Une règle de prédiction clinique ou RCP a été défini comme " un outil utilisé par les cliniciens pour aider à la prise de décision médicale qui fournit soit une probabilité de la pathologie ou de l'issue ou qui suggère un diagnostic ou une action thérapeutique”.
Le syndrome du canal carpien est une cause importante de douleur, de symptômes neurologiques et de limitation fonctionnelle de la main. Il s'agit du trouble de compression nerveuse le plus fréquent du membre supérieur, bien que tous les syndromes du canal carpien ne sont pas forcément une mononeuropathie compressive au niveau du poignet (Littré et al. 2021).
La prévalence globale au cours de la vie du syndrome du canal carpien (SCC) autodéclaré et diagnostiqué par un médecin, quel que soit le statut professionnel, est de 8,0 % (Luckhaupt et al. 2013).
Chez les femmes, la prévalence est près du double de celle des hommes (10 % contre 5,8 %). Elle augmente fortement avec l'âge puisqu’on retrouve une prévalence d’environ 3,7 % chez les moins de 30 ans contre 11,9 % chez les plus de 50 ans.
Il est parfois difficile pour un thérapeute de faire la distinction entre une radiculopathie cervicale mimant un syndrome du canal carpien et un syndrome du canal carpien classique.
C’est pourquoi dans leur revue de 2005, Wainner et al. proposent une règle de prédiction clinique comprenant les 5 critères.
Les 5 critères sont les suivants :
1) Le flick sign : Lorsque le patient rapporte une diminution des symptômes après s’être secoué la main, ce signe est considéré comme positif.
2) L'indice du rapport du poignet supérieur à 0.67 (>0.67). Cet index est censé renseigner le thérapeute sur le volume du canal carpien qui semblerait être un facteur prédisposant au syndrome du canal carpien. Il se mesure en centimètres en divisant les axes d’avant en arrière avec l’axe médio-latéral du poignet. Par conséquent, un poignet plus épais dans le sens antéro-postérieur pourrait être plus à risque de développer un syndrome du canal carpien.
3) Un score SSS supérieur (>1.9). SSS signifie l'échelle de gravité des symptômes de la main du Brigham and Women's Hospital. Cette échelle est composé de 11 items liés à 6 domaines jugés critiques pour l'évaluation du SCC. Vous pourrez retrouver cette échelle sur la platefome en anglais étant donné qu’à notre connaissance elle n’existe pas encore en version française.
4) La sensibilité a diminué dans le haut du pouce par rapport à la sensibilité à la base de l’éminence thénar.
5) Un âge supérieur à 45 ans (<45).
Wainner et al ont montré un équilibre entre la sensibilité (0,98) et la spécificité (0,54) avec plus de 3 tests positifs.
Le fait d'exiger que les cinq critères soient positifs a réduit la sensibilité à 0,18 et augmenté la spécificité à 0,99.
Le rapport de vraisemblance positif +LR le plus élevé (4,60 ; IC 95 % : 2,5, 8,7) est survenu lorsque 4 ou plus de ces tests étaient positifs.
Il est intéressant de constater que des tests couramment effectués comme le test de Phalen, le test de Tinnel, l’ULTTA et B, et le test de force du court abducteur du pouce ne font pas partie de cette RCP car leurs valeurs prédictives ont été jugées trop faibles.
Luckhaupt, Sara E., James M. Dahlhamer, Brian W. Ward, Marie H. Sweeney, John P. Sestito, et Geoffrey M. Calvert. « Prevalence and Work-Relatedness of Carpal Tunnel Syndrome in the Working Population, United States, 2010 National Health Interview Survey ». American Journal of Industrial Medicine 56, nᵒ 6 (juin 2013): 615‑24.
Wainner, Robert S., Julie M. Fritz, James J. Irrgang, Anthony Delitto, Stephen Allison, et Michael L. Boninger. « Development of a Clinical Prediction Rule for the Diagnosis of Carpal Tunnel Syndrome ». Archives of Physical Medicine and Rehabilitation 86, no 4 (avril 2005): 609‑18.
Une règle de prédiction clinique ou RCP a été défini comme " un outil utilisé par les cliniciens pour aider à la prise de décision médicale qui fournit soit une probabilité de la pathologie ou de l'issue ou qui suggère un diagnostic ou une action thérapeutique”.
Le syndrome du canal carpien est une cause importante de douleur, de symptômes neurologiques et de limitation fonctionnelle de la main. Il s'agit du trouble de compression nerveuse le plus fréquent du membre supérieur, bien que tous les syndromes du canal carpien ne sont pas forcément une mononeuropathie compressive au niveau du poignet (Littré et al. 2021).
La prévalence globale au cours de la vie du syndrome du canal carpien (SCC) autodéclaré et diagnostiqué par un médecin, quel que soit le statut professionnel, est de 8,0 % (Luckhaupt et al. 2013).
Chez les femmes, la prévalence est près du double de celle des hommes (10 % contre 5,8 %). Elle augmente fortement avec l'âge puisqu’on retrouve une prévalence d’environ 3,7 % chez les moins de 30 ans contre 11,9 % chez les plus de 50 ans.
Il est parfois difficile pour un thérapeute de faire la distinction entre une radiculopathie cervicale mimant un syndrome du canal carpien et un syndrome du canal carpien classique.
C’est pourquoi dans leur revue de 2005, Wainner et al. proposent une règle de prédiction clinique comprenant les 5 critères.
Les 5 critères sont les suivants :
1) Le flick sign : Lorsque le patient rapporte une diminution des symptômes après s’être secoué la main, ce signe est considéré comme positif.
2) L'indice du rapport du poignet supérieur à 0.67 (>0.67). Cet index est censé renseigner le thérapeute sur le volume du canal carpien qui semblerait être un facteur prédisposant au syndrome du canal carpien. Il se mesure en centimètres en divisant les axes d’avant en arrière avec l’axe médio-latéral du poignet. Par conséquent, un poignet plus épais dans le sens antéro-postérieur pourrait être plus à risque de développer un syndrome du canal carpien.
3) Un score SSS supérieur (>1.9). SSS signifie l'échelle de gravité des symptômes de la main du Brigham and Women's Hospital. Cette échelle est composé de 11 items liés à 6 domaines jugés critiques pour l'évaluation du SCC. Vous pourrez retrouver cette échelle sur la platefome en anglais étant donné qu’à notre connaissance elle n’existe pas encore en version française.
4) La sensibilité a diminué dans le haut du pouce par rapport à la sensibilité à la base de l’éminence thénar.
5) Un âge supérieur à 45 ans (<45).
Wainner et al ont montré un équilibre entre la sensibilité (0,98) et la spécificité (0,54) avec plus de 3 tests positifs.
Le fait d'exiger que les cinq critères soient positifs a réduit la sensibilité à 0,18 et augmenté la spécificité à 0,99.
Le rapport de vraisemblance positif +LR le plus élevé (4,60 ; IC 95 % : 2,5, 8,7) est survenu lorsque 4 ou plus de ces tests étaient positifs.
Il est intéressant de constater que des tests couramment effectués comme le test de Phalen, le test de Tinnel, l’ULTTA et B, et le test de force du court abducteur du pouce ne font pas partie de cette RCP car leurs valeurs prédictives ont été jugées trop faibles.
Luckhaupt, Sara E., James M. Dahlhamer, Brian W. Ward, Marie H. Sweeney, John P. Sestito, et Geoffrey M. Calvert. « Prevalence and Work-Relatedness of Carpal Tunnel Syndrome in the Working Population, United States, 2010 National Health Interview Survey ». American Journal of Industrial Medicine 56, nᵒ 6 (juin 2013): 615‑24.
Wainner, Robert S., Julie M. Fritz, James J. Irrgang, Anthony Delitto, Stephen Allison, et Michael L. Boninger. « Development of a Clinical Prediction Rule for the Diagnosis of Carpal Tunnel Syndrome ». Archives of Physical Medicine and Rehabilitation 86, no 4 (avril 2005): 609‑18.