Signe de Babinski

Test clinique
Mis à jour le
11/4/2024
Cheville et pied
Troubles de la voie pyramidale
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Objectif de ce test

Bienvenue dans cette nouvelle vidéo concernant l’examen neurologique, et plus précisément l’évaluation du motoneurone supérieur par le signe de Babinski.

L'examen neurologique est un outil d'évaluation permettant de déterminer la fonction neurologique d'un patient. Il est bénéfique à plusieurs égards car il permet de localiser les maladies neurologiques et aide à confirmer ou à exclure les diagnostics différentiels. (C. Ramanayake & K. Basnayake, 2018; Fritz & Musial, 2016).

De manière générale, l’examen neurologique de base peut être réalisé rapidement avec de la pratique tandis qu’un résultat anormal justifie généralement des investigations complémentaires.

En pratique clinique, au niveau du membre inférieur, il est essentiel d’évaluer les grosses fibres myélinisées, les petites fibres non myélinisées, le tissu neuroméningé ainsi que les motoneurones supérieurs. Ces derniers peuvent se caractériser cliniquement par la présence d’hyperréflexie et/ou clonus, mais aussi par la présence de signe de Babinski aussi appelé réflexe plantaire.

Si le signe de Babinski est souvent discuté aux côtés des réflexes tendineux profonds, il s'agit en réalité d'un réflexe cutané (Lees & Hurwitz, 2019). Concrètement, un signe de Babinski positif traduit une perte de contrôle du motoneurone supérieur sur le muscle long extenseur de l'hallux (Soler et al., 2017) et peut se caractérise par une dorsiflexion du gros orteil, isolément ou en conjonction avec la dorsiflexion de la cheville et la flexion de la hanche (réponse triple). En revanche, l’absence de réponse ou la flexion des doigts est considéré comme une réponse naturelle.

Il est à noter que ce même réflexe peut également être déclenché par le signe de Chaddock, le signe d'Oppenheim ou le signe de Gordon.

Exécution du test

Le signe de Babinski doit être réalisé sur un patient détendu avec une plante de pied exempte de toute lésion. Le thérapeute réalise alors une caresse de la plante latérale du pied en commençant près du talon et en remontant sur le côté du pied jusqu’à s'arrêter au niveau des articulations métatarso-phalangiennes ou à la base du gros orteil. (Araújo et al., 2015; Ko, 2023). Le stimulus réalisé doit être ferme et indolore et certains auteurs proposent notamment d’utiliser le bout émoussé d'un marteau à réflexes, un abaisse-langue ou le bord d'une clé pour réaliser le test (Acharya et al., 2024). Le signe est considéré comme positif en présence l’extension de l’hallux et de l’écartement des autres orteils.

Le signe de Chaddock est quant à lui obtenu en stimulant la face latérale du pied, en commençant sous la malléole latérale et en faisant glisser le stimulus du talon vers le petit orteil (Araújo et al., 2015; Ko, 2023). Le signe est considéré comme positif en présence l’extension de l’hallux et de l’écartement des autres orteils (réflexe de Babinski).

Le signe d'Oppenheim est obtenu en traînant les phalanges lourdement le long de la surface antéro-médiale du tibia, de la région infrapatellaire à la cheville (Araújo et al., 2015; Ko, 2023). Le signe est considéré comme positif en présence l’extension de l’hallux et de l’écartement des autres orteils (réflexe de Babinski).

Le signe de Gordon est obtenu en comprimant le muscle gastrocnémien (Ko, 2023). Le signe est considéré comme positif en présence l’extension de l’hallux et de l’écartement des autres orteils (réflexe de Babinski).

Il est aussi à noter que quatre aspects semblent être utilisés pour différencier une réponse pathologique d'une réponse non pathologique : le changement d'angle du gros orteil (le plus plébiscité), le temps nécessaire pour atteindre le changement maximal d'angle de la cheville, la latence du mouvement et l'amplitude maximale du muscle gastrocnémien (Dafkin et al., 2016).

Valeur clinique

Lorsque l’on s’intéresse aux paramètres statistiques de ces différents tests, une équipe a pu évaluer les valeurs cliniques de ces différents signes dans la détection des troubles de la voie pyramidale (Araújo et al., 2015). Selon eux:

  • La sensibilité serait de 59,7 % pour le Babinski, de 55,3 % pour le Chaddock et de 30,0 % pour l'Oppenheim.
  • La valeur prédictive positive (qui représente la probabilité de présenter une pathologie lorsque le test est positif) serait de 70,3 % pour la DTP, suivi du Chaddock (66,5 %) et de l'Oppenheim (61,3 %).
  • En revanche, l’accord intra et inter-observateur est faible pour l’ensemble de ces tests (IC<0,40) tandis que l’accord entre les tests est lui aussi faible avec un accord Babinski/Oppenheim de 0,20 et un accord Babinski/Chaddock de 0,30.

Ainsi, selon plusieurs auteurs, l’évaluation du signe de Babinski pourrait être complété par le signe de Chaddock (Araújo et al., 2015; Singerman & Lee, 2008)

Finalement, il est intéressant de noter que le test de Babinski aurait une sensibilité de 96% dans la détection des myélopathies cervicales dégénératives (Cook et al., 2011).

Finalement, il existe des preuves que l'interprétation du réflexe plantaire par les neurologues est influencée par leurs présuppositions basées sur l'anamnèse clinique (Lees & Hurwitz, 2019). Des signes de réflexes pathologiques, tels que le clonus, peuvent être trouvés à la cheville et à la rotule. Le clonus peut notamment être provoqué en étendant rapidement la cheville pour le clonus de la cheville et en déplaçant rapidement la rotule vers le bas pour le clonus rotulien (Emos & Rosner, 2024)

Il est crucial de reconnaître que l'absence d'un signe de Babinski dans les lésions des neurones moteurs supérieurs peut résulter d'une interruption des voies réflexes segmentaires due à des lésions des nerfs périphériques ou à l'absence d'excitabilité des neurones moteurs spinaux causée par un choc médullaire (Durrant et True 2002; van Gijn 1996a, b). De plus, des réponses pseudo-Babinski peuvent survenir en l'absence de maladie, surtout en présence d'une hyperesthésie plantaire.

Bibliographie

Acharya, A. B., Jamil, R. T., & Dewey, J. J. (2024). Babinski Reflex. In StatPearls. StatPearls Publishing.

Araújo, R., Firmino-Machado, J., Correia, P., Leitão-Marques, M., Carvalho, J., Silva, M., Nogueira, A., & Nunes, C. (2015). The plantar reflex : A study of observer agreement, sensitivity, and observer bias. Neurology Clinical Practice, 5(4), 309‑316.

Cook, C. E., Wilhelm, M., Cook, A. E., Petrosino, C., & Isaacs, R. (2011). Clinical Tests for Screening and Diagnosis of Cervical Spine Myelopathy : A Systematic Review. Journal of Manipulative and Physiological Therapeutics, 34(8), 539‑546.

Dafkin, C., Green, A., Kerr, S., Veliotes, D., Olivier, B., & McKinon, W. (2016). The Interrater Reliability of Subjective Assessments of the Babinski Reflex. Journal of Motor Behavior, 48(2), 116‑121.

Emos, M. C., & Rosner, J. (2024). Neuroanatomy, Upper Motor Nerve Signs. In StatPearls. StatPearls Publishing.

Fritz, D., & Musial, M. K. (2016). Neurological Assessment. Home Healthcare Now, 34(1), 16‑22.

Ko, H.-Y. (2023). A Practical Guide to Care of Spinal Cord Injuries : Clinical Questions and Answers. Springer Nature Singapore.

Lees, A. J., & Hurwitz, B. (2019). Testing the reflexes. BMJ, l4830.

Ramanayake, Rp. J., & K. Basnayake, Bm. T. (2018). Evaluation of red flags minimizes missing serious diseases in primary care. Journal of Family Medicine and Primary Care, 7(2), 315.

Singerman, J., & Lee, L. (2008). Consistency of the Babinski reflex and its variants. European Journal of Neurology, 15(9), 960‑964.

Soler, J. M., Previnaire, J. G., & Amarenco, G. (2017). Dartos reflex as autonomic assessment in persons with spinal cord injury. Spinal Cord Series and Cases, 3(1), 17097.

Objectif de ce test

Bienvenue dans cette nouvelle vidéo concernant l’examen neurologique, et plus précisément l’évaluation du motoneurone supérieur par le signe de Babinski.

L'examen neurologique est un outil d'évaluation permettant de déterminer la fonction neurologique d'un patient. Il est bénéfique à plusieurs égards car il permet de localiser les maladies neurologiques et aide à confirmer ou à exclure les diagnostics différentiels. (C. Ramanayake & K. Basnayake, 2018; Fritz & Musial, 2016).

De manière générale, l’examen neurologique de base peut être réalisé rapidement avec de la pratique tandis qu’un résultat anormal justifie généralement des investigations complémentaires.

En pratique clinique, au niveau du membre inférieur, il est essentiel d’évaluer les grosses fibres myélinisées, les petites fibres non myélinisées, le tissu neuroméningé ainsi que les motoneurones supérieurs. Ces derniers peuvent se caractériser cliniquement par la présence d’hyperréflexie et/ou clonus, mais aussi par la présence de signe de Babinski aussi appelé réflexe plantaire.

Si le signe de Babinski est souvent discuté aux côtés des réflexes tendineux profonds, il s'agit en réalité d'un réflexe cutané (Lees & Hurwitz, 2019). Concrètement, un signe de Babinski positif traduit une perte de contrôle du motoneurone supérieur sur le muscle long extenseur de l'hallux (Soler et al., 2017) et peut se caractérise par une dorsiflexion du gros orteil, isolément ou en conjonction avec la dorsiflexion de la cheville et la flexion de la hanche (réponse triple). En revanche, l’absence de réponse ou la flexion des doigts est considéré comme une réponse naturelle.

Il est à noter que ce même réflexe peut également être déclenché par le signe de Chaddock, le signe d'Oppenheim ou le signe de Gordon.

Exécution du test

Le signe de Babinski doit être réalisé sur un patient détendu avec une plante de pied exempte de toute lésion. Le thérapeute réalise alors une caresse de la plante latérale du pied en commençant près du talon et en remontant sur le côté du pied jusqu’à s'arrêter au niveau des articulations métatarso-phalangiennes ou à la base du gros orteil. (Araújo et al., 2015; Ko, 2023). Le stimulus réalisé doit être ferme et indolore et certains auteurs proposent notamment d’utiliser le bout émoussé d'un marteau à réflexes, un abaisse-langue ou le bord d'une clé pour réaliser le test (Acharya et al., 2024). Le signe est considéré comme positif en présence l’extension de l’hallux et de l’écartement des autres orteils.

Le signe de Chaddock est quant à lui obtenu en stimulant la face latérale du pied, en commençant sous la malléole latérale et en faisant glisser le stimulus du talon vers le petit orteil (Araújo et al., 2015; Ko, 2023). Le signe est considéré comme positif en présence l’extension de l’hallux et de l’écartement des autres orteils (réflexe de Babinski).

Le signe d'Oppenheim est obtenu en traînant les phalanges lourdement le long de la surface antéro-médiale du tibia, de la région infrapatellaire à la cheville (Araújo et al., 2015; Ko, 2023). Le signe est considéré comme positif en présence l’extension de l’hallux et de l’écartement des autres orteils (réflexe de Babinski).

Le signe de Gordon est obtenu en comprimant le muscle gastrocnémien (Ko, 2023). Le signe est considéré comme positif en présence l’extension de l’hallux et de l’écartement des autres orteils (réflexe de Babinski).

Il est aussi à noter que quatre aspects semblent être utilisés pour différencier une réponse pathologique d'une réponse non pathologique : le changement d'angle du gros orteil (le plus plébiscité), le temps nécessaire pour atteindre le changement maximal d'angle de la cheville, la latence du mouvement et l'amplitude maximale du muscle gastrocnémien (Dafkin et al., 2016).

Valeur clinique

Lorsque l’on s’intéresse aux paramètres statistiques de ces différents tests, une équipe a pu évaluer les valeurs cliniques de ces différents signes dans la détection des troubles de la voie pyramidale (Araújo et al., 2015). Selon eux:

  • La sensibilité serait de 59,7 % pour le Babinski, de 55,3 % pour le Chaddock et de 30,0 % pour l'Oppenheim.
  • La valeur prédictive positive (qui représente la probabilité de présenter une pathologie lorsque le test est positif) serait de 70,3 % pour la DTP, suivi du Chaddock (66,5 %) et de l'Oppenheim (61,3 %).
  • En revanche, l’accord intra et inter-observateur est faible pour l’ensemble de ces tests (IC<0,40) tandis que l’accord entre les tests est lui aussi faible avec un accord Babinski/Oppenheim de 0,20 et un accord Babinski/Chaddock de 0,30.

Ainsi, selon plusieurs auteurs, l’évaluation du signe de Babinski pourrait être complété par le signe de Chaddock (Araújo et al., 2015; Singerman & Lee, 2008)

Finalement, il est intéressant de noter que le test de Babinski aurait une sensibilité de 96% dans la détection des myélopathies cervicales dégénératives (Cook et al., 2011).

Finalement, il existe des preuves que l'interprétation du réflexe plantaire par les neurologues est influencée par leurs présuppositions basées sur l'anamnèse clinique (Lees & Hurwitz, 2019). Des signes de réflexes pathologiques, tels que le clonus, peuvent être trouvés à la cheville et à la rotule. Le clonus peut notamment être provoqué en étendant rapidement la cheville pour le clonus de la cheville et en déplaçant rapidement la rotule vers le bas pour le clonus rotulien (Emos & Rosner, 2024)

Il est crucial de reconnaître que l'absence d'un signe de Babinski dans les lésions des neurones moteurs supérieurs peut résulter d'une interruption des voies réflexes segmentaires due à des lésions des nerfs périphériques ou à l'absence d'excitabilité des neurones moteurs spinaux causée par un choc médullaire (Durrant et True 2002; van Gijn 1996a, b). De plus, des réponses pseudo-Babinski peuvent survenir en l'absence de maladie, surtout en présence d'une hyperesthésie plantaire.

Bibliographie

Acharya, A. B., Jamil, R. T., & Dewey, J. J. (2024). Babinski Reflex. In StatPearls. StatPearls Publishing.

Araújo, R., Firmino-Machado, J., Correia, P., Leitão-Marques, M., Carvalho, J., Silva, M., Nogueira, A., & Nunes, C. (2015). The plantar reflex : A study of observer agreement, sensitivity, and observer bias. Neurology Clinical Practice, 5(4), 309‑316.

Cook, C. E., Wilhelm, M., Cook, A. E., Petrosino, C., & Isaacs, R. (2011). Clinical Tests for Screening and Diagnosis of Cervical Spine Myelopathy : A Systematic Review. Journal of Manipulative and Physiological Therapeutics, 34(8), 539‑546.

Dafkin, C., Green, A., Kerr, S., Veliotes, D., Olivier, B., & McKinon, W. (2016). The Interrater Reliability of Subjective Assessments of the Babinski Reflex. Journal of Motor Behavior, 48(2), 116‑121.

Emos, M. C., & Rosner, J. (2024). Neuroanatomy, Upper Motor Nerve Signs. In StatPearls. StatPearls Publishing.

Fritz, D., & Musial, M. K. (2016). Neurological Assessment. Home Healthcare Now, 34(1), 16‑22.

Ko, H.-Y. (2023). A Practical Guide to Care of Spinal Cord Injuries : Clinical Questions and Answers. Springer Nature Singapore.

Lees, A. J., & Hurwitz, B. (2019). Testing the reflexes. BMJ, l4830.

Ramanayake, Rp. J., & K. Basnayake, Bm. T. (2018). Evaluation of red flags minimizes missing serious diseases in primary care. Journal of Family Medicine and Primary Care, 7(2), 315.

Singerman, J., & Lee, L. (2008). Consistency of the Babinski reflex and its variants. European Journal of Neurology, 15(9), 960‑964.

Soler, J. M., Previnaire, J. G., & Amarenco, G. (2017). Dartos reflex as autonomic assessment in persons with spinal cord injury. Spinal Cord Series and Cases, 3(1), 17097.

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