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Quels tests pour évaluer la laxité de l'épaule ?

Test clinique
Mis à jour le
3/4/2023
Épaule
Instabilité de l'épaule
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Objectif de ce test

L’articulation gléno-humérale représente l’articulation la plus souvent luxée du corps humain, ce qui peut entraîner des luxations ou des subluxations récurrentes (Kazar et al. 1969). Certains auteurs affirment qu’environ 1% à 2% de la population générale connaîtra une luxation gléno-humérale au cours de sa vie (Gottschalk et al. 2016) et plus particulièrement les hommes jeunes et actifs de moins de 30 ans qui ont un risque accru d'instabilité récurrente (Heidari et al. 2014 ; Zacchilli et al. 2010).

La luxation antérieure de l’épaule représente 96 % des luxations de l’épaule et elle est, la plupart du temps, le résultat de mécanismes indirects impliquant le plus souvent des mouvements forcés avec des degrés variés d’abduction, de rotation externe et d’extension. L'exemple classique est celui d'une chute en arrière avec la main tendue (Chang et al. 2020)

L'instabilité de l'épaule est définie comme un mouvement ou une position anormale de l'articulation de l'épaule qui entraîne des symptômes tels que la douleur, l'appréhension, la subluxation et la luxation (Lewis et al. 2004).

La laxité articulaire de l’épaule correspond quant à elle à une translation physiologique et asymptomatique de la tête humérale dans la glène (Lewis et al. 2004).

Dans la littérature, il est souvent souligné que l'instabilité de l'articulation de l'épaule et la laxité ne sont pas identiques (Lewis et al. 2004 ; Haley et al. 2017), bien que la laxité articulaire puisse prédisposer à l'instabilité.

Les sujets présentant une laxité de l'articulation de l'épaule sont plus enclins à l'instabilité lors d'événements traumatiques mineurs (Lewis et al. 2004), et de nombreuses études ont rapporté la présence d'une laxité articulaire généralisée chez les patients présentant une instabilité antérieure de l'épaule (Dubs et al. 1988 ; Cooper et al. 1992).

Cliniquement, l'instabilité et la laxité de l'épaule sont diagnostiquées et vérifiées par un groupe de tests provoquant ou au contraire soulageant les symptômes, complétés par des tests de laxité de l'épaule.

Parmi les tests de laxité de l’épaule les plus utilisés, on retrouve, le test du tiroir antérieur et postérieur, le test du tiroir antérieur et postérieur modifié, le load and shift test, le sulcus test, le test d’hyperabduction de Gagey et le test d’hyperlaxité en rotation externe.


Exécution du test

Test du tiroir antérieur :

Pour réaliser le test du tiroir antérieur, le patient est détendu et allongé sur le dos. Le thérapeute tient le bras du patient en abduction de 80° à 120°, en flexion avant de 0° à 20° et en rotation externe de 0° à 30°.
Le kiné bloque la main du membre évalué entre son bras et son thorax.

Avec une main, il stabilise la scapula en plaçant les doigts en arrière le long de l'épine scapulaire et le pouce en avant sur la coracoïde. Avec l’autre main, il saisit l’extrémité proximale de l’humérus de manière à ce que l’épaule soit maintenue dans la position et la rotation prévues. Ensuite, l'humérus proximal est déplacé vers l'avant tout en appliquant une force axiale.

Test du tiroir postérieur :

Le test du tiroir postérieur est également réalisé en décubitus dorsal mais il existe des différences subtiles par rapport au test du tiroir antérieur.

Le thérapeute tient l'avant-bras proximal du patient et fléchit le coude à 120° tandis que l'épaule est placée en abduction de 80° à 120° et en flexion avant de 20° à 30°.

L'épine scapulaire est maintenue par l'index et le majeur gauche du thérapeute. Le pouce est placé latéralement à la coracoïde.

Avec la main droite, l'examinateur fléchit ensuite le bras du patient de 60° à 80° tout en effectuant une légère rotation interne du bras. Simultanément, le pouce du thérapeute exerce une pression postérieure pour translater la tête. Les doigts le long de l'épine scapulaire peuvent palper la tête lorsqu'elle se déplace vers l'arrière.

La pression postérieure sur la tête humérale est ensuite relâchée pour voir si la tête se bloque.

Dans leur étude de 2017, Morita et al utilisent l’échelle de Hawkins modifiée pour objectiver le mouvement de la tête humérale au sein de la glène.

Dans sa version originale, l’échelle d’Hawkins comprenait plusieurs grades. Le grade 0 correspondait à l’absence de mouvement, le grade 1 correspondait à une translation de moins d’1cm, le grade 2 à une translation comprise entre 1 et 2 cm et le grade 3 à une translation supérieure à 2 cm durant laquelle la tête humérale se bloque sur le rebord de la glène.

La version modifiée ne fait plus la distinction entre le grade 0 et le grade 1 peu significatifs cliniquement  et elle améliore la reproductibilité intra et inter-examinateur (McFarland et al. 2001)

Le test du tiroir a été jugée peu fiable en raison de la difficulté à évaluer le mouvement de l'articulation GH sous la musculature de l'épaule (Bahk et al. 2007 ; Levy et al. 1999). C’est pourquoi l’équipe de McFarland a proposé en 1996 une technique modifiée du test du tiroir (McFarland et al. 1996 ; Jia et al. 2009 ; Bahk et al. 2007 ; Morita et al. 2017).

Test du tiroir antérieur modifié :

Pour effectuer le test du tiroir antérieur modifié, le patient est en décubitus dorsal et le thérapeute se tient sur le côté, face au patient. Le kiné tient le poignet du sujet avec une main et avec l’autre main, l'humérus proximal tandis que l'épaule est maintenue en légère rotation interne et à 60°-70° d’abduction.

L'humérus proximal est déplacé vers l'avant de façon à ce que le bras bouge en entier , tout en appliquant une force axiale pour empêcher la rotation de la scapula. Il est important de translater l'ensemble du bras et pas seulement la tête humérale.

Test du tiroir postérieur modifié :

Les mains qui tiennent le poignet et le bras sont interchangées pour le test du tiroir postérieur modifié. L'épaule est placée en légère flexion, en rotation neutre et en abduction de 50-60°, puis le bras est déplacé vers l'arrière à travers l'humérus proximal tandis que la position et la rotation prévues sont maintenues. La main placée sur la tête humérale est également utilisée pour faciliter la translation postérieure.

L’échelle d’Hawkins modifiée est une fois encore recommandée pour objectiver la translation de la tête humérale dans la glène (Morita et al. 2017)

Dans leur étude en 2017, Morita et al ont indiqué que le test modifié a rapporté une reproductibilité intra-observateur nettement améliorée et a permis une plus grande translation de l'articulation de l'épaule par rapport au test du tiroir traditionnel.

Le Load and shift test :

Le Load and shift test, initialement décrit par Silliman et Hawkins, est une modalité alternative pour mesurer la laxité antérieure et postérieure. Il est réalisé avec le patient en position debout, assise ou couchée (Silliman et al. 1993).

Le thérapeute se tient derrière le patient. Il stabilise la scapula avec la main médiale et avec la main latérale il se saisit de l’humérus proximal. L’épaule est placée à 20° d'abduction, 20° de flexion avant et en rotation neutre. Le thérapeute effectue ensuite une translation antéro-postérieure de la tête humérale. Une légère charge axiale est alors appliquée entre la tête humérale et la glène, ce qui permet de sentir la tête humérale glisser sur le rebord de la glène (Silliman et al. 1993).

Encore une fois, le thérapeute utilisera l’échelle d’Hawkins modifiée pour évaluer la laxité de l’épaule.

Le signe du sulcus

Le signe du sulcus a été décrit pour la première fois par Neer et Foster, qui l'ont utilisé pour mesurer la laxité inférieure. Ils ont suggéré qu'un signe du sulcus important à l'examen ou à l'imagerie indiquait une instabilité inférieure s'il reproduisait les symptômes de douleur ou d'instabilité du patient (Neer et al. 1980).

Le test peut être réalisé avec le patient debout, assis ou en décubitus dorsal. Il peut également être effectué sur une ou deux extrémités simultanément. Dans leur étude en 2007, Bahk et al indiquent que d’après leurs expériences on peut obtenir une meilleure translation inférieure si le patient est assis et détendu avec les deux mains sur les genoux par rapport à la position debout ou couchée (Bahk et al. 2007).

Dans la position assise, les deux bras sont simultanément tirés vers le bas afin de pouvoir comparer la translation de chaque côté. Le test est ensuite répété pour un bras à la fois avec une rotation externe maximale du bras pour tester le ligament gléno-huméral supérieur et l'intervalle des rotateurs (Bahk et al. 2007)

Pour le test du sulcus, il convient de demander au patient si le test reproduit les symptômes d'instabilité et d’objectiver la laxité avec l’échelle modifiée d’Hawkins.

Test d'hyperabduction de Gagey

Le test d’hyperabduction a été décrit en 2001 par Gagey pour l'évaluation de la laxité du complexe gléno-huméral inférieur. Le test est réalisé avec le patient assis tandis que le kiné se place derrière lui. Avec un avant-bras, le thérapeute vient poser un appui ferme pour stabiliser la scapula tandis que le bras du patient est amené en abduction jusqu'à ce que le kiné sente un mouvement de la scapula. Le degré d'abduction est mesuré lorsque le mouvement gléno-huméral a cessé et que la scapula commence à bouger. Ce moment où le mouvement gléno-huméral s'arrête et le mouvement scapulothoracique commence, a été appelé amplitude du mouvement passif de l'épaule en abduction. Selon l'étude de Gagey cette amplitude doit être inférieure à 105° d'abduction, et le test est considéré comme positif pour la laxité du ligament gléno-huméral inférieur si l'amplitude est supérieure à 105° (Gagey et al. 2001).

Test d’hyperlaxité en RE

Enfin pour réaliser le test d’hyperlaxité en RE, le patient est en décubitus dorsal avec le coude sur la table en position R1. Le thérapeute évalue un côté à la fois. Il amène l’épaule du patient en rotation externe maximale. Le sujet est considéré comme hyperlaxe si la rotation externe en R1 est supérieure à 90◦, ce qui correspond à visualiser l’avant-bras du patient sous le plan horizontal de la table (Ropars et al. 2010).

Valeur clinique

Dans leur étude de 2017 Wataru et al soulignent la difficulté de l'évaluation de la laxité de l'épaule par un seul test. L'avantage de combiner plusieurs tests cliniques a été discuté dans le diagnostic de l'instabilité de l'épaule (Farber et al. 2006 ; van Kampen et al. 2013) et devrait en être de même pour la laxité de l'épaule (Wataru et al. 2017).

Bibliographie

Bahk, Michael, Ekavit Keyurapan, Atsushi Tasaki, Eric L. Sauers, et Edward G. McFarland. « Laxity Testing of the Shoulder: A Review ». The American Journal of Sports Medicine 35, no 1 (janvier 2007): 131‑44.

Cooper, R. A., et J. J. Brems. « The Inferior Capsular-Shift Procedure for Multidirectional Instability of the Shoulder ». The Journal of Bone and Joint Surgery. American Volume 74, no 10 (décembre 1992): 1516‑21.

Gagey, O. J., et N. Gagey. « The Hyperabduction Test ». The Journal of Bone and Joint Surgery. British Volume 83, no 1 (janvier 2001): 69‑74.

Haley, Col Chad A. « History and Physical Examination for Shoulder Instability ». Sports Medicine and Arthroscopy Review 25, no 3 (septembre 2017): 150‑55.

Jia X, Ji JH, Petersen SA, Freehill MT, McFarland EG. An analysis of shoulder laxity in patients undergoing shoulder surgery. J Bone Jt Surg Am 2009 Sep;91(9):2144e50.

Lewis A, Kitamura T, Bayley JIL. Mini symposium: shoulder instability e (ii) the classification of shoulder instability: new light through old windows! Curr Orthop 2004 Apr;18(2):97e108.

L, Dubs, et Gschwend N. « General Joint Laxity. Quantification and Clinical Relevance. » Archives of Orthopaedic and Traumatic Surgery. Archiv Fur Orthopadische Und Unfall-Chirurgie 107, no 2 (1 janvier 1988): 65‑72.

Levy, A. S., S. Lintner, K. Kenter, et K. P. Speer. « Intra- and Interobserver Reproducibility of the Shoulder Laxity Examination ». The American Journal of Sports Medicine 27, no 4 (août 1999): 460‑63.

McFarland EG, Neira CA, Gutierrez MI, Cosgarea AJ, Magee M. Clinical significance of the arthroscopic drive-through sign in shoulder surgery. Arthroscopy 2001 Jan;17(1):38e43.

McFarland EG, Torpey BM, Curl LA. Evaluation of shoulder laxity. Sports Med. 1996;22:264-272.

Morita, Wataru, et Atsushi Tasaki. « Intra- and Inter-Observer Reproducibility of Shoulder Laxity Tests: Comparison of the Drawer, Modified Drawer and Load and Shift Tests ». Journal of Orthopaedic Science 23, no 1 (1 janvier 2018): 57‑63.

Neer, C. S., et C. R. Foster. « Inferior Capsular Shift for Involuntary Inferior and Multidirectional Instability of the Shoulder. A Preliminary Report ». The Journal of Bone and Joint Surgery. American Volume 62, no 6 (septembre 1980): 897‑908.

Ropars, M., A. Fournier, B. Campillo, I. Bonan, P. Delamarche, A. Crétual, et H. Thomazeau. « Reproductibilité de la mesure clinique de la rotation externe pour le diagnostic d’hyperlaxité antérieure de l’épaule ». Revue de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique, Travaux de la Société Française d’Arthroscopie, 96, no 8, Supplement (1 décembre 2010): S303‑7.

Silliman, J. F., et R. J. Hawkins. « Classification and Physical Diagnosis of Instability of the Shoulder ». Clinical Orthopaedics and Related Research, no 291 (juin 1993): 7‑19.

Objectif de ce test

L’articulation gléno-humérale représente l’articulation la plus souvent luxée du corps humain, ce qui peut entraîner des luxations ou des subluxations récurrentes (Kazar et al. 1969). Certains auteurs affirment qu’environ 1% à 2% de la population générale connaîtra une luxation gléno-humérale au cours de sa vie (Gottschalk et al. 2016) et plus particulièrement les hommes jeunes et actifs de moins de 30 ans qui ont un risque accru d'instabilité récurrente (Heidari et al. 2014 ; Zacchilli et al. 2010).

La luxation antérieure de l’épaule représente 96 % des luxations de l’épaule et elle est, la plupart du temps, le résultat de mécanismes indirects impliquant le plus souvent des mouvements forcés avec des degrés variés d’abduction, de rotation externe et d’extension. L'exemple classique est celui d'une chute en arrière avec la main tendue (Chang et al. 2020)

L'instabilité de l'épaule est définie comme un mouvement ou une position anormale de l'articulation de l'épaule qui entraîne des symptômes tels que la douleur, l'appréhension, la subluxation et la luxation (Lewis et al. 2004).

La laxité articulaire de l’épaule correspond quant à elle à une translation physiologique et asymptomatique de la tête humérale dans la glène (Lewis et al. 2004).

Dans la littérature, il est souvent souligné que l'instabilité de l'articulation de l'épaule et la laxité ne sont pas identiques (Lewis et al. 2004 ; Haley et al. 2017), bien que la laxité articulaire puisse prédisposer à l'instabilité.

Les sujets présentant une laxité de l'articulation de l'épaule sont plus enclins à l'instabilité lors d'événements traumatiques mineurs (Lewis et al. 2004), et de nombreuses études ont rapporté la présence d'une laxité articulaire généralisée chez les patients présentant une instabilité antérieure de l'épaule (Dubs et al. 1988 ; Cooper et al. 1992).

Cliniquement, l'instabilité et la laxité de l'épaule sont diagnostiquées et vérifiées par un groupe de tests provoquant ou au contraire soulageant les symptômes, complétés par des tests de laxité de l'épaule.

Parmi les tests de laxité de l’épaule les plus utilisés, on retrouve, le test du tiroir antérieur et postérieur, le test du tiroir antérieur et postérieur modifié, le load and shift test, le sulcus test, le test d’hyperabduction de Gagey et le test d’hyperlaxité en rotation externe.


Exécution du test

Test du tiroir antérieur :

Pour réaliser le test du tiroir antérieur, le patient est détendu et allongé sur le dos. Le thérapeute tient le bras du patient en abduction de 80° à 120°, en flexion avant de 0° à 20° et en rotation externe de 0° à 30°.
Le kiné bloque la main du membre évalué entre son bras et son thorax.

Avec une main, il stabilise la scapula en plaçant les doigts en arrière le long de l'épine scapulaire et le pouce en avant sur la coracoïde. Avec l’autre main, il saisit l’extrémité proximale de l’humérus de manière à ce que l’épaule soit maintenue dans la position et la rotation prévues. Ensuite, l'humérus proximal est déplacé vers l'avant tout en appliquant une force axiale.

Test du tiroir postérieur :

Le test du tiroir postérieur est également réalisé en décubitus dorsal mais il existe des différences subtiles par rapport au test du tiroir antérieur.

Le thérapeute tient l'avant-bras proximal du patient et fléchit le coude à 120° tandis que l'épaule est placée en abduction de 80° à 120° et en flexion avant de 20° à 30°.

L'épine scapulaire est maintenue par l'index et le majeur gauche du thérapeute. Le pouce est placé latéralement à la coracoïde.

Avec la main droite, l'examinateur fléchit ensuite le bras du patient de 60° à 80° tout en effectuant une légère rotation interne du bras. Simultanément, le pouce du thérapeute exerce une pression postérieure pour translater la tête. Les doigts le long de l'épine scapulaire peuvent palper la tête lorsqu'elle se déplace vers l'arrière.

La pression postérieure sur la tête humérale est ensuite relâchée pour voir si la tête se bloque.

Dans leur étude de 2017, Morita et al utilisent l’échelle de Hawkins modifiée pour objectiver le mouvement de la tête humérale au sein de la glène.

Dans sa version originale, l’échelle d’Hawkins comprenait plusieurs grades. Le grade 0 correspondait à l’absence de mouvement, le grade 1 correspondait à une translation de moins d’1cm, le grade 2 à une translation comprise entre 1 et 2 cm et le grade 3 à une translation supérieure à 2 cm durant laquelle la tête humérale se bloque sur le rebord de la glène.

La version modifiée ne fait plus la distinction entre le grade 0 et le grade 1 peu significatifs cliniquement  et elle améliore la reproductibilité intra et inter-examinateur (McFarland et al. 2001)

Le test du tiroir a été jugée peu fiable en raison de la difficulté à évaluer le mouvement de l'articulation GH sous la musculature de l'épaule (Bahk et al. 2007 ; Levy et al. 1999). C’est pourquoi l’équipe de McFarland a proposé en 1996 une technique modifiée du test du tiroir (McFarland et al. 1996 ; Jia et al. 2009 ; Bahk et al. 2007 ; Morita et al. 2017).

Test du tiroir antérieur modifié :

Pour effectuer le test du tiroir antérieur modifié, le patient est en décubitus dorsal et le thérapeute se tient sur le côté, face au patient. Le kiné tient le poignet du sujet avec une main et avec l’autre main, l'humérus proximal tandis que l'épaule est maintenue en légère rotation interne et à 60°-70° d’abduction.

L'humérus proximal est déplacé vers l'avant de façon à ce que le bras bouge en entier , tout en appliquant une force axiale pour empêcher la rotation de la scapula. Il est important de translater l'ensemble du bras et pas seulement la tête humérale.

Test du tiroir postérieur modifié :

Les mains qui tiennent le poignet et le bras sont interchangées pour le test du tiroir postérieur modifié. L'épaule est placée en légère flexion, en rotation neutre et en abduction de 50-60°, puis le bras est déplacé vers l'arrière à travers l'humérus proximal tandis que la position et la rotation prévues sont maintenues. La main placée sur la tête humérale est également utilisée pour faciliter la translation postérieure.

L’échelle d’Hawkins modifiée est une fois encore recommandée pour objectiver la translation de la tête humérale dans la glène (Morita et al. 2017)

Dans leur étude en 2017, Morita et al ont indiqué que le test modifié a rapporté une reproductibilité intra-observateur nettement améliorée et a permis une plus grande translation de l'articulation de l'épaule par rapport au test du tiroir traditionnel.

Le Load and shift test :

Le Load and shift test, initialement décrit par Silliman et Hawkins, est une modalité alternative pour mesurer la laxité antérieure et postérieure. Il est réalisé avec le patient en position debout, assise ou couchée (Silliman et al. 1993).

Le thérapeute se tient derrière le patient. Il stabilise la scapula avec la main médiale et avec la main latérale il se saisit de l’humérus proximal. L’épaule est placée à 20° d'abduction, 20° de flexion avant et en rotation neutre. Le thérapeute effectue ensuite une translation antéro-postérieure de la tête humérale. Une légère charge axiale est alors appliquée entre la tête humérale et la glène, ce qui permet de sentir la tête humérale glisser sur le rebord de la glène (Silliman et al. 1993).

Encore une fois, le thérapeute utilisera l’échelle d’Hawkins modifiée pour évaluer la laxité de l’épaule.

Le signe du sulcus

Le signe du sulcus a été décrit pour la première fois par Neer et Foster, qui l'ont utilisé pour mesurer la laxité inférieure. Ils ont suggéré qu'un signe du sulcus important à l'examen ou à l'imagerie indiquait une instabilité inférieure s'il reproduisait les symptômes de douleur ou d'instabilité du patient (Neer et al. 1980).

Le test peut être réalisé avec le patient debout, assis ou en décubitus dorsal. Il peut également être effectué sur une ou deux extrémités simultanément. Dans leur étude en 2007, Bahk et al indiquent que d’après leurs expériences on peut obtenir une meilleure translation inférieure si le patient est assis et détendu avec les deux mains sur les genoux par rapport à la position debout ou couchée (Bahk et al. 2007).

Dans la position assise, les deux bras sont simultanément tirés vers le bas afin de pouvoir comparer la translation de chaque côté. Le test est ensuite répété pour un bras à la fois avec une rotation externe maximale du bras pour tester le ligament gléno-huméral supérieur et l'intervalle des rotateurs (Bahk et al. 2007)

Pour le test du sulcus, il convient de demander au patient si le test reproduit les symptômes d'instabilité et d’objectiver la laxité avec l’échelle modifiée d’Hawkins.

Test d'hyperabduction de Gagey

Le test d’hyperabduction a été décrit en 2001 par Gagey pour l'évaluation de la laxité du complexe gléno-huméral inférieur. Le test est réalisé avec le patient assis tandis que le kiné se place derrière lui. Avec un avant-bras, le thérapeute vient poser un appui ferme pour stabiliser la scapula tandis que le bras du patient est amené en abduction jusqu'à ce que le kiné sente un mouvement de la scapula. Le degré d'abduction est mesuré lorsque le mouvement gléno-huméral a cessé et que la scapula commence à bouger. Ce moment où le mouvement gléno-huméral s'arrête et le mouvement scapulothoracique commence, a été appelé amplitude du mouvement passif de l'épaule en abduction. Selon l'étude de Gagey cette amplitude doit être inférieure à 105° d'abduction, et le test est considéré comme positif pour la laxité du ligament gléno-huméral inférieur si l'amplitude est supérieure à 105° (Gagey et al. 2001).

Test d’hyperlaxité en RE

Enfin pour réaliser le test d’hyperlaxité en RE, le patient est en décubitus dorsal avec le coude sur la table en position R1. Le thérapeute évalue un côté à la fois. Il amène l’épaule du patient en rotation externe maximale. Le sujet est considéré comme hyperlaxe si la rotation externe en R1 est supérieure à 90◦, ce qui correspond à visualiser l’avant-bras du patient sous le plan horizontal de la table (Ropars et al. 2010).

Valeur clinique

Dans leur étude de 2017 Wataru et al soulignent la difficulté de l'évaluation de la laxité de l'épaule par un seul test. L'avantage de combiner plusieurs tests cliniques a été discuté dans le diagnostic de l'instabilité de l'épaule (Farber et al. 2006 ; van Kampen et al. 2013) et devrait en être de même pour la laxité de l'épaule (Wataru et al. 2017).

Bibliographie

Bahk, Michael, Ekavit Keyurapan, Atsushi Tasaki, Eric L. Sauers, et Edward G. McFarland. « Laxity Testing of the Shoulder: A Review ». The American Journal of Sports Medicine 35, no 1 (janvier 2007): 131‑44.

Cooper, R. A., et J. J. Brems. « The Inferior Capsular-Shift Procedure for Multidirectional Instability of the Shoulder ». The Journal of Bone and Joint Surgery. American Volume 74, no 10 (décembre 1992): 1516‑21.

Gagey, O. J., et N. Gagey. « The Hyperabduction Test ». The Journal of Bone and Joint Surgery. British Volume 83, no 1 (janvier 2001): 69‑74.

Haley, Col Chad A. « History and Physical Examination for Shoulder Instability ». Sports Medicine and Arthroscopy Review 25, no 3 (septembre 2017): 150‑55.

Jia X, Ji JH, Petersen SA, Freehill MT, McFarland EG. An analysis of shoulder laxity in patients undergoing shoulder surgery. J Bone Jt Surg Am 2009 Sep;91(9):2144e50.

Lewis A, Kitamura T, Bayley JIL. Mini symposium: shoulder instability e (ii) the classification of shoulder instability: new light through old windows! Curr Orthop 2004 Apr;18(2):97e108.

L, Dubs, et Gschwend N. « General Joint Laxity. Quantification and Clinical Relevance. » Archives of Orthopaedic and Traumatic Surgery. Archiv Fur Orthopadische Und Unfall-Chirurgie 107, no 2 (1 janvier 1988): 65‑72.

Levy, A. S., S. Lintner, K. Kenter, et K. P. Speer. « Intra- and Interobserver Reproducibility of the Shoulder Laxity Examination ». The American Journal of Sports Medicine 27, no 4 (août 1999): 460‑63.

McFarland EG, Neira CA, Gutierrez MI, Cosgarea AJ, Magee M. Clinical significance of the arthroscopic drive-through sign in shoulder surgery. Arthroscopy 2001 Jan;17(1):38e43.

McFarland EG, Torpey BM, Curl LA. Evaluation of shoulder laxity. Sports Med. 1996;22:264-272.

Morita, Wataru, et Atsushi Tasaki. « Intra- and Inter-Observer Reproducibility of Shoulder Laxity Tests: Comparison of the Drawer, Modified Drawer and Load and Shift Tests ». Journal of Orthopaedic Science 23, no 1 (1 janvier 2018): 57‑63.

Neer, C. S., et C. R. Foster. « Inferior Capsular Shift for Involuntary Inferior and Multidirectional Instability of the Shoulder. A Preliminary Report ». The Journal of Bone and Joint Surgery. American Volume 62, no 6 (septembre 1980): 897‑908.

Ropars, M., A. Fournier, B. Campillo, I. Bonan, P. Delamarche, A. Crétual, et H. Thomazeau. « Reproductibilité de la mesure clinique de la rotation externe pour le diagnostic d’hyperlaxité antérieure de l’épaule ». Revue de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique, Travaux de la Société Française d’Arthroscopie, 96, no 8, Supplement (1 décembre 2010): S303‑7.

Silliman, J. F., et R. J. Hawkins. « Classification and Physical Diagnosis of Instability of the Shoulder ». Clinical Orthopaedics and Related Research, no 291 (juin 1993): 7‑19.

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