Test de Gaenslen

Test clinique
Mis à jour le
3/4/2023
Hanche
Douleur sacro-iliaque
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Objectif de ce test

Le test de Gaenslen peut être utilisé dans le diagnostic d’une douleur d’origine sacro-iliaque.
   
L'identification de sous-groupes de patients souffrant de lombalgie pour le diagnostic, le pronostic et le traitement est un sujet de recherche depuis de nombreuses années (Petersen et al. 2017). La contribution de l'articulation sacro-iliaque à la douleur lombaire et aux membres inférieurs a fait l'objet de nombreux débats. Il semblerait que 10 à 25 % des patients présentant une lombalgie mécanique persistante inférieure à L5 présentent des douleurs secondaires à une pathologie de l'articulation sacro-iliaque (Simopoulos et al. 2012).
   
Le diagnostic de la douleur de l'articulation sacro-iliaque est difficile à déterminer car la source exacte des symptômes pourrait provenir de nombreuses structures lombo-sacrées (Laslett et al. 2003, Mekhail et al. 2020). La douleur est principalement perçue dans la région fessière, mais elle est également souvent dirigée vers la région lombaire inférieure et supérieure, l'aine, l'abdomen et/ou les membres inférieurs (Vanelderen et al. 2010).
   
L'imagerie radiologique est importante pour exclure les "drapeaux rouges" mais contribue peu au diagnostic de ce type de douleurs. Les blocs anesthésiques, quant à eux, semblent être l’examen de choix pour faire le diagnostic d’une douleur d’origine sacro-iliaque. Toutefois, ils doivent être interprétés avec prudence, en raison de la fréquence importante de faux positifs et de faux négatifs (Rupert et al. 2009, Vanelderen et al. 2010). Étant donné que la douleur provenant de la sacro-iliaque est difficile à distinguer des autres formes de lombalgie sur la base des antécédents, différents tests de provocation de symptômes ont été proposés. Individuellement, ils ont une faible valeur prédictive, mais une batterie de tests combinés peut aider à établir un diagnostic (Laslett et al. 2005, Vanelderen et al. 2010). C’est le cas par exemple du cluster de Laslett que vous pouvez retrouver sur Fullphysio.
   
Parmi les tests de provocation de symptômes proposés par Laslett et al., on retrouve le test de Gaenslen (Laslett et al. 2003).

Exécution du test

Pour réaliser ce test, le patient est en couché dorsal au bord de la table. Le thérapeute place le membre inférieur controlatéral à celui testé en dehors de la table. Le genou du côté testé est fléchi et amené vers le tronc du patient, en position de flexion de hanche. Le patient va maintenir cette position en saisissant son genou. Le kiné exerce ensuite une pression sur le genou du membre à tester pour majorer la flexion de hanche, tout en appliquant une force dirigée vers le sol sur le genou de la jambe controlatérale. Cette force de cisaillement est censée reproduire les douleurs sacro-iliaques du patient en cas de test positif (Laslett et al. 2003, Laslett et al. 2005).

Valeur clinique

Curieusement, dans leur étude en 2005, Laslett et al. rapportent une différence de sensibilité et de spécificité en fonction du côté testé. Pour le côté droit, ce test aurait une sensibilité de 53% et une spécificité de 71% dans la reproduction de douleurs sacro-iliaques. Pour le côté gauche, il obtiendrait une sensibilité de 50% et une spécificité de 77% (Laslett et al. 2005).
Toutefois, ces mêmes auteurs ont expliqué que l’on pouvait se passer du test de Gaenslen dans leur cluster pour exclure une douleur d’origine sacro-iliaque. D’après eux, il ne permettrait pas d’augmenter la qualité discriminatoire du cluster et ne pas faire ce test ne changerait rien à la valeur diagnostic de ce dernier (Laslett et al. 2005).
Cependant, en 2021, Saueressig et al. ont évalué dans leur revue systématique et méta-analyse la précision diagnostic des tests de provocation pour la sacro-iliaque parmi lesquels figurait le Gaenslen. Les résultats ont montré qu’un cluster de tests ne pouvait pas être utilisé pour incriminer la sacro-iliaque mais qu’il permettait au contraire de l’exclure (Saueressig et al. 2021).

Bibliographie

Laslett, Mark; Young, Sharon B; Aprill, Charles N; McDonald, Barry (2003). Diagnosing painful sacroiliac joints: A validity study of a McKenzie evaluation and sacroiliac provocation tests. Australian Journal of Physiotherapy, 49(2), 89–97.
   
Laslett, M., Aprill, C. N., McDonald, B., & Young, S. B. (2005). Diagnosis of Sacroiliac Joint Pain: Validity of individual provocation tests and composites of tests. Manual Therapy, 10(3), 207–218. doi:10.1016/j.math.2005.01.003
   
Mekhail, N., Saweris, Y., Sue Mehanny, D., Makarova, N., Guirguis, M., & Costandi, S. (2020). Diagnosis of Sacroiliac Joint Pain: Predictive Value of Three Diagnostic Clinical Tests. Pain Practice, 21(2), 204–214.  
   
Petersen, Tom, Mark Laslett, et Carsten Juhl. « Clinical classification in low back pain: best-evidence diagnostic rules based on systematic reviews ». BMC Musculoskeletal Disorders 18 (12 mai 2017): 188.
   
Rupert, Matthew P., Marion Lee, Laxmaiah Manchikanti, Sukdeb Datta, et Steven P. Cohen. « Evaluation of Sacroiliac Joint Interventions: A Systematic Appraisal of the Literature ». Pain Physician 12, no 2 (avril 2009): 399‑418.
   
Saueressig, Tobias, Patrick J. Owen, Frank Diemer, Jochen Zebisch, et Daniel L. Belavy. « Diagnostic Accuracy of Clusters of Pain Provocation Tests for Detecting Sacroiliac Joint Pain: Systematic Review With Meta-Analysis ». The Journal of Orthopaedic and Sports Physical Therapy 51, no 9 (septembre 2021): 422‑31.
   
Simopoulos, Thomas T., Laxmaiah Manchikanti, Vijay Singh, Sanjeeva Gupta, Haroon Hameed, Sudhir Diwan, et Steven P. Cohen. « A Systematic Evaluation of Prevalence and Diagnostic Accuracy of Sacroiliac Joint Interventions ». Pain Physician 15, no 3 (juin 2012): E305-344.
   
Vanelderen, Pascal, Karolina Szadek, Steven P. Cohen, Jan De Witte, Arno Lataster, Jacob Patijn, Nagy Mekhail, Maarten van Kleef, et Jan Van Zundert. « 13. Sacroiliac Joint Pain ». Pain Practice: The Official Journal of World Institute of Pain 10, no 5 (octobre 2010): 470‑78.

Objectif de ce test

Le test de Gaenslen peut être utilisé dans le diagnostic d’une douleur d’origine sacro-iliaque.
   
L'identification de sous-groupes de patients souffrant de lombalgie pour le diagnostic, le pronostic et le traitement est un sujet de recherche depuis de nombreuses années (Petersen et al. 2017). La contribution de l'articulation sacro-iliaque à la douleur lombaire et aux membres inférieurs a fait l'objet de nombreux débats. Il semblerait que 10 à 25 % des patients présentant une lombalgie mécanique persistante inférieure à L5 présentent des douleurs secondaires à une pathologie de l'articulation sacro-iliaque (Simopoulos et al. 2012).
   
Le diagnostic de la douleur de l'articulation sacro-iliaque est difficile à déterminer car la source exacte des symptômes pourrait provenir de nombreuses structures lombo-sacrées (Laslett et al. 2003, Mekhail et al. 2020). La douleur est principalement perçue dans la région fessière, mais elle est également souvent dirigée vers la région lombaire inférieure et supérieure, l'aine, l'abdomen et/ou les membres inférieurs (Vanelderen et al. 2010).
   
L'imagerie radiologique est importante pour exclure les "drapeaux rouges" mais contribue peu au diagnostic de ce type de douleurs. Les blocs anesthésiques, quant à eux, semblent être l’examen de choix pour faire le diagnostic d’une douleur d’origine sacro-iliaque. Toutefois, ils doivent être interprétés avec prudence, en raison de la fréquence importante de faux positifs et de faux négatifs (Rupert et al. 2009, Vanelderen et al. 2010). Étant donné que la douleur provenant de la sacro-iliaque est difficile à distinguer des autres formes de lombalgie sur la base des antécédents, différents tests de provocation de symptômes ont été proposés. Individuellement, ils ont une faible valeur prédictive, mais une batterie de tests combinés peut aider à établir un diagnostic (Laslett et al. 2005, Vanelderen et al. 2010). C’est le cas par exemple du cluster de Laslett que vous pouvez retrouver sur Fullphysio.
   
Parmi les tests de provocation de symptômes proposés par Laslett et al., on retrouve le test de Gaenslen (Laslett et al. 2003).

Exécution du test

Pour réaliser ce test, le patient est en couché dorsal au bord de la table. Le thérapeute place le membre inférieur controlatéral à celui testé en dehors de la table. Le genou du côté testé est fléchi et amené vers le tronc du patient, en position de flexion de hanche. Le patient va maintenir cette position en saisissant son genou. Le kiné exerce ensuite une pression sur le genou du membre à tester pour majorer la flexion de hanche, tout en appliquant une force dirigée vers le sol sur le genou de la jambe controlatérale. Cette force de cisaillement est censée reproduire les douleurs sacro-iliaques du patient en cas de test positif (Laslett et al. 2003, Laslett et al. 2005).

Valeur clinique

Curieusement, dans leur étude en 2005, Laslett et al. rapportent une différence de sensibilité et de spécificité en fonction du côté testé. Pour le côté droit, ce test aurait une sensibilité de 53% et une spécificité de 71% dans la reproduction de douleurs sacro-iliaques. Pour le côté gauche, il obtiendrait une sensibilité de 50% et une spécificité de 77% (Laslett et al. 2005).
Toutefois, ces mêmes auteurs ont expliqué que l’on pouvait se passer du test de Gaenslen dans leur cluster pour exclure une douleur d’origine sacro-iliaque. D’après eux, il ne permettrait pas d’augmenter la qualité discriminatoire du cluster et ne pas faire ce test ne changerait rien à la valeur diagnostic de ce dernier (Laslett et al. 2005).
Cependant, en 2021, Saueressig et al. ont évalué dans leur revue systématique et méta-analyse la précision diagnostic des tests de provocation pour la sacro-iliaque parmi lesquels figurait le Gaenslen. Les résultats ont montré qu’un cluster de tests ne pouvait pas être utilisé pour incriminer la sacro-iliaque mais qu’il permettait au contraire de l’exclure (Saueressig et al. 2021).

Bibliographie

Laslett, Mark; Young, Sharon B; Aprill, Charles N; McDonald, Barry (2003). Diagnosing painful sacroiliac joints: A validity study of a McKenzie evaluation and sacroiliac provocation tests. Australian Journal of Physiotherapy, 49(2), 89–97.
   
Laslett, M., Aprill, C. N., McDonald, B., & Young, S. B. (2005). Diagnosis of Sacroiliac Joint Pain: Validity of individual provocation tests and composites of tests. Manual Therapy, 10(3), 207–218. doi:10.1016/j.math.2005.01.003
   
Mekhail, N., Saweris, Y., Sue Mehanny, D., Makarova, N., Guirguis, M., & Costandi, S. (2020). Diagnosis of Sacroiliac Joint Pain: Predictive Value of Three Diagnostic Clinical Tests. Pain Practice, 21(2), 204–214.  
   
Petersen, Tom, Mark Laslett, et Carsten Juhl. « Clinical classification in low back pain: best-evidence diagnostic rules based on systematic reviews ». BMC Musculoskeletal Disorders 18 (12 mai 2017): 188.
   
Rupert, Matthew P., Marion Lee, Laxmaiah Manchikanti, Sukdeb Datta, et Steven P. Cohen. « Evaluation of Sacroiliac Joint Interventions: A Systematic Appraisal of the Literature ». Pain Physician 12, no 2 (avril 2009): 399‑418.
   
Saueressig, Tobias, Patrick J. Owen, Frank Diemer, Jochen Zebisch, et Daniel L. Belavy. « Diagnostic Accuracy of Clusters of Pain Provocation Tests for Detecting Sacroiliac Joint Pain: Systematic Review With Meta-Analysis ». The Journal of Orthopaedic and Sports Physical Therapy 51, no 9 (septembre 2021): 422‑31.
   
Simopoulos, Thomas T., Laxmaiah Manchikanti, Vijay Singh, Sanjeeva Gupta, Haroon Hameed, Sudhir Diwan, et Steven P. Cohen. « A Systematic Evaluation of Prevalence and Diagnostic Accuracy of Sacroiliac Joint Interventions ». Pain Physician 15, no 3 (juin 2012): E305-344.
   
Vanelderen, Pascal, Karolina Szadek, Steven P. Cohen, Jan De Witte, Arno Lataster, Jacob Patijn, Nagy Mekhail, Maarten van Kleef, et Jan Van Zundert. « 13. Sacroiliac Joint Pain ». Pain Practice: The Official Journal of World Institute of Pain 10, no 5 (octobre 2010): 470‑78.

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