Le test d’appréhension est couramment utilisé dans le diagnostique de l’instabilité de l’épaule.
Juste avant de décrire ce test, rappelons ce qu’on entend par instabilité de l’épaule.
La capsule, le labrum, les ligaments, les os et les muscles environnants qui constituent l'épaule assurent un équilibre des forces pour maintenir la stabilité. La perturbation de l'un de ces éléments, isolément ou en combinaison, peut entraîner une instabilité.
L'instabilité désigne donc l'incapacité à maintenir la tête humérale dans la fosse glénoïde et peut être diagnostiquée comme une subluxation transitoire, un déplacement partiel et une luxation (Brownson et al. 2015 ; kuhn et al. 2010). L'instabilité est associée à des symptômes qui peuvent inclure la douleur, une atteinte neurovasculaire, la sensation que l'épaule est lâche et peut se luxer, et la kinésiophobie. En revanche, la laxité de l'épaule est la présence d'un mouvement excessif (physiologique et accessoire) mais sans symptômes.
96% des luxations de l'épaule présentées aux services d'urgence sont des luxations antérieures de l'épaule résultant d'un événement traumatique. L'instabilité se produit en raison d'une force importante exercée sur l'épaule, comme une chute ou une collision. En conséquence, les structures de l'épaule peuvent être endommagées, ce qui peut prédisposer à des symptômes récurrents. Jusqu'à 97 % des personnes subissent une lésion de Bankart à la suite d'une luxation antérieure traumatique ; cependant, cette lésion structurelle est moins fréquente chez les personnes âgées (Simank et al. 2016 ; Taylor et al. 1997). L'instabilité atraumatique est moins fréquente, et sa prévalence n'est pas entièrement connue, avec des estimations allant de 2 % à 30 % (Noorani et al. 2019). L'instabilité sans mécanisme clair de traumatisme se produit généralement à la suite de mouvements répétitifs au-dessus de la tête ou d'anomalies congénitales souvent liées à une hyperlaxité et à un contrôle musculaire inadéquat.
En plus des éléments obtenus lors de l'entretien et des antécédents médicaux, certains tests cliniques sont plus à même d'exclure une instabilité gléno-humérale et de définir potentiellement la direction. Les tests permettant de déterminer la présence d'une instabilité gléno-humérale antérieure comprennent le test d'appréhension antérieure, le test de relocalisation et le test de libération ou surprise test.
Pour réaliser le test d’appréhension le patient est en décubitus dorsal, proche du bord de la table. Le thérapeute place une main au niveau du coude du patient et amène passivement son bras à 90° d’abduction.
Le thérapeute place ensuite sa main externe au niveau du poignet du patient pour ajouter une rotation externe maximale au niveau de l’articulation gléno-humérale. Ce test est positif si le patient ressent une douleur ou une appréhension de luxation antérieure lors de la rotation externe.
Lorsqu’on prend seulement la douleur en compte, ce test a une sensibilité de 50% et une spécificité de 56%. Si c’est plutôt l’appréhension qui est prise en compte, on retrouve une meilleure valeur clinique avec une sensibilité de 72% et une spécificité de 96 % (Rowe et al. 1981; Farber et al. 2006).
Brownson, Peter, Oliver Donaldson, Michael Fox, Jonathan L. Rees, Amar Rangan, Anju Jaggi, Graham Tytherleigh-Strong, Julie McBernie, Michael Thomas, et Rohit Kulkarni. « BESS/BOA Patient Care Pathways ». *Shoulder … Elbow* 7, no 3 (juillet 2015): 214‑26.
Farber, Adam J., Renan Castillo, Mark Clough, Michael Bahk, et Edward G. McFarland. « Clinical Assessment of Three Common Tests for Traumatic Anterior Shoulder Instability ». *The Journal of Bone and Joint Surgery. American Volume* 88, no 7 (juillet 2006): 1467‑74.
Hegedus, Eric J., Adam P. Goode, Chad E. Cook, Lori Michener, Cortney A. Myer, Daniel M. Myer, and Alexis A. Wright. “Which Physical Examination Tests Provide Clinicians with the Most Value When Examining the Shoulder? Update of a Systematic Review with Meta-Analysis of Individual Tests.” *British Journal of Sports Medicine*
46, no. 14 (November 2012): 964–78.
Jobe, F. W., R. S. Kvitne, et C. E. Giangarra. « Shoulder Pain in the Overhand or Throwing Athlete. The Relationship of Anterior Instability and Rotator Cuff Impingement ». *Orthopaedic Review* 18, no 9 (septembre 1989): 963‑75.
Kuhn, John E. « A New Classification System for Shoulder Instability ». *British Journal of Sports Medicine* 44, no 5 (avril 2010): 341‑46.
Noorani, Ali, Michael Goldring, Anju Jaggi, Jo Gibson, Jonathan Rees, Marcus Bateman, Mark Falworth, et Peter Brownson. « BESS/BOA Patient Care Pathways: Atraumatic Shoulder Instability ». *Shoulder & Elbow* 11, no 1 (1 février 2019): 60‑70.
Rowe, C. R., et B. Zarins. « Recurrent Transient Subluxation of the Shoulder ». *The Journal of Bone and Joint Surgery. American Volume* 63, no 6 (juillet 1981): 863‑72.
Simank, H.-G., G. Dauer, S. Schneider, et M. Loew. « Incidence of Rotator Cuff Tears in Shoulder Dislocations and Results of Therapy in Older Patients ». *Archives of Orthopaedic and Trauma Surgery* 126, no 4 (mai 2006): 235‑40.
Taylor, D. C., et R. A. Arciero. « Pathologic Changes Associated with Shoulder Dislocations. Arthroscopic and Physical Examination Findings in First-Time, Traumatic Anterior Dislocations ». *The American Journal of Sports Medicine* 25, no 3 (juin 1997): 306‑11.
Le test d’appréhension est couramment utilisé dans le diagnostique de l’instabilité de l’épaule.
Juste avant de décrire ce test, rappelons ce qu’on entend par instabilité de l’épaule.
La capsule, le labrum, les ligaments, les os et les muscles environnants qui constituent l'épaule assurent un équilibre des forces pour maintenir la stabilité. La perturbation de l'un de ces éléments, isolément ou en combinaison, peut entraîner une instabilité.
L'instabilité désigne donc l'incapacité à maintenir la tête humérale dans la fosse glénoïde et peut être diagnostiquée comme une subluxation transitoire, un déplacement partiel et une luxation (Brownson et al. 2015 ; kuhn et al. 2010). L'instabilité est associée à des symptômes qui peuvent inclure la douleur, une atteinte neurovasculaire, la sensation que l'épaule est lâche et peut se luxer, et la kinésiophobie. En revanche, la laxité de l'épaule est la présence d'un mouvement excessif (physiologique et accessoire) mais sans symptômes.
96% des luxations de l'épaule présentées aux services d'urgence sont des luxations antérieures de l'épaule résultant d'un événement traumatique. L'instabilité se produit en raison d'une force importante exercée sur l'épaule, comme une chute ou une collision. En conséquence, les structures de l'épaule peuvent être endommagées, ce qui peut prédisposer à des symptômes récurrents. Jusqu'à 97 % des personnes subissent une lésion de Bankart à la suite d'une luxation antérieure traumatique ; cependant, cette lésion structurelle est moins fréquente chez les personnes âgées (Simank et al. 2016 ; Taylor et al. 1997). L'instabilité atraumatique est moins fréquente, et sa prévalence n'est pas entièrement connue, avec des estimations allant de 2 % à 30 % (Noorani et al. 2019). L'instabilité sans mécanisme clair de traumatisme se produit généralement à la suite de mouvements répétitifs au-dessus de la tête ou d'anomalies congénitales souvent liées à une hyperlaxité et à un contrôle musculaire inadéquat.
En plus des éléments obtenus lors de l'entretien et des antécédents médicaux, certains tests cliniques sont plus à même d'exclure une instabilité gléno-humérale et de définir potentiellement la direction. Les tests permettant de déterminer la présence d'une instabilité gléno-humérale antérieure comprennent le test d'appréhension antérieure, le test de relocalisation et le test de libération ou surprise test.
Pour réaliser le test d’appréhension le patient est en décubitus dorsal, proche du bord de la table. Le thérapeute place une main au niveau du coude du patient et amène passivement son bras à 90° d’abduction.
Le thérapeute place ensuite sa main externe au niveau du poignet du patient pour ajouter une rotation externe maximale au niveau de l’articulation gléno-humérale. Ce test est positif si le patient ressent une douleur ou une appréhension de luxation antérieure lors de la rotation externe.
Lorsqu’on prend seulement la douleur en compte, ce test a une sensibilité de 50% et une spécificité de 56%. Si c’est plutôt l’appréhension qui est prise en compte, on retrouve une meilleure valeur clinique avec une sensibilité de 72% et une spécificité de 96 % (Rowe et al. 1981; Farber et al. 2006).
Brownson, Peter, Oliver Donaldson, Michael Fox, Jonathan L. Rees, Amar Rangan, Anju Jaggi, Graham Tytherleigh-Strong, Julie McBernie, Michael Thomas, et Rohit Kulkarni. « BESS/BOA Patient Care Pathways ». *Shoulder … Elbow* 7, no 3 (juillet 2015): 214‑26.
Farber, Adam J., Renan Castillo, Mark Clough, Michael Bahk, et Edward G. McFarland. « Clinical Assessment of Three Common Tests for Traumatic Anterior Shoulder Instability ». *The Journal of Bone and Joint Surgery. American Volume* 88, no 7 (juillet 2006): 1467‑74.
Hegedus, Eric J., Adam P. Goode, Chad E. Cook, Lori Michener, Cortney A. Myer, Daniel M. Myer, and Alexis A. Wright. “Which Physical Examination Tests Provide Clinicians with the Most Value When Examining the Shoulder? Update of a Systematic Review with Meta-Analysis of Individual Tests.” *British Journal of Sports Medicine*
46, no. 14 (November 2012): 964–78.
Jobe, F. W., R. S. Kvitne, et C. E. Giangarra. « Shoulder Pain in the Overhand or Throwing Athlete. The Relationship of Anterior Instability and Rotator Cuff Impingement ». *Orthopaedic Review* 18, no 9 (septembre 1989): 963‑75.
Kuhn, John E. « A New Classification System for Shoulder Instability ». *British Journal of Sports Medicine* 44, no 5 (avril 2010): 341‑46.
Noorani, Ali, Michael Goldring, Anju Jaggi, Jo Gibson, Jonathan Rees, Marcus Bateman, Mark Falworth, et Peter Brownson. « BESS/BOA Patient Care Pathways: Atraumatic Shoulder Instability ». *Shoulder & Elbow* 11, no 1 (1 février 2019): 60‑70.
Rowe, C. R., et B. Zarins. « Recurrent Transient Subluxation of the Shoulder ». *The Journal of Bone and Joint Surgery. American Volume* 63, no 6 (juillet 1981): 863‑72.
Simank, H.-G., G. Dauer, S. Schneider, et M. Loew. « Incidence of Rotator Cuff Tears in Shoulder Dislocations and Results of Therapy in Older Patients ». *Archives of Orthopaedic and Trauma Surgery* 126, no 4 (mai 2006): 235‑40.
Taylor, D. C., et R. A. Arciero. « Pathologic Changes Associated with Shoulder Dislocations. Arthroscopic and Physical Examination Findings in First-Time, Traumatic Anterior Dislocations ». *The American Journal of Sports Medicine* 25, no 3 (juin 1997): 306‑11.