Dans son étude en 2017, Grimaldi et al ont réalisé une étude sur l’utilité de 6 tests cliniques et un test de palpation pour diagnostiquer une tendinopathie glutéale. À la suite de chacun de ces tests, la tendinopathie glutéale était confirmée ou infirmée par IRM chez les patients présentant une douleur latérale de hanche. Chacun des tests cliniques était considéré comme positif si la douleur était reproduite au niveau du grand trochanter avec un score > 2 sur l’EVA.
1) Le premier test est le FADER, FADER pour flexion de la hanche, adduction, rotation externe. Le patient est en décubitus dorsal.Le thérapeute fléchit la hanche du patient à 90° puis l’amène en adduction et en rotation externe jusqu’à la fin d'amplitude. Ce test vise à augmenter à la fois la tension et la compression des tendons petit et moyen fessiers sur le grand trochanter par le positionnement de la hanche et par la tension de la bandelette ilio-tibiale.
2) Le deuxième test est le FADER-R, donc le même test que le précédant mais avec une résistance à la rotation interne isométrique en fin d’amplitude. Ce test vise à augmenter la charge de traction et de compression sur les tendons des fessiers par contraction active des petit et moyen fessiers, tous deux rotateurs internes dans cette position (Delp et al. 1999)
3) Le 3ème test est le test de FABER pour flexion, abduction, et rotation externe de hanche. Le thérapeute place la malléole latérale du patient au dessus de la patella de la jambe controlatérale. Le kinésithérapeute vient placer sa main crâniale au niveau de l’épine iliaque antéro-supérieure (EIAS) opposée pour stabiliser le bassin puis, doucement, il applique une poussée sur le genou du membre testé en direction de la table jusqu’à ce que l’amplitude complète du mouvement soit atteinte. Durant ce test, on s’attend à ce que les portions antérieures du petit et moyen fessier soient en tension maximales étant donné qu’elles ont une fonction de rotation interne (Delp et al. 1999).
4) Le 4ème test est le test d’adduction passive de hanche en couché latéral. Le patient est placé sur la table en diagonale avec la hanche du dessous fléchie de 80 à 90°. Le thérapeute soutient la hanche du dessus et veille à ce que le genou du patient soit tendu et que le fémur soit aligné avec le tronc (0° d’extension de hanche). Avec sa main crâniale, le thérapeute vient maintenir les 2 EIAS perpendiculaire à la table d’examen. Il amène ensuite passivement la hanche du patient en adduction jusqu’à la fin d’amplitude tout en stabilisant la bassin avec l’autre main. Ce test place les insertions latérales des tendons des fessiers en tension et en compression.
5) Le 5ème test est le même que le précédant avec une abduction isométrique contre résistance en fin d’amplitude. Le thérapeute demande au patient de pousser la cuisse vers le haut contre la résistance de sa main placée sur le côté du genou. Cette action accentue la compression exercée sur les tendons des fessiers.
6) Le 6ème test est le SLS ou single leg stance : le patient se tient à côté du mur avec le membre atteint le plus éloigné du mur. Pour se stabiliser, il place un doigt du côté sain sur le mur à hauteur de l’épaule. Le thérapeute demande ensuite au patient de lever le pied le plus proche du mur de manière à ce que le genou soit fléchi à 90° et que la hanche soit maintenue en position neutre. Cette position est ensuite maintenue pendant 30 secondes. Le test est positif si le patient ressent une douleur latérale de hanche durant cette période de 30 secondes.
Enfin, lorsque ces tests cliniques sont terminés, le patient est placé en couché latéral, les hanches fléchies à environ 80-90° et les genoux joints. Le thérapeute recherche une palpation douloureuse dans la zone du grand trochanter. Le test de palpation est positif si la douleur est reproduite dans cette zone.
Les résultats montrent que l’ensemble de l’examen clinique avait une sensibilité de 60%, une spécificité de 73% et une valeur prédictive négative de 88%. La palpation sur le grand trochanter était le principal critère diagnostique avec la sensibilité la plus élevée, 80%, mais la spécificité la plus faible 47%.
La palpation avait le LR(-) négatif le plus bas, 0,43, c’est à dire que si la palpation était négative, c’était le meilleur test individuel utilisé dans cette étude pour exclure une tendinopathie glutéale.
Contrairement à la palpation, tous les autres tests ont montré une spécificité élevée. Le Single Leg Stance avait une spécificité de 100% et une sensibilité de 38%.
Le test de FADER et le test d’adduction passive avaient tous deux une spécificité élevée de 86% et une valeur prédictive positive de 88%. Il était intéressant de constater que lorsqu’une contraction isométrique résistée était ajoutée à ces 2 derniers tests, leur valeur clinique augmentait avec une spécificité de 93% pour les 2.
Le test de FABER a quant à lui présenté une sensibilité de 42% et une spécificité de 80%.
Pour conclure, il semble donc que parmi tous ces tests cliniques, ceux qui impliquent une contraction musculaire comme le FADER-R, le test d’ADD-R et le SLS soient plus utiles que le FADER, le FABER et le test d’adduction pour identifier une tendinopathie glutéale à l’IRM. Le test le plus sensible est la palpation, donc si un patient n’est pas sensible à la palpation du grand trochanter, il est fortement conseillé d’envisager d’autres pathologies de hanche.
Grimaldi, Alison, Rebecca Mellor, Phillipa Nicolson, Paul Hodges, Kim Bennell, et Bill Vicenzino. « Utility of Clinical Tests to Diagnose MRI-Confirmed Gluteal Tendinopathy in Patients Presenting with Lateral Hip Pain ». British Journal of Sports Medicine 51, no 6 (1 mars 2017): 519‑24. Lien article.
Delp, S. L., W. E. Hess, D. S. Hungerford, et L. C. Jones. « Variation of Rotation Moment Arms with Hip Flexion ». Journal of Biomechanics 32, no 5 (mai 1999): 493‑501. Lien article.
Dans son étude en 2017, Grimaldi et al ont réalisé une étude sur l’utilité de 6 tests cliniques et un test de palpation pour diagnostiquer une tendinopathie glutéale. À la suite de chacun de ces tests, la tendinopathie glutéale était confirmée ou infirmée par IRM chez les patients présentant une douleur latérale de hanche. Chacun des tests cliniques était considéré comme positif si la douleur était reproduite au niveau du grand trochanter avec un score > 2 sur l’EVA.
1) Le premier test est le FADER, FADER pour flexion de la hanche, adduction, rotation externe. Le patient est en décubitus dorsal.Le thérapeute fléchit la hanche du patient à 90° puis l’amène en adduction et en rotation externe jusqu’à la fin d'amplitude. Ce test vise à augmenter à la fois la tension et la compression des tendons petit et moyen fessiers sur le grand trochanter par le positionnement de la hanche et par la tension de la bandelette ilio-tibiale.
2) Le deuxième test est le FADER-R, donc le même test que le précédant mais avec une résistance à la rotation interne isométrique en fin d’amplitude. Ce test vise à augmenter la charge de traction et de compression sur les tendons des fessiers par contraction active des petit et moyen fessiers, tous deux rotateurs internes dans cette position (Delp et al. 1999)
3) Le 3ème test est le test de FABER pour flexion, abduction, et rotation externe de hanche. Le thérapeute place la malléole latérale du patient au dessus de la patella de la jambe controlatérale. Le kinésithérapeute vient placer sa main crâniale au niveau de l’épine iliaque antéro-supérieure (EIAS) opposée pour stabiliser le bassin puis, doucement, il applique une poussée sur le genou du membre testé en direction de la table jusqu’à ce que l’amplitude complète du mouvement soit atteinte. Durant ce test, on s’attend à ce que les portions antérieures du petit et moyen fessier soient en tension maximales étant donné qu’elles ont une fonction de rotation interne (Delp et al. 1999).
4) Le 4ème test est le test d’adduction passive de hanche en couché latéral. Le patient est placé sur la table en diagonale avec la hanche du dessous fléchie de 80 à 90°. Le thérapeute soutient la hanche du dessus et veille à ce que le genou du patient soit tendu et que le fémur soit aligné avec le tronc (0° d’extension de hanche). Avec sa main crâniale, le thérapeute vient maintenir les 2 EIAS perpendiculaire à la table d’examen. Il amène ensuite passivement la hanche du patient en adduction jusqu’à la fin d’amplitude tout en stabilisant la bassin avec l’autre main. Ce test place les insertions latérales des tendons des fessiers en tension et en compression.
5) Le 5ème test est le même que le précédant avec une abduction isométrique contre résistance en fin d’amplitude. Le thérapeute demande au patient de pousser la cuisse vers le haut contre la résistance de sa main placée sur le côté du genou. Cette action accentue la compression exercée sur les tendons des fessiers.
6) Le 6ème test est le SLS ou single leg stance : le patient se tient à côté du mur avec le membre atteint le plus éloigné du mur. Pour se stabiliser, il place un doigt du côté sain sur le mur à hauteur de l’épaule. Le thérapeute demande ensuite au patient de lever le pied le plus proche du mur de manière à ce que le genou soit fléchi à 90° et que la hanche soit maintenue en position neutre. Cette position est ensuite maintenue pendant 30 secondes. Le test est positif si le patient ressent une douleur latérale de hanche durant cette période de 30 secondes.
Enfin, lorsque ces tests cliniques sont terminés, le patient est placé en couché latéral, les hanches fléchies à environ 80-90° et les genoux joints. Le thérapeute recherche une palpation douloureuse dans la zone du grand trochanter. Le test de palpation est positif si la douleur est reproduite dans cette zone.
Les résultats montrent que l’ensemble de l’examen clinique avait une sensibilité de 60%, une spécificité de 73% et une valeur prédictive négative de 88%. La palpation sur le grand trochanter était le principal critère diagnostique avec la sensibilité la plus élevée, 80%, mais la spécificité la plus faible 47%.
La palpation avait le LR(-) négatif le plus bas, 0,43, c’est à dire que si la palpation était négative, c’était le meilleur test individuel utilisé dans cette étude pour exclure une tendinopathie glutéale.
Contrairement à la palpation, tous les autres tests ont montré une spécificité élevée. Le Single Leg Stance avait une spécificité de 100% et une sensibilité de 38%.
Le test de FADER et le test d’adduction passive avaient tous deux une spécificité élevée de 86% et une valeur prédictive positive de 88%. Il était intéressant de constater que lorsqu’une contraction isométrique résistée était ajoutée à ces 2 derniers tests, leur valeur clinique augmentait avec une spécificité de 93% pour les 2.
Le test de FABER a quant à lui présenté une sensibilité de 42% et une spécificité de 80%.
Pour conclure, il semble donc que parmi tous ces tests cliniques, ceux qui impliquent une contraction musculaire comme le FADER-R, le test d’ADD-R et le SLS soient plus utiles que le FADER, le FABER et le test d’adduction pour identifier une tendinopathie glutéale à l’IRM. Le test le plus sensible est la palpation, donc si un patient n’est pas sensible à la palpation du grand trochanter, il est fortement conseillé d’envisager d’autres pathologies de hanche.
Grimaldi, Alison, Rebecca Mellor, Phillipa Nicolson, Paul Hodges, Kim Bennell, et Bill Vicenzino. « Utility of Clinical Tests to Diagnose MRI-Confirmed Gluteal Tendinopathy in Patients Presenting with Lateral Hip Pain ». British Journal of Sports Medicine 51, no 6 (1 mars 2017): 519‑24. Lien article.
Delp, S. L., W. E. Hess, D. S. Hungerford, et L. C. Jones. « Variation of Rotation Moment Arms with Hip Flexion ». Journal of Biomechanics 32, no 5 (mai 1999): 493‑501. Lien article.