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Parkinson - Bilan diagnostic

Module EBP
Mis Ă  jour le
30/8/2024
Marie Demonceau
Kinésithérapeute
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Dossier médical et anamnÚse

À partir de l’anamnĂšse du patient, Ă©ventuellement de son entourage, ainsi que de la consultation des rapports mĂ©dicaux, quelques informations pourront s’avĂ©rer particuliĂšrement utiles Ă  l’individualisation du programme de rĂ©Ă©ducation du kinĂ©sithĂ©rapeute :

Informations relatives à la période du diagnostic :

  • Date de dĂ©but de la maladie ou durĂ©e de la maladie. La maladie de Parkinson Ă©tant progressive, cette information permettra d’envisager le risque de fluctuations motrices, de chute, 

  • Le premier symptĂŽme observĂ© ou motif de 1Ăšre consultation du mĂ©decin spĂ©cialiste (tremblement, perte de dextĂ©ritĂ© manuelle, difficultĂ© de dĂ©placement). On distingue couramment deux formes Ă  la maladie :
    • Celle oĂč les tremblements dominent le tableau clinique,
    • Celle dite akinĂ©to-rigide oĂč les troubles de la posture dominent. Ceci permettra d’orienter le thĂ©rapeute vers certains objectifs rĂ©Ă©ducatifs car la forme tremblante est gĂ©nĂ©ralement associĂ©e Ă  une Ă©volution plus lente et Ă  une incidence plus tardive des troubles cognitifs, des pertes d’équilibre ou encore des chutes (Santos GarcĂ­a et al., 2022).
  • LatĂ©ralitĂ© des premiers symptĂŽmes. La maladie a un dĂ©but unilatĂ©ral puis Ă©volue vers une symptomatologie bilatĂ©rale. Cependant, le cĂŽtĂ© atteint en premier lieu reste toujours plus affectĂ© que le second cĂŽtĂ©. De plus, il peut ĂȘtre mis en relation Ă  la latĂ©ralitĂ© des symptĂŽmes la latĂ©ralitĂ© fonctionnelle du patient. En effet les patients dont la maladie commence du cĂŽtĂ© de leur dominance fonctionnelle bĂ©nĂ©ficieraient de meilleurs scores moteurs sur l’échelle UPDRS (Ham et al., 2015).

Informations relatives aux répercussions actuelles de la maladie  

  • L’examen du dossier mĂ©dical permettra d’obtenir le stade Hoenh et Yarh ainsi que le score UPDRS du patient. Le score UPDRSIII et le dĂ©tail des diffĂ©rents items peuvent Ă©galement ĂȘtre utiles afin d’apprĂ©cier la sĂ©vĂ©ritĂ© des troubles moteurs.
  • Traitement mĂ©dicamenteux et horaire : ils permettront de planifier les rendez-vous en fonction de l’état moteur du patient.  
  • Incidence de pĂ©riodes OFF : interroger le patient sur d’éventuelles fluctuations dans son Ă©tat moteur ? Leurs horaires et manifestations (blocages ou dyskinĂ©sies ?). Il est essentiel de rappeler la nĂ©cessitĂ© d’adopter un vocabulaire comprĂ©hensible comprenant des exemples du quotidien :
    • « Il y a-t-il des moments de la journĂ©e particuliĂšrement pĂ©nibles, durant lesquelles vous vous sentez particuliĂšrement ralenti ou maladroit ? »
    • Au contraire, vous arrive-t-il aprĂšs la prise de vos mĂ©dicaments de souffrir de mouvements involontaires ou incontrĂŽlables de vos bras, jambes, tronc ou tĂȘte ?
    • Ces variations d’état sont-elles prĂ©visibles de jour en jour ?
    • Surviennent-elles Ă  la mĂȘme pĂ©riode de la journĂ©e ?
    • Quels sont leurs horaires ? »
  • Plainte et symptĂŽmes les plus invalidants :
    • Incidence des chutes. L’occurrence d’une premiĂšre chute multiple le risque de rĂ©cidive par un facteur 4 endĂ©ans 6 mois (Wood et al., 2002). C’est pourquoi il peut ĂȘtre extrĂȘmement utile de suggĂ©rer au patient ou Ă  son entourage la tenue d’un agenda de chutes (ou « presque chutes »). Dans la forme de cet agenda, le kinĂ©sithĂ©rapeute doit veiller Ă  ce que le patient rapporte la date des Ă©vĂšnements mais aussi leurs horaires, le(s) lieu(x) et les circonstances de survenue (localisation et activitĂ© en cours).
  • Les Ă©pisodes de freezing sont des Ă©vĂšnements pĂ©nibles et anxiogĂšnes pour le patient aux stades modĂ©rĂ© et avancĂ©. Initialement, le patient lui-mĂȘme peut avoir des difficultĂ©s Ă  identifier l’origine de ce phĂ©nomĂšne. C’est pourquoi plusieurs Ă©quipes de recherche ont dĂ©veloppĂ© des outils de type questionnaire permettant de dĂ©crire le phĂ©nomĂšne au moyen d’exemples du quotidien, et d’interroger le patient sur la survenue de Freezing durant les pĂ©riodes oĂč son Ă©tat moteur est le moins bon.
    Le plus connu et simple d’utilisation est le FOG questionnaire, qui interroge le patient en 6 items, cĂŽtĂ©s de 0 Ă  4 avec un score total sur 24 et un score proportionnel aux rĂ©percussions du Freezing. Dans ce dernier, les items portent sur la survenue de troubles de la marche, de Freezing et sa sĂ©vĂ©ritĂ©. La reproductibilitĂ© du questionnaire est excellente (α Chronbach= 0.94). Finalement, l’analyse du kinĂ©sithĂ©rapeute peut porter sur le score total ou sur l’analyse des items de maniĂšre individuelle (Giladi et al., 2009).
    Cependant aucun questionnaire de Freezing n’est Ă  notre connaissance  validĂ© en langue française. En revanche, la visualisation avec le patient ou son entourage de vidĂ©os illustratives du phĂ©nomĂšne serait une aide prĂ©cieuse Ă  l’identification du phĂ©nomĂšne par ces derniers (Nieuwboer, Rochester, Herman, et al., 2009). Il convient aussi d’interroger le patient freezer sur les circonstances d’apparition des Ă©pisodes de Freezing.
    L’identification des difficultĂ©s lors des activitĂ©s lors des situations suivantes
    • Transferts (assis-debout, au lit, Ă  la salle de bain ou aux WC, 
),
    • L’équilibre debout, notamment lorsqu’il faut se pencher
    • DĂ©placements (en particulier les demi-tours, la rĂ©alisation d’une double tĂąche, l’initiation du 1er pas,
)
    • DextĂ©ritĂ© manuelle (repas, Ă©criture,
)
  • Pour standardiser l’anamnĂšse des difficultĂ©s liĂ©es aux activitĂ©s de la vie quotidienne, il peut ĂȘtre intĂ©ressant de recourir Ă  un questionnaire gĂ©riatrique non spĂ©cifique.
    Le questionnaire Activity-specific Balance Confidence (ABC-scale),  évalue de 0 Ă  100 la confiance de garder son Ă©quilibre lors de la rĂ©alisation de diverses activitĂ©s de la vie quotidienne Ă  l’intĂ©rieur du domicile, mais aussi Ă  l’extĂ©rieur et dans les espaces publics (Salbach et al., 2006). Il s’adresse donc plutĂŽt aux personnes les plus autonomes. D’un point de vue mĂ©trologique spĂ©cifique Ă  la population Parkinsonienne, ce questionnaire a montrĂ© qu’un score ≄69% Ă©tait prĂ©dictif de chutes multiples Ă  12 mois ; le seuil de changement minimal dĂ©tectable serait quant Ă  lui de 13% (Mak & Pang, 2009b; Steffen & Seney, 2008).
    • L’inventaire des douleurs ressenties au quotidien, leurs localisations (par exemple au moyen d’un bodychart), leurs caractĂ©ristiques (mĂ©caniques, crampes, associĂ©es Ă  des paresthĂ©sies, 
) et la quantification (par exemple au moyen d’une EVA), leur Ă©ventuelle fluctuation au cours de la journĂ©e, notamment en fonction des prises mĂ©dicamenteuses.
    • La prĂ©sence de troubles non-moteurs (apathie, dĂ©pression, sensation d’affaiblissement intellectuel, constipation, hyposmie, mouvements oculaires rapides lors du sommeil, etc..). À noter tout de mĂȘme que les patients n’associent pas frĂ©quemment les symptĂŽmes non moteurs Ă  la maladie par mĂ©connaissance de cette derniĂšre (Armstrong & Okun, 2020).

État de santĂ© gĂ©nĂ©ral

  • AntĂ©cĂ©dents mĂ©dicaux, chirurgicaux
  • Recours Ă  des aides de soin ou prestataires paramĂ©dicaux

Habitudes de vie

  • Environnement : Une consultation au domicile du patient peut se rĂ©vĂ©ler extrĂȘmement utile afin d’identifier d’éventuels endroits Ă  haut risque de Freezing ou chute pour le patient. Il peut aussi s’avĂ©rer utile de questionner le patient sur l’amĂ©nagement de son domicile en faisant attention Ă  :
    • L’espacement et la libertĂ© de mouvement, en repĂ©rant les possibles espaces confinĂ©s, encombrĂ©s (tapis, passages Ă©troits ou sinueux entre les meubles, 
)
    • La luminositĂ© et l’accessibilitĂ© dans la chambre et le palier. En effet, en cas de rĂ©veil nocturne, le patient se trouvent en Ă©tat moteur OFF en raison de la dĂ©privation des mĂ©dicaments. Le risque de chute est donc Ă©levĂ©
  • Recours aux aides Ă  la mobilitĂ© ? Lesquelles et dans quelles circonstances ?
  • ActivitĂ©s physiques rĂ©guliĂšrement pratiquĂ©e par le patient (voir la partie Ă©valuation de l’activitĂ© physique).

Objectifs rééducatifs

Au moyen de la Goal Attainment Scale, il est possible d’évaluer les objectifs de rĂ©Ă©ducation spĂ©cifiques au patient qui auront une signification pour son quotidien.

L’expĂ©rience du thĂ©rapeute et les informations rĂ©coltĂ©es au moyen du bilan permettrons ainsi d’exposer au patient des objectifs quantifiĂ©s rĂ©alistes ayant un impact positif sur la motivation et l’adhĂ©sion du patient aux sĂ©ances.

Bilan du kinésithérapeute et mesures quantifiées

Les bilans proposés ci-dessous sont classés selon les domaines de la Classification Internationale du Fonctionnement du handicap et de la Santé (Jette, 2006).

L’intĂ©rĂȘt du bilan des patients atteints de maladie de Parkinson peut ĂȘtre (1) de suivre la progression de la maladie, (2) d’identifier des sujets Ă  haut risque de chute selon diffĂ©rentes situations de la vie quotidienne, (3) ainsi que de quantifier l’effet d’un programme rĂ©Ă©ducatif.

Quand Ă©valuer un patient parkinsonien ?

Une des principales sources de variabilitĂ© des rĂ©sultats des tests effectuĂ©s dans le cadre de l’évaluation des patients au stade des fluctuations motrices, est la variabilitĂ© de leur Ă©tat moteur passant d’un Ă©tat ON Ă  un Ă©tat OFF. Dans le cadre d’un suivi longitudinal, il est donc important de noter l’heure Ă  laquelle a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© le test afin d’effectuer le second test dans des conditions comparables.

En ce qui concerne l’évaluation du risque de chute Ă  partir de diffĂ©rents tests fonctionnels, les scientifiques s’accordent pour dire que les performances  OFF prĂ©disent avec plus de fiabilitĂ© le risque de chute (Foreman et al., 2011; S. Keus et al., 2014a). En rĂ©alitĂ©, le vrai Ă©tat OFF, tel que celui obtenu par les chercheurs dans le cadre d’études scientifique, n’est obtenu qu’aprĂšs sevrage de dopathĂ©rapie d’au moins 12h. Ce dernier doit d’ailleurs ĂȘtre rĂ©alisĂ© Ă  l’hĂŽpital sous contrĂŽle mĂ©dical rapprochĂ© et Ă  la demande explicite d’un neurologue. L’état moteur alors obtenu est souvent bien plus sĂ©vĂšre que celui que le patient peut connaitre Ă  distance des prises mĂ©dicamenteuses.

En pratique, il est n’est donc pas question de rĂ©aliser un sevrage de dopathĂ©rapie tel que retrouvĂ© dans les Ă©tudes scientifiques. Il peut en revanche ĂȘtre pertinent d’évaluer le patient en phase motrice non optimale ou pseudo-OFF en se renseignant auprĂšs du patient pour connaitre quelles sont les pĂ©riodes de mauvaises motricitĂ©s prĂ©visibles et prendre la responsabilitĂ© d’évaluer le patient Ă  ce moment, afin de mieux apprĂ©cier le risque de chute.

En revanche, si l’objectif est d’obtenir un Ă©tat moteur optimal et reproductible, alors il vaudra mieux Ă©valuer le patient en Ă©tat moteur ON dans les 45 minutes aprĂšs la prise de mĂ©dicaments afin de limiter l’incidence des symptĂŽmes tout en Ă©vitant les dyskinĂ©sies de pic de dose.

Au final, il est important de prendre note des informations suivantes avant de complĂ©ter les Ă©valuations et d’en tenir compte pour la reproductibilitĂ© du suivi longitudinal.

  • Heure de la journĂ©e oĂč a Ă©tĂ© effectuĂ© le test
  • Temps Ă©coulĂ© depuis la derniĂšre prise de dopathĂ©rapie
  • Nom et Dosage mĂ©dicamenteux
  • État subjectif ON/OFF, prĂ©sence de dyskinĂ©sie ?
  • Type de chaussures utilisĂ©es
  • Lieu de l’évaluation (domicile/cabinet)
  • Aide de marche utilisĂ©e

Évaluation de la fonction physique

Mobilité articulaire et souplesse :

Le bilan de mobilité chez le patient parkinsonien est classique. Le kinésithérapeute peut donc quantifier la mobilité articulaire (amplitude en degrés, distance en cm, 
) ou la souplesse des groupes musculaires suivants :

  • Flexion antĂ©rieure du tronc : sur base d’une photo du patient dans le plan sagittal en position debout, le patient se positionne pieds joints, si possible sans support des membres supĂ©rieurs et en corrigeant volontairement sa position. Sur l’image, tracer (a) une ligne entre C7-L5 (a), une ligne entre L5 et la mallĂ©ole externe (b) puis mesurer l’angle entre (a) et (b). La reproductibilitĂ© de cette mĂ©thode a Ă©tĂ© Ă©prouvĂ©e : ICC inter-examinateur= 0.98, ICC intra-examinateur >0.98 (Margraf et al., 2018).
  • Nuque (ex : flĂšche cervicale, mobilitĂ© dans les 3 plans, 
)
  • Épaules : surtout les  mouvements de rotation externe, abduction
  • Longueur du petit pectoral (Struyf et al., 2014)
  • Extension de hanche, ou extensibilitĂ© des flĂ©chisseurs de hanche
  • Extension genou ou extensibilitĂ© des ischio-jambiers et gastrocnĂ©miens
  • MobilitĂ© de la cheville dans les plans frontal et sagittal

Encore une fois, la rigiditĂ© musculaire peut varier avec les prises mĂ©dicamenteuses. Il sera donc important de noter l’heure Ă  laquelle les mesures ont Ă©tĂ© effectuĂ©es et de respecter ce mĂȘme horaire lors d’un suivi longitudinal. De mĂȘme, il est possible que chez certains patients la prĂ©sence de dyskinĂ©sies influence nĂ©gativement la reproductibilitĂ© de vos mesures. Le choix d’un horaire de prise de mesure environ 1h aprĂšs la prise mĂ©dicamenteuse est souvent un compromis idĂ©al permettant un Ă©tat moteur optimal sans se trouver dans la plage dyskinĂ©sies de pic de dose des patients souffrant de fluctuations motrices.

Force musculaire

Concernant la force musculaire, la maladie de Parkinson ne cause pas de parĂ©sie musculaire et n’est pas connue pour affecter directement le faisceau corticospinal ou les motoneurones. Cependant, de nombreuses Ă©tudes transversales attestent d’une rĂ©duction de la force musculaire des patients parkinsoniens en comparaison Ă  des sujets contrĂŽles sains (Durmus et al., 2010; Pang & Mak, 2012; Renee et al., 2021).

Les hypothĂšses Ă©tiologiques Ă©voquĂ©es sont la mauvaise dextĂ©ritĂ© de mouvement liĂ©s Ă  l’akinĂ©sie, la rigiditĂ©, des anomalies Ă©lectrophysiologiques de coordination intra et intermusculaire d’origine centrale, ou encore les consĂ©quences du dĂ©conditionnement physique sur la typologie musculaire et ses propriĂ©tĂ©s viscoĂ©lastiques (Glendinning & Enoka, 1994; Kakinuma et al., 1998; N. A. Kelly et al., 2014; Marusiak et al., 2011). Une autre bonne raison de s’intĂ©resser Ă  la force des patients parkinsoniens est que cette derniĂšre serait un important contributeur au risque de chute ainsi qu’à la capacitĂ© de transfert assis-debout (Allen, Sherrington, et al., 2010; N. A. Kelly et al., 2014; Nocera et al., 2010)

Malheureusement, la littĂ©rature scientifique ne permet pas, pour l’heure actuelle, de dĂ©duire avec certitude quels groupes musculaires et quelles modalitĂ©s de contractions sont les plus affectĂ©es malgrĂ© les rĂ©sultats de certains auteurs indiquant que le mode concentrique ainsi que les muscles flĂ©chisseurs plantaire de cheville seraient particuliĂšrement fragilisĂ©s (Pang & Mak, 2012; Renee et al., 2021). De mĂȘme, la puissance musculaire et l’évaluation isocinĂ©tique concentrique Ă  vitesse Ă©levĂ©e seraient particuliĂšrement affectĂ©es (Allen, Sherrington, et al., 2010; Pang & Mak, 2012).

En pratique, il n’existe pas de recommandations officielles quant au type d’outil de mesure Ă  utiliser pour quantifier la force des patients, mĂȘme si quelques indications peuvent ĂȘtre proposĂ©es afin d’amĂ©liorer la fiabilitĂ© des mesures :

  • RĂ©aliser les Ă©valuations de force unilatĂ©ralement afin de mettre en Ă©vidence une diffĂ©rence de force.
  • Recourir Ă  des indices externes visuels ou rythmiques pour limiter l’impact de la bradykinĂ©sie sur les mesures.
  • PrĂ©voir une pĂ©riode de familiarisation avant l’évaluation car l’apprentissage moteur plus lent pourrait influencer les rĂ©sultats.

Quantification des troubles de la marche

Modifications de la marche continue

Comme vu prĂ©cĂ©demment, les modifications potentielles de la marche continue sont nombreuses d’aprĂšs la littĂ©rature scientifique : manque de rĂ©gularitĂ© de la durĂ©e des pas, augmentation du temps d’appui au sol et du double appui, retard et dĂ©synchronisation d’activation musculaire, modification de l’amplitude d’extension de hanche Ă  la phase propulsive, etc


Cependant, ces modifications peuvent s’avĂ©rer subtiles au dĂ©but de la maladie et indĂ©celable par l’Ɠil humain. Elles sont pour la plupart enregistrĂ©es au moyen d’outils d’analyses onĂ©reux et parfois inaccessibles. Il est donc important de se rapprocher d’outils applicables au quotidien.

Le test de 10 mÚtres de marche (ou 10-Meter Walking Test) (Gafner & Bruyneel, 2022) se distingue par sa simplicité de mise en place : 4 cÎnes, un chronomÚtre et un couloir de 14 mÚtres et des marquages au sol à 0, 2, 12, et 14 mÚtres permettront de tirer quelques informations quantifiées utiles pour le suivi des performances de marche des patients.

Pour le rĂ©aliser, la personne se tient debout, les deux pieds placĂ©s derriĂšre la premiĂšre ligne du repĂšre 1. En fonction de la vitesse choisie (confortable ou rapide), les instructions sont les suivantes : « Vous devez marcher jusqu'au repĂšre 4 Ă  votre vitesse habituelle » ou « aussi vite que possible en toute sĂ©curitĂ©, sans courir, comme si vous deviez attraper un bus ». Le test dĂ©bute par un signal verbal. L’examinateur dĂ©clenche le chronomĂštre lorsque le premier pied de la personne franchit le repĂšre  (« 0 m ») et l’arrĂȘte lorsque le premier pied franchit le repĂšre 3 (« 10 m »). Trois essais sont effectuĂ©s dans les mĂȘmes conditions (procĂ©dure et environnement), et la moyenne des trois essais est calculĂ©e. Les mĂȘmes instructions doivent ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©es Ă  chaque passage du test. Aucun encouragement verbal ou stimulus n'est donnĂ© pendant la marche. Si une aide Ă  la marche est utilisĂ©e, cela doit ĂȘtre notĂ© dans le dossier.

Dans les faits, les cĂŽnes extĂ©rieurs (1 et 4) permettent d’exclure les phases d’accĂ©lĂ©ration et dĂ©cĂ©lĂ©ration qui relĂšvent plutĂŽt des troubles Ă©pisodiques de la marche. L’examinateur doit Ă©galement comptabiliser le nombre de pas entre les cĂŽnes 2 et 3.

Ce test permettra d’extraire la vitesse (en m/s), la longueur moyenne des pas et la frĂ©quence des pas. Ces donnĂ©es quantifiĂ©es seront trĂšs utiles pour suivre de maniĂšre objective l’effet de la rĂ©Ă©ducation.

Pour complĂ©ter l’évaluation, il sera utile de rĂ©aliser l’expĂ©rimentation dans diffĂ©rentes conditions :

  • À allure de confort
  • Vitesse de marche maximale
  • En double tĂąche

Si la fiabilité du test est généralement considérée comme excellente en test-retest, intra- et inter-évaluateur, il est à noter que celle-ci est supérieure pour la variante « vitesse de marche maximale » (Gafner & Bruyneel, 2022).

Finalement, concernant le MCID, on notera chez les patients parkinsoniens un MCID de 0,22 Ă  0,23s (Lang et al., 2016)

Finalement, un groupe d’experts EuropĂ©ens a Ă©mis en 2014 une checklist de modification qualitatives de la marche particuliĂšrement caractĂ©ristiques Ă  la maladie de Parkinson et facilement repĂ©rables Ă  l’Ɠil nu  (S. Keus et al., 2014a) :

  • RĂ©duction de la vitesse de marche
  • RĂ©duction de la rotation du tronc ou de la ceinture scapulaire et/ou pelvienne
  • Diminution du balan du bras
  • Longueur des pas rĂ©duite
  • IrĂ©gularitĂ© de la longueur des pas successifs
  • AsymĂ©trie des pas ou du balan des bras
  • Manque de dĂ©roulement de la cheville au sol
  • Modification de transfert du poids du corps au cours des pas successifs
  • Base de sustentation Ă©troite
Freezing et troubles paroxystiques de la marche

Les troubles de type Freezing surviennent gĂ©nĂ©ralement auprĂšs de patients atteints des formes modĂ©rĂ©e Ă  sĂ©vĂšre, et Ă  distance des prises mĂ©dicamenteuses. Certaines circonstances environnementales sont susceptibles de dĂ©clencher le Freezing tels que le franchissement de passages Ă©troits, la diversion de l’attention (un obstacle soudain tel qu’une bousculade, le stress ou la contrariĂ©tĂ©, une double tĂąche,
), les changement de programmes moteurs (initiation du pas, arrĂȘt soudain, demi-tour,
). Mais le patient dĂ©veloppe gĂ©nĂ©ralement tout une sĂ©rie de stratĂ©gies internes lui permettant de surmonter ces difficultĂ©s. C‘est pourquoi il est trĂšs difficile de dĂ©clencher « Ă  la demande » ce phĂ©nomĂšne. Pour quantifier l’incidence du Freezing, il sera donc intĂ©ressant de rapprocher d’un questionnaire spĂ©cifique au Freezing tel qu’évoquĂ© prĂ©cĂ©demment.

En revanche, en situation spĂ©cifique, le test Rapid Turns sera hautement susceptible de dĂ©clencher un freezing chez un patient sujet Ă  ce phĂ©nomĂšne. Ce dernier consiste Ă  demander au patient de rĂ©aliser de maniĂšre rĂ©pĂ©tĂ©es plusieurs tours sur lui-mĂȘme, le plus rapidement possible, dans un espace Ă©troit et avec de multiples changements de direction sur demande. Cette manƓuvre met le patient dans une situation Ă  haut risque de dĂ©velopper un Freezing (Nonnekes et al., 2015). Cependant, il est important de noter que l’intĂ©rĂȘt de dĂ©clencher un Freezing dans le cadre d’un bilan de kinĂ©sithĂ©rapie est limitĂ© et peut ĂȘtre traumatisant pour le patient. Il peut nĂ©anmoins s’adresser Ă  un patient qui ne sait pas s’il est sujet au phĂ©nomĂšne, ou lorsqu’il y a divergence entre l’avis du patient et de son entourage, oĂč Ă  la demande du MĂ©decin.

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Effets d’une double tñche

Pour les formes dĂ©butantes de la maladie, lorsque les modifications sont extrĂȘmement subtiles, l’addition concomitante d’une double tĂąche Ă  une Ă©preuve de marche permet souvent de faire Ă©merger des troubles de la marche caractĂ©ristiques ou de rĂ©duire les performances du patient de maniĂšre disproportionnĂ©e. C’est pourquoi, toute bonne Ă©valuation de la marche de patient confrontera les donnĂ©es obtenues lors de la marche spontanĂ©e et celles obtenues lors de la marche en double tĂąche mĂȘme si toutes les doubles tĂąches ne se valent pas en termes de difficultĂ© (Rochester et al., 2014).

Ainsi, il est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© qu’une double tĂąche motrice (faire passer un objet de main en main, exĂ©cuter des mouvement alternatif des bras, 
) est plus simple qu’une double tĂąche relevant de fonctions cognitives. Parmi les doubles tĂąches cognitives on relĂšve des tĂąches sĂ©mantiques (citer des noms de
, des mots qui commencent par
 , etc.) des tĂąches mnĂ©siques (citez-moi les noms de vos petits-enfants, qu’avez-vous fait hier,
), attentionnelles, etc
 Les tĂąches les plus complexes sont les tĂąches dites arithmĂ©tiques qui imposent du calcul mental (ex : dĂ©compter par 3, 7 ou recevoir des instructions d’additions) (Gomes et al., 2016).

Il conviendra donc d’ĂȘtre rigoureux dans les consignes donnĂ©es : Demander explicitement au patient de prioriser la marche sur la tĂąche additionnelle « surtout faites attention Ă  ne pas tomber ou ne pas vous arrĂȘter » limitera l’impact de la double tĂąche sur les pas. Au contraire « attention Ă  ne pas faire d’erreur » incitera le patient Ă  prioriser la tĂąche cognitive sur la tĂąche motrice et pourrait avoir un impact plus important.(Bloem et al., 2006). Les consignes doivent donc ĂȘtre reproductibles. De mĂȘme, il est Ă  noter l’existence d’un effet d’apprentissage dont il convient de tenir compte lors des suivis longitudinaux.

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Equilibre postural – Functional Reach Test

En ce qui concerne l’équilibre postural, ce dernier peut ĂȘtre Ă©valuer au moyen de diffĂ©rents tests tels que le test de rĂ©tropulsion ou de l’une de ses variantes ainsi que par le « Functional Reach Test ».

Le « Functional Reach Test » est un test d’évaluation de l’équilibre statique. Le matĂ©riel nĂ©cessaire est un mur ou un support vertical stable, un mĂštre-ruban ou un mĂštre Ă  curseur fixĂ©s sur le mur. Le patient se positionne Ă  cĂŽtĂ© du mur, avec une base de sustentation confortable, le bras dominant placĂ© du cĂŽtĂ© du mur. Il tend le bras Ă  l’horizontale (flexion d’épaule de 90° et extension du coude).

Il reçoit alors la consigne de se pencher le plus loin possible vers l’avant, en gardant le bras horizontal, sans perdre son Ă©quilibre, ni modifier sa base de sustentation, ni toucher le mur. Deux essais de familiarisation sont gĂ©nĂ©ralement proposĂ©s au participant avant que l’examinateur ne mesure l’amplitude maximale couverte entre la position de dĂ©part et la position penchĂ©e en avant (Rosa et al., 2019). Il existe Ă©galement des versions postĂ©rieure et latĂ©rales au Functional Reach Test.

Le Functional Reach Test a l’avantage de fournir une variable continue mesurable en cm qui permettra au kinĂ©sithĂ©rapeute de suivre avec prĂ©cision l’évolution des performances d’équilibre du patient. Les valeurs normatives varient selon la sĂ©vĂ©ritĂ© de la maladie entre  21 cm chez les patients au stade Hoehn and Yarh I-IV (, IC95% [18-23]),(Steffen & Seney, 2008) et 33.5 cm (range [22-50]) chez les patients aux stades I Ă  III Hoehn and Yarh.(L. I. I. K. Lim et al., 2005). Un seuil de test antĂ©rieur <31.75 cm est associĂ© Ă  un risque de chute, avec 86% de sensibilitĂ© et 52% de spĂ©cificitĂ© (Dibble & Lange, 2006). Le seuil de changement minimal dĂ©tectable (MDC) est de 9cm vers l’avant et 7 cm vers l’arriĂšre (Steffen & Seney, 2008).

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Equilibre postural – Five times sit-to-stand test

L’examen de l’équilibre d’un patient atteint d’un syndrome parkinsonien doit Ă©galement passer par l’évaluation des transferts. Un test recommandĂ© par les guidelines EuropĂ©ennes de prise en charge de la maladie de Parkinson est le « Five times sit-to-stand test » (S. Keus et al., 2014a). Le matĂ©riel nĂ©cessaire est une chaise d’une hauteur d’assise de 43 Ă  45 cm et un chronomĂštre.  Le patient est assis, bras croisĂ©s sur la chaise.  Les consignes donnĂ©es sont les suivantes « levez-vous et asseyez-vous 5 fois d’affilĂ© le plus rapidement possible. Soyez attentif Ă  vous lever complĂštement et Ă©tendre vos jambes au maximum Ă  chaque rĂ©pĂ©tition, mais votre dos ne doit pas spĂ©cialement toucher la chaise ». L’examinateur enclenche le chronomĂštre en donnant le top dĂ©part « Go » et l’arrĂȘt lorsque le patient dĂ©pose son bassin sur la chaise lors de la 5Ăšme rĂ©pĂ©tition (Whitney et al., 2005).

Un score supérieur à 16 secondes a notamment été associé à un risque de chute avec une sensibilité de 0.75 et une spécificité de 0.68 (Duncan et al., 2011).

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Équilibre postural – Pull Test

Afin de rechercher ou mettre en Ă©vidence les difficultĂ©s d’adaptation posturale des patients, l’un des tests les plus largement utilisĂ©s est le Pull Test ou Test de RĂ©tropulsion. Selon la mĂ©thode fournie dans l'UPDRS (Unified Parkinson's Disease Rating Scale) de la Movement Disorder Society, le test de traction nĂ©cessite Ă  l'examinateur de tirer vers l'arriĂšre sur les Ă©paules du patient tout en se tenant derriĂšre lui afin de le rattraper s'il commence Ă  tomber (Goetz, 2010; Goetz et al., 2008; Rodriguez-Blazquez et al., 2013).

Selon l’UPDRS, 4 comportements pourraient ĂȘtre observĂ©s et cotĂ©s de la maniĂšre suivante (Nonnekes et al., 2015) :

  • 0 : normal : le sujet se rĂ©tablit en un ou deux pas de maniĂšre indĂ©pendante
  • 1 : lĂ©ger : le sujet se rĂ©tablit en 3 Ă  5 pas de maniĂšre indĂ©pendante
  • 2 : LĂ©gĂšrement modĂ©rĂ© : le sujet se rĂ©tablit en plus de 5 pas de maniĂšre indĂ©pendante
  • 3 : ModĂ©rĂ© : le sujet se tient en sĂ©curitĂ©, mais sans rĂ©ponse posturale ; tombe si non rattrapĂ© par l'examinateur.
  • 4 : SĂ©vĂšre : TrĂšs instable, a tendance Ă  perdre l'Ă©quilibre spontanĂ©ment ou avec juste une lĂ©gĂšre traction sur les Ă©paules

Bien que ce test fasse partie de l'Ă©valuation de routine des personnes atteintes de la maladie de Parkinson et soit utilisĂ© dans la recherche clinique, sa rĂ©alisation et son interprĂ©tation ne sont pas uniformes. Une des principales critiques du test de traction est qu'il peut ĂȘtre mal rĂ©alisĂ© et interprĂ©tĂ© de maniĂšre incorrecte (Munhoz & Teive, 2014).

En effet, lorsque l’on s’intĂ©resse aux variantes frĂ©quemment rencontrĂ©s dans l’application de ce test, on retrouve (Lindholm et al., 2021; Nonnekes et al., 2015; Valkovic et al., 2008) :

  • Yeux du patient ouverts/fermĂ©s
  • Position des pieds du patient
  • Instruction sur la procĂ©dure/aucune instruction sur la procĂ©dure
  • Traction sur les Ă©paules/poussĂ©e et relĂąchement/poussĂ©e sur le sternum
  • Force de la traction ou de la poussĂ©e
  • Nombre de pas de correction de l'Ă©quilibre considĂ©rĂ©s comme anormaux
  • Quelle tentative est Ă©valuĂ©e (premiĂšre, deuxiĂšme, troisiĂšme, etc.)
  • Prise de mĂ©dicaments

Lorsque l’on s’intĂ©resse aux paramĂštres statistiques de ce test de rĂ©tropulsion, la validitĂ© de ce test a Ă©tĂ© Ă©prouvĂ©e avec des rĂ©sultats variables.

  • Selon Linndholm et ses collaborateurs, un score  supĂ©rieur Ă  1 au pull test rĂ©alisĂ© sans avertissement du patient, est associĂ© Ă  un risque de chute endĂ©ans 6 mois avec une sensibilitĂ© de 0.47 et une spĂ©cificitĂ© de 0.85 (Lindholm et al., 2021).
  • Selon l’étude Munhoz et Teive, les patients ayant un score supĂ©rieur Ă  2 auraient un historique de chute avec une sensibilitĂ© de 30%, une spĂ©cificitĂ© de 99% et une PPV de 90% (Munhoz & Teive, 2014).
  • Selon Jacobs et ses collaborateurs, le Pull Test aurait une sensibilitĂ© de 35% et une spĂ©cificitĂ© de 96% dans la dĂ©tection des chutes.

Finalement, il est intĂ©ressant de noter qu’un test de rĂ©tropulsion normal permet de distinguer les formes plus lĂ©gĂšres de la maladie de Parkinson (Hoehn et Yahr 1 et 2) des formes modĂ©rĂ©es Ă  sĂ©vĂšres (Hoehn et Yahr stade 3 Ă  5) (Goetz et al., 2008).

À noter tout de mĂȘme l’existence d’une variante de ce test : le Pull & Release Test qui selon Jacobs et ses collaborateurs, aurait une sensibilitĂ© de 41% et une spĂ©cificitĂ© de 72% dans la dĂ©tection des chutes (Jacobs et al., 2016). Ainsi, les auteurs conseillent l’usage simultanĂ© de ces deux tests dans la dĂ©tection des patients chuteurs.

Autres symptĂŽmes moteurs : l’akinĂ©sie et le tremblement

Pour ces symptĂŽmes cardinaux, de nombreux travaux pilotes travaillent sur une quantification de ces derniers au moyen de technologies telles que l’accĂ©lĂ©romĂštrie ou la gyroscopie (Hasan et al., 2017; Jeon et al., 2017). Cependant, il n’existe pas d’outils d’évaluation spĂ©cifique de ces symptĂŽmes Ă  la portĂ©e du kinĂ©sithĂ©rapeute. Il sera nĂ©anmoins intĂ©ressant de noter si ce sont les tremblements ou les troubles de la posture et la lenteur de mouvement qui dominent le tableau clinique car, comme Ă©voquĂ© prĂ©cĂ©demment, il est courant de distinguer les formes tremblantes des formes akinĂ©to-rigides de la maladie de Parkinson, le dĂ©cours de la maladie dans le cadre des formes tremblantes Ă©tant plus favorable (Jankovic et al., 1990).

Le kinĂ©sithĂ©rapeute intĂ©ressĂ© peut aussi se rĂ©fĂ©rer aux items 20 et 21 (tremblement), 23 Ă  26 (bradykinĂ©sie) de l’UPDRS-III, mĂȘme si cette derniĂšre se destine principalement aux neurologues.

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Évaluation des activitĂ©s

Le Modified Parkinson Activity Scale (M-PAS) et le Timed Up and Go TUG modifié

L’échelle M-PAS est une Ă©chelle permettant de quantifier la mobilitĂ© du patient en l’observant lors d’activitĂ©s de la vie quotidiennes particuliĂšrement pertinentes impliquant marche, Ă©quilibration et transferts. Les activitĂ©s choisies sont particuliĂšrement pertinentes car elles sont trĂšs fonctionnelles, hautement susceptibles d’ĂȘtre affectĂ©es par la maladie de Parkinson, et susceptibles d’ĂȘtre travaillĂ©es en rĂ©Ă©ducation. Cette Ă©chelle se rĂ©vĂšle donc intĂ©ressante pour fixer des objectifs rĂ©Ă©ducatifs.

L’échelle comporte 14 items. Les 2 premiers items se rapportent aux transferts assis-debout, 6 items consistent ensuite Ă  Ă©valuer la marche du patient au cours d’un test TUG modifiĂ©, enfin 6 items sont consacrĂ©s Ă  observer le patient se coucher au lit, se retourner et se relever avec et sans couverture. Les items sont notĂ©s qualitativement de 0 (normalement effectuĂ©) Ă  4 (dĂ©pendant), pour chaque item le score est Ă©tayĂ© d’une description prĂ©cise des anomalies typiquement observables, afin d’optimiser la reproductibilitĂ©. Le score total est notĂ© sur 56 ; un score Ă©levĂ© traduit un haut risque de dĂ©pendance.(S. H. J. Keus et al., 2009). En plus de l’évaluation qualitative du mouvement, les auteurs recommandent de chronomĂ©trer le patient durant l’exĂ©cution des diffĂ©rentes tĂąches afin d’obtenir une variable continue supplĂ©mentaire. Malheureusement, cette Ă©chelle n’a pas encore fait l’objet d’une validation en langue Française.

Lorsque l’on s’intĂ©resse Ă  ces propriĂ©tĂ©s clinimĂ©triques, le MCID rapportĂ© par Keus et ses collaborateurs serait de 7,2 points tandis que la fiabilitĂ© inter examinateur serait bonne ainsi qu’une bonne corrĂ©lation entre l’échelle MPAS et l’échelle UPDRS. À noter l’absence d’effet plafond concernant cette Ă©chelle (S. H. J. Keus et al., 2009).

Cette Ă©chelle particuliĂšrement prĂ©cise inclus en son sein une analyse qualitative d’une Ă©preuve de Timed Up and Go, modifiĂ©e de maniĂšre Ă  mettre en Ă©vidence les anomalies de transferts et marche caractĂ©ristiques Ă  la maladie de Parkinson.

Pour mettre en place le TUG modifié, il faut

  • Une chaise avec accoudoirs
  • Un parcours mesurĂ© de 3 mĂštres avec un cĂŽne placĂ© Ă  l’extrĂ©mitĂ© des 3 mĂštres.
  • Un marquage au sol en forme de U centrĂ© sur le point de demi-tour des 3 mĂštre. La longueur des limites du « U » est de 1mĂštre. L’objectif de ce marquage est de forcer le patient a effectuer le test au moyen d’un demi-tour sur lui-mĂȘme trĂšs serrĂ©, ce qui est particuliĂšrement Ă  risque de dĂ©clencher un Freezing ou de perturber son Ă©quilibre.
  • Un chronomĂštre
  • Un gobelet en plastique rempli Ă  50%

Les consignes, Ă©galement modifiĂ©es,  doivent ĂȘtre Ă©noncĂ©es de maniĂšre prĂ©cise et standardisĂ©e. Le patient est d’abord assis sur la chaise, les mains posĂ©es sur les genoux. 4 passages seront exĂ©cutĂ©s :

  • Le premier essai constitue une familiarisation et n’est pas enregistrĂ©, pour cet essai le patient doit se lever parcourir les 3 mĂštres, tourner strictement en restant Ă  l’intĂ©rieur du marquage en « U » et venir se rasseoir. Pour cet essai, le patient choisi son sens de rotation le plus naturel et l’examinateur en prend note.
  • Le second essai se rĂ©alise de la mĂȘme maniĂšre que lors de la familiarisation, mais il est explicitement demandĂ© au patient de nĂ©gocier le demi-tour en sens inverse de sa direction prĂ©fĂ©rentielle, afin d’ajouter une difficultĂ© supplĂ©mentaire.
  • Le troisiĂšme essai consiste Ă  effectuer le test, avec une double tĂąche motrice concurrente consistant Ă  porter un gobelet rempli d’eau. Le demi-tour est Ă  nouveau Ă  effectuer dans la direction inverse au sens de demi-tour prĂ©fĂ©rĂ©.
  • Le quatriĂšme essai consiste en une double tĂąche cognitive durant laquelle le sujet devra dĂ©compter par 3 Ă  partir de 100 simultanĂ©ment au test.

En ce qui concerne le test TUG effectuĂ© Ă  vitesse de confort, un temps d’exĂ©cution >16 secondes est associĂ© Ă  un risque de chute multipliĂ© par 3.86 (Odd Ratio) (Mak & Pang, 2009a). Pour ce test, il existe Ă©galement un seuil de changement minimal dĂ©tectable fixĂ© Ă  -3.5s (Huang et al., 2011).

Les Ă©chelles d’évaluation fonctionnelle de l’équilibre, non-spĂ©cifiques Ă  la maladie de Parkinson

Le groupe d’experts EuropĂ©ens recommande 3 tests non-spĂ©cifiques Ă  l’évaluation des patients atteints de maladie de Parkinson pour tester de maniĂšre fonctionnelle, qualitative et intĂ©grĂ©e l’équilibre statique, dynamique et la marche des patients.  Il s’agit du Mini Best test, du Functional Gait Assessment et du Dynamic Gait Index. Ces Ă©chelles ont Ă©tĂ© choisies pour leur bonne reproductibilitĂ© et leur capacitĂ© Ă  identifier les patients Ă  risque de chute (Dibble & Lange, 2006; Leddy et al., 2011). Les  validitĂ©s et reproductibilitĂ©s respectives atteignent des valeurs relativement comparables, et il existe plusieurs recouvrements d’items entre ces trois Ă©chelles. Les experts recommandent donc le recours Ă  un de ces outils selon l’expertise et l’expĂ©rience personnelle de l’examinateur (S. H. J. Keus et al., 2009)

  • ‍Minibest Test (Mini-Balance Evaluation System Test) (Horak et al., 2009) : le Minibest Test Ă©value en 14 items les capacitĂ©s de transferts, l’équilibre statique, dynamique et la marche, en diverses situations (surface instable, dĂ©sĂ©quilibres extrinsĂšques, franchissement d’obstacles, rotation nuque, double tĂąche,
). Pour chaque item, la cotation peut ĂȘtre 0 (sĂ©vĂšrement dĂ©ficitaire), 1 (modĂ©rĂ©ment dĂ©ficitaire) ou 2 (normal). Une description prĂ©cise ou quantifiĂ©e de ce qui est attendu pour obtenir le score visĂ© est proposĂ©e afin d’optimiser la reproductibilitĂ© de l’évaluation. Chez les patients atteints de maladie de Parkinson, un score de 20 points sur 28 (score total) serait associĂ© Ă  un risque accru de chute Ă  6 mois avec une sensibilitĂ© de 0.86 et une spĂ©cificitĂ© de 0.78 (Duncan et al., 2011).
  • ‍Dynamic Gait Index  (DGI) : le DGI Ă©value de maniĂšre qualitative la marche en diffĂ©rentes conditions fonctionnelles, via 8 items cĂŽtĂ©s de 0 (incapacitĂ© sĂ©vĂšre) Ă  3 (normal). Le matĂ©riel nĂ©cessaire consiste en un parcours dĂ©limitĂ© de 6 mĂštres de long et 30 cm de large, un chronomĂštre, 2 cĂŽnes, 2 boites de chaussures standard qui feront office d’obstacles Ă  enjamber et un escalier. Les items concernent la marche Ă  rythme habituel, le plus rapidement possible, avec rotations de la tĂȘte, demi-tours et obstacles, ainsi que la montĂ©e d’escalier. Chaque cotation est Ă©tayĂ©e d’un descriptif dĂ©taillĂ© ou de valeurs de rĂ©fĂ©rence en termes de temps d’exĂ©cution de la tĂąche permettant d’amĂ©liorer la reproductibilitĂ© de l’outil. Le score total est donc notĂ© sur 24, avec un score proportionnel Ă  la qualitĂ© de l’équilibre. Ainsi, un score infĂ©rieur ou Ă©gal Ă  19/24 est associĂ© Ă  un risque accru de chute, avec une sensibilitĂ© de 0.64 et une spĂ©cificitĂ© de 0.85 chez les patients parkinsoniens (Dibble et al., 2008). Il importe de tenir compte du fait que cette Ă©chelle n’évalue que la marche du sujet ; il ne s’agit qu’une seule des dimensions des situations Ă  risque de chute pour le patient atteint de maladie de Parkinson.
  • ‍Functional Gait Assessment : le FGA Ă©value Ă©galement de maniĂšre qualitative la marche en diffĂ©rentes conditions fonctionnelles, via 10 items cĂŽtĂ©s de 0 (incapacitĂ© sĂ©vĂšre) Ă  3 (normal). Le score total est notĂ© sur 30 points. La plupart des items du FGA Ă©tant issus du DGI, le matĂ©riel nĂ©cessaire et les consignes, cotations sont similaires entre les 2 tests. Les items supplĂ©mentaires concernent la marche en direction postĂ©rieure, les yeux fermĂ©s ou la marche « en tandem ». Un score  infĂ©rieur ou Ă©gal Ă  15/30 serait associĂ© Ă  un risque de chute accru avec une sensibilitĂ© de 0.72 et une spĂ©cificitĂ© de 0.78 (Leddy et al., 2011).

Finalement, pour les patients aux stades modĂ©rĂ©s qui ont une mobilitĂ© trĂšs rĂ©duite ou les patients dans des stades avancĂ©s, il peut Ă©galement ĂȘtre proposĂ© la mise en place d’un Berg Balance Scale pour Ă©valuer l’équilibre statique. Cependant, ce dernier prĂ©senterait un risque d’effet plafond important  pour Ă©valuer le risque de chute chez les patients moins sĂ©vĂšrement atteints (beaucoup de sujets obtiennent un score maximum) (King et al., 2012; Leddy et al., 2011). De plus, ce test n’inclut pas d’évaluation de la marche ni de la double tĂąche qui sont particuliers Ă  la maladie de Parkinson.

Le test de marche de 6 minutes (TM6’)

Test connu et classiquement dĂ©diĂ© Ă  l’estimation sous-maximale des performances cardio-respiratoires des patients en pneumologie ou cardiologie, le TM6’ est Ă©galement indiquĂ© dans l’évaluation des patients souffrant de la maladie de Parkinson. En effet, les performances dĂ©pendent non seulement de la condition physique des patients, mais aussi de la prĂ©sence de bradykinĂ©sies Ă  la marche et des difficultĂ©s bien connues lors des demi-tours. De plus, la validitĂ© de ce test a pu ĂȘtre Ă©prouvĂ©e de maniĂšre spĂ©cifique Ă  la population.

Ainsi, afin d’ĂȘtre plus spĂ©cifique aux difficultĂ©s de la maladie, il serait intĂ©ressant de restreindre la surface de demi-tour. De mĂȘme, l’évaluation de la capacitĂ© physique du patient via une Ă©chelle de Borg pourrait complĂ©ter le test. Enfin, l’examinateur averti pourra complĂ©ter le test via le dĂ©compte du nombre d’arrĂȘts, de blocages moteurs Ă©ventuels ou de dĂ©sĂ©quilibres. Afin de fixer des objectifs rĂ©Ă©ducatif pertinents, il sera aussi intĂ©ressant de se rĂ©fĂ©rer aux valeurs normatives pour les sujets sains en fonction du sexe, de l’ñge et de la taille (Troosters et al., 1999) :

  • Femmes : TM6’ = [2,11 × taille (cm)] – [2,29 × poids (kg)] – (5,78 × Ăąge) + 667m.
  • Hommes : TM6’ = [7,57 × taille (cm)] – (5,02 × Ăąge) – [1,76 × poids (kg)] – 309m.

La distance parcourue pourra donc ĂȘtre transformĂ©e en ratio de valeur attendue pour un sujet sain comparable.

GĂ©nĂ©ralement, ce test est considĂ©rĂ©Ì comme standardisé et reproductible. Dans les dĂ©tails, la fiabilitĂ©Ì intra-examinateur serait de 0,74 à 0,96 tandis que la fiabilitĂ©Ì inter-examinateur serait comprise entre 0,78 et 0,97 en fonction, de la population Ă©tudiĂ©e. Lorsque l’on s’intĂ©resse au MCID, celui-ci est une nouvelle fois dĂ©pendant de la population Ă©tudiĂ©e. Au final, il semble que la valeur seuil de 30m devrait ĂȘtre retenue pour qu’elle soit bien perçue par les patients. À noter tout de mĂȘme que chez les patients parkinsoniens, le MCID retenu serait de 82m (Steffen & Seney, 2008).

RĂ©sumĂ© de l’examen clinique du patient parkinsonien selon les guidelines europĂ©ennes

Bilan de la participation et de la qualité de vie des patients

L’auto-questionnaire PDQ-39 d’évaluation de la qualitĂ© de vie

Le PDQ-39 est un auto-questionnaire en 39 items Ă©valuant la qualitĂ© de vie des patients parkinsoniens d’un point de vue moteur et psychologique au cours du mois Ă©coulĂ©. Chaque question est cotĂ©e de 0 (pas de perturbation) Ă  4 (perturbation maximale), et les items sont rĂ©partis en 8 dimensions (mobilitĂ©, activitĂ©s de la vie quotidienne, bien ĂȘtre affectif, gĂȘne psychologique, soutien social, troubles cognitifs, communication, inconfort physique).

Les scores totaux et des 8 domaines sont exprimĂ©s en pourcentages. Il est possible d’analyser les sous-totaux d’un domaine spĂ©cifique. Un score Ă©levĂ© est reprĂ©sentatif d’une altĂ©ration importante de la qualitĂ© de vie.

Initialement dĂ©veloppĂ© par Jenkison et ses collaborateurs en 1997 (Jenkinson et al., 1997), la PDQ-39 fait partie des Ă©chelles (avec la PDQ-8, sa version courte) les plus frĂ©quemment utilisĂ©es dans l’évaluation de la qualitĂ© de vie des patients parkinsoniens parmi les 42 outils identifiĂ©s par Berardi et ses collaborateurs en 2020 (Berardi et al., 2021). Elle est d’ailleurs disponible et validĂ©e dans plus de 15 langues dont notamment le français (Auquier et al., 2002). Concernant sa fiabilitĂ©, une mĂ©ta-analyse s’étant intĂ©ressĂ©e aux 29 Ă©tudes Ă©valuant les propriĂ©tĂ©s psychomĂ©triques de l’échelle PDQ-39 a pu montrer que celle-ci Ă©tait fiable avec un alpha de Cronbach de 0,77 (Ruotolo et al., 2024).

Cette Ă©chelle pourrait notamment ĂȘtre utilisĂ©e chez les patients parkinsoniens atteints de troubles cognitifs malgrĂ© l’existence d’un effet plancher dans certaines questions de l’échelle (Schönenberg & Prell, 2022).

Évaluation du niveau d’activitĂ© physique

L’OMS dĂ©finit l’inactivitĂ© comme le fait de ne pas atteindre la dose hebdomadaire recommandĂ©e d’activitĂ© physique. Pour rappel, les recommandations actuelles sont de pratiquer chaque semaine au moins 150 Ă  300 minutes d’activitĂ© physique d’intensitĂ© modĂ©rĂ©e ou 75 Ă  150 d’intensitĂ© vigoureuse ; ou une combinaison Ă©quivalente de ces deux types d’activitĂ©s (Bull et al., 2020). Selon un rapport de l’OMS Europe en 2008, 63% des français de plus de 65 ans avait un niveau d’activitĂ© physique suffisant (WHO-Europe, 2021). Chez les personnes atteintes de maladie de Parkinson le manque d’activitĂ© physique serait particuliĂšrement marquĂ© puisqu’une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en SuĂšde a montrĂ© que seuls 27% des patients atteints de maladie de parkinson dĂ©butante Ă  modĂ©rĂ©e pratiquaient au moins 150 minutes d’activitĂ© physique modĂ©rĂ©e Ă  intense hebdomadaire (Benka WallĂ©n et al., 2015). En effet, plusieurs Ă©tudes mettent en avant la diminution de dĂ©pense Ă©nergĂ©tique des patients parkinsoniens (Toth et al., 1997) combinĂ© Ă  de nombreux obstacles Ă  la pratique tels que troubles moteurs, le risque de chute ainsi que l’apathie et autres troubles neuropsychologiques qui limitent un mode de vie actif (Atkins et al., 2022).

De maniĂšre intĂ©ressante, plusieurs Ă©tudes indĂ©pendantes mettent en Ă©vidence une diminution du niveau d’activitĂ© physique avant mĂȘme l’apparition des premiers troubles moteurs (SÀÀksjĂ€rvi et al., 2014; Thacker et al., 2008; Xu et al., 2010). Ces rĂ©sultats pourraient signifier soit que la rĂ©duction du niveau d’activitĂ© physique serait un prodrome de la maladie, soit que l’activitĂ© physique aurait un effet protecteur contre la maladie. En rĂ©alitĂ© les patients physiquement actifs avant le dĂ©but de la maladie n’abandonneraient pas totalement la pratique d’activitĂ© physique au cours de la maladie, mais diminueraient progressivement leurs activitĂ©s avec la progression des symptĂŽmes (Fertl et al., 1993). Pourtant, bien que l’abandon soit progressif, les patient aux stades dĂ©butants prĂ©senteraient dĂ©jĂ  un niveau d’activitĂ© physique rĂ©duit par rapport Ă  la population gĂ©nĂ©rale et ce notamment concernant les activitĂ©s physiques vigoureuses (Mantri et al., 2018) (Demonceau, 2018)

Il est donc essentiel pour les patients parkinsoniens d’ĂȘtre physiquement actif. Non seulement, les patients les plus inactifs auraient une moins bonne mobilitĂ© et montreraient de moindres performances au test TUG (von Rosen et al., 2021),  mais aussi, un niveau d’activitĂ© physique Ă©levĂ© serait associĂ© Ă  une moindre pĂ©nibilitĂ© des activitĂ© quotidiennes, une moindre apathie, de meilleures performances cognitives, un dĂ©clin plus lent de la posture et de la marche au cours de la maladie (Cusso et al., 2016; Tsukita et al., 2022). Il convient cependant de rester prudent dans l’interprĂ©tation de ces rĂ©sultats car une corrĂ©lation n’implique pas toujours une relation de causalitĂ©. NĂ©anmoins il s’agit certainement de quelques arguments intĂ©ressant Ă  exposer aux patients.

Pour les patients inactifs, les raisons les plus frĂ©quemment Ă©voquĂ©es sont l’absence de bĂ©nĂ©fices attendus suite Ă  l’exercice physique, le manque de temps et la peur de chuter (T. Ellis et al., 2013). Dans ce contexte, le kinĂ©sithĂ©rapeute doit prendre un rĂŽle de « coaching » qui pourra conseiller des exercices spĂ©cifiques appropriĂ©s, ou orienter vers une activitĂ© pertinente et source de plaisir et motivation tout en tenant compte des situations Ă  risque de chute.  

Afin de quantifier le niveau d’activitĂ© physique de ses patients, le kinĂ©sithĂ©rapeute peut trouver sur le marchĂ© des actimĂštres de technologies, validitĂ© et prix variĂ©s. En dehors de ces technologies parfois onĂ©reuses, il est possible de se rapprocher d’échelles validĂ©es. Le questionnaire Global Physical Activity Questionnaire (GPAQ) est un outil validĂ© et recommandĂ© par l’OMS pour quantifier le niveau d’activitĂ© physique la durant une semaine habituelle.(RiviĂšre et al., 2018) le questionnaire se compose de 16 items abordant la frĂ©quence et la durĂ©e de l’activitĂ© physique rĂ©alisĂ©e au travail, durant les dĂ©placement ou les loisirs ; ainsi que le temps passĂ© en position assise. Il permet d’extraire la durĂ©e (minutes par semaines) et le niveau d’activitĂ© physique (MET.minutes.semaine-1). L

Finalement, l'Échelle d'Auto-EfficacitĂ© Ă  l'Exercice (ESE) est un test de 18 items qui mesure l'auto-efficacitĂ© d'une personne Ă  participer Ă  des exercices lorsque des obstacles sociaux et physiques sont prĂ©sents (King et al., 2015). Les patients sont invitĂ©s Ă  Ă©valuer leur confiance Ă  faire de l'exercice malgrĂ© les obstacles sur une Ă©chelle de Likert Ă  5 points, oĂč « 1 » signifie « pas du tout confiant » et « 5 » signifie « complĂštement confiant ». Cette Ă©chelle montre une bonne sensibilitĂ© aux changements chez les patients parkinsoniens ainsi qu’une bonne fiabilitĂ© en test-retest (ICC(2,1) = 0,80 (IC Ă  95% = 0,49, 0,93) (Gaudet, 2002).

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