Les critères de Bernese peuvent être utilisés en complément des critères d’Ottawa pour référer ou non le patient vers une radiographie.
Avant de visionner cette vidéo, nous vous conseillons donc de regarder la vidéo sur les critères d’Ottawa si ce n’est pas encore fait.
Si vous êtes amenés à travailler avec des médecins, des urgentistes ou si d’autres personnes font les critères d’Ottawa autour de vous, une étude de Beckenkamp et al. en 2017 a montré qu’à partir du moment où les personnes étaient entraînés à faire ces critères d’Ottawa régulièrement, les cliniciens qui ne sont pas médecins comme par exemple nous les kinés, nous n’avions pas de moins bons résultats et nous n’étions pas moins fiables pour réaliser les critères d’Ottawa. C’est donc une technique qui nécessite un peu d’entraînement et d’informations mais il n’y a donc pas de discrimination entre les professions pour réaliser ces critères.
Alors Ottawa date tout de même depuis assez longtemps, ces critères ont depuis été revus. On se rend compte que si on fait se succéder différents tests, on obtient une bien meilleure sensibilité et spécificité au final. Cette idée d’arborescence ou de cluster de tests suggère de démarrer d’abord par les critères d’Ottawa, ensuite faire les critères de Bernese et éventuellement ensuite réaliser un test au diapason.
Ces critères sont donc davantage des tests de contraintes, là où les tests d’Ottawa sont davantage des tests de palpation. On va retrouver 3 parties dans les critères de Bernese :
Ça sera une contrainte indirecte au niveau fibulaire, une contrainte directe sur la malléole médiale et ça sera un test de compression du médio-pied avec l’arrière pied. Vous pouvez voir qu’on perd un peu d’un côté mais qu’on remonte de l’autre en termes de sensibilité et spécificité. On est entre 45 et 91% de spécificité. Ce qui est intéressant, c’est qu’en plus, il y a moins de faux-positifs mais seulement s’ils sont réalisés après les critères d’Ottawa. Et donc il ne faut pas penser que les critères de Bernese remplacent ceux d’Ottawa. Ces critères ne valent que s’ils succèdent à ceux d’Ottawa.
De manière plus imagée, la contrainte indirecte de la fibula est effectuée à plat à environ 10 cm de la tête de la fibula.
Pour le test de la contrainte directe sur la malléole médiale, une compression est appliquée
à la malléole médio-latérale par le pouce.
Enfin pour le 3ème test, la contrainte de compression du médio-pied et de l'arrière-pied, le kiné immobilise le calcanéum dans la position neutre avec sa main gauche tandis la main droite pousse l'avant-pied, de sorte que le médio-pied et l'arrière-pied soient comprimés.
À ces tests, peut également succéder un test au diapason. Attention à son placement, il est plus intéressant de le mettre au 1/3 distale de la fibula et non pas directement sur la malléole externe.
On retrouve des chiffres intéressants en termes de sensibilité et spécificité encore une fois lorsque ce test est appliqué après les clusters d’Ottawa et de Bernese.
Si on vient résumé la démarche à suivre. Imaginons que nous avons un patient avec une entorse de cheville, nous allons effectuer les critères d’Ottawa qui sont les plus fiables dans les 48 premières heures. S’ils sont négatifs, on peut vraiment se permettre de ne pas référer vers la radiographie. Il y a très peu de chance d’avoir rater quelque chose s’ils sont bien réalisés. Bien entendu, nous devrons faire attention aux Reds flags comme par exemple le patient diabétique avec neuropathie périphériques qui devront tout de même passer une radiographie même en cas de négativité des critères d’Ottawa.
Si ces critères sont positifs, avant on envoyait à la radiographie directement puis on s’est rendu compte que ça faisait trop de radiographies pas toujours nécessaires. Maintenant on se dit qu’on va essayait d’associer les critères d’Ottawa avec d’autres critères : ceux de Bernese. Dans le cas où ces critères de Bernese sont positifs, on envoie donc le patient à la radio étant donné qu’on a une plus forte suspicion de fracture. Si ces critères de Bernese sont négatifs, alors on va faire le test du diapason au 1/3 distal de la fibula à 128 Hz. Si ce test au diapason est positif, on va se couvrir quand même et on va envoyer à la radiographie. Si ce test est négatif, on peut fortement suspecter une absence de fracture.
Beckenkamp, Paula R., Chung-Wei Christine Lin, Petra Macaskill, Zoe A. Michaleff, Chris G. Maher, et Anne M. Moseley. « Diagnostic Accuracy of the Ottawa Ankle and Midfoot Rules: A Systematic Review with Meta-Analysis ». British Journal of Sports Medicine 51, no 6 (mars 2017): 504‑10.
Derksen, Robert J., Lisa M. Knijnenberg, Gerwin Fransen, Roelf S. Breederveld, Martijn W. Heymans, et Inger B. Schipper. « Diagnostic Performance of the Bernese versus Ottawa Ankle Rules: Results of a Randomised Controlled Trial ». Injury 46, no 8 (août 2015): 1645‑49.
Jonckheer, Pascale, Tine Willems, Roel De Ridder, Dominique Paulus, Kirsten Holdt Henningsen, Lorena San Miguel, An De Sutter, et Philip Roosen. « Evaluating Fracture Risk in Acute Ankle Sprains: Any News since the Ottawa Ankle Rules? A Systematic Review ». The European Journal of General Practice 22, no 1 (2016): 31‑41.
Zia Ziabari, Seyyed Mahdi, Vahid Monsef, Payman Asadi, Seyed Mohammad Ghodsi Khorsand, Enayatollah Homaie Rad, Amir Noyani, et Saeid Sadeghi Joni. « Evaluation the Accuracy and Cost Effectiveness of Using the Bernese and Ottawa Rules in Ankle Sprain ». International Journal of Burns and Trauma 11, no 1 (2021): 34‑40.
Les critères de Bernese peuvent être utilisés en complément des critères d’Ottawa pour référer ou non le patient vers une radiographie.
Avant de visionner cette vidéo, nous vous conseillons donc de regarder la vidéo sur les critères d’Ottawa si ce n’est pas encore fait.
Si vous êtes amenés à travailler avec des médecins, des urgentistes ou si d’autres personnes font les critères d’Ottawa autour de vous, une étude de Beckenkamp et al. en 2017 a montré qu’à partir du moment où les personnes étaient entraînés à faire ces critères d’Ottawa régulièrement, les cliniciens qui ne sont pas médecins comme par exemple nous les kinés, nous n’avions pas de moins bons résultats et nous n’étions pas moins fiables pour réaliser les critères d’Ottawa. C’est donc une technique qui nécessite un peu d’entraînement et d’informations mais il n’y a donc pas de discrimination entre les professions pour réaliser ces critères.
Alors Ottawa date tout de même depuis assez longtemps, ces critères ont depuis été revus. On se rend compte que si on fait se succéder différents tests, on obtient une bien meilleure sensibilité et spécificité au final. Cette idée d’arborescence ou de cluster de tests suggère de démarrer d’abord par les critères d’Ottawa, ensuite faire les critères de Bernese et éventuellement ensuite réaliser un test au diapason.
Ces critères sont donc davantage des tests de contraintes, là où les tests d’Ottawa sont davantage des tests de palpation. On va retrouver 3 parties dans les critères de Bernese :
Ça sera une contrainte indirecte au niveau fibulaire, une contrainte directe sur la malléole médiale et ça sera un test de compression du médio-pied avec l’arrière pied. Vous pouvez voir qu’on perd un peu d’un côté mais qu’on remonte de l’autre en termes de sensibilité et spécificité. On est entre 45 et 91% de spécificité. Ce qui est intéressant, c’est qu’en plus, il y a moins de faux-positifs mais seulement s’ils sont réalisés après les critères d’Ottawa. Et donc il ne faut pas penser que les critères de Bernese remplacent ceux d’Ottawa. Ces critères ne valent que s’ils succèdent à ceux d’Ottawa.
De manière plus imagée, la contrainte indirecte de la fibula est effectuée à plat à environ 10 cm de la tête de la fibula.
Pour le test de la contrainte directe sur la malléole médiale, une compression est appliquée
à la malléole médio-latérale par le pouce.
Enfin pour le 3ème test, la contrainte de compression du médio-pied et de l'arrière-pied, le kiné immobilise le calcanéum dans la position neutre avec sa main gauche tandis la main droite pousse l'avant-pied, de sorte que le médio-pied et l'arrière-pied soient comprimés.
À ces tests, peut également succéder un test au diapason. Attention à son placement, il est plus intéressant de le mettre au 1/3 distale de la fibula et non pas directement sur la malléole externe.
On retrouve des chiffres intéressants en termes de sensibilité et spécificité encore une fois lorsque ce test est appliqué après les clusters d’Ottawa et de Bernese.
Si on vient résumé la démarche à suivre. Imaginons que nous avons un patient avec une entorse de cheville, nous allons effectuer les critères d’Ottawa qui sont les plus fiables dans les 48 premières heures. S’ils sont négatifs, on peut vraiment se permettre de ne pas référer vers la radiographie. Il y a très peu de chance d’avoir rater quelque chose s’ils sont bien réalisés. Bien entendu, nous devrons faire attention aux Reds flags comme par exemple le patient diabétique avec neuropathie périphériques qui devront tout de même passer une radiographie même en cas de négativité des critères d’Ottawa.
Si ces critères sont positifs, avant on envoyait à la radiographie directement puis on s’est rendu compte que ça faisait trop de radiographies pas toujours nécessaires. Maintenant on se dit qu’on va essayait d’associer les critères d’Ottawa avec d’autres critères : ceux de Bernese. Dans le cas où ces critères de Bernese sont positifs, on envoie donc le patient à la radio étant donné qu’on a une plus forte suspicion de fracture. Si ces critères de Bernese sont négatifs, alors on va faire le test du diapason au 1/3 distal de la fibula à 128 Hz. Si ce test au diapason est positif, on va se couvrir quand même et on va envoyer à la radiographie. Si ce test est négatif, on peut fortement suspecter une absence de fracture.
Beckenkamp, Paula R., Chung-Wei Christine Lin, Petra Macaskill, Zoe A. Michaleff, Chris G. Maher, et Anne M. Moseley. « Diagnostic Accuracy of the Ottawa Ankle and Midfoot Rules: A Systematic Review with Meta-Analysis ». British Journal of Sports Medicine 51, no 6 (mars 2017): 504‑10.
Derksen, Robert J., Lisa M. Knijnenberg, Gerwin Fransen, Roelf S. Breederveld, Martijn W. Heymans, et Inger B. Schipper. « Diagnostic Performance of the Bernese versus Ottawa Ankle Rules: Results of a Randomised Controlled Trial ». Injury 46, no 8 (août 2015): 1645‑49.
Jonckheer, Pascale, Tine Willems, Roel De Ridder, Dominique Paulus, Kirsten Holdt Henningsen, Lorena San Miguel, An De Sutter, et Philip Roosen. « Evaluating Fracture Risk in Acute Ankle Sprains: Any News since the Ottawa Ankle Rules? A Systematic Review ». The European Journal of General Practice 22, no 1 (2016): 31‑41.
Zia Ziabari, Seyyed Mahdi, Vahid Monsef, Payman Asadi, Seyed Mohammad Ghodsi Khorsand, Enayatollah Homaie Rad, Amir Noyani, et Saeid Sadeghi Joni. « Evaluation the Accuracy and Cost Effectiveness of Using the Bernese and Ottawa Rules in Ankle Sprain ». International Journal of Burns and Trauma 11, no 1 (2021): 34‑40.