L'épicondylalgie latérale, également connue sous le nom de "Tennis Elbow", est le syndrome de surutilisation le plus courant du coude. Elle touche 50 % des joueurs de tennis, notamment les débutants apprenant le revers à une main. Néanmoins, seulement 10 % de tous les patients atteints d’EL jouent au tennis (Ollivierre et al. 1996).
Le court extenseur radial du carpe (ECRB) est le muscle le plus fréquemment touché. Les muscles pronateurs et autres muscles extenseurs du carpe sont également fréquemment atteints.
L'étiologie exacte de l’épicondylalgie latérale (EL) n'a pas été bien identifiée.
Si à l'origine cette pathologie était considérée comme un processus inflammatoire, en particulier dans ses phases initiales, des études histopathologiques ont montré qu'il n'y a pas de cellules inflammatoires dans les biopsies d’épicondylalgie chronique (Kannus et al. 1991 ; Kraushaar et al. 1999). De plus en plus de preuves l'identifient comme une tendinose, un processus dégénératif symptomatique. Dans les situations d'étirements répétitifs, de multiples microdéchirures du tendon provoquent potentiellement une dénaturation irréversible des protéines matricielles et une prolifération du tissu fibreux (Patterson-Kane et al. 2012). Au fil du temps, ces tissus cicatriciels sont vulnérables aux forces répétitives, avec d'autres déchirures ultérieures.
La plupart des cas d’EL peuvent être cliniquement confirmés par une anamnèse approfondie sur les antécédents et des examens physiques.
Tout test capable de déclencher les symptômes typiques de l’EL peut être considéré comme une modalité d'examen efficace pour diagnostiquer un tennis elbow.
Parmi ces tests, on retrouve le test de Mill, le test de Maudsley, le test de Cozen, le test de Polk et un test de préhension avec dynamomètre.
Pour réaliser le test de Mill, le patient est debout avec le coude en flexion. Avec une main, le thérapeute vient stabiliser l’avant-bras et utilise son pouce pour palper l’épicondyle latéral de l’humérus. Ensuite le kiné vient effectuer une pronation de l’avant bras, une flexion du poignet et une extension du coude, pour mettre en tension le long et court extenseur radial du carpe.
Le test est positif si le patient ressent des douleurs et des symptômes familiers.
Pour réaliser le test de Maudsley, le patient est assis et tend la main devant lui, l’avant bras en pronation. Avec une main le kiné vient stabiliser l’avant-bras tout en utilisant le pouce pour palper l’épicondyle latérale et avec l’autre main, il place une résistance sur la face dorsale de la 3ème phalange du majeur. Le patient exerce donc une extension active du majeur contre la résistance du thérapeute. Le test est positif s’il reproduit les symptômes en regard de l’épicondyle latéral.
Pour effectuer le test de Cozen, le patient est en position assise, l’avant-bras étendu. Le thérapeute maintient l'avant bras du patient en palpant l’épicondyle latéral. Il place le poignet du patient en pronation, en légère inclinaison radiale et en flexion dorsale, poing fermé. Le patient est invité à déplacer le poignet en flexion dorsale à laquelle le thérapeute oppose une résistance. Le test est positif si une douleur familière est reproduite en regard de l'épicondyle latéral.
Pour réaliser le test de Polk, le patient est assis et le coude fléchi. Le thérapeute lui demande de soulever un objet d'environ 2,5 kg de deux manières différentes.
La première phase du test de Polk est destinée à stresser les extenseurs et supinateurs du poignets tels que le court et long extenseur radial du carpe, le brachioradial et le supinateur. Le patient est invité à soulever l’objet avec l’avant-bras en pronation de sorte que la face palmaire de la main soit orientée vers le sol. La douleur produite dans le coude, généralement dans la région de l'épicondyle latéral, lors de cette manœuvre est évocatrice d'une épicondylalgie latérale. En l'absence d'épicondylalgie latérale, le patient effectue généralement cette manœuvre assez facilement et sans douleur.
La phase 2 consiste à stresser les fléchisseurs et pronateurs du poignet tels que le fléchisseur radial du carpe, le fléchisseur ulnaire du carpe, le fléchisseur superficiel des doigts, le long palmaire, le carré pronateur et le rond pronateur.
Pour effectuer le test, le patient est invité à saisir de nouveau le livre mais cette fois-ci avec la paume vers le haut, c’est à dire avec l’avant-bras en supination. Le test est positif pour une épicondylalgie médiale si une douleur est ressentie en regard de l’épicondyle médial.
En 2007, Dorf et al ont évalué la force de préhension avec un dynamomètre de Jamar à la fois avec le coude en flexion à 90° et avec le coude complètement étendu devant le patient.
Excepté pour le test de préhension avec un dynamomètre de Jamar, aucune étude de bonne qualité n’a évalué la valeur clinique pour les tests précédemment cités.
Pour le test de préhension, les auteurs ont indiqués qu’une diminution de la force de préhension en extension de 8 % par rapport à la force de préhension en flexion s'est avérée être précise à 83 % pour distinguer les extrémités atteintes d’une EL, des extrémités non atteintes (Dorf et al. 2007).
Dans leur étude en 2017, Zwerus et al ont conclut qu’aucun des tests du coude ne pouvait amener avec certitude à l’inclusion ou l’exclusion d’une pathologie. La réalisation d’une combinaison de test semble alors essentiel pour faire la différence dans la précision diagnostic (Zwerus et al. 2017).
Dorf, Erik R., A. Bobby Chhabra, S. Raymond Golish, Jasmin L. McGinty, et Michael E. Pannunzio. « Effect of Elbow Position on Grip Strength in the Evaluation of Lateral Epicondylitis ». The Journal of Hand Surgery 32, nᵒ 6 (août 2007): 882‑86.
Kannus, P. « Etiology and Pathophysiology of Chronic Tendon Disorders in Sports ». Scandinavian Journal of Medicine & Science in Sports 7, nᵒ 2 (avril 1997): 78‑85.
Kraushaar, B. S., et R. P. Nirschl. « Tendinosis of the Elbow (Tennis Elbow). Clinical Features and Findings of Histological, Immunohistochemical, and Electron Microscopy Studies ». The Journal of Bone and Joint Surgery. American Volume 81, nᵒ 2 (février 1999): 259‑78.
Ollivierre, C. O., et R. P. Nirschl. « Tennis Elbow. Current Concepts of Treatment and Rehabilitation ». Sports Medicine (Auckland, N.Z.) 22, nᵒ 2 (août 1996): 133‑39.
Patterson-Kane, J. C., D. L. Becker, et T. Rich. « The Pathogenesis of Tendon Microdamage in Athletes: The Horse as a Natural Model for Basic Cellular Research ». Journal of Comparative Pathology 147, nᵒ 2‑3 (octobre 2012): 227‑47.
Polkinghorn, Bradley S. « A novel method for assessing elbow pain resulting from epicondylitis ». Journal of Chiropractic Medicine 1, nᵒ 3 (2002): 117‑21.
Zwerus, Elisa L; Somford, Matthijs P; Maissan, François; Heisen, Jelle; Eygendaal, Denise; van den Bekerom, Michel PJ (2017). Physical examination of the elbow, what is the evidence? A systematic literature review. British Journal of Sports Medicine, (), bjsports-2016-096712–.
L'épicondylalgie latérale, également connue sous le nom de "Tennis Elbow", est le syndrome de surutilisation le plus courant du coude. Elle touche 50 % des joueurs de tennis, notamment les débutants apprenant le revers à une main. Néanmoins, seulement 10 % de tous les patients atteints d’EL jouent au tennis (Ollivierre et al. 1996).
Le court extenseur radial du carpe (ECRB) est le muscle le plus fréquemment touché. Les muscles pronateurs et autres muscles extenseurs du carpe sont également fréquemment atteints.
L'étiologie exacte de l’épicondylalgie latérale (EL) n'a pas été bien identifiée.
Si à l'origine cette pathologie était considérée comme un processus inflammatoire, en particulier dans ses phases initiales, des études histopathologiques ont montré qu'il n'y a pas de cellules inflammatoires dans les biopsies d’épicondylalgie chronique (Kannus et al. 1991 ; Kraushaar et al. 1999). De plus en plus de preuves l'identifient comme une tendinose, un processus dégénératif symptomatique. Dans les situations d'étirements répétitifs, de multiples microdéchirures du tendon provoquent potentiellement une dénaturation irréversible des protéines matricielles et une prolifération du tissu fibreux (Patterson-Kane et al. 2012). Au fil du temps, ces tissus cicatriciels sont vulnérables aux forces répétitives, avec d'autres déchirures ultérieures.
La plupart des cas d’EL peuvent être cliniquement confirmés par une anamnèse approfondie sur les antécédents et des examens physiques.
Tout test capable de déclencher les symptômes typiques de l’EL peut être considéré comme une modalité d'examen efficace pour diagnostiquer un tennis elbow.
Parmi ces tests, on retrouve le test de Mill, le test de Maudsley, le test de Cozen, le test de Polk et un test de préhension avec dynamomètre.
Pour réaliser le test de Mill, le patient est debout avec le coude en flexion. Avec une main, le thérapeute vient stabiliser l’avant-bras et utilise son pouce pour palper l’épicondyle latéral de l’humérus. Ensuite le kiné vient effectuer une pronation de l’avant bras, une flexion du poignet et une extension du coude, pour mettre en tension le long et court extenseur radial du carpe.
Le test est positif si le patient ressent des douleurs et des symptômes familiers.
Pour réaliser le test de Maudsley, le patient est assis et tend la main devant lui, l’avant bras en pronation. Avec une main le kiné vient stabiliser l’avant-bras tout en utilisant le pouce pour palper l’épicondyle latérale et avec l’autre main, il place une résistance sur la face dorsale de la 3ème phalange du majeur. Le patient exerce donc une extension active du majeur contre la résistance du thérapeute. Le test est positif s’il reproduit les symptômes en regard de l’épicondyle latéral.
Pour effectuer le test de Cozen, le patient est en position assise, l’avant-bras étendu. Le thérapeute maintient l'avant bras du patient en palpant l’épicondyle latéral. Il place le poignet du patient en pronation, en légère inclinaison radiale et en flexion dorsale, poing fermé. Le patient est invité à déplacer le poignet en flexion dorsale à laquelle le thérapeute oppose une résistance. Le test est positif si une douleur familière est reproduite en regard de l'épicondyle latéral.
Pour réaliser le test de Polk, le patient est assis et le coude fléchi. Le thérapeute lui demande de soulever un objet d'environ 2,5 kg de deux manières différentes.
La première phase du test de Polk est destinée à stresser les extenseurs et supinateurs du poignets tels que le court et long extenseur radial du carpe, le brachioradial et le supinateur. Le patient est invité à soulever l’objet avec l’avant-bras en pronation de sorte que la face palmaire de la main soit orientée vers le sol. La douleur produite dans le coude, généralement dans la région de l'épicondyle latéral, lors de cette manœuvre est évocatrice d'une épicondylalgie latérale. En l'absence d'épicondylalgie latérale, le patient effectue généralement cette manœuvre assez facilement et sans douleur.
La phase 2 consiste à stresser les fléchisseurs et pronateurs du poignet tels que le fléchisseur radial du carpe, le fléchisseur ulnaire du carpe, le fléchisseur superficiel des doigts, le long palmaire, le carré pronateur et le rond pronateur.
Pour effectuer le test, le patient est invité à saisir de nouveau le livre mais cette fois-ci avec la paume vers le haut, c’est à dire avec l’avant-bras en supination. Le test est positif pour une épicondylalgie médiale si une douleur est ressentie en regard de l’épicondyle médial.
En 2007, Dorf et al ont évalué la force de préhension avec un dynamomètre de Jamar à la fois avec le coude en flexion à 90° et avec le coude complètement étendu devant le patient.
Excepté pour le test de préhension avec un dynamomètre de Jamar, aucune étude de bonne qualité n’a évalué la valeur clinique pour les tests précédemment cités.
Pour le test de préhension, les auteurs ont indiqués qu’une diminution de la force de préhension en extension de 8 % par rapport à la force de préhension en flexion s'est avérée être précise à 83 % pour distinguer les extrémités atteintes d’une EL, des extrémités non atteintes (Dorf et al. 2007).
Dans leur étude en 2017, Zwerus et al ont conclut qu’aucun des tests du coude ne pouvait amener avec certitude à l’inclusion ou l’exclusion d’une pathologie. La réalisation d’une combinaison de test semble alors essentiel pour faire la différence dans la précision diagnostic (Zwerus et al. 2017).
Dorf, Erik R., A. Bobby Chhabra, S. Raymond Golish, Jasmin L. McGinty, et Michael E. Pannunzio. « Effect of Elbow Position on Grip Strength in the Evaluation of Lateral Epicondylitis ». The Journal of Hand Surgery 32, nᵒ 6 (août 2007): 882‑86.
Kannus, P. « Etiology and Pathophysiology of Chronic Tendon Disorders in Sports ». Scandinavian Journal of Medicine & Science in Sports 7, nᵒ 2 (avril 1997): 78‑85.
Kraushaar, B. S., et R. P. Nirschl. « Tendinosis of the Elbow (Tennis Elbow). Clinical Features and Findings of Histological, Immunohistochemical, and Electron Microscopy Studies ». The Journal of Bone and Joint Surgery. American Volume 81, nᵒ 2 (février 1999): 259‑78.
Ollivierre, C. O., et R. P. Nirschl. « Tennis Elbow. Current Concepts of Treatment and Rehabilitation ». Sports Medicine (Auckland, N.Z.) 22, nᵒ 2 (août 1996): 133‑39.
Patterson-Kane, J. C., D. L. Becker, et T. Rich. « The Pathogenesis of Tendon Microdamage in Athletes: The Horse as a Natural Model for Basic Cellular Research ». Journal of Comparative Pathology 147, nᵒ 2‑3 (octobre 2012): 227‑47.
Polkinghorn, Bradley S. « A novel method for assessing elbow pain resulting from epicondylitis ». Journal of Chiropractic Medicine 1, nᵒ 3 (2002): 117‑21.
Zwerus, Elisa L; Somford, Matthijs P; Maissan, François; Heisen, Jelle; Eygendaal, Denise; van den Bekerom, Michel PJ (2017). Physical examination of the elbow, what is the evidence? A systematic literature review. British Journal of Sports Medicine, (), bjsports-2016-096712–.