table).
La troisiĂšme variable fait donc rĂ©fĂ©rence au plan dans lequel lâexercice est effectuĂ©. Classiquement pour lâĂ©paule, nous retenons les plans suivants : le plan sagittal, le plan scapulaire et le plan frontal. Cette variable est surtout modifiĂ©e dans le cadre dâune instabilitĂ© de lâĂ©paule pour permettre dans un premier temps de rassurer le patient dans des plans plus « safe » pour lui (ex :  le patient prĂ©sentant une instabilitĂ© antĂ©rieure ressent moins de risque d'instabilitĂ© lorsque l'Ă©paule reste dans le plan sagittal).
â
Pour progresser entre ces variables, il est fortement conseillĂ© de ne jamais modifier plus dâune variable Ă la fois pour augmenter la difficultĂ© et la complexitĂ© de lâexercice (Cools. 2021).
Mise Ă part ces 3 variables de base, il existe Ă©videmment dâautres facteurs contextuels qui peuvent influencer la complexitĂ© de lâexercice pour le patient. Par exemple, le kinĂ©sithĂ©rapeute peut demander au patient dâexĂ©cuter lâexercice les yeux fermĂ©s pour rendre lâexercice plus difficile et mettre lâaccent sur la coordination neuromusculaire.
Ăgalement, le thĂ©rapeute peut venir manuellement perturber lâĂ©paule, le corps, ou la surface dâexercice du patient pour augmenter lâimpact externe. Le thĂ©rapeute peut Ă©galement jouer sur la vitesse dâexĂ©cution de lâexercice. Lâaugmentation de la vitesse dâexĂ©cution nĂ©cessite des rĂ©ponses neuromusculaires plus rapides et plus automatisĂ©es. De plus, l'activitĂ© musculaire peut ĂȘtre augmentĂ©e chez les antagonistes lorsque les mouvements rapides doivent ĂȘtre ralentis. Â
Le thĂ©rapeute peut Ă©galement proposer au patient dâeffectuer lâexercice en double tĂąches ou bien avec des codes couleurs (pour une couleur donnĂ©e, la tĂąche sera diffĂ©rente).
En général, il est connu que l'activité de la coiffe des rotateurs est plus faible dans une chaßne fermée (à faible charge) par rapport à une chaßne ouverte (Lephart et al. 1996), et que les niveaux d'activité de la CR en chaßne fermée augmentent avec l'augmentation de la charge.  Pour les muscles scapulaires, en général, l'activité du SA est plus élevée en chaßne fermée qu'en chaßne ouverte ;  cependant, une activité accrue a également été trouvée dans le petit pectoral lors d'une prolongation en chaßne fermée, par rapport à une chaßne ouverte.
Dans une étude menée par Heron et al. (2017), trois programmes d'exercices dynamiques ont été comparés dans une population de patients atteints de tendinopathie de la coiffe des rotateurs : des exercices avec bande résistante à une chaßne (OC), des exercices en chaßne fermée (CC) et des exercices d'amplitude de mouvement à charge minimale (ROM).  Les auteurs ont montré que tous les programmes ont entraßné une amélioration significative des résultats rapportés par le patient (PROM) ;  cependant, il n'y avait pas de différence significative entre les groupes.
En résumé :
3 - Renforcement de la CDR
Plusieurs types dâexercices permettent de renforcer la coiffe des rotateurs (Twnsend et al. 1991 ; Reinold et al. 2009 ; Ganderton et al. 2013 ; Edwards et al. 2017). Le kinĂ©sithĂ©rapeute peut ainsi proposer des exercices en :
- Rotation externe
- Full can
- RE allongé
- Abduction horizontale avec RE / Ă©lĂ©vation de lâĂ©paule en procubitus
- Push-up plus
3.1 Ătudes EMG (CDR)
âLa revue systĂ©matique dâEdwards et al. (2017) fournit au clinicien une sĂ©rie d'exercices, fondĂ©e sur des donnĂ©es probantes, qui pourrait ĂȘtre utilisĂ©e pour Ă©laborer et appliquer un programme de rĂ©Ă©ducation progressive de la coiffe des rotateurs.Â
Les diapositives suivantes présentent une fourchette du pourcentage de contraction isométrique volontaire maximale (MVIC) de l'infra-épineux et du supra-épineux selon le classement des exercices.
3.2 EMG et dentelé antérieur (SA)
Comme nous lâavons mentionnĂ© dans la premiĂšre partie, le muscle dentelĂ© antĂ©rieur (SA) est considĂ©rĂ© comme un important stabilisateur de la scapula (Smith et al. 2003). GrĂące Ă la coopĂ©ration avec le trapĂšze infĂ©rieur (LT), le SA est positionnĂ© de façon optimale pour maintenir l'alignement de la scapula avec le thorax et assurer la stabilisation dynamique.
Les patients souffrant de troubles de l'épaule présentent une activité musculaire périscapulaire altérée [par exemple, une diminution de l'activité du serratus anterior (SA) et une augmentation de celle du trapezius supérieur (UT)]. Plusieurs études EMG ont cherché à savoir quels exercices permettaient une bonne activation du  SA sans activation excessive du TU.
Dans la littĂ©rature, on se rend compte que lâexercice du Push-up plus est intĂ©ressant Ă proposer au patient pour renforcer le dentelĂ© antĂ©rieur (Maenhout et al. 2010). Cet exercice peut ĂȘtre dĂ©clinĂ© de diffĂ©rentes maniĂšres. Nous dĂ©velopperons les 3 premiĂšres dĂ©clinaisons, notamment pour lâintĂ©rĂȘt des exercices 2 et 3 :
- Exercice 1 : le patient est en position de push-up plus sur les genoux, bras tendus. On va lui demander de rĂ©aliser des mouvements de protractions et des rĂ©tractions de la scapula durant lesquels le dentelĂ© antĂ©rieur va ĂȘtre sollicitĂ©. Lors de cet exercice, Maenhout et son Ă©quipe ont indiquĂ© que lâactivitĂ© du SA Ă©tait modĂ©rĂ©e (environ 31% dâactivation) et l'activitĂ© du trapĂšze infĂ©rieur faible (environ 11% dâactivation) (Maenhout et al. 2010).
â - Exercice 2 : Le patient va rĂ©aliser le mĂȘme exercice mais avec la jambe controlatĂ©rale Ă©levĂ©e (controlatĂ©rale au cĂŽtĂ© que lâon souhaite renforcer). On se rend compte que lâactivation du trapĂšze infĂ©rieur est la plus importante (environ 20 % dâactivation) comparĂ© aux 6 autres exercices visibles sur la diapositive (Maenhout et al. 2010).
â - Exercice 3 : Le patient rĂ©alise un push-up plus avec la jambe homolatĂ©rale Ă©levĂ©e (homolatĂ©rale au cĂŽtĂ© que lâon souhaite renforcer). Dans cet exercice, le SA est activĂ© de maniĂšre modĂ©rĂ©e, proche dâune activation Ă©levĂ©e (environ 44 % dâactivation).
â - Exercice 4 : mĂȘme exercice que lâexercice 1 sur plan instable.
â - Exercice 5 : mĂȘme exercice que lâexercice 2 sur plan instable.
â - Exercice 6 : mĂȘme exercice que lâexercice 3 sur plan instable.
â - Exercice 7 : mĂȘme exercice que lâexercice 1 sur un seul bras.
En fonction des diffĂ©rentes dĂ©clinaisons, lâĂ©tude de Maenhout et al. (2010) indique que  certains exercices prĂ©sentent un ratio qui va ĂȘtre davantage en faveur du SA sur le trapĂšze supĂ©rieur (UT) ou davantage en faveur du LT sur le UT. Lorsque le patient rĂ©alise lâexercice 1, 3, 6 et 7, lâEMG montre un ratio en faveur du SA par rapport au UT. Dans ces exercices, lâactivitĂ© du SA est plus importante que celle du UT.
Une étude de 2021 a conçu une nouvelle méthode pour renforcer le SA sans activation excessive du UT, appelée exercice Squeezing Ball (SB-ex), dans lequel les patients serrent une balle entre les deux coudes avec une contraction isométrique volontaire maximale dans la direction de l'adduction horizontale avec les bras élevés à un angle de 45°.
L'activité SA et UT moyenne était de 69,9 % ± 30,8 % et 10,2 % ± 6,3 % MVIC pendant le SB-ex, respectivement, alors que le rapport UT/SA du cÎté affecté était de 0,15 ± 0,07. (Miyasaka et al. 2021).
4 - IsomĂ©trique, Concentrique, Excentrique, etcâŠ
Exercices excentriques
La raison derriĂšre l'utilisation d'exercices excentriques est qu'ils doivent entraĂźner des charges mĂ©caniques plus Ă©levĂ©es sur l'unitĂ© musculo-tendineuse et ainsi optimiser le remodelage des fibres pour rĂ©duire la douleur et augmenter la force et la fonction. Â
Il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que les exercices de renforcement excentriques des muscles de la coiffe des rotateurs sont supĂ©rieurs Ă une approche de surveillance et d'attente pour amĂ©liorer la douleur et la fonction de l'Ă©paule (Bernhardsson et al. 2011 ; Camargo et al. 2014 : Jonsson et al. 2006). Ils ne peuvent cependant pas ĂȘtre supĂ©rieurs aux autres types de renforcement. Holmgren et al. 2014 ont conclu que les exercices excentriques chargĂ©s (charge externe avec poids ou bande Ă©lastique pour la coiffe des rotateurs et les muscles scapulothoraciques) entraĂźnent une rĂ©duction de la douleur et une amĂ©lioration de la fonction par rapport aux exercices sans charge (mouvement actif sans aucune charge externe ajoutĂ©e) Holmgren et al. 2014. Â
Bien que cela ne soit pas directement comparable, Maenhout et al. 2013 ont montrĂ© que les exercices de renforcement excentriques (phase excentrique d'abduction complĂšte dans le plan scapulaire rĂ©alisĂ©e avec un poids pendant 3 sĂ©ries de 15 rĂ©pĂ©titions, deux fois par jour) entraĂźnaient des gains en force isomĂ©trique d'abduction lorsqu'ils Ă©taient mesurĂ©s Ă 90° d'abduction dans le plan de l'omoplate. Â
Le programme excentrique, rĂ©gulĂ© par la douleur et non par le poids, nâa apportĂ© aucun bĂ©nĂ©fice supplĂ©mentaire au LLE (exercices de rotation mĂ©diale et latĂ©rale avec bande Ă©lastique de rĂ©sistance) Maenhout et al. 2013.Â
âDans lâĂ©tude de Dejaco, et al de 2017, les auteurs ont cherchĂ© Ă savoir si la rĂ©alisation dâun programme d'entraĂźnement basĂ© sur des exercices excentriques Ă©tait plus bĂ©nĂ©fique quâun programme dâexercices conventionnels.Ils ont inclus 36 patients atteints de tendinopathie de la coiffe des rotateurs chroniques et les ont rĂ©partis en 2 groupes. Les 2 groupes ont dĂ» suivre un programme dâexercices quotidien Ă domicile sur 12 semaines et ont reçu 9 sĂ©ances de prise en charge.
Le 1er groupe devait rĂ©aliser 2 exercices excentriques isolĂ©s diffĂ©rents 2 fois par jour : un exercice excentrique des RE de lâĂ©paule et un autre exercice excentrique dâabduction en empty-can dans le plan de la scapula.
â
En plus de ces 2 exercices, les sujets effectuaient des exercices dâĂ©tirement du petit pectoral, de la capsule postĂ©rieure et des muscles postĂ©rieurs de lâĂ©paule. Lâautre groupe devait rĂ©aliser 8 exercices conventionnels diffĂ©rents 1 fois par jour : le full can en abduction avec haltĂšre, des rotations externes et internes Ă 0°dâabduction avec Ă©lastique, des haussements dâĂ©paules, des pompes (push-up) sur les genoux, des exercices dâĂ©tirement en adduction, des Ă©tirements du petit pectoral, etcâŠ
Durant ces exercices, câest dâabord le nombre de rĂ©pĂ©titions qui a Ă©tĂ© augmentĂ© puis la rĂ©sistance de lâĂ©lastique ou le poids de lâhaltĂšre. AprĂšs 12 semaines, les sujets ont repris leurs activitĂ©s habituelles.
En rĂ©sumĂ©, il sâavĂšre que le programme d'entraĂźnement en excentrique de la coiffe des rotateurs est bĂ©nĂ©fique pour la fonction de l'Ă©paule et la douleur aprĂšs 26 semaines chez les patients atteints de tendinopathie de la coiffe des rotateurs.
Cependant, ce programme n'est pas plus bénéfique qu'un programme d'exercices conventionnels pour la coiffe des rotateurs et les muscles scapulaires.
Sur la base des résultats de cette étude, les thérapeutes doivent tenir compte du fait que la réalisation de 2 exercices excentriques 2 fois par jour est aussi efficace que la réalisation de 8 exercices concentriques / excentriques 1 fois par jour chez les patients atteints de tendinopathie de la coiffe des rotateurs.
En pratique, on pourra donc conseiller au patient dâeffectuer 2 fois par jour 2 exercices plutĂŽt que 8 exercices 1 fois par jour, ce qui est quand mĂȘme plus rapide et plus facile Ă faire au quotidien.
Donc en fonction du temps que le patient est prĂȘt Ă mettre pour effectuer des exercices Ă domicile, on pourra choisir un programme plutĂŽt excentrique ou bien un programme avec des exercices plus conventionnels.
Ce qui est Ă©galement important, câest que le patient puisse effectuer les exercices quâil apprĂ©cie, ceux avec lesquels il se sent Ă lâaise afin quâil y adhĂšre. Si on le pousse Ă faire des exercices auxquels il nâadhĂšre pas, il risque sans doute dâabandonner.
Exercices isométriques
ââ
La justification du recours aux exercices isomĂ©triques est qu'ils permettent une recharge progressive de l'unitĂ© musculo-tendineuse de l'Ă©paule et prĂ©viennent l'inhibition musculaire (Dupuis et al. 2018). Bien que couramment utilisĂ©, Dupuis et al. 2018 n'a montrĂ© aucune diffĂ©rence Ă court terme (Ă deux et six semaines) en termes de douleur et de fonction entre un programme dâexercices de recharge progressive de deux semaines (contractions isomĂ©triques incrĂ©mentielles en rotation latĂ©rale et en abduction Ă 50-75 % de la contraction volontaire maximale) et de cryothĂ©rapie (application de glace pendant 15 minutes, 3 fois par jour) dans une population avec rupture de la coiffe aiguĂ«. Il nây avait pas non plus dâaugmentation significative de la force dans les deux groupes.
Parle et al. 2017 ont randomisé leurs participants pour des exercices isométriques, une thérapie par la glace ou une combinaison des deux pendant 1 semaine et n'ont trouvé aucune différence entre les groupes au suivi d'une semaine en ce qui concerne la douleur (EVA), l'incapacité fonctionnelle (questionnaire DASH), la force musculaire ou l'intégrité structurelle (échographie). Les trois groupes ont démontré des améliorations statistiquement significatives dans toutes les mesures de résultats à 1 semaine par rapport à la ligne de base.
En 2022, Al Anazi et al. ont proposĂ© un protocole d'exercices isomĂ©triques basĂ© sur l'amĂ©lioration de la force du grip dans diffĂ©rentes positions d'Ă©paule. Ce protocole, adaptable avec tout outil permettant une rĂ©sistance contre le poing fermĂ©, implique de rĂ©aliser trois sĂ©ries de dix contractions d'une minute dans quatre positions : coudes tendus Ă 30°, 60°, 90° d'abduction dâĂ©paule et Ă 90° avec coude flĂ©chi Ă 90° (position de chandelier).
Chaque position est rĂ©alisĂ©e pendant deux semaines consĂ©cutives, en suivant la progression de la position dâĂ©paule. L'exercice est Ă rĂ©aliser quotidiennement. Les auteurs ont observĂ© une amĂ©lioration de la fonction, de la douleur, de la force musculaire et de l'amplitude de mouvement active chez les patients atteints de syndrome de conflit sous-acromial primaire (AlAnazietal, 2022).
En revanche, concernant l'analgésie induite par les exercices isométriques, les preuves sont beaucoup plus controversées.
La conclusion de la revue systĂ©matique de Bonello et al. 2021 indique qu'il n'y a pas de preuves cohĂ©rentes que l'exercice isomĂ©trique induit une analgĂ©sie induite par l'exercice (EIH) chez les personnes souffrant de douleur musculosquelettique. Les auteurs ajoutent que ces rĂ©sultats diffĂšrent de ceux obtenus chez les populations asymptomatiques, oĂč l'EIH est frĂ©quemment observĂ©e, et dans des conditions telles que la fibromyalgie, oĂč l'exercice isomĂ©trique peut provoquer une hyperalgĂ©sie.
Il est possible que les variations dans la dose, le lieu de contraction et l'intensitĂ© des protocoles pourraient expliquer ces rĂ©sultats inconsistants (Bonello et al. 2021).Â
âLes exercices controlatĂ©raux ?
Dans le domaine clinique, les exercices controlatéraux (CEs) sont envisagés comme une méthode pour traiter simultanément la douleur et les déficits de l'amplitude de mouvement (ROM). Les CEs peuvent affecter significativement l'activation musculaire et la force ipsilatérale ainsi que la mobilité du membre controlatéral. Néanmoins, les recherches sur les effets des CEs sur la douleur sont limitées. Les preuves actuelles suggÚrent que les CEs sont une option viable pour améliorer la ROM des patients, avec des effets potentiels sur la stabilité, la force musculaire et l'activation musculaire. Des études supplémentaires sont recommandées pour approfondir ces constatations (Fermin et al. 2018).
5 - Quelle charge ?
Pour parler de la charge, on peut parler du PHLE (Exercices progressifs Ă charge Ă©levĂ©e) dont l'objectif est d'appliquer suffisamment de charge mĂ©canique aux tendons et aux muscles pour induire des changements morphologiques et augmenter leur tolĂ©rance Ă la charge.  Bien que cette hypothĂšse soit sĂ©duisante, la supĂ©rioritĂ© du PHLE chez les personnes souffrant de douleurs Ă lâĂ©paule nâa pas Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©e. Â
Lombardi et al. 2008 ont Ă©tudiĂ© un protocole PHLE basĂ© sur 6 RM (c'est-Ă -dire le poids maximum pouvant ĂȘtre soulevĂ© 6 fois) pour les flĂ©chisseurs, les extenseurs et les rotateurs mĂ©diaux/latĂ©raux de l'Ă©paule.  Le programme comprenait 2 sĂ©ries de 8 rĂ©pĂ©titions, la premiĂšre sĂ©rie Ă©tant de 50 % de 6 RM et la seconde de 70 % de 6 RM ;  la charge de 6 RM Ă©tait rĂ©Ă©valuĂ©e toutes les deux semaines Lombardi et al. 2008. AprĂšs un suivi de deux mois, par rapport au groupe de surveillance et d'attente, les participants du groupe 6 RM ont prĂ©sentĂ© des amĂ©liorations de la douleur et de la fonction, mais il n'y a eu aucune augmentation significative de la force dans aucun des deux groupes.
LâĂ©tude dâIngwersen et al, 2017 montrent quâil nây a pas de diffĂ©rence entre le fait dâaugmenter progressivement la charge lors des exercices et le fait de rĂ©aliser des exercices avec une faible charge.
Charge Ă©levĂ©e ou charge faible ? Il faut sâadapter en fonction du patient. Sâil prĂ©fĂšre une charge Ă©levĂ©e parce quâil fait du body-building par exemple, on peut alors lui donner une charge Ă©levĂ©e.
Dans tous les cas, les rĂ©sultats sont les mĂȘmes, Ă peu de choses prĂšs : câest-Ă -dire que quelle que soit la charge adoptĂ©e, ça va aider le patient.
Par rapport au nombre de rĂ©pĂ©titions ou Ă la vitesse dâexĂ©cution, il nây a pas de rĂ©ponse Ă ce sujet. Lorsqu'on doit choisir les exercices avec le patient, pas besoin non plus de se focaliser sur le cĂŽtĂ© concentrique ou excentrique : il nây a aucune preuve clinique convaincante pour dĂ©montrer que lâexercice excentrique serait Ă privilĂ©gier par rapport Ă dâautres modalitĂ©s de traitement (Dominguez-Romero et al. 2021).
Câest au thĂ©rapeute de voir ce qui convient le mieux au patient.
Certains ont tendance Ă dire quâon peut proposer des exercices dans le mouvement qui est douloureux, dans la direction qui fait mal au patient.
En effet, sur la base d'une étude contrÎlée randomisée (ECR) ( n = 22) avec un faible risque de biais (échelle PEDro), les deux méthodologies d'exercice (exercices avec douleur VS sans douleur) se sont avérées améliorer de maniÚre significative la douleur, la fonction et l'amplitude de l'épaule sans différences entre elles (Vallés-Carrascosa et al. 2018)
Et les exercices de contrĂŽle moteur alors ?
Il est important de garder Ă lâesprit que chez les patients prĂ©sentant des douleurs musculo-squelettiques plutĂŽt chroniques, certains processus au niveau du systĂšme nerveux central peuvent ĂȘtre perturbĂ© (Woolf et al. 2011).
Le systĂšme immunitaire (Neugebauer et al. 2020) ou le cĂŽtĂ© biopsychosocial (Meints et al. 2018) peuvent venir influencer cette douleur et les exercices permettent dâamĂ©liorer cette perception.
â
Câest pourquoi, dans la plupart des cas, on pourrait proposer au patient de rĂ©aliser des exercices dans la douleur (VallĂ©s-Carrascosa et al. 2018). Il faudra bien Ă©videmment expliquer au prĂ©alable au patient que la douleur nâest pas forcĂ©ment quelque chose de nĂ©faste et quâil existe parfois une adaptation, une perception de la douleur perturbĂ©e.
â
Lorsquâon parle de faire des exercices dans la douleur, comprenons-nous bien, il ne sâagit pas d'atteindre 10/10 Ă lâEVA. Bien quâil nâexiste pas de consensus, lâidĂ©e est dâautoriser une douleur autour de 3-4/10 pendant lâexercice sachant que cette douleur doit diminuer dans les quelques heures qui suivent.
Dâun point de vue plus pratique, comment pouvons-nous procĂ©der avec notre patient ?
Dans un premier temps, il peut ĂȘtre intĂ©ressant de questionner le patient concernant sa comprĂ©hension de sa douleur. On peut ensuite tester ses croyances et lui demander sâil trouve normal le fait de faire des exercices, sâil trouve normal dâĂ©viter de faire certains mouvements... On va chercher Ă amĂ©liorer son auto-efficacitĂ© en lui fournissant des conseils pour sa sĂ©curitĂ©, en essayant de le rassurer.
On va Ă©galement lui donner des conseils sur le niveau de douleur le plus appropriĂ© Ă adopter lors de la rĂ©alisation des exercices et des conseils Ă propos des modifications Ă apporter, comme par exemple ajuster le nombre de rĂ©pĂ©titions, adapter la rĂ©sistance, etc⊠Il est vraiment important dâessayer de faire comprendre au patient que la douleur nâest pas toujours un signe dâalarme et quâil faut parfois aller dans ce sens-lĂ , surtout si les douleurs sont chroniques et quâon sait quâil nây a pas dâautres pathologies sous-jacentes.
Certaines astuces peuvent ĂȘtre mises en place pour amĂ©liorer la compliance du patient au traitement.
Par exemple, on peut lui proposer des exercices avec un bras de levier plus court dans un premier temps ; on peut lâencourager Ă accepter un fond de douleur lors des exercices ; lui proposer de commencer par une sĂ©rie dâexercices une fois par jour ; en fonction de lâĂ©volution de la douleur pendant la sĂ©ance et dans les heures qui suivent, on pourra conseiller au patient, en tenant compte de son ressenti, dâaugmenter ou de diminuer le nombre de rĂ©pĂ©titions ou de sĂ©ries dans la journĂ©e.
En fin de compte, l'objectif au terme de la premiĂšre sĂ©ance, est que le patient puisse retourner chez lui avec des exercices simples Ă rĂ©aliser (2, 3 maximum) et avec quelques informations lui permettant dâadapter lui-mĂȘme la charge.
A prĂ©sent, nous allons nous intĂ©resser aux effets du renforcement sur les muscles. La mĂ©ta-analyse de Ralston et al. de 2017 et lâĂ©tude de Claire Minshull montrent que, malgrĂ© une absence de consensus dans la littĂ©rature, il serait plus efficace dâeffectuer un petit nombre de rĂ©pĂ©titions avec une charge Ă©levĂ©e pour obtenir un gain en force. On parle de 3 Ă 5 RM (RĂ©pĂ©titions maximum) pour la force par exemple, câest-Ă -dire le nombre maximal de rĂ©pĂ©titions que lâon peut effectuer avec la charge utilisĂ©e. Lorsquâon rĂ©alise entre 6 et 12 rĂ©pĂ©titions, on observe davantage une hypertrophie du muscle et enfin, lorsquâon souhaite se focaliser sur une amĂ©lioration de lâendurance musculaire, on peut partir sur un nombre de rĂ©pĂ©titions supĂ©rieur Ă 12.
Si on regarde attentivement la diapositive ci-dessous, on se rend compte que rĂ©aliser des sĂ©ries de 10 Ă 12 rĂ©pĂ©titions est probablement un gaspillage de temps et dâeffort puisque les rĂ©sultats obtenus sont mĂ©diocres en force, en puissance et en endurance. Pour Claire Minshull, 3 sĂ©ries de 10 rĂ©pĂ©titions peuvent ĂȘtre utiles seulement si le patient a besoin de se familiariser avec la charge, parce quâil est en phase aiguĂ« par exemple. En rĂ©sumĂ©, pour obtenir un gain de force ou de puissance, il est prĂ©fĂ©rable dâeffectuer entre 3 et 6 RM et pour obtenir une amĂ©lioration de lâendurance, il est prĂ©fĂ©rable de rĂ©aliser un nombre de rĂ©pĂ©titions supĂ©rieur Ă 12.
En pratique maintenant, lorsquâon est face au patient et quâon doit doser lâexercice, lâidĂ©e est de se baser davantage sur ce quâil ressent plutĂŽt que sur des pourcentages de RM. Cependant, il faut expliquer au patient quâĂ la fin de ses rĂ©pĂ©titions, il ne doit quasiment plus ĂȘtre capable dâen rajouter une : il doit donner son maximum. Si le patient rĂ©alise 3 sĂ©ries de 10 rĂ©pĂ©titions mais quâil ne sent rien, c'est inutile.
Concernant la frĂ©quence de rĂ©pĂ©titions des sĂ©ries dâexercices dans la semaine, lâĂ©tude de Ralston et al montre quâune charge d'entraĂźnement hebdomadaire moyenne ou Ă©levĂ©e est plus efficace pour produire un gain de force quâune charge d'entraĂźnement hebdomadaire faible (Ralston et al. 2017). Selon la mĂ©ta-analyse de Rhea et al de 2002, un sujet non-entraĂźnĂ© pourrait obtenir un gain de force en effectuant 3 jours d'entraĂźnement par semaine avec 4 sĂ©ries par groupe musculaire, et un sujet entraĂźnĂ© devrait s'entraĂźner tous les 2 jours avec 4 sĂ©ries par groupe musculaire pour obtenir lui aussi un gain de force musculaire.
A propos du temps de rĂ©cupĂ©ration entre chaque sĂ©rie lors dâun renforcement musculaire segmentaire, lâĂ©tude de Koch et al de 2020 prĂ©conise de respecter des temps de pause allant de 60 Ă 90 secondes selon le nombre de rĂ©pĂ©titions effectuĂ©es et selon lâĂ©tat du patient. Tout ceci dans le but de ne pas ĂȘtre dĂ©lĂ©tĂšre et donc de maximiser le gain de force du patient.
Alors par rapport Ă la durĂ©e, dans les Ă©tudes ils disent quâil faut attendre entre 4 Ă 6 semaines pour voir des amĂ©liorations au niveau musculaire, au niveau de la force et de lâendurance. Donc il faut se laisser le temps.
Si nous rĂ©sumons les derniers Ă©lĂ©ments, il semblerait donc intĂ©ressant de commencer les exercices avec 1 sĂ©rie de 8-10 rĂ©pĂ©titions par exemple, puis ajuster le nombre de rĂ©pĂ©titions et le nombre de sĂ©ries en fonction du ressenti et de la douleur du patient.Â
On peut tolĂ©rer une certaine douleur lors de la rĂ©alisation de lâexercice (max 3-4/10 Ă lâEVA). Il sera important de vĂ©rifier que la douleur diminue bien dans les quelques heures suivant lâexercice (2-3 heures max) et si dans les 24h, il n'y a pas de changement dans l'irritabilitĂ© de l'Ă©paule.
Le kinĂ©sithĂ©rapeute et le patient devront adapter la charge pour quâelle soit toujours supportable.
Pour expliquer le concept de gestion de la douleur pendant l'exĂ©cution des exercices, voici une approche Ă adopter lors de votre sĂ©ance avec le patient (tĂ©lĂ©charger la fiche). Au lieu d'interrompre l'exercice dĂšs l'apparition de la douleur, nous pouvons rassurer le patient en soulignant qu'une certaine intensitĂ© de douleur peut ĂȘtre tolĂ©rĂ©e pendant l'exercice sans risque d'aggravation, surtout lorsque la plupart des mouvements quotidiens sont douloureux. En cas de douleur trop intense, plutĂŽt que de cesser l'exercice, diffĂ©rentes adaptations peuvent ĂȘtre proposĂ©es pour le rendre plus supportable.
Un Ă©lĂ©ment essentiel Ă souligner ici est la nature exclusivement subjective de cette perception. Cette subjectivitĂ© peut fluctuer dans le temps, influencĂ©e par les Ă©preuves que traverse le patient. Il n'est pas rare de rencontrer des cas oĂč les patients progressent favorablement, puis soudainement dĂ©crivent des douleurs plus intenses, mĂȘme si leur fonction continue Ă s'amĂ©liorer. Dans de telles situations, il peut ĂȘtre pertinent d'Ă©valuer l'aspect psychologique actuel du patient, et Ă©ventuellement de dĂ©dramatiser une situation qui pourrait ĂȘtre Ă l'origine d'une focalisation accrue sur les problĂšmes d'Ă©paule, par rapport Ă la normale. Une attention particuliĂšre sera portĂ©e Ă cela, surtout s'il s'agit d'une augmentation de la douleur non mĂ©canique.
Il est crucial de ne pas se limiter à l'évaluation des exercices prescrits, mais aussi d'examiner les autres activités du patient au cours de la semaine. En élargissant notre compréhension à l'ensemble de son mode de vie, nous pourrons mieux cibler les facteurs qui pourraient influencer ses perceptions et adapter notre approche de rééducation en conséquence.
Pour revenir Ă la rĂ©alisation des exercices, il conviendra dâencourager le patient Ă donner son maximum lors de la rĂ©alisation des exercices de renforcement : il ne doit quasiment plus pouvoir effectuer une rĂ©pĂ©tition de plus au terme de la sĂ©rie. Une maniĂšre plus ludique dâexpliquer cela avec les patients est de lui prĂ©senter lâĂ©chelle RPE (rate of perceived exertion) qui permet lâĂ©valuation de lâeffort perçu, autrement dit, la sensation de fatigue que perçoit le patient pendant lâeffort.Â
Globalement, si Ă la fin de sa sĂ©rie, le patient indique quâil se situe Ă 4-6 / 10 sur lâĂ©chelle de perception de lâeffort, il est trĂšs probablement capable dâeffectuer un nombre plus important de rĂ©pĂ©titions. Il sera donc important de lui rappeler quâil doit se rapprocher le plus possible dâune perception dâeffort Ă©quivalente Ă 10/10 sur lâĂ©chelle, Ă la fin de chaque sĂ©rie. Bien entendu, ici, nous ne parlons pas de douleur mais bien de sensation de fatigue. Si le patient nâest pas assez fatiguĂ© aprĂšs la sĂ©rie effectuĂ©e, le kinĂ©sithĂ©rapeute peut lâinviter Ă augmenter le nombre de rĂ©pĂ©titions ou la rĂ©sistance imposĂ©e.Â
Nous tenons tout de mĂȘme Ă signaler quâil nây a rien de trĂšs scientifique concernant cette Ă©chelle : il sâagit simplement dâun outil intĂ©ressant pour faire comprendre au patient ce quâil doit rĂ©aliser.
On peut retenir de maniĂšre gĂ©nĂ©rale que le patient doit ĂȘtre content de faire des pauses entre les sĂ©ries.
Une revue systĂ©matique avec mĂ©ta-analyse publiĂ©e dans le British journal of Sports Medicine a regroupĂ© les donnĂ©es de 110 Ă©tudes (n=3953) qui ont utilisĂ© des exercices avec rĂ©sistance comme traitement dominant pour les tendinopathies (de la coiffe des rotateurs, achilĂ©enne, latĂ©rale du coude, patellaire ou du moyen fessier) pour dĂ©terminer les effets modĂ©rateurs potentiels de lâintensitĂ©, du volume et de la frĂ©quence des exercices (Pavlova et al. 2023).
En rÚgle générale, le dosage des exercices avec résistance est plutÎt mal rapporté, dans les études sur la gestion des tendinopathies.
Malgré une grande variabilité entre les protocoles des études, la méta-analyse a identifié des tendances générales.
IntensitĂ© : il serait prĂ©fĂ©rable dâutiliser des poids lourds plutĂŽt que le poids du corps
FrĂ©quence : il serait prĂ©fĂ©rable dâeffectuer ces exercices moins dâune fois par jour plutĂŽt que plus dâune fois par jour
Volume : 3 sĂ©ries de 15 rĂ©pĂ©titions. Toutefois, les comparaisons de cette mĂ©ta-analyse nâont pas produit de rĂ©sultats cohĂ©rents Ă cet effet.
Par consĂ©quent, on peut retenir comme recommandation quâil faut charger les tendons par des exercices avec poids lourds et une rĂ©cupĂ©ration suffisante entre les sĂ©ances.
Bien entendu, nous devrons individualiser nos prescriptions en fonction du profil de nos patients.
Pour les tendinopathies au membre inférieur, nous progresserons graduellement en ajoutant des sauts et de la pliométrie.
Utilisation de la chaßne cinétique
Un point essentiel Ă noter concernant la chaĂźne cinĂ©tique : ici, nous n'abordons pas les concepts de chaĂźne cinĂ©tique ouverte ou fermĂ©e. Au lieu de cela, nous considĂ©rons la chaĂźne cinĂ©tique dans le contexte du mouvement fonctionnel qui engage l'ensemble du corps (Lluch-GirbĂ©s et al. 2023). Lluch-GirbĂ©s et al. ont indiquĂ© comme convenu que le dysfonctionnement d'un segment de la chaĂźne (c'est-Ă -dire d'un maillon faible) entraĂźnait une altĂ©ration des performances ou des lĂ©sions des segments distaux. Les experts ont estimĂ© qu'il Ă©tait important d'Ă©valuer et de traiter la chaĂźne cinĂ©tique en particulier chez les athlĂštes de lancer/overhead et ont convenu qu'il n'existait pas d'approche unique pour la mise en Ćuvre d'exercices de chaĂźnes ouvertes de l'Ă©paule dans le cadre du processus de rĂ©adaptation (Lluch-GirbĂ©s et al. 2023).Â
Il s'agit d'un systĂšme potentiellement utile pour "dĂ©bloquer" le patient. Par exemple, un patient pourrait avoir du mal Ă soulever un poids au-dessus de sa tĂȘte, mais en le faisant monter sur une marche (Richardson et al. 2020), activant ainsi les membres infĂ©rieurs, il peut rĂ©ussir.Â
On peut essayer avec une activation du tronc en plus, une activation du membre supĂ©rieur en entier⊠Cette approche peut ĂȘtre bĂ©nĂ©fique pour surmonter certaines Ă©tapes.
Cependant, il est crucial de ne pas toujours travailler avec cette approche. Si notre objectif est de se concentrer spécifiquement sur la coiffe des rotateurs, il sera nécessaire de demander au patient d'exécuter l'exercice sans utiliser la chaßne cinétique, afin de cibler de maniÚre plus précise la région souhaitée.
Pour en parler de maniĂšre plus approfondie, vous pouvez visualiser la masterclass de Ian Horsley Ă ce sujet.
Ăducation thĂ©rapeutique
âLes attentes du patient et sa confiance en sa capacitĂ© Ă gĂ©rer sa condition sont des prĂ©dicteurs clĂ©s du succĂšs d'un traitement non chirurgical, plus que les aspects structurels de la lĂ©sion tendineuse (Dunn et al. 2005). Encourager l'autogestion peut renforcer ces facteurs (Jonkman et al. 2016). Il est donc crucial que les professionnels de santĂ© mettent en place une Ă©ducation personnalisĂ©e au patient, qui respecte ses besoins et valeurs individuels (Jayadevappa et al. 2011 ; Delaney et al. 2018 ; Casimir et al. 2014 ; Oosterhaven. 2018). En 2020, White et al. ont identifiĂ© le besoin d'une intervention prĂ©coce pour rĂ©pondre Ă la peur, aux idĂ©es fausses et aux attentes vis-Ă -vis du traitement de la tendinopathie de la CDR.
Il est essentiel d'accorder au patient le temps nĂ©cessaire pour comprendre que sa problĂ©matique peut ĂȘtre davantage fonctionnelle que structurelle.
De maniÚre progressive, nous pouvons aborder les contraintes et les facteurs favorisants sans pour autant culpabiliser le patient. La quantification du stress mécanique et la gestion de la charge seront également des points à aborder.
Nous pouvons rassurer le patient en l'informant qu'il peut utiliser son bras atteint tout en contrĂŽlant sa douleur, afin d'Ă©viter une sur-sollicitation du bras non atteint, qui pourrait entraĂźner des douleurs Ă©galement. Enfin, il est envisageable de planifier le traitement avec une perspective Ă long terme, favorisant ainsi une approche durable et efficace. Nâoublions pas jusqu'Ă 40 % des personnes touchĂ©es souffriront d'une incapacitĂ© au-delĂ de 12 mois (Lewis et al. 2016).
Pour une communication efficace sur la tendinopathie de la coiffe des rotateurs, il est crucial de saisir les objectifs du patient et de clarifier que la douleur ne reflĂšte pas toujours l'Ă©tat fonctionnel. Mentionnez que le rĂ©tablissement peut durer en moyenne 12 semaines, avec des variations individuelles. Encouragez le suivi en contactant le patient deux jours aprĂšs la prescription des exercices pour s'assurer de leur bon dĂ©roulement. L'adhĂ©sion peut ĂȘtre renforcĂ©e par l'Ă©coute active, des instructions claires et une prescription d'exercices adaptĂ©e, parfois rĂ©duite Ă un seul exercice quotidien pour faciliter la routine. Trouvez avec le patient le moment le plus adaptĂ© pour rĂ©aliser ses exercices quotidiennement.
7 - Devons-nous voir nos patients 3 fois par semaines ?
âIl sera important de faire comprendre au patient quâil sâagit dâun long processus. En tant que thĂ©rapeute, il peut ĂȘtre pertinent de prĂ©venir les patients du temps moyen que nĂ©cessite une rĂ©Ă©ducation d'une douleur d'Ă©paule (cf : partie âpronosticâ) . En effet, les patients peuvent se prĂ©senter avec de faux-espoirs, un dĂ©sir de guĂ©rison rapide...Il est important de prĂ©ciser Ă©galement qu'Ă©tant donnĂ© la longue durĂ©e de rĂ©Ă©ducation, l'un des objectifs du thĂ©rapeute est de rendre les patients autonomes.
â
Dans la littĂ©rature scientifique, et en ce qui concerne les pathologies musculo-squelettiques, il ne semble pas exister de corrĂ©lation entre lâaugmentation du nombre de sĂ©ances et les rĂ©sultats cliniques (Clewley et al. 2020). De plus, sachant que les traitements actifs semblent apporter les meilleurs rĂ©sultats, il est peut-ĂȘtre prĂ©fĂ©rable dâĂ©taler, d'espacer les sĂ©ances dans le temps : par exemple voir 1 fois / semaine ou 1 fois / 2 semaines tout en responsabilisant les patients.
Bien entendu, certaines situations peuvent nécessiter de rapprocher les séances :
- Si vous nâĂȘtes pas certains du diagnostic posĂ© ou de la classification
- Si vous souhaitez observer lâeffet des exercices sur lâirritabilitĂ© du patient
- Si le patient a de fortes attentes par rapport aux soins passifs
- Si vous sentez que le patient manque dâobservance
- âŠ.
Enfin, espacer les sĂ©ances ne signifie pas abandonner nos patients : câest au kinĂ©sithĂ©rapeute de trouver le juste milieu et de sâadapter aux attentes et aux contexte de chacun.
Par rapport à ce timing, l'article d'Ebonie Rio et Docking en 2017 souligne que la pathologie et la douleur en médecine musculosquelettique ne sont pas bien liées et que la normalisation de la structure des tissus à l'imagerie n'est pas nécessaire pour l'amélioration clinique. Il mentionne que l'adaptation peut se produire dans d'autres systÚmes comme le systÚme nerveux central et les muscles, et que la suppression de la douleur ne garantit pas une issue positive à long terme. L'adaptation est un processus multisystémique, nécessitant l'intégration de plusieurs systÚmes pour un retour à la fonction sans douleur (Rio et al. 2017).
â
Il sera donc important d'expliquer au patient que l'adaptation du tendon est un processus qui prend du temps. Le premier aspect à s'améliorer est généralement l'adaptation du systÚme nerveux central, ce qui souligne l'importance de commencer la rééducation avec des exercices dÚs que possible pour rétablir la fonction du systÚme nerveux central. Ensuite, l'adaptation des structures musculaires suit, ce qui se produit généralement environ douze semaines aprÚs le début des exercices, soit un minimum de trois mois. Ces délais sont des moyennes, et la progression peut varier d'un patient à l'autre. Il est donc essentiel d'informer le patient dÚs le début que le traitement demandera du temps et de la patience. Les résultats ne sont pas instantanés.
8 - Self-management & exercices Ă domicile
Ă propos du self-management et des exercices Ă domicile, que pouvons-nous mettre en place avec le patient ?
Lâessai contrĂŽlĂ© randomisĂ© de Santello et son Ă©quipe (2020), a rĂ©vĂ©lĂ© qu'un programme d'exercices Ă domicile, comprenant des instructions au patient et exĂ©cutĂ© pendant plus de deux mois, a amĂ©liorĂ© la fonction de l'Ă©paule et rĂ©duit l'intensitĂ© de la douleur et la prise de mĂ©dicaments sur deux mois.
Dans un premier temps, il peut ĂȘtre intĂ©ressant de conseiller au patient dâeffectuer le mouvement dans la direction la plus symptomatique.
Il sera pertinent Ă©galement de lui proposer des exercices avec des maniĂšres de progresser et de rĂ©gresser afin quâil puisse lui-mĂȘme adapter la charge en fonction de ce quâil ressent.
DâaprĂšs leur Ă©tude, Littlewood et al. de 2016 ont proposĂ© un programme dâexercices unique autogĂ©rĂ© par le patient, qu'ils ont comparĂ© Ă un traitement classique de kinĂ©sithĂ©rapie pour la tendinopathie de la coiffe des rotateurs.
Il en ressort quâil est important de faire comprendre au patient quâil est parti pour environ 12 semaines dâexercices.
Dans leur Ă©tude, ils ont constatĂ© que les exercices Ă domicile Ă©taient tout aussi bĂ©nĂ©fiques que les sĂ©ances de kinĂ©sithĂ©rapie supervisĂ©es au cabinet. Dans l'Ă©tude, le patient venait seulement 4 fois en sĂ©ance de kinĂ©sithĂ©rapie pour Ă©ventuellement faire des modifications dâexercices.
Le fait de voir le patient 1 fois toutes les semaines ou toutes les 2 semaines en fonction de ses besoins permet un suivi Ă plus long terme.
Vous pouvez télécharger ici une fiche pratique vous permettant de prescrire des exercices à votre patient.
9 - Les exercices améliorent-t-ils la structure du tendon ?
Selon certaines Ă©tudes, les changements structurels pourraient potentiellement expliquer les rĂ©sultats positifs obtenus suite Ă ces exercices. Cependant, les mĂ©canismes de lâefficacitĂ© de ces exercices restent incompris.
LâĂ©tude de Drew et al de 2014 sâest intĂ©ressĂ©e Ă la relation entre les changements structurels observables des tendons et les rĂ©sultats cliniques faisant suite Ă des exercices thĂ©rapeutiques.
Ils ont voulu observer si les changements structurels Ă©taient liĂ©s Ă la rĂ©duction de la douleur, Ă lâamĂ©lioration de la fonction ou encore Ă la satisfaction Ă©prouvĂ©e par le patient par rapport au traitement.
La rĂ©ponse est "non" : le tendon peut ne pas sâĂȘtre amĂ©liorĂ© structurellement parlant, mais le patient peut aller mieux.
Donc lâimagerie nâest pas forcĂ©ment quelque chose dâimportant Ă prendre en compte dans notre traitement car le problĂšme nâest pas toujours liĂ© Ă la structure.
Les exercices vont la plupart du temps permettre au patient de se sentir mieux, mais on ne sait pas vraiment pourquoi Ă©tant donnĂ© qu'il nây a pas toujours de changements structurels au niveau tendineux.
10 - Traitements passifs
10.1 Les Ultrasons Â
Sur la base de preuves de faible niveau, la thĂ©rapie par ultrasons n'est pas supĂ©rieure Ă un placebo et ne prĂ©sente aucun avantage supplĂ©mentaire lorsqu'elle est utilisĂ©e en association avec l'exercice, en termes de rĂ©duction de la douleur et de fonction autodĂ©clarĂ©e chez le patient prĂ©sentant une tendinopathie de la CR (ââDesmeules et al. 2015).
10.2 Le TENS
En raison du nombre limitĂ© d'Ă©tudes et du risque global Ă©levĂ© de biais des Ă©tudes portant sur lâefficacitĂ© du TENS pour la tendinopathie de la coiffe des rotateurs, aucune conclusion ne peut ĂȘtre tirĂ©e quant Ă son apport (nocif ou bĂ©nĂ©fique) pour le contrĂŽle de la douleur, le handicap et la qualitĂ© de vie en cas de lĂ©sion de la coiffe des rotateurs (Desmeules et al. 2016 ; Gibson et al. 2019).
Par consĂ©quent, en attendant la survenue dâautres Ă©tudes plus solides, il serait prĂ©fĂ©rable que les thĂ©rapeutes privilĂ©gient dâautres types dâinterventions qui sâavĂšrent dĂ©jĂ efficaces dâaprĂšs la littĂ©rature.
10.3 Cryothérapie et mise en charge progressive en stade aigu
Une Ă©tude a voulu savoir sâil Ă©tait plus intĂ©ressant de charger petit Ă petit lâĂ©paule avec des exercices ou bien simplement appliquer de la glace (Dupuis et al. de 2018).
Vous pouvez consulter lâĂ©tude de Dupuis et al. de 2018 pour obtenir davantage de dĂ©tails quant aux modalitĂ©s utilisĂ©es.
Globalement, ils ont réparti les patients en 2 groupes : un groupe effectuait des RE isométriques et un 2e groupe appliquait de la glace. Ces 2 groupes ont réalisé leur protocole pendant 14 jours, puis ils ont effectué des exercices de mise en charge progressive en RE, RI et abduction pendant 4 semaines.
Les auteurs ont constatĂ© quâil nây a pas vraiment de diffĂ©rence Ă court terme entre un programme de mise en charge progressive de la coiffe et un protocole de cryothĂ©rapie dans le but de diminuer les douleurs et dâamĂ©liorer la fonction.
Cependant, il faut ĂȘtre prudent par rapport Ă ces rĂ©sultats Ă©tant donnĂ© qu'ils nâont pas utilisĂ© de groupe contrĂŽle dans leur Ă©tude. Les 2 groupes ont certes Ă©voluĂ© positivement, aucun nâayant pris le dessus sur lâautre, mais il est tout de mĂȘme impossible de savoir si lâĂ©volution observĂ©e est simplement un processus normal liĂ© au temps ou pas.
â
Que peut-on tirer de cette Ă©tude pour notre pratique ?
On pourrait en dĂ©duire quâen fonction de la croyance des patients et de leur adhĂ©rence au traitement proposĂ©, peut-ĂȘtre vaut-il mieux proposer Ă certains patients d'appliquer de la glace sâils trouvent que ça les soulage. D'autres patients prĂ©fĂ©reront bouger : dans ce cas on peut leur proposer des exercices isomĂ©triques comme par exemple effectuer 3 sĂ©ries de 20 Ă 30 secondes de contraction isomĂ©trique en RE ou en abduction, et ce 3 fois par jour.
10.4 Ondes de chocs (ODC)
IntĂ©ressons-nous maintenant aux ondes de choc et Ă lâĂ©tude de Kyalyaag et al de 2018. Ils ont rĂ©parti des patients ĂągĂ©s de 25 Ă 70 ans en 2 groupes. Les patients avaient des symptĂŽmes depuis au moins 3 mois, ils nâavaient pas de rupture de coiffe et venaient avec des douleurs de type âconflitâ. Certains avaient des tendinopathies avec et sans calcifications.
Dans leur étude, ils ont couplé de fausses ondes de choc avec des exercices et de vraies ondes de choc avec des exercices.
Ils se sont rendus compte que lâĂ©volution Ă©tait la mĂȘme dans les 2 groupes. Les rĂ©sultats Ă©taient moins bons chez les personnes qui avaient une moins bonne attente vis-Ă -vis des rĂ©sultats en kinĂ©sithĂ©rapie.
Autre élément intéressant : les gens qui ne travaillaient pas, ceux qui étaient célibataires et ceux qui avaient tendance à moins venir aux séances de kinésithérapie présentaient également de moins bons résultats.
On se rend compte que le cÎté psychosocial vient véritablement influencer la rééducation.
D'un point de vue pratique, si le patient pense que les ODC lui font du bien et quâil a lâimpression que ça lâaide, alors peut-ĂȘtre est-ce intĂ©ressant de lâessayer.
Je vous invite à découvrir le module sur les ondes de choc disponible sur Fullphysio.
10.5 Mobilisations passives et thérapie manuelle
Sur la base de preuves de niveau faible Ă modĂ©rĂ©, la thĂ©rapie manuelle (TM), utilisĂ©e seule ou en conjonction avec d'autres interventions (US, TENS, exercicesâŠ), rĂ©duit significativement la douleur chez les personnes souffrant de tendinopathie de la CR, et cet effet peut ou non ĂȘtre cliniquement important.
Sur la base de preuves de faible niveau, une intervention de TM ajoutĂ©e Ă un programme d'exercices rĂ©duit significativement la douleur chez les personnes souffrant de tendinopathie de la CR, et cet effet peut ou non ĂȘtre cliniquement important. Sur la base de preuves de faible niveau, il n'est pas clair si la TM peut amĂ©liorer la fonction dans le traitement de la tendinopathie RC (Desjardins-Charbonneau et al. 2015).
Qu'est-ce quâon entend par thĂ©rapie manuelle ?
âPlusieurs choses selon les Ă©tudes. Pour certaines il sâagit de mobilisations thoraciques, pour dâautres des mobilisations au niveau cervical, au niveau glĂ©no-humĂ©ral ou bien acromio-claviculaire.
Certains vont faire des mouvements de type Mulligan, d'autres vont faire du MTP (massage transverse profond) et dâautres encore plutĂŽt un travail de la scapula.
La dĂ©finition de la thĂ©rapie manuelle est trĂšs diffĂ©rente dâun groupe dâĂ©tude Ă lâautre. Il nâest donc pas Ă©vident de rĂ©aliser des comparaisons dâautant plus que ces groupes dâĂ©tudes ont eux-mĂȘmes Ă©tĂ© comparĂ©s avec dâautres types dâinterventions comme des US, du TENS, des exercices, etcâŠ
Dâun point de vue raisonnement clinique, dans les cas de tendinopathies aiguĂ«s et hyper-rĂ©actives, le kinĂ©sithĂ©rapeute pourrait Ă©ventuellement envisager de faire des mobilisations passives, des techniques de thĂ©rapie manuelle, non dans lâidĂ©e dâamĂ©liorer la mobilisation passive du patient (gĂ©nĂ©ralement peu de dĂ©ficits dâamplitude dans les tendinopathies) mais Ă©ventuellement dans le but de soulager la douleur du patient.
10.6 Strappe et taping ?
La revue systĂ©matique et mĂ©ta-analyse de DesjardinsâCharbonneau et al. (2015) a indiquĂ© quâil Ă©tait impossible de dĂ©montrer une efficacitĂ© du taping non Ă©lastique (TNE) seul ou en conjonction avec dâautres interventions pour le traitement de la tendinopathie de la CR.
Concernant le kinĂ©siotape (KT) il existe des preuves qu'il pourrait amĂ©liorer la ROM sans douleur, mais ces amĂ©liorations ne se traduisent pas par une rĂ©duction de la douleur et une augmentation de la fonction. En ce qui concerne l'efficacitĂ© du KT en conjonction avec une autre intervention, les preuves sont insuffisantes pour recommander cette approche (DesjardinsâCharbonneau et al. 2015).
Pour plus d'informations à ce sujets, nous vous recommandons vivement de découvrir le module sur le strapping et taping de l'épaule disponible sur la plateforme.
11 - Le cas de lâĂ©paule du sportif : Consensus de Bern 2022
Les experts présents à la réunion ont convenu que les cliniciens qui soutiennent les athlÚtes aprÚs une blessure à l'épaule devraient viser à :
- Améliorer la biomécanique/technique spécifique au sport.
- Augmenter l'intensité de la rééducation afin de pousser les athlÚtes à la limite de leurs capacités.
- Développer la résilience : augmenter la capacité à supporter la charge d'un point de vue physiologique et psychologique.
- Impliquer l'équipe multidisciplinaire dans un processus décisionnel partagé, y compris les entraßneurs et l'athlÚte, afin de soutenir l'intégration des mesures de réadaptation et de performance qui font progresser l'objectif ultime de retour à la performance (Ardern et al. 2016 ; Dijkstra et al. 2017).
L'équipe de la réunion de consensus a identifié, discuté et défini sept principes clés pour guider la planification et la progression de la rééducation des athlÚtes souffrant de blessures à l'épaule.
- Principe clĂ© 1 : Laisser l'irritabilitĂ© propre au patient guider la progression de la rĂ©adaptation. Comme nous lâavons mentionnĂ© plus haut dans le module, une approche par Ă©tapes a Ă©tĂ© dĂ©crite pour les troubles de l'Ă©paule, avec une classification de la rĂ©Ă©ducation basĂ©e sur l'irritabilitĂ© (McClure et al. 2015).Â
â
Les experts stipulent quâil n'y a pas d'ordre spĂ©cifique pour savoir quand inclure la chaĂźne cinĂ©tique ou favoriser la cinĂ©matique scapulaire ou renforcer la coiffe des rotateurs. Il semble plus intĂ©ressant dâintĂ©grer ces stratĂ©gies simultanĂ©ment. Par ailleurs, la structure et les moments du programme de rĂ©Ă©ducation seront dictĂ©s par les marqueurs (douleur, faiblesse, irritabilitĂ©) du dysfonctionnement.
- Principe clĂ© 2 : Traiter les dĂ©ficits d'amplitude glĂ©no-humĂ©rale cliniquement pertinents en utilisant une thĂ©rapie active par l'exercice. Les membres de lâĂ©quipe de la rĂ©union de consensus soulignent les relations incohĂ©rentes entre les mesures de ROM en RM et RL avant la saison et les blessures ultĂ©rieures de l'Ă©paule dans les sports aĂ©riens et de lancer.
Chez les athlĂštes ayant des problĂšmes dâĂ©paule, la perte ou le gain dâamplitude de mouvement (ROM) est chose courante. Par consĂ©quent, les auteurs soulignent que le terme GIRD suscite beaucoup de confusion et conseillent vivement aux thĂ©rapeutes dâutiliser lâarc totale de rotation avant de conclure trop rapidement Ă un GIRD pathologique. Par ailleurs, les experts indiquent quâil manque de preuves pour diffĂ©rencier clairement l'adaptation physiologique de l'adaptation pathologique.Â
â
Concernant le GIRD symptomatique, il semble quâactuellement, il nâexiste aucun consensus pour savoir sâil faut le gĂ©rer avec un traitement actif ou passif. Pour le gain en RE, bien quâil puisse sâagir lĂ dâune adaptation normale, les experts recommandent de le prendre en charge de maniĂšre Ă prĂ©parer lâathlĂšte Ă agir en toute sĂ©curitĂ© dans cette ROM supplĂ©mentaire.
Les cliniciens peuvent envisager d'inclure des exercices basés sur la force pour restaurer les déficits d'amplitude articulaire.
Il est Ă©galement conseillĂ© aux thĂ©rapeutes de se pencher sur dâĂ©ventuelles pertes de fin de ROM en flexion et abduction qui sont frĂ©quentes dans les sports aĂ©riens (par exemple, le baseball, la natation et le volleyball).Â
- Principe clĂ© 3 : Il est conseillĂ© de traiter la scapula dans la rĂ©Ă©ducation mais ne pas dĂ©pister la dyskinĂ©sie. En effet, les experts soulignent que le dĂ©pistage de la dyskinĂ©sie scapulaire chez les athlĂštes qui ne prĂ©sentent pas de symptĂŽmes au niveau de l'Ă©paule peut ĂȘtre peu ou pas utile.Â
Les experts préconisent alors de considérer la scapula comme faisant partie d'une approche holistique de la rééducation du complexe de l'épaule, par exemple en renforçant la chaßne cinétique pour améliorer la mécanique de la scapula (Richardson et al. 2020).
Comme nous lâavons mentionnĂ© plus haut dans le module, l'effet de la dyskinĂ©sie scapulaire sur la performance n'est pas clair (Bern et al. 2022).Â
- Principe clĂ© 4 : En 4Ăšme point, les experts conseillent de choisir l'exercice appropriĂ© (chaĂźne ouverte ou chaĂźne fermĂ©e). Comme nous lâavons dĂ©jĂ dĂ©veloppĂ© plus haut dans le module, le choix de l'exercice dĂ©pendra de la blessure spĂ©cifique et de la phase de rĂ©Ă©ducation. Nous avions en effet Ă©noncĂ© que chez un athlĂšte souffrant d'une instabilitĂ© antĂ©rieure de lâĂ©paule, des exercices en chaĂźne fermĂ©e et Ă faible charge peuvent constituer une porte dâentrĂ©e adĂ©quate dans le processus de rĂ©Ă©ducation. Dans tous les cas, la derniĂšre Ă©tape de rĂ©Ă©ducation devra proposer des exercices en fonction des exigences imposĂ©es dans le sport de lâathlĂšte.Â
â
Globalement, les experts recommandent dâinclure des exercices Ă chaĂźne ouverte et fermĂ©e dans un programme de rĂ©Ă©ducation pour les athlĂštes pratiquant des sports de lancer et des sports de contact.
- Principe clĂ© 5 : Les auteurs du consensus de Bern invite les thĂ©rapeutes Ă inclure la pliomĂ©trie assez tĂŽt dans le programme de rĂ©Ă©ducation chez les athlĂštes pratiquant des sports de lancer et de contact. L'inclusion d'exercices pliomĂ©triques est cruciale pour aider les athlĂštes Ă se prĂ©parer Ă la charge spĂ©cifique au sport. Bien entendu, âĂȘtre progressifâ sera toujours le mot dâordre en commençant par des exercices pliomĂ©triques Ă faible charge par exemple (Singla et al. 2018 ; Werin et al. 2020).
Il peut s'agir de mouvements d'attrapĂ©-lĂąchĂ© de faible amplitude en position latĂ©rale ou de RE avec un theraband avec une phase concentrique rapide et une phase excentrique lente en position couchĂ©e. Il sera alors bon de progresser en ajoutant davantage de rĂ©sistance et en modifiant la position du corps afin de placer une charge plus ciblĂ©e sur l'Ă©paule ou de se rapprocher des mouvements spĂ©cifiques au sport pratiquĂ©.Â
â - Principe clĂ© 6 : Pour ce 6Ăšme point, les experts recommandent dâentraĂźner le cerveau. En effet, il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que la blessure provoque des changements dans la zone corticale du cerveau qui durent plus longtemps que la blessure elle-mĂȘme (Haller et al. 2014). Câest pourquoi, lors de la rĂ©Ă©ducation, le thĂ©rapeute peut stimuler la formidable plasticitĂ© cĂ©rĂ©brale pour inverser les changements nĂ©fastes suite Ă la blessure. Les experts du consensus proposent des astuces en faisant le parallĂšle avec la rĂ©Ă©ducation post-ligamentoplastie du LCA : le kinĂ©sithĂ©rapeute peut utiliser la focalisation externe de lâattention, lâapprentissage implicite, lâapprentissage diffĂ©rentiel, lâapprentissage autocontrĂŽlĂ© et l'interfĂ©rence contextuelle (Gokeler et al. 2019).
De mĂȘme que pour la lombalgie, il est possible dâintĂ©grer lâexposition graduelle Ă des mouvements qui provoquent lâanxiĂ©tĂ© chez lâathlĂšte (instabilitĂ© +++). Lâimagerie motrice et les neurones miroirs avec mimĂ©tisme pourront ĂȘtre des outils intĂ©ressants Ă©galement (Boudreau et al. 2010 ; Rizzolatti et al. 2009 ; Snodgrass et al. 2014).
ConcrĂštement, le patient peut ĂȘtre invitĂ© Ă exĂ©cuter une tĂąche en comptant Ă rebours, le kinĂ© peut utiliser un focus externe plutĂŽt quâinterne (par exemple : amĂšne le bĂąton vers la cible supĂ©rieure plutĂŽt que âlĂšve ton brasâ), lâimagerie mentale pour un athlĂšte en Ă©charpe, un mĂ©tronome ou de la musique pour rythmer la tĂąche Ă effectuer.
Parmi les exemples pratiques, on peut citer l'exécution d'une tùche en comptant à rebours, l'utilisation d'indices externes plutÎt qu'internes (par exemple, "amÚne la balle vers la ligne supérieure du mur" au lieu de "lÚve ton bras"), le fait de demander à un athlÚte d'imaginer le mouvement tout en portant une écharpe, et l'exécution d'une tùche au rythme d'un métronome ou de la musique (Boudreau et al. 2010 ; Gokeler et al. 2019 ; Snodgrass et al. 2014).
â - Principe clĂ© 7 : Enfin pour le dernier point clĂ©, les experts recommandent dâutiliser des exercices spĂ©cifiques au sport. Si dans un premier temps il est conseillĂ© dâutiliser des exercices sur un seul plan pour atteindre des objectifs divers tels quâun renforcement musculaire en force, puissance ou endurance, il sera bon de sâassurer que les athlĂštes progressent vers des exercices plus complexes, multiplans pour enfin arriver aux mouvements spĂ©cifiques au sport.
12 - Le retour au sport (consensus de Bern. 2022)
âLe retour au sport s'inscrit dans un continuum : du retour Ă la participation, au RTS, et le retour Ă la performance (Ardern et al. 2016).Â
Ces ne sont pas des catĂ©gories distinctes, et doivent ĂȘtre interprĂ©tĂ©es comme un flux progressif.
Quelques dĂ©finitions sont cependant nĂ©cessaires avant de poursuivre ce dĂ©veloppement :Â
â
Retour Ă la participation : l'athlĂšte participe Ă la rĂ©Ă©ducation, Ă l'entraĂźnement (modifiĂ© ou non) ou au sport, mais Ă un niveau infĂ©rieur Ă son objectif de RTS. L'athlĂšte est physiquement actif, mais il n'est pas encore "prĂȘt" (mĂ©dicalement, physiquement et/ou psychologiquement) pour le RTS. Il est possible de s'entraĂźner, mais cela ne signifie pas automatiquement RTS.
Retour au sport : l'athlÚte reprend son sport, mais participe en dessous de son niveau de performance antérieur ou "souhaité".
â
Retour Ă la performance : l'athlĂšte joue un match complet sans restrictions ou effectue le nombre de lancers dans un match Ă la mĂȘme vitesse qu'avant la blessure.
Les experts de la rĂ©union de consensus ont relevĂ© 6 domaines de la structure et de la fonction du corps pouvant affecter le succĂšs dâun athlĂšte pendant le RTS aprĂšs une blessure Ă lâĂ©paule.
Ces cas illustrent la nĂ©cessitĂ© dâune bonne cohĂ©sion de travail entre le thĂ©rapeute et lâathlĂšte de maniĂšre Ă prendre en compte les informations recueillies et agir efficacement dessus avant le RTS.
Bien entendu les cas reflĂštent les exigences variables du sport
Les cas reflÚtent les exigences variables du sport : au-dessus de la hauteur de l'épaule, avec ou sans projection ; en dessous de la hauteur de l'épaule, avec ou sans projection ; et les exigences de la chaßne inverse. Les sports de contact comportent un risque supplémentaire que l'athlÚte et le clinicien doivent prendre en compte lors de la prise de décision concernant le RTS.
Les experts attirent notre attention sur le fait que les cas sont des exemples de raisonnement cliniques et non des recettes. En effet, le raisonnement clinique pendant le RTS est multifactorielle et souvent influencĂ© par des facteurs externes (contexte) sur lesquels le kinĂ©sithĂ©rapeute nâa pas ou peu dâinfluence. A lâheure actuelle, aucun test unique ou batterie de tests nâont Ă©tĂ© validĂ©s pour Ă©clairer les dĂ©cision de RTS aprĂšs une blessure Ă lâĂ©paule.
Par consĂ©quent, il est recommandĂ© aux cliniciens de sĂ©lectionner les tests qui sont spĂ©cifiques Ă la tĂąche, au sport et Ă lâathlĂšte lors de la planification du RTS. Avant de dĂ©velopper les 6 cas, la diapositive suivante dresse une liste de tests recommandĂ©s par la rĂ©union de consensus.
Test video SET :
Test vidéo PSET :
Test vidéo SMBT :
Test vidéo CKCUEST :
Test vidéo ULRT :
â
CritÚres RTS : 6 domaines à considérer pour l'athlÚte qui reprend le sport aprÚs une blessure à l'épaule.
Les experts insistent sur le fait que les 6 domaines ne constituent pas une hiĂ©rarchie et que le thĂ©rapeute devra prendre en compte le sport et la blessure spĂ©cifique de lâathlĂšte afin de juger la pertinence dâun domaine par rapport Ă un autre. Ăgalement, les critĂšres de chaque domaine peuvent varier en fonction de la position de l'athlĂšte sur le continuum RTS.Â
Domaine 1 : Douleur
Les blessures Ă l'Ă©paule Ă apparition progressive (Asker et al. 2018) sont mal dĂ©finies, mais la prĂ©sence d'une douleur durable peut empĂȘcher les athlĂštes de participer pleinement Ă l'entraĂźnement et Ă la compĂ©tition. Le groupe de consensus recommande que les athlĂštes pratiquant des sports overhead /de lancer puissent revenir Ă la compĂ©tition avec des douleurs, mais ils doivent ĂȘtre indemnes de douleur lorsqu'ils tentent de revenir Ă la performance.
En ce qui concerne le retour Ă la participation et le RTS, il semble ne pas y avoir eu de consensus sur la question de savoir si les athlĂštes pratiquant le lancer/ les sports overhead devaient ĂȘtre indolores, mais les athlĂštes pratiquant des sports de contact devaient ĂȘtre indolores.Â
Domaine 2 : ROM active de l'articulation de l'Ă©paule
Les experts de la rĂ©union insiste sur l'importance de retrouver une ROM complĂšte de l'articulation de l'Ă©paule spĂ©cifique au sport. Cet Ă©lĂ©ment devra ĂȘtre abordĂ© assez tĂŽt dans le continuum du RTS (c'est-Ă -dire le retour Ă la participation). Bien que de nombreux sports ne requiĂšrent pas une ROM complĂšte pour participer Ă des compĂ©titions, d'autres ont des exigences spĂ©cifiques en termes d'amplitude qui sont des conditions prĂ©alables au retour Ă la performance (par exemple, les sports de lancer comme le baseball ou la natation).
Il arrive quâaprĂšs certaines blessures et interventions (ex : rĂ©paration chirurgicale post-luxation traumatique), lâathlĂšte se retrouve avec un dĂ©ficit de ROM. Dans ce cas lĂ , il est recommandĂ© de davantage tenir compte des exigences du sport (en termes de ROM) plutĂŽt que sur les capacitĂ©s antĂ©rieures.
Concernant les athlĂštes pratiquant des sports de contact, les experts soulignent que la ROM complĂšte de lâarticulation de lâĂ©paule est probablement moins une prioritĂ©, bien que cela dĂ©pende du sport.
Domaine 3 : Force, puissance et endurance â
Tous les sports qui sollicitent l'Ă©paule ont des exigences en matiĂšre de force de l'Ă©paule.
La force, la puissance et l'endurance englobent de nombreuses composantes, comme la force maximale, le taux de développement de la force, la résistance à la fatigue, la vitesse de contraction, etc. Les exigences en matiÚre de force de l'épaule sont spécifiques au sport et à la position.
Chez les lanceurs et dans d'autres sports oĂč les mouvements de l'Ă©paule sont rapides, comme le tennis et le badminton, la vitesse est essentielle.
Il en va de mĂȘme pour la dĂ©cĂ©lĂ©ration du bras lors de la phase d'enchaĂźnement. Dans des sports tels que le rugby et la gymnastique, l'immobilisation et la stabilitĂ© en prĂ©sence de perturbations externes sont plus importantes que les mouvements rapides de l'Ă©paule.
La puissance est importante en haltérophilie, tandis que la force et l'endurance sont importantes en natation.
La plupart des sports ont plus d'un type d'exigence de force (par exemple, le handball comprend la vitesse, la puissance et la stabilitĂ©, et il existe une interaction complexe entre ces variables). Pour la suite du dĂ©veloppement le terme âforceâ sera utilisĂ© sans autre prĂ©cision. Les experts invitent les cliniciens Ă faire la diffĂ©rence en fonction des besoins de lâathlĂšte.
Il a Ă©tĂ© rapportĂ© que la force de lâĂ©paule pouvait ĂȘtre Ă©valuĂ©e de maniĂšre fiable avec un dynamomĂštre portatif. Toutefois, les experts mettent en garde sur la variabilitĂ© des valeurs cliniques de la force en fonction du mode de test (isomĂ©trique versus excentrique ou un break test), de lâexpĂ©rience et des compĂ©tences du thĂ©rapeute et de lâathlĂšte, de la position du test et du sport pratiquĂ© (Cools et al. 2014 ; Cools et al. 2016).
Concernant les rations de force RL / RM, la rĂ©union de consensus a soutenu leurs intĂ©rĂȘts pour les athlĂštes pratiquant des sports overhead / de lancer Ă condition quâils ne soient pas utilisĂ©s isolĂ©ment. Les valeurs de force absolue doivent Ă©galement ĂȘtre prises en compte pour dĂ©terminer la capacitĂ© fonctionnelle de l'Ă©paule.
Pour les sports de contacts, il ne semble pas y avoir eu de consensus sur lâutilisation des ratios RL / RM. Il peut ĂȘtre prĂ©fĂ©rable de comparer chez eux la force absolue aux rĂ©sultats des tests effectuĂ©s avant la blessure (Edouard et al. 2009).
Point important, les experts indiquent que les valeurs absolues ou brutes de la force et de la puissance en RL et RM sont plus importantes qu'un ratio universel RL/ RM, car les ratios seuls n'indiquent pas l'Ă©tat de prĂ©paration au RTS (c'est-Ă -dire qu'un athlĂšte qui est faible peut quand mĂȘme avoir un ratio RL/ RM parfait s'il est faible dans les deux mouvements).
Pour ceux qui choisissent dâutiliser des valeurs brutes, il est recommandĂ© de normaliser les rĂ©sultats en fonction du poids corporel pour permettre une comparaison entre athlĂštes. Ăgalement, il semble plus pertinent dâĂ©tablir des normes chez le mĂȘme athlĂšte (ex : pendant la prĂ©-saison) afin de guider le processus de RTS, plutĂŽt que de se fier aux normes de la population.Â
Domaine 4 : ChaĂźne cinĂ©tique â
La biomĂ©canique de la frappe (ex : smash) et du lancer met en Ă©vidence la chaĂźne cinĂ©tique : des segments liĂ©s qui fonctionnent dans une sĂ©quence proximale Ă distale de transfert d'Ă©nergie (Endo et al. 2016), oĂč la vitesse produite au niveau du segment le plus proximal progresse vers les segments distaux (Putnam et al. 1993). Une chaĂźne cinĂ©tique efficace gĂ©nĂšre, regroupe et facilite le transfert contrĂŽlĂ© d'Ă©nergie mĂ©canique tout au long de la chaĂźne, contribuant ainsi Ă l'amĂ©lioration de la performance (vitesse, force) (Chu et al. 2016).Â
Par consĂ©quent, l'inefficacitĂ© de l'un des maillons proximaux de la chaĂźne peut augmenter les demandes distales, ce qui oblige les autres Ă©lĂ©ments constitutifs de la chaĂźne Ă augmenter leur contribution pour Ă©viter la perte d'Ă©nergie. L'identification des stratĂ©gies de mouvement inadĂ©quates (quelque soit lâendroit dans la chaĂźne cinĂ©tique) et leur traitement sont essentiels Ă une rĂ©adaptation de qualitĂ© (Horsley. 2019).
Domaine 5 : PrĂ©paration psychologique â
Il est grandement recommandĂ© dâintĂ©grer la prĂ©paration psychologique dans la prise en charge lorsquâon accompagne un athlĂšte vers le RTS. En effet, les experts indiquent que lâathlĂšte doit se sentir Ă lâaise avant de passer Ă la phase suivante du continuum RTS. Avant le retour Ă la compĂ©tition, il sera important de vĂ©rifier si lâathlĂšte ne prĂ©sente plus aucune apprĂ©hension en fin de ROM lors dâun entraĂźnement en rĂ©sistance ou lors dâun lancer Ă une intensitĂ© spĂ©cifique. Avant le RTS et le retour Ă la performance, lâabsence dâapprĂ©hension lors du contact avec les adversaires et une faible peur se blesser Ă nouveau peuvent ĂȘtre des Ă©lĂ©ments pertinents dans le cadre de la prĂ©paration psychologique au RTS (Ardern et al. 2016 ; Gerometta et al. 2018).
Domaine 6 : SpĂ©cifique au sport â
Les experts soutiennent quâil est essentiel de connaĂźtre les exigences du sport de lâathlĂšte pour favoriser la rĂ©ussite du RTS, en particulier pour le retour Ă la performance.
Il est essentiel de connaĂźtre les exigences du sport de l'athlĂšte pour favoriser la rĂ©ussite du RTS, en particulier pour le retour Ă la performance (Ardern et al. 2016). Dans certains sports, les exigences spĂ©cifiques Ă l'Ă©paule diffĂšrent considĂ©rablement selon les diffĂ©rentes positions de jeu, ce qui doit ĂȘtre pris en compte lors du choix des critĂšres du RTS.
Conseils Ă communiquer au patient avant la reprise sportive :
Indépendamment du sport pratiqué par le patient, il est essentiel de lui fournir des instructions spécifiques pour la reprise de l'activité. Ayant identifié les mouvements problématiques lors du traitement, il est conseillé au patient de réintégrer ces gestes de maniÚre progressive. Par exemple, pour un joueur de tennis ayant eu des douleurs lors du service, il ne serait pas judicieux de lui recommander de reprendre avec une série complÚte de services dÚs son retour sur le court. On pourrait plutÎt lui suggérer de commencer avec un nombre limité de services, disons 5 à 10, et d'observer les réactions dans les 24h. Si aucune douleur ou complication ne survient dans les heures suivant cette reprise, il peut alors augmenter progressivement le nombre de services, passant à 15-20 et ainsi de suite. Ces conseils progressifs sont cruciaux pour une reprise sportive sûre et efficace.
En concluant ce module sur la tendinopathie de la coiffe des rotateurs, il est essentiel de retenir quelques points clés :
- Approche Centrée sur le Patient : Notre priorité est de traiter le patient dans son intégralité, et non de nous limiter à une pathologie ou une structure spécifique. Chaque patient présente un cas unique et mérite une approche personnalisée qui prend en compte ses besoins et ses objectifs individuels.
- Importance d'un Bilan Approfondi : Un bilan détaillé et cohérent est crucial. Il ne permet pas seulement une planification et une programmation de rééducation plus précises, mais il forge également une alliance thérapeutique solide avec le patient. Cela facilite la communication et augmente les chances de réussite du traitement.
- Variété des Stimulations : La diversification des techniques et des stimulations est fondamentale pour stimuler efficacement la guérison et l'adaptation des tissus. Cela implique d'adapter les exercices et les techniques thérapeutiques pour répondre aux besoins changeants du patient au cours de sa rééducation.
- Personnalisation du Traitement : La rĂ©Ă©ducation doit ĂȘtre ajustĂ©e pour correspondre aux objectifs spĂ©cifiques du patient. Que ce soit pour le retour Ă des activitĂ©s quotidiennes, des loisirs ou des sports de haut niveau, le plan de traitement doit ĂȘtre alignĂ© sur les aspirations et les capacitĂ©s du patient.
- Au-delà de la Douleur : Enfin, il est important de comprendre que la disparition de la douleur n'est pas le seul indicateur de la réussite du traitement. L'amélioration de la fonction et la prévention des récidives sont également des aspects cruciaux du processus de rééducation. Nous devons évaluer et adresser les problÚmes fonctionnels et les facteurs de risque pour garantir une récupération complÚte et durable.
En gardant ces principes à l'esprit, nous pouvons aborder la tendinopathie de la coiffe des rotateurs de maniÚre efficace, en fournissant à nos patients les meilleurs soins possibles et en les aidant à retrouver leur mobilité et leur qualité de vie.
Exemples d'exercices
Bibliographie
Ahmad, Zohaib Y., Luis E. Diaz, Frank W. Roemer, Ajay Goud, et Ali Guermazi. « Imaging Review of Subscapularis Tendon and Rotator Interval Pathology ». ĂditĂ© par Alfonso Fausto. Radiology Research and Practice 2022 (11 janvier 2022): 1â9. https://doi.org/10.1155/2022/4009829.
Almeida, Gabriel Peixoto LeĂŁo, Paula Fiquetti Silveira, NathĂĄlia Polisello Rosseto, Gisele Barbosa, Benno Ejnisman, et MoisĂ©s Cohen. « Glenohumeral Range of Motion in Handball Players with and without Throwing-Related Shoulder Pain ». Journal of Shoulder and Elbow Surgery 22, ná” 5 (mai 2013): 602â7. https://doi.org/10.1016/j.jse.2012.08.027.
Alpert, S. W., M. M. Pink, F. W. Jobe, P. J. McMahon, et W. Mathiyakom. « Electromyographic Analysis of Deltoid and Rotator Cuff Function under Varying Loads and Speeds ». Journal of Shoulder and Elbow Surgery 9, ná” 1 (fĂ©vrier 2000): 47â58. https://doi.org/10.1016/s1058-2746(00)90009-0.
Baldwin, Marjorie L., et Richard J. Butler. « Upper Extremity Disorders in the Workplace: Costs and Outcomes beyond the First Return to Work ». Journal of Occupational Rehabilitation 16, ná” 3 (septembre 2006): 303â23. https://doi.org/10.1007/s10926-006-9043-2.
Baltaci, G., R. Johnson, et H. Kohl. « Shoulder Range of Motion Characteristics in Collegiate Baseball Players ». The Journal of Sports Medicine and Physical Fitness 41, ná” 2 (juin 2001): 236â42.
Barreto, Rodrigo Py Gonçalves, Jonathan P. Braman, Paula M. Ludewig, Larissa Pechincha Ribeiro, et Paula Rezende Camargo. « Bilateral Magnetic Resonance Imaging Findings in Individuals with Unilateral Shoulder Pain ». Journal of Shoulder and Elbow Surgery 28, ná” 9 (septembre 2019): 1699â1706. https://doi.org/10.1016/j.jse.2019.04.001.
Barrett, Eva, Carmela Conroy, Marie Corcoran, Kieran Oâ Sullivan, Helen Purtill, Jeremy Lewis, et Karen McCreesh. « An Evaluation of Two Types of Exercise Classes, Containing Shoulder Exercises or a Combination of Shoulder and Thoracic Exercises, for the Treatment of Nonspecific Shoulder Pain: A Case Series ». Journal of Hand Therapy 31, ná” 3 (juillet 2018): 301â7. https://doi.org/10.1016/j.jht.2017.10.011.
Barrett, Eva, Mary OâKeeffe, Kieran OâSullivan, Jeremy Lewis, et Karen McCreesh. « Is Thoracic Spine Posture Associated with Shoulder Pain, Range of Motion and Function? A Systematic Review ». Manual Therapy 26 (dĂ©cembre 2016): 38â46. https://doi.org/10.1016/j.math.2016.07.008.
Bartolozzi, A., D. Andreychik, et S. Ahmad. « Determinants of Outcome in the Treatment of Rotator Cuff Disease ». Clinical Orthopaedics and Related Research, ná” 308 (novembre 1994): 90â97.
Bleichert, Sarah, Genevieve Renaud, Joy MacDermid, Lyn Watson, Ken Faber, Ross Lenssen, Marie Saulnier, Paul Phillips, Tyler Evans, et Jackie Sadi. « Rehabilitation of Symptomatic Atraumatic Degenerative Rotator Cuff Tears: A Clinical Commentary on Assessment and Management ». Journal of Hand Therapy: Official Journal of the American Society of Hand Therapists 30, ná” 2 (juin 2017): 125â35. https://doi.org/10.1016/j.jht.2017.05.006.
Boettcher, Craig E., Karen A. Ginn, et Ian Cathers. « The âempty Canâ and âFull Canâ Tests Do Not Selectively Activate Supraspinatus ». Journal of Science and Medicine in Sport 12, ná” 4 (juillet 2009): 435â39. https://doi.org/10.1016/j.jsams.2008.09.005.
Borstad, John D. « Resting Position Variables at the Shoulder: Evidence to Support a Posture-Impairment Association ». Physical Therapy 86, ná” 4 (avril 2006): 549â57.
Braman, Jonathan P., Kristin D. Zhao, Rebekah L. Lawrence, Alicia K. Harrison, et Paula M. Ludewig. « Shoulder Impingement Revisited: Evolution of Diagnostic Understanding in Orthopedic Surgery and Physical Therapy ». Medical & Biological Engineering & Computing 52, ná” 3 (mars 2014): 211â19. https://doi.org/10.1007/s11517-013-1074-1.
Breckenridge, John D., et James H. McAuley. « Shoulder Pain and Disability Index (SPADI) ». Journal of Physiotherapy 57, nᔠ3 (2011): 197. https://doi.org/10.1016/S1836-9553(11)70045-5.
Burkhart, Stephen S., Craig D. Morgan, et W. Ben Kibler. « The Disabled Throwing Shoulder: Spectrum of Pathology Part III: The SICK Scapula, Scapular Dyskinesis, the Kinetic Chain, and Rehabilitation ». Arthroscopy: The Journal of Arthroscopic & Related Surgery: Official Publication of the Arthroscopy Association of North America and the International Arthroscopy Association 19, ná” 6 (aoĂ»t 2003): 641â61. https://doi.org/10.1016/s0749-8063(03)00389-x.
Burne, G., M. Mansfield, J. Gaida, et J. Lewis. « Is There an Association between Metabolic Syndrome and Rotator Cuff Related Shoulder Pain? A Systematic Review ». Physiotherapy 107 (mai 2020): e53. https://doi.org/10.1016/j.physio.2020.03.073.
Castelein, Birgit, Barbara Cagnie, Thierry Parlevliet, et Ann Cools. « Scapulothoracic Muscle Activity during Elevation Exercises Measured with Surface and Fine Wire EMG: A Comparative Study between Patients with Subacromial Impingement Syndrome and Healthy Controls ». Manual Therapy 23 (1 juin 2016): 33â39. https://doi.org/10.1016/j.math.2016.03.007.
Chen, Judy. Effectiveness of Passive Joint Mobilisation for Shoulder Dysfunction: A Review of the Literature. Physical Therapy Perspectives in the 21st Century - Challenges and Possibilities. IntechOpen, 2012. https://doi.org/10.5772/35202.
Chianca, Vito, Domenico Albano, Carmelo Messina, Federico Midiri, Giovanni Mauri, Alberto Aliprandi, Michele Catapano, et al. « Rotator Cuff Calcific Tendinopathy: From Diagnosis to Treatment ». Acta Bio-Medica: Atenei Parmensis 89, ná” 1-S (19 janvier 2018): 186â96. https://doi.org/10.23750/abm.v89i1-S.7022.
Clark, J. M., et D. T. Harryman. « Tendons, Ligaments, and Capsule of the Rotator Cuff. Gross and Microscopic Anatomy ». The Journal of Bone and Joint Surgery. American Volume 74, ná” 5 (juin 1992): 713â25.
Clewley, Derek, Yusra Iftikhar, Maggie E. Horn, et Daniel I. Rhon. « Do the Number of Visits and the Cost of Musculoskeletal Care Improve Outcomes? More May Not Be Better ». The Journal of Orthopaedic and Sports Physical Therapy 50, ná” 11 (novembre 2020): 642â48. https://doi.org/10.2519/jospt.2020.9440.
« Comment Ăvaluer La PrĂ©sence de Facteurs Psychosociaux Chez lâadulte PrĂ©sentant Des Douleurs Chroniques Musculo-Squelettiques En Masso-KinĂ©sithĂ©rapieâŻ? (EnquĂȘte Delphi) ». KinĂ©sithĂ©rapie La Revue 21, ná” 232 (637522771108782295): 4â5. https://doi.org/10.1016/j.kine.2021.01.015.
Cook, Tim, et Jeremy Lewis. « Rotator Cuff-Related Shoulder Pain: To Inject or Not to Inject? » Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy 49, ná” 5 (mai 2019): 289â93. https://doi.org/10.2519/jospt.2019.0607.
Cools, A. M., D. Cambier, et E. E. Witvrouw. « Screening the Athleteâs Shoulder for Impingement Symptoms: A Clinical Reasoning Algorithm for Early Detection of Shoulder Pathology ». British Journal of Sports Medicine 42, ná” 8 (aoĂ»t 2008): 628â35. https://doi.org/10.1136/bjsm.2008.048074.
Cools, A. M., G. Declercq, B. Cagnie, D. Cambier, et E. Witvrouw. « Internal Impingement in the Tennis Player: Rehabilitation Guidelines ». British Journal of Sports Medicine 42, ná” 3 (mars 2008): 165â71. https://doi.org/10.1136/bjsm.2007.036830.
Cools, Ann. Shoulder Rehabilitation: A Practical Guide for the Clinician. Skribis., 2020.
Cools, Ann M., Dorien Borms, Birgit Castelein, Fran Vanderstukken, et Fredrik R. Johansson. « Evidence-Based Rehabilitation of Athletes with Glenohumeral Instability ». Knee Surgery, Sports Traumatology, Arthroscopy: Official Journal of the ESSKA 24, ná” 2 (fĂ©vrier 2016): 382â89. https://doi.org/10.1007/s00167-015-3940-x.
Crockett, Heber C., Lyndon B. Gross, Kevin E. Wilk, Martin L. Schwartz, Jamie Reed, Jay OâMara, Michael T. Reilly, et al. « Osseous Adaptation and Range of Motion at the Glenohumeral Joint in Professional Baseball Pitchers ». The American Journal of Sports Medicine 30, ná” 1 (fĂ©vrier 2002): 20â26. https://doi.org/10.1177/03635465020300011701.
Croft, P., D. Pope, et A. Silman. « The clinical course of shoulder pain: prospective cohort study in primary care. Primary Care Rheumatology Society Shoulder Study Group. » BMJâŻ: British Medical Journal 313, ná” 7057 (7 septembre 1996): 601â2.
Cunningham, Gregory, et Alexandre LĂ€dermann. « Redefining Anterior Shoulder Impingement: A Literature Review ». International Orthopaedics 42, ná” 2 (fĂ©vrier 2018): 359â66. https://doi.org/10.1007/s00264-017-3515-1.
Dang, Alexis, et Michael Davies. « Rotator Cuff Disease: Treatment Options and Considerations ». Sports Medicine and Arthroscopy Review 26, ná” 3 (septembre 2018): 129â33. https://doi.org/10.1097/JSA.0000000000000207.
Dark, Alanna, Karen A. Ginn, et Mark Halaki. « Shoulder Muscle Recruitment Patterns during Commonly Used Rotator Cuff Exercises: An Electromyographic Study ». Physical Therapy 87, ná” 8 (aoĂ»t 2007): 1039â46. https://doi.org/10.2522/ptj.20060068.
Davies, A. R., M. A. Doyle, D. Lansky, W. Rutt, M. Orsolits Stevic, et J. B. Doyle. « Outcomes Assessment in Clinical Settings: A Consensus Statement on Principles and Best Practices in Project Management ». The Joint Commission Journal on Quality Improvement 20, ná” 1 (janvier 1994): 6â16. https://doi.org/10.1016/s1070-3241(16)30049-9.
Dean, Benjamin John Floyd, Stephen Edward Gwilym, et Andrew Jonathan Carr. « Why Does My Shoulder Hurt? A Review of the Neuroanatomical and Biochemical Basis of Shoulder Pain ». British Journal of Sports Medicine 47, ná” 17 (novembre 2013): 1095â1104. https://doi.org/10.1136/bjsports-2012-091492.
Dejaco, Beate, Bas Habets, CornĂ© van Loon, Susan van Grinsven, et Robert van Cingel. « Eccentric versus Conventional Exercise Therapy in Patients with Rotator Cuff Tendinopathy: A Randomized, Single Blinded, Clinical Trial ». Knee Surgery, Sports Traumatology, Arthroscopy: Official Journal of the ESSKA 25, ná” 7 (juillet 2017): 2051â59. https://doi.org/10.1007/s00167-016-4223-x.
Depreli, Ă, et E. Angın. « Review of Scapular Movement Disorders among Office Workers Having Ergonomic Risk ». Journal of Back and Musculoskeletal Rehabilitation 31, ná” 2 (2018): 371â80. https://doi.org/10.3233/BMR-170790.
Desjardins-Charbonneau, Ariel, Jean-SĂ©bastien Roy, Clermont E. Dionne, Pierre FrĂ©mont, Joy C. MacDermid, et François Desmeules. « The Efficacy of Manual Therapy for Rotator Cuff Tendinopathy: A Systematic Review and Meta-analysis ». Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy 45, ná” 5 (1 mai 2015): 330â50. https://doi.org/10.2519/jospt.2015.5455.
Desmeules, F., J. Boudreault, J-S. Roy, C. E. Dionne, P. FrĂ©mont, et J. C. MacDermid. « Efficacy of Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation for Rotator Cuff Tendinopathy: A Systematic Review ». Physiotherapy 102, ná” 1 (1 mars 2016): 41â49. https://doi.org/10.1016/j.physio.2015.06.004.
Desmeules, François, Jennifer Boudreault, Jean-SĂ©bastien Roy, Clermont Dionne, Pierre FrĂ©mont, et Joy C. MacDermid. « The Efficacy of Therapeutic Ultrasound for Rotator Cuff Tendinopathy: A Systematic Review and Meta-Analysis ». Physical Therapy in Sport: Official Journal of the Association of Chartered Physiotherapists in Sports Medicine 16, ná” 3 (aoĂ»t 2015): 276â84. https://doi.org/10.1016/j.ptsp.2014.09.004.
Deville, Guillaume, Jo Gibson, Jeremy Lewis, et Matthieu GuĂ©mann. « DĂ©veloppement dâun outil dâaide pour la prise de dĂ©cision partagĂ©e en cas de douleurs dâĂ©paule associĂ©es Ă une dĂ©chirure non-traumatique de la coiffe des rotateurs ». KinĂ©sithĂ©rapie, la Revue 20, ná” 217 (janvier 2020): 9â21. https://doi.org/10.1016/j.kine.2019.09.013.
Dominguez-Romero, Juan G., José J. Jiménez-Rejano, Carmen Ridao-Fernåndez, et Gema Chamorro-Moriana. « Exercise-Based Muscle Development Programmes and Their Effectiveness in the Functional Recovery of Rotator Cuff Tendinopathy: A Systematic Review ». Diagnostics (Basel, Switzerland) 11, nᔠ3 (16 mars 2021): 529. https://doi.org/10.3390/diagnostics11030529.
Dubé, Marc-Olivier, François Desmeules, Jeremy Lewis, et Jean-Sébastien Roy. « Rotator Cuff-Related Shoulder Pain: Does the Type of Exercise Influence the Outcomes? Protocol of a Randomised Controlled Trial ». BMJ Open 10, nᔠ11 (5 novembre 2020): e039976. https://doi.org/10.1136/bmjopen-2020-039976.
Duplan, Patrice. « Le FUNSS. Follow Up Nice Shoulder Score ». KinĂ©sithĂ©rapie, la Revue 17, ná” 184 (1 avril 2017): 78â79. https://doi.org/10.1016/j.kine.2017.02.086.
Ekeberg, Ole M., Erik Bautz-Holter, Einar K. TveitÄ, Anne Keller, Niels G. Juel, et Jens I. Brox. « Agreement, reliability and validity in 3 shoulder questionnaires in patients with rotator cuff disease ». BMC Musculoskeletal Disorders 9, nᔠ1 (15 mai 2008): 68. https://doi.org/10.1186/1471-2474-9-68.
« Epidemiology of Rotator Cuff Tendinopathy: A Systematic Review - Chris Littlewood, Stephen May, Stephen Walters, 2013 ». Consulté le 25 janvier 2022. https://journals.sagepub.com/doi/10.1111/sae.12028.
Impact Physio. « Functional Movement Screen - Sports Movement Assessment - Nottingham and Derby ». Consulté le 5 février 2022. https://www.impactphysio.co.uk/fms/.
Gava, Vander, Dayana Patricia Rosa, Natalia Duarte Pereira, Vandana Phadke, et Paula Rezende Camargo. « Ratio between 3D Glenohumeral and Scapulothoracic Motions in Individuals without Shoulder Pain ». Journal of Electromyography and Kinesiology 62 (1 février 2022): 102623. https://doi.org/10.1016/j.jelekin.2021.102623.
Gibson, William, Benedict M. Wand, Catherine Meads, Mark J. Catley, et Neil E. OâConnell. « Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation (TENS) for Chronic Pain â an Overview of Cochrane Reviews ». Cochrane Database of Systematic Reviews, ná” 4 (2019). https://doi.org/10.1002/14651858.CD011890.pub3.
Goetti, Patrick, Patrick J. Denard, Philippe Collin, Mohamed Ibrahim, Pierre Hoffmeyer, et Alexandre LĂ€dermann. « Shoulder Biomechanics in Normal and Selected Pathological Conditions ». EFORT Open Reviews 5, ná” 8 (aoĂ»t 2020): 508â18. https://doi.org/10.1302/2058-5241.5.200006.
Hall, Kevin, Anthony Grinstead, Jeremy S. Lewis, Chris Mercer, Ann Moore, et Colette Ridehalgh. « Rotator Cuff Related Shoulder Pain. Describing Home Exercise Adherence and the Use of Behavior Change Interventions to Promote Home Exercise Adherence: A Systematic Review of Randomized Controlled Trials ». Physical Therapy Reviews 26, ná” 4 (4 juillet 2021): 299â322. https://doi.org/10.1080/10833196.2021.1935106.
Harrison, Alicia K., et Evan L. Flatow. « Subacromial Impingement Syndrome ». The Journal of the American Academy of Orthopaedic Surgeons 19, ná” 11 (novembre 2011): 701â8. https://doi.org/10.5435/00124635-201111000-00006.
Heron, Stuart R., Steve R. Woby, et Dave P. Thompson. « Comparison of Three Types of Exercise in the Treatment of Rotator Cuff Tendinopathy/Shoulder Impingement Syndrome: A Randomized Controlled Trial ». Physiotherapy 103, ná” 2 (juin 2017): 167â73. https://doi.org/10.1016/j.physio.2016.09.001.
Hippensteel, K. J., Robert Brophy, Matthew V. Smith, et Rick W. Wright. « A Comprehensive Review of Physical Examination Tests of the Cervical Spine, Scapula, and Rotator Cuff »: Journal of the American Academy of Orthopaedic Surgeons 27, ná” 11 (juin 2019): 385â94. https://doi.org/10.5435/JAAOS-D-17-00090.
Huegel, Julianne, Alexis A. Williams, et Louis J. Soslowsky. « Rotator Cuff Biology and Biomechanics: A Review of Normal and Pathological Conditions ». Current Rheumatology Reports 17, nᔠ1 (janvier 2015): 476. https://doi.org/10.1007/s11926-014-0476-x.
Hunter, Donald J., Darren A. Rivett, Sharmaine McKiernan, et Suzanne J. Snodgrass. « Acromiohumeral Distance and Supraspinatus Tendon Thickness in People with Shoulder Impingement Syndrome Compared to Asymptomatic Age and Gender-Matched Participants: A Case Control Study ». BMC Musculoskeletal Disorders 22, nᔠ1 (1 décembre 2021): 1004. https://doi.org/10.1186/s12891-021-04885-3.
Ingwersen, Kim Gordon, Steen Lund Jensen, Lilli SÞrensen, Hans Ri JÞrgensen, Robin Christensen, Karen SÞgaard, et Birgit Juul-Kristensen. « Three Months of Progressive High-Load Versus Traditional Low-Load Strength Training Among Patients With Rotator Cuff Tendinopathy: Primary Results From the Double-Blind Randomized Controlled RoCTEx Trial ». Orthopaedic Journal of Sports Medicine 5, nᔠ8 (août 2017): 2325967117723292. https://doi.org/10.1177/2325967117723292.
Inman, V. T., J. B. Saunders, et L. C. Abbott. « Observations of the Function of the Shoulder Joint. 1944 ». Clinical Orthopaedics and Related Research, ná” 330 (septembre 1996): 3â12. https://doi.org/10.1097/00003086-199609000-00002.
Innocenti, Tiziano, Diego Ristori, Simone Miele, et Marco Testa. « The Management of Shoulder Impingement and Related Disorders: A Systematic Review on Diagnostic Accuracy of Physical Tests and Manual Therapy Efficacy ». Journal of Bodywork and Movement Therapies 23, ná” 3 (juillet 2019): 604â18. https://doi.org/10.1016/j.jbmt.2018.08.002.
Jeong, Jeung Yeol, Seung Yeop Song, Jae Chul Yoo, Keun Min Park, et Sang Min Lee. « Comparison of Outcomes with Arthroscopic Repair of Acute-on-Chronic within 6 Months and Chronic Rotator Cuff Tears ». Journal of Shoulder and Elbow Surgery 26, ná” 4 (avril 2017): 648â55. https://doi.org/10.1016/j.jse.2016.09.032.
Joseph, Ranjit, Talia Alenabi, Tea Lulic, et Clark R. Dickerson. « Activation of Supraspinatus and Infraspinatus Partitions and Periscapular Musculature During Rehabilitative Elastic Resistance Exercises ». American Journal of Physical Medicine & Rehabilitation 98, ná” 5 (mai 2019): 407â15. https://doi.org/10.1097/PHM.0000000000001116.
Kadi, Redouane, Annemieke Milants, et Maryam Shahabpour. « Shoulder Anatomy and Normal Variants ». Journal of the Belgian Society of Radiology 101, nᔠS2 (16 décembre 2017): 3. https://doi.org/10.5334/jbr-btr.1467.
Kaur, Rashmeet, Anshul Dahuja, Simmi Garg, Kapil Bansal, Radhe S. Garg, et Paramdeep Singh. « Correlation of acromial morphology in association with rotator cuff tear: a retrospective study ». Polish Journal of Radiology 84 (14 novembre 2019): e459â63. https://doi.org/10.5114/pjr.2019.90277.
Kellam, Patrick, Timothy Kahn, et Robert Z Tashjian. « Anatomy of the Subscapularis: A Review ». Journal of Shoulder and Elbow Arthroplasty 3 (janvier 2019): 247154921984972. https://doi.org/10.1177/2471549219849728.
Kelley, Martin J., Michael A. Shaffer, John E. Kuhn, Lori A. Michener, Amee L. Seitz, Timothy L. Uhl, Joseph J. Godges, et Philip W. McClure. « Shoulder Pain and Mobility Deficits: Adhesive Capsulitis ». The Journal of Orthopaedic and Sports Physical Therapy 43, nᔠ5 (mai 2013): A1-31. https://doi.org/10.2519/jospt.2013.0302.
Kibler, W. B. « The Role of the Scapula in Athletic Shoulder Function ». The American Journal of Sports Medicine 26, ná” 2 (avril 1998): 325â37. https://doi.org/10.1177/03635465980260022801.
Kibler, W. Ben, et Aaron Sciascia. « Evaluation and Management of Scapular Dyskinesis in Overhead Athletes ». Current Reviews in Musculoskeletal Medicine 12, ná” 4 (23 novembre 2019): 515â26. https://doi.org/10.1007/s12178-019-09591-1.
Kim, Jong Moon, Yong Wook Kim, Hyoung Seop Kim, Sang Chul Lee, Yong Min Chun, Seung Ho Joo, et Hyun Sun Lim. « The Relationship between Rotator Cuff Tear and Four Acromion Types: Cross-Sectional Study Based on Shoulder Magnetic Resonance Imaging in 227 Patients ». Acta Radiologica (Stockholm, Sweden: 1987) 60, ná” 5 (mai 2019): 608â14. https://doi.org/10.1177/0284185118791211.
Klintberg, Ingrid Hultenheim, Ann M. J. Cools, Theresa M. Holmgren, Ann-Christine Gunnarsson Holzhausen, Kajsa Johansson, Annelies G. Maenhout, Jane S. Moser, Valentina Spunton, et Karen Ginn. « Consensus for Physiotherapy for Shoulder Pain ». International Orthopaedics 39, ná” 4 (avril 2015): 715â20. https://doi.org/10.1007/s00264-014-2639-9.
Kvalvaag, Elisabeth, Cecilie Roe, Kaia B. Engebretsen, Helene L. Soberg, Niels G. Juel, Erik Bautz-Holter, Leiv Sandvik, et Jens I. Brox. « One Year Results of a Randomized Controlled Trial on Radial Extracorporeal Shock Wave Treatment, with Predictors of Pain, Disability and Return to Work in Patients with Subacromial Pain Syndrome ». European Journal of Physical and Rehabilitation Medicine 54, ná” 3 (juin 2018): 341â50. https://doi.org/10.23736/S1973-9087.17.04748-7.
Leong, Hio Teng, Sai Chuen Fu, Xin He, Joo Han Oh, Nobuyuki Yamamoto, et Shu Hang. « Risk Factors for Rotator Cuff Tendinopathy: A Systematic Review and Meta-Analysis ». Journal of Rehabilitation Medicine 51, ná” 9 (4 octobre 2019): 627â37. https://doi.org/10.2340/16501977-2598.
Lephart, Scott M., et Timothy J. Henry. « The Physiological Basis for Open and Closed Kinetic Chain Rehabilitation for the Upper Extremity ». Journal of Sport Rehabilitation 5, ná” 1 (1 fĂ©vrier 1996): 71â87. https://doi.org/10.1123/jsr.5.1.71.
Lewis, J. S. « Rotator Cuff Tendinopathy ». British Journal of Sports Medicine 43, ná” 4 (avril 2009): 236â41. https://doi.org/10.1136/bjsm.2008.052175.
Lewis, Jeremy. « Rotator Cuff Related Shoulder Pain: Assessment, Management and Uncertainties ». Manual Therapy 23 (juin 2016): 57â68.
https://doi.org/10.1016/j.math.2016.03.009.
Lewis, Jeremy, Karen McCreesh, Jean-SĂ©bastien Roy, et Karen Ginn. « Rotator Cuff Tendinopathy: Navigating the Diagnosis-Management Conundrum ». The Journal of Orthopaedic and Sports Physical Therapy 45, ná” 11 (novembre 2015): 923â37. https://doi.org/10.2519/jospt.2015.5941.
Lewis, Jeremy S. « Rotator Cuff Tendinopathy: A Model for the Continuum of Pathology and Related Management ». British Journal of Sports Medicine 44, ná” 13 (octobre 2010): 918â23. https://doi.org/10.1136/bjsm.2008.054817.
Lewis, Jeremy S., Christine Wright, et Ann Green. « Subacromial Impingement Syndrome: The Effect of Changing Posture on Shoulder Range of Movement ». The Journal of Orthopaedic and Sports Physical Therapy 35, ná” 2 (fĂ©vrier 2005): 72â87. https://doi.org/10.2519/jospt.2005.35.2.72.
Lin, Meng-Ting, Kuo-Chang Wei, et Chueh-Hung Wu. « Effectiveness of Platelet-Rich Plasma Injection in Rotator Cuff Tendinopathy: A Systematic Review and Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials ». Diagnostics 10, nᔠ4 (avril 2020): 189. https://doi.org/10.3390/diagnostics10040189.
Linaker, Catherine H., et Karen Walker-Bone. « Shoulder Disorders and Occupation ». Best Practice & Research. Clinical Rheumatology 29, ná” 3 (juin 2015): 405â23. https://doi.org/10.1016/j.berh.2015.04.001.
Littlewood, Chris, Jon Ashton, Ken Chance-Larsen, Stephen May, et Ben Sturrock. « Exercise for Rotator Cuff Tendinopathy: A Systematic Review ». Physiotherapy 98, ná” 2 (juin 2012): 101â9. https://doi.org/10.1016/j.physio.2011.08.002.
Littlewood, Chris, Stephen May, et Stephen Walters. « A Review of Systematic Reviews of the Effectiveness of Conservative Interventions for Rotator Cuff Tendinopathy ». Shoulder & Elbow 5, ná” 3 (juin 2013): 151â67. https://doi.org/10.1111/sae.12009.
Longo, Umile Giuseppe, Stefano Petrillo, Vincenzo Candela, Giacomo Rizzello, Mattia Loppini, Nicola Maffulli, et Vincenzo Denaro. « Arthroscopic Rotator Cuff Repair with and without Subacromial Decompression Is Safe and Effective: A Clinical Study ». BMC Musculoskeletal Disorders 21, nᔠ1 (11 janvier 2020): 24. https://doi.org/10.1186/s12891-019-3032-z.
Longo, Umile Giuseppe, Laura Risi Ambrogioni, Alessandra Berton, Vincenzo Candela, Carlo Massaroni, Arianna Carnevale, Giovanna Stelitano, et al. « Scapular Dyskinesis: From Basic Science to Ultimate Treatment ». International Journal of Environmental Research and Public Health 17, nᔠ8 (24 avril 2020): E2974. https://doi.org/10.3390/ijerph17082974.
Ludewig, Paula M., Rebekah L. Lawrence, et Jonathan P. Braman. « Whatâs in a Name? Using Movement System Diagnoses versus Pathoanatomic Diagnoses ». The Journal of Orthopaedic and Sports Physical Therapy 43, ná” 5 (mai 2013): 280â83. https://doi.org/10.2519/jospt.2013.0104.
Ludewig, Paula M., Vandana Phadke, Jonathan P. Braman, Daniel R. Hassett, Cort J. Cieminski, et Robert F. LaPrade. « Motion of the Shoulder Complex during Multiplanar Humeral Elevation ». The Journal of Bone and Joint Surgery. American Volume 91, ná” 2 (fĂ©vrier 2009): 378â89. https://doi.org/10.2106/JBJS.G.01483.
Ludewig, Paula M., et Jonathan F. Reynolds. « The Association of Scapular Kinematics and Glenohumeral Joint Pathologies ». The Journal of Orthopaedic and Sports Physical Therapy 39, ná” 2 (fĂ©vrier 2009): 90â104. https://doi.org/10.2519/jospt.2009.2808.
LUDEWIG, PAULA M., et JONATHAN F. REYNOLDS. « The Association of Scapular Kinematics and Glenohumeral Joint Pathologies ». The Journal of orthopaedic and sports physical therapy 39, ná” 2 (fĂ©vrier 2009): 90â104. https://doi.org/10.2519/jospt.2009.2808.
Luime, J. J., B. W. Koes, I. J. M. Hendriksen, A. Burdorf, A. P. Verhagen, H. S. Miedema, et J. a. N. Verhaar. « Prevalence and Incidence of Shoulder Pain in the General Population; a Systematic Review ». Scandinavian Journal of Rheumatology 33, ná” 2 (2004): 73â81. https://doi.org/10.1080/03009740310004667.
Magnusson, S. Peter, et Michael Kjaer. « The Impact of Loading, Unloading, Ageing and Injury on the Human Tendon ». The Journal of Physiology 597, ná” 5 (2019): 1283â98. https://doi.org/10.1113/JP275450.
Magnusson, S. Peter, Henning Langberg, et Michael Kjaer. « The Pathogenesis of Tendinopathy: Balancing the Response to Loading ». Nature Reviews. Rheumatology 6, ná” 5 (mai 2010): 262â68. https://doi.org/10.1038/nrrheum.2010.43.
Manske, Robert, Kevin E. Wilk, George Davies, Todd Ellenbecker, et Mike Reinold. « Glenohumeral Motion Deficits: Friend or Foe? » International Journal of Sports Physical Therapy 8, ná” 5 (octobre 2013): 537â53.
Masson, Elsevier. « La Subjective Shoulder ValueâŻ: un outil simple et valide pour Ă©valuer la fonction de lâĂ©paule ». EM-Consulte. ConsultĂ© le 4 fĂ©vrier 2022. https://www.em-consulte.com/article/894867/article/la-subjective-shoulder-value -un-outil-simple-et-v.
McCann, P. D., M. E. Wootten, M. P. Kadaba, et L. U. Bigliani. « A Kinematic and Electromyographic Study of Shoulder Rehabilitation Exercises ». Clinical Orthopaedics and Related Research, ná” 288 (mars 1993): 179â88.
McClure, Philip W., et Lori A. Michener. « Staged Approach for Rehabilitation Classification: Shoulder Disorders (STAR-Shoulder) ». Physical Therapy 95, ná” 5 (mai 2015): 791â800. https://doi.org/10.2522/ptj.20140156.
McClure, Philip W., Lori A. Michener, et Andrew R. Karduna. « Shoulder Function and 3-Dimensional Scapular Kinematics in People with and without Shoulder Impingement Syndrome ». Physical Therapy 86, ná” 8 (aoĂ»t 2006): 1075â90.
McCreesh, Karen M, Helen Purtill, Alan E Donnelly, et Jeremy S Lewis. « Increased Supraspinatus Tendon Thickness Following Fatigue Loading in Rotator Cuff Tendinopathy: Potential Implications for Exercise Therapy ». BMJ Open Sport & Exercise Medicine 3, nᔠ1 (décembre 2017): e000279. https://doi.org/10.1136/bmjsem-2017-000279.
Merolla, Giovanni, Mahendar G. Bhat, Paolo Paladini, et Giuseppe Porcellini. « Complications of Calcific Tendinitis of the Shoulder: A Concise Review ». Journal of Orthopaedics and Traumatology: Official Journal of the Italian Society of Orthopaedics and Traumatology 16, ná” 3 (septembre 2015): 175â83. https://doi.org/10.1007/s10195-015-0339-x.
Merolla, Giovanni, Sanjay Singh, Paolo Paladini, et Giuseppe Porcellini. « Calcific tendinitis of the rotator cuff: state of the art in diagnosis and treatment ». Journal of Orthopaedics and TraumatologyâŻ: Official Journal of the Italian Society of Orthopaedics and Traumatology 17, ná” 1 (mars 2016): 7â14. https://doi.org/10.1007/s10195-015-0367-6.
Meroni, Roberto, Daniele Piscitelli, Sansone Valerio, Paola Boria, Cecilia Perin, Giovanni De Vito, Cesare Maria Cornaggia, et Cesare Giuseppe Cerri. « Ultrasonography of the shoulder: asymptomatic findings from working-age women in the general population ». Journal of Physical Therapy Science 29, ná” 7 (juillet 2017): 1219â23. https://doi.org/10.1589/jpts.29.1219.
Milgrom, C., M. Schaffler, S. Gilbert, et M. van Holsbeeck. « Rotator-Cuff Changes in Asymptomatic Adults. The Effect of Age, Hand Dominance and Gender ». The Journal of Bone and Joint Surgery. British Volume 77, ná” 2 (mars 1995): 296â98.
Mochizuki, Tomoyuki, Hiroyuki Sugaya, Mari Uomizu, Kazuhiko Maeda, Keisuke Matsuki, Ichiro Sekiya, Takeshi Muneta, et Keiichi Akita. « Humeral Insertion of the Supraspinatus and Infraspinatus. New Anatomical Findings Regarding the Footprint of the Rotator Cuff: Surgical Technique ». Journal of Bone and Joint Surgery 91, ná” Supplement_2_Part_1 (mars 2009): 1â7. https://doi.org/10.2106/JBJS.H.01426.
Moradi, Mohsen, Malihe Hadadnezhad, Amir Letafatkar, Zohre Khosrokiani, et Julien S. Baker. « Efficacy of throwing exercise with TheraBand in male volleyball players with shoulder internal rotation deficit: a randomized controlled trial ». BMC Musculoskeletal Disorders 21 (13 juin 2020): 376. https://doi.org/10.1186/s12891-020-03414-y.
Morais Faria, Christina Danielli Coelho de, Luci Fuscaldi Teixeira-Salmela, FĂĄtima Rodrigues de Paula Goulart, et Geraldo Fabiano de Souza Moraes. « Scapular Muscular Activity with Shoulder Impingement Syndrome during Lowering of the Arms ». Clinical Journal of Sport Medicine: Official Journal of the Canadian Academy of Sport Medicine 18, ná” 2 (mars 2008): 130â36. https://doi.org/10.1097/JSM.0b013e318160c05d.
Noonan, Thomas J., Ellen Shanley, Lane B. Bailey, Douglas J. Wyland, Michael J. Kissenberth, Richard J. Hawkins, et Charles A. Thigpen. « Professional Pitchers With Glenohumeral Internal Rotation Deficit (GIRD) Display Greater Humeral Retrotorsion Than Pitchers Without GIRD ». The American Journal of Sports Medicine 43, ná” 6 (juin 2015): 1448â54. https://doi.org/10.1177/0363546515575020.
Pallot, Adrien, et AurĂ©lie Morichon. « Supra-Ă©pineux 2.0, de son intĂ©gritĂ© Ă sa rupture : le Normal. Mise Ă jour factuelle des donnĂ©es ». KinĂ©sithĂ©rapie, la Revue 13, ná” 144 (1 dĂ©cembre 2013): 17â26. https://doi.org/10.1016/j.kine.2013.10.003.
Papadonikolakis, Anastasios, Mark McKenna, Winston Warme, Brook I. Martin, et Frederick A. Matsen. « Published Evidence Relevant to the Diagnosis of Impingement Syndrome of the Shoulder ». The Journal of Bone and Joint Surgery. American Volume 93, ná” 19 (5 octobre 2011): 1827â32. https://doi.org/10.2106/JBJS.J.01748.
Park, Soo Whan, Yuan Tai Chen, Lindsay Thompson, Andreas Kjoenoe, Birgit Juul-Kristensen, Vinicius Cavalheri, et Leanda McKenna. « No Relationship between the Acromiohumeral Distance and Pain in Adults with Subacromial Pain Syndrome: A Systematic Review and Meta-Analysis ». Scientific Reports 10, nᔠ1 (26 novembre 2020): 20611. https://doi.org/10.1038/s41598-020-76704-z.
Pieters, Louise, Jeremy Lewis, Kevin Kuppens, Jill Jochems, Twan Bruijstens, Laurence Joossens, et Filip Struyf. « An Update of Systematic Reviews Examining the Effectiveness of Conservative Physical Therapy Interventions for Subacromial Shoulder Pain ». Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy 50, ná” 3 (mars 2020): 131â41. https://doi.org/10.2519/jospt.2020.8498.
PodgĂłrski, MichaĆ Tomasz, Ćukasz Olewnik, Piotr Grzelak, MichaĆ Polguj, et MirosĆaw Topol. « Rotator Cable in Pathological Shoulders: Comparison with Normal Anatomy in a Cadaveric Study ». Anatomical Science International 94, ná” 1 (janvier 2019): 53â57. https://doi.org/10.1007/s12565-018-0447-9.
Pope, D. P., P. R. Croft, C. M. Pritchard, et A. J. Silman. « Prevalence of Shoulder Pain in the Community: The Influence of Case Definition ». Annals of the Rheumatic Diseases 56, ná” 5 (mai 1997): 308â12. https://doi.org/10.1136/ard.56.5.308.
Powell, Jared K., et Jeremy S. Lewis. « Rotator CuffâRelated Shoulder Pain: Is It Time to Reframe the Advice, âYou Need to Strengthen Your Shoulderâ? » Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy 51, ná” 4 (avril 2021): 156â58. https://doi.org/10.2519/jospt.2021.10199.
Pribicevic, Mario. The Epidemiology of Shoulder Pain: A Narrative Review of the Literature. Pain in Perspective. IntechOpen, 2012. https://doi.org/10.5772/52931.
Private Practice, High-Med., Warsaw, Poland, Zbigniew Czyrny, BartĆomiej Kordasiewicz, Department of Trauma and Orthopedics, Professor Adam Gruca Independent Public Teaching Hospital in Otwock, Otwock, Centre of Postgraduate Medical Education, Warsaw, Poland, Maciej KiciĆski, Department of Trauma and Orthopedics, Professor Adam Gruca Independent Public Teaching Hospital in Otwock, Otwock, Centre of Postgraduate Medical Education, Warsaw, Poland, MaĆgorzata Brzozowska, et Department of Forensic Medicine, Medical University of Warsaw, Warsaw, Poland. « Macroscopic and ultrasonographic anatomy of the rotator cuff layers ». Journal of Ultrasonography 19, ná” 77 (28 juin 2019): 120â24. https://doi.org/10.15557/JoU.2019.0017.
Reed, Darren, Ian Cathers, Mark Halaki, et Karen Ginn. « Does Supraspinatus Initiate Shoulder Abduction? » Journal of Electromyography and Kinesiology: Official Journal of the International Society of Electrophysiological Kinesiology 23, ná” 2 (avril 2013): 425â29. https://doi.org/10.1016/j.jelekin.2012.11.008.
Reed, Darren, Mark Halaki, et Karen Ginn. « The Rotator Cuff Muscles Are Activated at Low Levels during Shoulder Adduction: An Experimental Study ». Journal of Physiotherapy 56, ná” 4 (2010): 259â64. https://doi.org/10.1016/s1836-9553(10)70009-6.
Reeser, Jonathan C., Glenn S. Fleisig, Ann M. J. Cools, Darcie Yount, et Scott A. Magnes. « Biomechanical Insights into the Aetiology of Infraspinatus Syndrome ». British Journal of Sports Medicine 47, ná” 4 (mars 2013): 239â44. https://doi.org/10.1136/bjsports-2011-090918.
Richardson, Eleanor, Jeremy S Lewis, Jo Gibson, Chris Morgan, Mark Halaki, Karen Ginn, et Gillian Yeowell. « Role of the Kinetic Chain in Shoulder Rehabilitation: Does Incorporating the Trunk and Lower Limb into Shoulder Exercise Regimes Influence Shoulder Muscle Recruitment Patterns? Systematic Review of Electromyography Studies ». BMJ Open Sport & Exercise Medicine 6, nᔠ1 (avril 2020): e000683. https://doi.org/10.1136/bmjsem-2019-000683.
Roe, Yngve, Helene Lundegaard Soberg, Erik Bautz-Holter, et Sigrid Ostensjo. « A systematic review of measures of shoulder pain and functioning using the International classification of functioning, disability and health (ICF) ». BMC Musculoskeletal Disorders 14, nᔠ1 (28 février 2013): 73. https://doi.org/10.1186/1471-2474-14-73.
Rose, Michael B., et Thomas Noonan. « Glenohumeral Internal Rotation Deficit in Throwing Athletes: Current Perspectives ». Open Access Journal of Sports Medicine 9 (2018): 69â78. https://doi.org/10.2147/OAJSM.S138975.
Sahu, Dipit, et Ashish Phadnis. « Revisiting the Rotator Cuff Footprint ». Journal of Clinical Orthopaedics and Trauma 21 (octobre 2021): 101514. https://doi.org/10.1016/j.jcot.2021.101514.
Salamh, Paul, et Jeremy Lewis. « It Is Time to Put Special Tests for Rotator CuffâRelated Shoulder Pain out to Pasture ». Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy 50, ná” 5 (1 mai 2020): 222â25. https://doi.org/10.2519/jospt.2020.0606.
Schwank, Ariane, Paul Blazey, Martin Asker, Merete MĂžller, Martin HĂ€gglund, Suzanne Gard, Christopher Skazalski, et al. « 2022 Bern Consensus Statement on Shoulder Injury Prevention, Rehabilitation, and Return to Sport for Athletes at All Participation Levels ». Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy 52, ná” 1 (1 janvier 2022): 11â28. https://doi.org/10.2519/jospt.2022.10952.
Seroyer, Shane T., Shane J. Nho, Bernard R. Bach, Charles A. Bush-Joseph, Gregory P. Nicholson, et Anthony A. Romeo. « The Kinetic Chain in Overhand Pitching: Its Potential Role for Performance Enhancement and Injury Prevention ». Sports Health 2, ná” 2 (mars 2010): 135â46. https://doi.org/10.1177/1941738110362656.
Simpson, M, T Pizzari, T Cook, S Wildman, et J Lewis. « Effectiveness of Non-Surgical Interventions for Rotator Cuff Calcific Tendinopathy: A Systematic Review ». Journal of Rehabilitation Medicine, 2020, 0. https://doi.org/10.2340/16501977-2725.
Spargoli, Guido. « SUPRASPINATUS TENDON PATHOMECHANICS: A CURRENT CONCEPTS REVIEW ». International Journal of Sports Physical Therapy 13, ná” 6 (dĂ©cembre 2018): 1083â94.
Steeves, John D., Daniel P. Lammertse, John L.K. Kramer, Naomi Kleitman, Naomi Kleitman, Sukhvinder Kalsi-Ryan, Linda Jones, Armin Curt, Andrew R. Blight, et Kim D. Anderson. « Outcome Measures for Acute/Subacute Cervical Sensorimotor Complete (AIS-A) Spinal Cord Injury During a Phase 2 Clinical Trial ». Topics in Spinal Cord Injury Rehabilitation 18, ná” 1 (2012): 1â14. https://doi.org/10.1310/sci1801-1.
Struyf, F., J. Nijs, S. Mollekens, I. Jeurissen, S. Truijen, S. Mottram, et R. Meeusen. « Scapular-Focused Treatment in Patients with Shoulder Impingement Syndrome: A Randomized Clinical Trial ». Clinical Rheumatology 32, ná” 1 (janvier 2013): 73â85. https://doi.org/10.1007/s10067-012-2093-2.
Struyf, Filip, Barbara Cagnie, Ann Cools, Isabel Baert, Jolien Van Brempt, Pieter Struyf, et Mira Meeus. « Scapulothoracic Muscle Activity and Recruitment Timing in Patients with Shoulder Impingement Symptoms and Glenohumeral Instability ». Journal of Electromyography and Kinesiology: Official Journal of the International Society of Electrophysiological Kinesiology 24, ná” 2 (avril 2014): 277â84. https://doi.org/10.1016/j.jelekin.2013.12.002.
Tuite, M., A. U. Patel, T. Scerpella, B. Chan, G. Baer, et J. Orwin. « Supraspinatus and Infraspinatus Tendon Tears: New Insights from Recent Anatomical Studies », s-0039-1692583. Lisbon, Portugal, 2019. https://doi.org/10.1055/s-0039-1692583.
Urwin, M., D. Symmons, T. Allison, T. Brammah, H. Busby, M. Roxby, A. Simmons, et G. Williams. « Estimating the Burden of Musculoskeletal Disorders in the Community: The Comparative Prevalence of Symptoms at Different Anatomical Sites, and the Relation to Social Deprivation ». Annals of the Rheumatic Diseases 57, ná” 11 (novembre 1998): 649â55. https://doi.org/10.1136/ard.57.11.649.
Vrotsou, Kalliopi, MĂłnica Ăvila, MĂłnica MachĂłn, Maider Mateo-Abad, Yolanda Pardo, Olatz Garin, Carlos Zaror, Nerea GonzĂĄlez, Antonio Escobar, et Ricardo CuĂ©llar. « Constant-Murley Score: Systematic Review and Standardized Evaluation in Different Shoulder Pathologies ». Quality of Life Research: An International Journal of Quality of Life Aspects of Treatment, Care and Rehabilitation 27, ná” 9 (septembre 2018): 2217â26. https://doi.org/10.1007/s11136-018-1875-7.
Wakabayashi, Ikuko, Eiji Itoi, Hirotaka Sano, Yotsugi Shibuya, Ryuji Sashi, Hiroshi Minagawa, et Moto Kobayashi. « Mechanical Environment of the Supraspinatus Tendon: A Two-Dimensional Finite Element Model Analysis ». Journal of Shoulder and Elbow Surgery 12, ná” 6 (dĂ©cembre 2003): 612â17. https://doi.org/10.1016/s1058-2746(03)00214-3.
Walch, G., P. Boileau, E. Noel, et S. T. Donell. « Impingement of the Deep Surface of the Supraspinatus Tendon on the Posterosuperior Glenoid Rim: An Arthroscopic Study ». Journal of Shoulder and Elbow Surgery 1, ná” 5 (septembre 1992): 238â45. https://doi.org/10.1016/S1058-2746(09)80065-7.
Wattanaprakornkul, Duangjai, Ian Cathers, Mark Halaki, et Karen A. Ginn. « The Rotator Cuff Muscles Have a Direction Specific Recruitment Pattern during Shoulder Flexion and Extension Exercises ». Journal of Science and Medicine in Sport 14, ná” 5 (septembre 2011): 376â82. https://doi.org/10.1016/j.jsams.2011.01.001.
Wattanaprakornkul, Duangjai, Mark Halaki, Craig Boettcher, Ian Cathers, et Karen A. Ginn. « A Comprehensive Analysis of Muscle Recruitment Patterns during Shoulder Flexion: An Electromyographic Study ». Clinical Anatomy (New York, N.Y.) 24, ná” 5 (juillet 2011): 619â26. https://doi.org/10.1002/ca.21123.
Whiteley, Rod J., Karen A. Ginn, Leslie L. Nicholson, et Roger D. Adams. « Sports Participation and Humeral Torsion ». The Journal of Orthopaedic and Sports Physical Therapy 39, ná” 4 (avril 2009): 256â63. https://doi.org/10.2519/jospt.2009.2821.
Wilk, Kevin E., Leonard C. Macrina, et Christopher Arrigo. « Passive Range of Motion Characteristics in the Overhead Baseball Pitcher and Their Implications for Rehabilitation ». Clinical Orthopaedics and Related Research 470, ná” 6 (juin 2012): 1586â94. https://doi.org/10.1007/s11999-012-2265-z.
Wilk, Kevin E., Leonard C. Macrina, Glenn S. Fleisig, Ronald Porterfield, Charles D. Simpson, Paul Harker, Nick Paparesta, et James R. Andrews. « Correlation of Glenohumeral Internal Rotation Deficit and Total Rotational Motion to Shoulder Injuries in Professional Baseball Pitchers ». The American Journal of Sports Medicine 39, ná” 2 (1 fĂ©vrier 2011): 329â35. https://doi.org/10.1177/0363546510384223.
Wilk, Kevin E., Keith Meister, et James R. Andrews. « Current Concepts in the Rehabilitation of the Overhead Throwing Athlete ». The American Journal of Sports Medicine 30, ná” 1 (fĂ©vrier 2002): 136â51. https://doi.org/10.1177/03635465020300011201.
Wilke, Jan, et Frieder Krause. « Myofascial Chains of the Upper Limb: A Systematic Review of Anatomical Studies ». Clinical Anatomy 32, ná” 7 (octobre 2019): 934â40. https://doi.org/10.1002/ca.23424.
Wong, Wai Keung, Ming Yan Li, Patrick Shu-Hang Yung, et Hio Teng Leong. « The Effect of Psychological Factors on Pain, Function and Quality of Life in Patients with Rotator Cuff Tendinopathy: A Systematic Review ». Musculoskeletal Science and Practice 47 (1 juin 2020): 102173. https://doi.org/10.1016/j.msksp.2020.102173.