Au cours de son trajet, depuis sa naissance à la sortie du plexus brachial jusqu’à ses branches terminales, le nerf médian emprunte des lieux de passage dans lesquels il risque d’être comprimé, notamment au niveau du canal carpien (Soubeyrand et al. 2020).
Le syndrome du canal carpien (SCC) classique représente le syndrome de compression nerveuse du membre supérieur le plus courant. Toutefois certains auteurs mettent en garde les cliniciens sur le fait que le syndrome du canal carpien n’est pas forcément une mononeuropathie compressive au niveau du poignet. Certes la population souffrant d’un SCC contient un nombre important de patients ayant une mononeuropathie compressive au niveau du poignet, mais elle contient également des individus ayant des troubles vasculaires ou des troubles neurologiques autres…
Selon Bryan Littré, on parle davantage DES SCC plutôt que DU SCC. Pour Bryan Littré, ces syndromes correspondent à une plainte se présentant au moins par des douleurs neuropathiques ou des névralgies et/ou neuropathies en regard du territoire du nerf médian, à partir du canal carpien, accompagnées plus ou moins d’acroparesthésies nocturnes (Littré. 2021). Dans cette définition, on ne retrouve pas de notion spécifique de compression.
Concernant le SCC classique, il est bien sûr observé une augmentation de la pression intra canalaire chez de nombreux patients atteints de SCC idiopathiques lorsque les autres atteintes sont écartées. Le diagnostic du syndrome du canal carpien (SCC) classique repose sur la mesure des vitesses et des amplitudes nerveuses au cours de l’électroneuromyographie (ENMG). Toutefois étant donné qu’il existe de nombreux faux-négatifs et faux positifs lorsqu’on utilise uniquement l’ENMG, il a été suggéré que le SCC soit corrélé avec l'historique du patient et d'autres tests cliniques parmi lesquels on retrouve le test de Phalen.
Test de Phalen :
Pour réaliser ce test, le patient est assis ou debout. Le thérapeute lui demande d'adosser les deux mains l'une à l'autre, en fléchissant les coudes et en les abaissant de manière à maintenir les poignets en flexion. Dans cette position, le nerf médian se retrouve comprimé dans le canal carpien. Le patient doit maintenir cette position une minute. Le test est positif si le patient voit sa douleur reproduite ou s’il ressent des paresthésies en regard du territoire sensitif du nerf médian à savoir la face antérieure des trois premiers doigts et de la face externe de l'annulaire.
Test de Phalen inversé :
Cette fois le thérapeute demande au patient de joindre ses deux mains en position de "prière", en fléchissant les coudes et en les levant de manière à placer les poignets en extension complète mais non forcée. Les épaules du patients doivent être relâchées. Le patient doit maintenir cette position une minute. Comme pour le test classique, le test est positif s’il reproduit les douleurs ou si le patient ressent des paresthésies en regard du territoire sensitif du nerf médian.
Test de Phalen :
Il existe une controverse dans la littérature concernant la sensibilité et la spécificité du test de Phalen pour diagnostiquer un SCC. Sa sensibilité varie entre 42 et 85 % et sa spécificité varie entre 54 et 98 %. Dans leur revue neurologique de 2019, Allaya et al ont conclut que le test de Phalen ne constituait pas un outils fiable de dépistage du SCC. Selon eux l’examen électroneuromyographique occupe toujours une place importante pour le diagnostic du SCC.
Test de Phalen inversé :
Selon la revue systématique de MacDermid et al, le test de Phalen inversé a une spécificité (78%) plus élevée que la sensibilité (57%), ce qui suggère qu'il pourrait être utile pour exclure un SCC mais pas pour dépister la présence d'un SCC (MacDermid et al. 2004).
Dans les lignes directrices de pratique cliniques publiées par le JOSPT en 2019, les auteurs soulignent que bien que les valeurs de précision du diagnostic pour certains tests de provocation y compris le test de Phalen, puissent être acceptables, il n'y a aucune preuve à l'appui d'un test ou d'une mesure isolés pouvant confirmer la présence du SCC (Erickson et al. 2019).
Allaya, Fida, Kammoun Ines, Donies Masmoudi, Leila Triki, Hela Zouari, et Kaouthar Masmoudi. « Tests de Tinel el Phalen : quelle sensibilité et quelle spécificité au cours du syndrome du canal carpien ? » Revue Neurologique, Journées de Neurologie de langue française 2019, 175 (1 avril 2019): S57.
Erickson, Mia, Marsha Lawrence, Caroline W. Stegink Jansen, Diane Coker, Peter Amadio, et Carla Cleary. « Hand Pain and Sensory Deficits: Carpal Tunnel Syndrome ». Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy 49, no 5 (1 mai 2019)
Littré, Bryan. KineFact. « Syndrome du canal carpien, quelques bases de compréhension. 1/3 », 13 février 2021.http://www.kinefact.com/general/syndrome-du-canal-carpien-quelques-bases-de-comprehension-1-3/
MacDermid, Joy C., et Jean Wessel. « Clinical Diagnosis of Carpal Tunnel Syndrome: A Systematic Review ». Journal of Hand Therapy: Official Journal of the American Society of Hand Therapists 17, no 2 (juin 2004): 309‑19.
Soubeyrand, M., R. Melhem, M. Protais, M. Artuso, et M. Crézé. « Anatomy of the Median Nerve and Its Clinical Applications ». Hand Surgery & Rehabilitation 39, nᵒ 1 (février 2020): 2‑18.
Au cours de son trajet, depuis sa naissance à la sortie du plexus brachial jusqu’à ses branches terminales, le nerf médian emprunte des lieux de passage dans lesquels il risque d’être comprimé, notamment au niveau du canal carpien (Soubeyrand et al. 2020).
Le syndrome du canal carpien (SCC) classique représente le syndrome de compression nerveuse du membre supérieur le plus courant. Toutefois certains auteurs mettent en garde les cliniciens sur le fait que le syndrome du canal carpien n’est pas forcément une mononeuropathie compressive au niveau du poignet. Certes la population souffrant d’un SCC contient un nombre important de patients ayant une mononeuropathie compressive au niveau du poignet, mais elle contient également des individus ayant des troubles vasculaires ou des troubles neurologiques autres…
Selon Bryan Littré, on parle davantage DES SCC plutôt que DU SCC. Pour Bryan Littré, ces syndromes correspondent à une plainte se présentant au moins par des douleurs neuropathiques ou des névralgies et/ou neuropathies en regard du territoire du nerf médian, à partir du canal carpien, accompagnées plus ou moins d’acroparesthésies nocturnes (Littré. 2021). Dans cette définition, on ne retrouve pas de notion spécifique de compression.
Concernant le SCC classique, il est bien sûr observé une augmentation de la pression intra canalaire chez de nombreux patients atteints de SCC idiopathiques lorsque les autres atteintes sont écartées. Le diagnostic du syndrome du canal carpien (SCC) classique repose sur la mesure des vitesses et des amplitudes nerveuses au cours de l’électroneuromyographie (ENMG). Toutefois étant donné qu’il existe de nombreux faux-négatifs et faux positifs lorsqu’on utilise uniquement l’ENMG, il a été suggéré que le SCC soit corrélé avec l'historique du patient et d'autres tests cliniques parmi lesquels on retrouve le test de Phalen.
Test de Phalen :
Pour réaliser ce test, le patient est assis ou debout. Le thérapeute lui demande d'adosser les deux mains l'une à l'autre, en fléchissant les coudes et en les abaissant de manière à maintenir les poignets en flexion. Dans cette position, le nerf médian se retrouve comprimé dans le canal carpien. Le patient doit maintenir cette position une minute. Le test est positif si le patient voit sa douleur reproduite ou s’il ressent des paresthésies en regard du territoire sensitif du nerf médian à savoir la face antérieure des trois premiers doigts et de la face externe de l'annulaire.
Test de Phalen inversé :
Cette fois le thérapeute demande au patient de joindre ses deux mains en position de "prière", en fléchissant les coudes et en les levant de manière à placer les poignets en extension complète mais non forcée. Les épaules du patients doivent être relâchées. Le patient doit maintenir cette position une minute. Comme pour le test classique, le test est positif s’il reproduit les douleurs ou si le patient ressent des paresthésies en regard du territoire sensitif du nerf médian.
Test de Phalen :
Il existe une controverse dans la littérature concernant la sensibilité et la spécificité du test de Phalen pour diagnostiquer un SCC. Sa sensibilité varie entre 42 et 85 % et sa spécificité varie entre 54 et 98 %. Dans leur revue neurologique de 2019, Allaya et al ont conclut que le test de Phalen ne constituait pas un outils fiable de dépistage du SCC. Selon eux l’examen électroneuromyographique occupe toujours une place importante pour le diagnostic du SCC.
Test de Phalen inversé :
Selon la revue systématique de MacDermid et al, le test de Phalen inversé a une spécificité (78%) plus élevée que la sensibilité (57%), ce qui suggère qu'il pourrait être utile pour exclure un SCC mais pas pour dépister la présence d'un SCC (MacDermid et al. 2004).
Dans les lignes directrices de pratique cliniques publiées par le JOSPT en 2019, les auteurs soulignent que bien que les valeurs de précision du diagnostic pour certains tests de provocation y compris le test de Phalen, puissent être acceptables, il n'y a aucune preuve à l'appui d'un test ou d'une mesure isolés pouvant confirmer la présence du SCC (Erickson et al. 2019).
Allaya, Fida, Kammoun Ines, Donies Masmoudi, Leila Triki, Hela Zouari, et Kaouthar Masmoudi. « Tests de Tinel el Phalen : quelle sensibilité et quelle spécificité au cours du syndrome du canal carpien ? » Revue Neurologique, Journées de Neurologie de langue française 2019, 175 (1 avril 2019): S57.
Erickson, Mia, Marsha Lawrence, Caroline W. Stegink Jansen, Diane Coker, Peter Amadio, et Carla Cleary. « Hand Pain and Sensory Deficits: Carpal Tunnel Syndrome ». Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy 49, no 5 (1 mai 2019)
Littré, Bryan. KineFact. « Syndrome du canal carpien, quelques bases de compréhension. 1/3 », 13 février 2021.http://www.kinefact.com/general/syndrome-du-canal-carpien-quelques-bases-de-comprehension-1-3/
MacDermid, Joy C., et Jean Wessel. « Clinical Diagnosis of Carpal Tunnel Syndrome: A Systematic Review ». Journal of Hand Therapy: Official Journal of the American Society of Hand Therapists 17, no 2 (juin 2004): 309‑19.
Soubeyrand, M., R. Melhem, M. Protais, M. Artuso, et M. Crézé. « Anatomy of the Median Nerve and Its Clinical Applications ». Hand Surgery & Rehabilitation 39, nᵒ 1 (février 2020): 2‑18.