Les déchirures du tendon du subscapulaire sont très fréquentes et peuvent entraîner des douleurs, un handicap et une instabilité statique de l’épaule ((Burkhart et al. 1992 ; Burkhart et al. 1994 ; Gerber et al. 2006 ; Gerber et al. 2002 ; Scheibel et al. 2008 ; Scheibel et al. 2007 ; Werner et al. 2007)
Dans une étude publiée en 2018, Kappe et al ont effectué 5 tests cliniques chez des patients en préopératoire, avant leur arthroscopie d’épaule (Kappe et al. 2018)
Ces 5 tests cliniques sont : Le test de Gerber, le signe de retard d’activation de la rotation médiale, le Belly press test ou signe de Napoléon, le Belly Off Sign et le Bear Hug test. La sensibilité et la spécificité des différents tests rapportés par les auteurs de cette étude vous seront donnés lors de leur description.
1) Pour réaliser le test de Gerber ou Lift off test, le thérapeute demande au patient de poser sa main sur le bas de son dos, paume de main vers l’arrière. Une fois dans la position, le thérapeute demande au patient de décoller la main de son dos et observe s’il y a des mouvements anormaux de la scapula qui pourraient indiquer une instabilité de l’épaule. Le test est positif si le patient est incapable de décoller la main de son dos (Gerber et al. 1996)
Sensibilité : 0,35
Spécificité : 0,98
Si le patient y parvient, le thérapeute peut évaluer la force du muscle subscapulaire en imposant une résistance au décollement de la main.
2) Pour effectuer le signe de retard d’activation de la rotation médiale, le patient est placé dans la même position que le test précédent. Le thérapeute place une main au poignet du patient et l’autre au niveau du coude puis décolle passivement la main du patient vers l’arrière jusqu’à atteindre une rotation médiale quasiment complète. Après avoir prévenu le patient, le thérapeute relâche le poignet et demande au patient de maintenir activement cette position. Le test est positif si il est incapable de tenir la position (Hertel et al. 1996)
Sensibilité : 0,41
Spécificité : 0,91
3) Pour réaliser le Belly press test, le thérapeute demande au patient de placer sa main contre son ventre, d’avancer les coudes vers l’avant de manière à étendre les poignets puis d’effectue une pousser contre le ventre. Le test est positif si le thérapeute observe une perte d’extension du poignet.
Dans une étude EMG réalisée en 2011, Pennock et al ont rapporté que le Belly Press test permettait la même activation du subscapulaire qu’au test de Gerber ou qu’au Bear Hug test, tout en minimisant l’action du grand pectoral, du grand dorsal et du grand rond. (Pennock et al. 2011).
De plus ce test est plus facile à effectuer chez les patients ayant des déficits de mobilité et pour qui mettre la main dans le dos est plus compliqué.
Sensibilité : 0,34
Spécificité : 0,96
En plaçant une main entre le ventre et la main du patient, le thérapeute pourra également apprécier la force du patient en RI en la comparant avec l’autre côté.
4) Pour réaliser le Belly of sign, le thérapeute demande au patient de placer sa main sur son ventre puis amène son coude au maximum vers l’avant en tenant le poignet et en maintenant la main du patient sur son ventre. Après avoir averti le patient qu’on allait lui lacher le poignet, celui-ci doit maintenir la position. Le test est positif si le patient est incapable de maintenir sa main sur son ventre (Scheibel et al. 2005)
Sensibilité : 0,37
Spécificité : 0,97
5) Enfin pour réaliser le Bear Hug test, le thérapeute demande au patient de placer la main de son épaule atteinte en haut de son épaule controlatérale, les doigts étendu et le coude placé en avant du corps.
Le thérapeute tente ensuite de soulever la main du patient de son épaule tout en lui demandant de résister à cette rotation latérale forcée. La force exercée par le thérapeute doit être perpendiculaire à l’avant-bras du patient. Le test est considéré comme positif si le thérapeute parvient à soulever la main du patient. (Barth et al. 2006)
Sensibilité : 0,52
Spécificité : 0,85
De manière générale, les auteurs ont constaté que le Bear Hug test avait la plus grande sensibilité pour détecter les lésions du Subscapulaire. Néanmoins en pratique, il est conseillé d’utiliser plusieurs tests pour améliorer la sensibilité globale.
De plus, si plus d’un test est positif, on pourra alors suspecter une lésion plus importante du subscapulaire.
Toutefois, du fait que ces tests présentent tout de même une sensibilité limitée, un test négatif ne signifie pas pour autant qu’il n’y ait pas une lésion du muscle subscapulaire.
Barth JR, Burkhart SS, De Beer JF (2006) The bear-hug test: a new and sensitive test for diagnosing a subscapularis tear. Arthroscopy 22:1076–1084
Burkhart SS (1992) Fluoroscopic comparison of kinematic patterns in massive rotator cuff tears. A suspension bridge model. Clin Orthop Relat Res 284:144–152
Burkhart SS, Nottage WM, Ogilvie-Harris DJ, Kohn HS, Pachelli A (1994) Partial repair of irreparable rotator cuff tears. Arthroscopy 10:363–370
Gerber C, Hersche O, Farron A (1996) Isolated rupture of the subscapularis tendon. J Bone Joint Surg Am 78:1015–1023
Gerber C, Maquieira G, Espinosa N (2006) Latissimus dorsi transfer for the treatment of irreparable rotator cuff tears. J Bone Joint Surg Am 88:113–120
Gerber C, Nyffeler RW (2002) Classifcation of glenohumeral joint instability. Clin Orthop Relat Res 400:65–76
Hertel R, Ballmer FT, Lombert SM, Gerber C (1996) Lag signs in the diagnosis of rotator cuff rupture. J Shoulder Elbow Surg 5:307–313
Kappe, Thomas, Mirco Sgroi, Heiko Reichel, et Manuel Daexle. « Diagnostic Performance of Clinical Tests for Subscapularis Tendon Tears ». Knee Surgery, Sports Traumatology, Arthroscopy: Official Journal of the ESSKA 26, no 1 (janvier 2018): 176‑81.
Pennock, Andrew T., W. Wesley Pennington, Michael R. Torry, Michael J. Decker, Suketu B. Vaishnav, Matthew T. Provencher, Peter J. Millett, et Thomas R. Hackett. « The Influence of Arm and Shoulder Position on the Bear-Hug, Belly-Press, and Lift-off Tests: An Electromyographic Study ». The American Journal of Sports Medicine 39, no 11 (novembre 2011): 2338‑46.
Scheibel M, Magosch P, Pritsch M, Lichtenberg S, Habermeyer P (2005) The belly-off sign: a new clinical diagnostic sign for subscapularis lesions. Arthroscopy 21:1229–1235
Scheibel M, Habermeyer P (2008) Subscapularis dysfunction following anterior surgical approaches to the shoulder. J Shoulder Elbow Surg 17:671–683
Scheibel M, Nikulka C, Dick A, Schroeder RJ, Popp AG, Haas NP (2007) Structural integrity and clinical function of the subscapularis musculotendinous unit after arthroscopic and open shoulder stabilization. Am J Sports Med 35:1153–1161
Werner CM, Favre P, Gerber C (2007) The role of the subscapularis in preventing anterior glenohumeral subluxation in the abducted, externally rotated position of the arm. Clin Biomech (Bristol, Avon) 22:495–501
Les déchirures du tendon du subscapulaire sont très fréquentes et peuvent entraîner des douleurs, un handicap et une instabilité statique de l’épaule ((Burkhart et al. 1992 ; Burkhart et al. 1994 ; Gerber et al. 2006 ; Gerber et al. 2002 ; Scheibel et al. 2008 ; Scheibel et al. 2007 ; Werner et al. 2007)
Dans une étude publiée en 2018, Kappe et al ont effectué 5 tests cliniques chez des patients en préopératoire, avant leur arthroscopie d’épaule (Kappe et al. 2018)
Ces 5 tests cliniques sont : Le test de Gerber, le signe de retard d’activation de la rotation médiale, le Belly press test ou signe de Napoléon, le Belly Off Sign et le Bear Hug test. La sensibilité et la spécificité des différents tests rapportés par les auteurs de cette étude vous seront donnés lors de leur description.
1) Pour réaliser le test de Gerber ou Lift off test, le thérapeute demande au patient de poser sa main sur le bas de son dos, paume de main vers l’arrière. Une fois dans la position, le thérapeute demande au patient de décoller la main de son dos et observe s’il y a des mouvements anormaux de la scapula qui pourraient indiquer une instabilité de l’épaule. Le test est positif si le patient est incapable de décoller la main de son dos (Gerber et al. 1996)
Sensibilité : 0,35
Spécificité : 0,98
Si le patient y parvient, le thérapeute peut évaluer la force du muscle subscapulaire en imposant une résistance au décollement de la main.
2) Pour effectuer le signe de retard d’activation de la rotation médiale, le patient est placé dans la même position que le test précédent. Le thérapeute place une main au poignet du patient et l’autre au niveau du coude puis décolle passivement la main du patient vers l’arrière jusqu’à atteindre une rotation médiale quasiment complète. Après avoir prévenu le patient, le thérapeute relâche le poignet et demande au patient de maintenir activement cette position. Le test est positif si il est incapable de tenir la position (Hertel et al. 1996)
Sensibilité : 0,41
Spécificité : 0,91
3) Pour réaliser le Belly press test, le thérapeute demande au patient de placer sa main contre son ventre, d’avancer les coudes vers l’avant de manière à étendre les poignets puis d’effectue une pousser contre le ventre. Le test est positif si le thérapeute observe une perte d’extension du poignet.
Dans une étude EMG réalisée en 2011, Pennock et al ont rapporté que le Belly Press test permettait la même activation du subscapulaire qu’au test de Gerber ou qu’au Bear Hug test, tout en minimisant l’action du grand pectoral, du grand dorsal et du grand rond. (Pennock et al. 2011).
De plus ce test est plus facile à effectuer chez les patients ayant des déficits de mobilité et pour qui mettre la main dans le dos est plus compliqué.
Sensibilité : 0,34
Spécificité : 0,96
En plaçant une main entre le ventre et la main du patient, le thérapeute pourra également apprécier la force du patient en RI en la comparant avec l’autre côté.
4) Pour réaliser le Belly of sign, le thérapeute demande au patient de placer sa main sur son ventre puis amène son coude au maximum vers l’avant en tenant le poignet et en maintenant la main du patient sur son ventre. Après avoir averti le patient qu’on allait lui lacher le poignet, celui-ci doit maintenir la position. Le test est positif si le patient est incapable de maintenir sa main sur son ventre (Scheibel et al. 2005)
Sensibilité : 0,37
Spécificité : 0,97
5) Enfin pour réaliser le Bear Hug test, le thérapeute demande au patient de placer la main de son épaule atteinte en haut de son épaule controlatérale, les doigts étendu et le coude placé en avant du corps.
Le thérapeute tente ensuite de soulever la main du patient de son épaule tout en lui demandant de résister à cette rotation latérale forcée. La force exercée par le thérapeute doit être perpendiculaire à l’avant-bras du patient. Le test est considéré comme positif si le thérapeute parvient à soulever la main du patient. (Barth et al. 2006)
Sensibilité : 0,52
Spécificité : 0,85
De manière générale, les auteurs ont constaté que le Bear Hug test avait la plus grande sensibilité pour détecter les lésions du Subscapulaire. Néanmoins en pratique, il est conseillé d’utiliser plusieurs tests pour améliorer la sensibilité globale.
De plus, si plus d’un test est positif, on pourra alors suspecter une lésion plus importante du subscapulaire.
Toutefois, du fait que ces tests présentent tout de même une sensibilité limitée, un test négatif ne signifie pas pour autant qu’il n’y ait pas une lésion du muscle subscapulaire.
Barth JR, Burkhart SS, De Beer JF (2006) The bear-hug test: a new and sensitive test for diagnosing a subscapularis tear. Arthroscopy 22:1076–1084
Burkhart SS (1992) Fluoroscopic comparison of kinematic patterns in massive rotator cuff tears. A suspension bridge model. Clin Orthop Relat Res 284:144–152
Burkhart SS, Nottage WM, Ogilvie-Harris DJ, Kohn HS, Pachelli A (1994) Partial repair of irreparable rotator cuff tears. Arthroscopy 10:363–370
Gerber C, Hersche O, Farron A (1996) Isolated rupture of the subscapularis tendon. J Bone Joint Surg Am 78:1015–1023
Gerber C, Maquieira G, Espinosa N (2006) Latissimus dorsi transfer for the treatment of irreparable rotator cuff tears. J Bone Joint Surg Am 88:113–120
Gerber C, Nyffeler RW (2002) Classifcation of glenohumeral joint instability. Clin Orthop Relat Res 400:65–76
Hertel R, Ballmer FT, Lombert SM, Gerber C (1996) Lag signs in the diagnosis of rotator cuff rupture. J Shoulder Elbow Surg 5:307–313
Kappe, Thomas, Mirco Sgroi, Heiko Reichel, et Manuel Daexle. « Diagnostic Performance of Clinical Tests for Subscapularis Tendon Tears ». Knee Surgery, Sports Traumatology, Arthroscopy: Official Journal of the ESSKA 26, no 1 (janvier 2018): 176‑81.
Pennock, Andrew T., W. Wesley Pennington, Michael R. Torry, Michael J. Decker, Suketu B. Vaishnav, Matthew T. Provencher, Peter J. Millett, et Thomas R. Hackett. « The Influence of Arm and Shoulder Position on the Bear-Hug, Belly-Press, and Lift-off Tests: An Electromyographic Study ». The American Journal of Sports Medicine 39, no 11 (novembre 2011): 2338‑46.
Scheibel M, Magosch P, Pritsch M, Lichtenberg S, Habermeyer P (2005) The belly-off sign: a new clinical diagnostic sign for subscapularis lesions. Arthroscopy 21:1229–1235
Scheibel M, Habermeyer P (2008) Subscapularis dysfunction following anterior surgical approaches to the shoulder. J Shoulder Elbow Surg 17:671–683
Scheibel M, Nikulka C, Dick A, Schroeder RJ, Popp AG, Haas NP (2007) Structural integrity and clinical function of the subscapularis musculotendinous unit after arthroscopic and open shoulder stabilization. Am J Sports Med 35:1153–1161
Werner CM, Favre P, Gerber C (2007) The role of the subscapularis in preventing anterior glenohumeral subluxation in the abducted, externally rotated position of the arm. Clin Biomech (Bristol, Avon) 22:495–501