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Le syndrome de la bandelette iliotibiale (ITBS)

Masterclass
Publiée le
9/10/2024
Musculo-squelettique
Kinésithérapie
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Dans cette Masterclass du kinésithérapeute du sport et PhD Anh Phong Nguyen, nous explorerons un sujet passionnant : le syndrome de la bandelette iliotibiale chez le coureur.

Il vous présentera une étude menée avec le professeur Joachim Van Cant, qui examine le passé, le présent et l'avenir de cette pathologie spécifiquement chez les coureurs.

Anh Phong Nguyen, docteur en sciences de la motricité, kinésithérapeute clinicien et préparateur physique, travaille en Belgique à l'Université catholique de Louvain-la-Neuve, à la Ligue belge francophone d'athlétisme et à la Clinique du Coureur. Invité par Fullphysio, il aborde un sujet qui lui tient particulièrement à cœur : le syndrome de la bandelette iliotibiale (SBIT), notamment chez les coureurs. On présente ici une étude réalisée avec le professeur Joachim Van Cant, qui offre une perspective sur l'évolution de cette pathologie chez les coureurs, en explorant son passé, son présent et son futur.

On doit d'abord comprendre que le syndrome de la bandelette iliotibiale présente une multitude de signes cliniques et est considéré comme une pathologie de surcharge chez les coureurs et les cyclistes. La littérature montre une prévalence significative chez les coureurs, avec environ 12% touchés, et encore plus élevée chez les cyclistes, atteignant environ 20%. C'est la principale cause de douleur latérale du genou, partageant cette position avec le syndrome fémoropatellaire. En Belgique, les chiffres montrent une forte incidence de douleurs dans les membres inférieurs chez les coureurs. En examinant de plus près, on constate que le genou est souvent la zone la plus affectée par les pathologies liées à la course à pied. Parmi ces pathologies du genou, le syndrome de la bandelette iliotibiale et le syndrome fémoropatellaire occupent les deux premières places en termes de prévalence. Selon les études, la prévalence de l'une par rapport à l'autre peut varier, mais il est essentiel de comprendre que ces deux pathologies sont les plus fréquentes chez les coureurs.

En ce qui concerne le syndrome de la bandelette iliotibiale, on observe un regain d'intérêt dans la recherche depuis une vingtaine d'années. Cette augmentation est principalement due à la multiplication des études scientifiques sur le sujet. On constate un véritable boom de ces études au cours des dernières décennies. En examinant les graphiques, on voit clairement l'ensemble des publications, incluant des revues narratives, des revues systématiques, des méta-analyses et, en tirets, des études originales apportant de nouvelles informations, souvent qualifiées d'études expérimentales ou d'investigations cliniques.

Cependant, ce qu'on remarque surtout, c'est que bien que le nombre d'études ait considérablement augmenté, beaucoup de discussions autour de cette pathologie ne sont pas basées sur de nouvelles recherches. Une question soulevée par le professeur Van Cant et moi-même était de savoir si on ne parle pas trop de la bandelette iliotibiale au lieu de l'étudier en profondeur.

En approfondissant la littérature, on identifie les études les plus fréquemment citées, telles que celles de Messier, Orchard, Taunton, Noehren, Fredericson et Bekker. Ces recherches sont cohérentes et incluent des méta-analyses et des études épidémiologiques. Heureusement, la majorité des études actuelles sont expérimentales, apportant des données précises et utiles sur le syndrome de la bandelette iliotibiale.

Mais finalement, qu'est-ce que la bandelette iliotibiale ? On parle de syndrome de la bandelette iliotibiale, mais en réalité, la bandelette elle-même est rarement touchée. Ce sont surtout les structures autour de la bandelette qui sont affectées. Cette bandelette iliotibiale est multi-articulaire, reliant les fessiers et la hanche au genou. Le tractus iliotibial joue un rôle particulier en permettant de maintenir l'extension du genou lors de l'appui, une caractéristique essentielle pour les coureurs. C'est d'ailleurs grâce à cette structure que Homo sapiens peut courir de manière économique.

La bandelette est connectée au grand fessier, un muscle crucial dans le développement de la bipédie chez l'homme et particulièrement important pour la course à pied. En somme, la bandelette iliotibiale est un vestige anatomique qui démontre que nous sommes biologiquement conçus pour courir, comme le dit l'expression "born to run".

Il existe également des pathologies associées à la bandelette iliotibiale, la principale étant le syndrome de friction. Ce syndrome se caractérise par le frottement de la bandelette de part et d'autre de l'épicondyle fémoral latéral, provoquant une inflammation réactionnelle. Il y a environ quarante ans, Orava avait déjà décrit ce phénomène, ce qui a conduit à l'appellation bien connue chez les coureurs : le syndrome de l'essuie-glace.

éviter le phénomène de friction. En examinant de plus près l'anatomie du genou et de la bandelette iliotibiale, on observe que ce phénomène de friction est assez particulier. La bandelette iliotibiale s'insère sur le fémur et entoure des structures vasculo-nerveuses, y compris des nerfs et des corpuscules de Pacini. Ces corpuscules de Pacini sont des mécanorécepteurs très sensibles à la pression et à la vibration, ce qui pourrait être intéressant pour comprendre un autre phénomène lié à cette pathologie.

Le syndrome de la bandelette iliotibiale implique-t-il l'inflammation d'une bourse ? À ce jour, aucune preuve ne montre l'existence d'une bourse dans cette zone anatomique. Cependant, en imagerie, on peut parfois observer un épanchement autour de la bandelette iliotibiale, qui pourrait être confondu avec une bourse. Néanmoins, il est important de noter qu'il n'y a pas de bourse anatomiquement présente à cet endroit.

Cependant, il y a de la graisse dans cette zone. Bien sûr, tout le monde a de la graisse, mais ce qui est particulièrement notable ici, c'est la présence d'un paquet vasculo-nerveux et de graisse entre la bandelette iliotibiale et le condyle fémoral latéral. Histologiquement, cette graisse ressemble à celle du corps adipeux de Hoffa. Ce tissu graisseux est rempli de vaisseaux sanguins, de nerfs et de mécanorécepteurs. Par conséquent, cette graisse semble être principalement responsable de la douleur.

La bandelette iliotibiale est le plus souvent mise sous contrainte et peut provoquer un syndrome compressif ou frictionnel lors de flexions du genou à 30 degrés. C'est pourquoi les flexions-extensions répétées du genou autour de cet angle sont souvent un facteur déclencheur des symptômes du syndrome de la bandelette iliotibiale. Sans entrer dans les détails, les articles sur le sujet sont passionnants et offrent une meilleure compréhension de cette pathologie.

Ce qui nous intéresse particulièrement, ce sont les explications anatomiques de ces syndromes. Premièrement, le phénomène de friction est possible si la bandelette est suffisamment large pour frotter contre la partie postérieure de l'épicondyle fémoral latéral. Cependant, des études cadavériques montrent que certains cadavres n'ont pas une bandelette assez large pour provoquer cette friction, même s'ils avaient présenté un syndrome de la bandelette iliotibiale de leur vivant. Ainsi, bien que les anatomies présentées soient valables, elles ne s'appliquent pas à tout le monde. Pour que le syndrome soit dû à une friction pure, la bandelette doit être suffisamment large pour frotter contre l'épicondyle, mais certaines personnes n'ont pas cette configuration anatomique.

Cela nous offre deux explications physiopathologiques simplifiées du syndrome de la bandelette iliotibiale. D'une part, il y a le phénomène de friction, appelé "essuie-glace", où les fibres postérieures frottent contre la partie postérieure de la bandelette et entrent en conflit avec l'épicondyle latéral fémoral. Cependant, comme mentionné précédemment, tout le monde n'a pas une bandelette suffisamment large pour provoquer cette friction.

D'autre part, tous les humains possèdent de la graisse et de l'os dans la bandelette iliotibiale. Chaque fois que le genou est fléchi sous contrainte, en particulier en chaîne cinétique fermée, la bandelette comprime le paquet adipeux contre l'os. Ce phénomène de pression, surtout à 30 degrés de flexion, est ce qu'on appelle le syndrome de la bandelette iliotibiale.

Pour résumer, un syndrome de la bandelette iliotibiale implique presque toujours un phénomène de compression, qui peut être associé ou non à une friction. En réponse à la question populaire, le syndrome de l'essuie-glace existe, mais pas chez tout le monde. En revanche, le syndrome de la bandelette iliotibiale se manifeste par des symptômes spécifiques à cet endroit.

La course à pied est particulièrement intéressante à comprendre dans ce contexte. En effet, chaque fois que le coureur appuie sur le sol, une flexion du genou autour de 30 degrés se produit. À chaque impact, la bandelette iliotibiale comprime le paquet adipeux contre l'os. Bien que ce phénomène de compression soit habituel, il peut devenir problématique si la sensibilité des structures dans le tissu adipeux est exacerbée. Cela peut alors conduire au syndrome de la bandelette iliotibiale.

Tout ça pour dire qu'on connaît cet angle parce qu'on a fait des études ici. 

Y a-t-il des facteurs de risque associés à ce phénomène ? Oui et non. Prenons l'exemple d'une coureuse avec un overstride. Dans le domaine de la course à pied, on sait que l'overstride est problématique, car il génère des forces de freinage horizontales plus importantes par rapport à ceux qui n'ont pas cette technique. Par exemple, cette athlète a couru de deux manières différentes. L'overstride, où le pied se trouve loin devant le centre de gravité, augmente non seulement la force de freinage horizontale, mais modifie également la mécanique du genou. Ainsi, les coureurs avec un overstride ont une flexion du genou plus prononcée que ceux sans overstride.

La façon de courir peut-elle prédire l'apparition du syndrome de la bandelette iliotibiale ? La réponse est non. Malgré les informations présentées précédemment, il n'existe pas de preuve solide indiquant que la manière de courir provoquerait ce syndrome. Même si on discute actuellement du potentiel risque de blessure associé à certaines techniques de course, il n'y a pas de facteurs biomécaniques cinématiques clairement établis qui expliquent l'apparition du syndrome de la bandelette iliotibiale.

Cela signifie que, qu'il s'agisse d'un coureur avec overstride et force de freinage augmentée et plus de flexion du genou, ou d'un coureur sans overstride, les deux ont le même risque de développer un syndrome de la bandelette iliotibiale. L'étude de Willwacher le confirme également. En examinant les forces appliquées au niveau de la hanche, du genou et du pied, on ne trouve pas de preuve convaincante indiquant qu'elles engendrent une blessure, en particulier une bandelette iliotibiale. Balachandar a exploré les facteurs de risque biomécaniques associés à ce syndrome. Toutefois, les études prospectives et les analyses de données ne montrent aucun élément puissant indiquant qu'une certaine manière de courir augmenterait le risque de développer un syndrome de la bandelette iliotibiale.

Qu'est-ce qui explique alors le syndrome de la bandelette iliotibiale ? Principalement, c'est la contrainte de travail, que ce soit à vélo ou en course à pied. Environ 80% des blessures résultent d'erreurs d'entraînement, telles que des modifications du volume, de l'intensité, de la fréquence ou de la durée. Bien que cela semble logique lorsqu'il s'agit d'augmentations, des diminutions peuvent également provoquer des blessures.

Certains facteurs contextuels peuvent aussi expliquer l'apparition du syndrome de la bandelette iliotibiale. Les personnes peu expérimentées, non préparées à supporter un volume important de course, sont à risque en raison de leur manque d'entraînement. De même, les individus avec un volume hebdomadaire élevé, impliquant des courses d'endurance longues, augmentent le risque de compression du tissu adipeux entre la bandelette et l'os, ce qui peut provoquer des blessures.

Les dénivelés négatifs, rencontrés en montagne, sont également très contraignants. La compression entre la bandelette et l'os augmente avec des dénivelés importants, contribuant au risque de blessure. Le syndrome de la bandelette iliotibiale est lié à la répétition des mouvements, nécessitant une compression répétée pour provoquer une réaction inflammatoire.

Lorsque la zone s'enflamme, le corps envoie du liquide, augmentant la pression interne et exacerbant la douleur à chaque compression. Plus on court avec une bandelette iliotibiale douloureuse, plus la douleur persiste, car l'œdème prend du temps à se résorber. En continuant à courir malgré la douleur, on prolonge la présence de l'œdème, retardant ainsi la guérison.

Il est crucial de bien comprendre ce qu'est la bandelette iliotibiale, mais ce qui nous intéresse maintenant, c'est comment traiter ce syndrome. Existe-t-il des méthodes éprouvées pour soigner une bandelette iliotibiale ? C'est la question que nous avons explorée avec Joachim. Quelles sont les approches efficaces pour traiter cette pathologie ?

Dans les cours et les discussions actuelles, on se demande souvent s'il faut essayer diverses approches sans règles précises. Malheureusement, en raison du manque d'études de haute qualité, il n'y a pas de protocole scientifique rigoureux établi. Par conséquent, en l'absence de données scientifiques solides, toutes les méthodes peuvent être envisagées. Ainsi, ma diapositive, bien que caricaturale et provocatrice, n'est pas nécessairement moins valide ou meilleure qu'une autre approche qui pourrait sembler plus scientifique.

Il s'agit d'une scoping review, une revue de littérature ouverte qui ne vise pas à répondre à une question précise, mais à explorer les traitements conservateurs du syndrome de la bandelette iliotibiale décrits dans la littérature. Nous avons ciblé des personnes souffrant de ce syndrome, pas uniquement des coureurs, pour comparer les traitements conservateurs. Nous avons exclu les traitements chirurgicaux, notre intérêt principal étant les approches conservatrices.

Voici nos résultats. Le graphique ressemble à celui présenté précédemment, montrant les années et les études publiées. En ligne pleine, on voit le total des études ; en pointillé, les revues narratives, les revues systématiques, les méta-analyses ; et en tirets, les études originales, ou études expérimentales apportant de nouvelles données.

Encore une fois, on constate une augmentation du nombre d'études au cours des deux dernières décennies. Cependant, beaucoup d'études parlent de la bandelette iliotibiale sans l'étudier en profondeur. Vous pourriez me dire que c'est paradoxal, car notre étude est aussi une revue. Effectivement, mea culpa, nous aurions dû réaliser une étude originale. En rouge, les essais contrôlés randomisés (RCT) sont représentés. Sur un total de 98 études incluses, il y a peu d'études originales, avec seulement 8 RCT décrites dans la littérature. Cela montre que, bien que le sujet soit souvent abordé, il repose sur peu de données précises.

Nous avons examiné tous les traitements et modalités évoqués dans les études. Certains parlaient de stretching, d'adjuvants médicamenteux, de glace, de chaleur, d'orthèses, d'attelles et de modifications générales. D'autres recommandaient le repos et l'adaptation de l'activité quotidienne. En physiothérapie, on trouvait diverses modalités, le renforcement musculaire, la thérapie manuelle, le contrôle neuromusculaire, principalement le contrôle du mouvement, ainsi que l'éducation sur la douleur, la gestion de la charge et le retour au sport.

Si on regarde vraiment à l'intérieur, regardez qu'encore une fois, on parle beaucoup de ces projets-là, on les étudie vraiment moins, et donc on a voulu un peu voir quel est le vrai du faux. 

Nous avons examiné les huit essais contrôlés randomisés (RCT) disponibles parmi les 98 études. Malheureusement, aucune de ces RCT ne ressort suffisamment pour recommander une approche spécifique pour traiter le syndrome de la bandelette iliotibiale. Avec seulement huit études, il est difficile de tirer des conclusions définitives.

Ces RCT ont étudié divers traitements. Par exemple, l'effet du massage transverse profond (MTP) n'a pas montré de résultats concluants. L'ultrason, en combinaison avec une crème anti-inflammatoire, a eu de meilleurs résultats. Les injections de corticostéroïdes se sont révélées plus efficaces que les injections placebo. Les ondes de choc n'ont pas montré de supériorité par rapport au massage. Le renforcement progressif de la hanche et les étirements ont produit des effets similaires. La thérapie Mulligan a montré des résultats supérieurs à un traitement placebo Mulligan, et les ondes de choc ont eu des effets similaires à ceux du dry needling.

Même si certains traitements, comme les injections de corticostéroïdes et la thérapie Mulligan, semblent supérieurs à leurs comparatifs, il faut rester prudent. Aucune étude n'a inclus un véritable groupe témoin "wait and see", qui consiste à ne rien faire et laisser la pathologie évoluer naturellement. Il est possible que, avec suffisamment de patience, la nature aurait été aussi efficace que les traitements proposés.

Notre étude a été publiée, avec de nombreux tableaux résumant nos résultats. En examinant d'autres traitements dans la littérature, on constate que le stretching est souvent mentionné, mais sur les 40 études qui en parlent, seulement 10 études cliniques ont réellement essayé d'évaluer son effet. Aucune RCT n'a comparé directement l'effet du stretching à l'absence de stretching, ou n'a utilisé le stretching comme modalité de contrôle. Ainsi, bien que le stretching soit couramment recommandé, son efficacité n'a pas été prouvée scientifiquement.

En fait, une étude suggère même que le stretching de la bandelette iliotibiale pourrait augmenter la compression, mais cela n'a pas été cliniquement démontré. Il n'y a donc pas de preuve d'un effet positif ou négatif du stretching. Cette pratique persiste principalement parce qu'elle est enseignée de manière traditionnelle dans les universités et les écoles, sans preuve concrète de son efficacité.

Les techniques adjuvantes suivent une logique similaire, avec des stratégies variées répertoriées dans notre étude. Ces idées sont souvent basées sur des pratiques courantes plutôt que sur des preuves solides.

En se concentrant uniquement sur les études cliniques, soit 32 études, on observe une répartition variée des approches. Ces études incluent des techniques de renforcement des abducteurs et des injections de corticostéroïdes. Par exemple, l'étude transversale du Dr. Noble a examiné l'effet des injections de corticostéroïdes sur une centaine de bandelettes iliotibiales, démontrant que 80 à 90% des patients ont vu leur douleur disparaître et ont pu reprendre leurs activités sportives après une seule injection.

Notre étude a montré qu'il y a encore beaucoup de questions et d'incertitudes autour du syndrome de la bandelette iliotibiale. Les traitements sont variés et la littérature manque de directives solides. On se demande donc souvent quoi faire. En réalité, il n'y a pas beaucoup d'études de haute qualité, et en l'absence de science claire, beaucoup de pratiques sont acceptées.

Selon Fredericson et Bekker en 2016, il est crucial de distinguer deux phases du syndrome. La première concerne les personnes ayant des douleurs quotidiennes ou ne pouvant pas pratiquer leur activité sportive pendant plus de cinq minutes. Dans cette phase, il est recommandé de moduler les symptômes en modifiant les activités douloureuses, en prenant du repos relatif et en fournissant une éducation spécifique. Le renforcement des abducteurs de hanches et des fessiers est aussi suggéré, même si aucune étude n'a démontré son efficacité contre la douleur ou la fonction. Il n'y a cependant pas d'argument contre le renforcement musculaire chez une personne blessée et sportive.

Des adjuvants médicamenteux peuvent aussi être utilisés pour accélérer la récupération. Les anti-inflammatoires, qu'ils soient pris par voie orale ou appliqués localement, ainsi que les injections de corticostéroïdes, peuvent réduire la douleur plus rapidement qu'un simple "wait and see". D'autres modalités, comme les techniques myofasciales, le foam roller, la thérapie manuelle, le mulligan, les ondes de choc et le stretching, peuvent être envisagées si elles sont plus efficaces que de ne rien faire.

La littérature soutient que les injections de corticostéroïdes sont plus efficaces qu'un "wait and see" et qu'il n'y a pas de danger à les administrer dans cette zone. Cependant, aucune autre modalité n'a montré un effet supérieur à l'attente passive.

Une fois que la douleur quotidienne et celle lors de l'activité sportive sont sous contrôle, on peut envisager un retour progressif au sport avec la règle absolue de la non-douleur. Bien que le renforcement n'accélère pas la guérison du syndrome de la bandelette iliotibiale, il n'y a pas de preuves d'effets délétères, donc il est toujours recommandé.

En conclusion, pour un coureur à pied, la règle essentielle est de reprendre la course ou le vélo sans jamais provoquer de douleur. Toucher la douleur réintroduit de l'œdème dans la zone, ce qui entraîne une nouvelle inflammation et des douleurs dans les activités quotidiennes. On recommande d'augmenter le nombre de sorties par semaine et de privilégier des séances courtes mais fréquentes. Les allures de course doivent être fractionnées, alternant entre accélérations, ralentissements, marche et course, et en variant les terrains (pentes, virages, etc.). La règle d'or est la non-douleur.

Il n'existe pas de techniques de soulagement symptomatique pour une personne qui souffre du syndrome de la bandelette iliotibiale et qui peut encore courir ou faire du vélo, car la présence de douleur signifie qu'il ne doit pas y avoir d'intervention antidouleur.

Merci d'avoir écouté, et merci infiniment à Fullphysio pour l'invitation. N'hésitez pas à me contacter si vous avez des questions.

Dans cette Masterclass du kinésithérapeute du sport et PhD Anh Phong Nguyen, nous explorerons un sujet passionnant : le syndrome de la bandelette iliotibiale chez le coureur.

Il vous présentera une étude menée avec le professeur Joachim Van Cant, qui examine le passé, le présent et l'avenir de cette pathologie spécifiquement chez les coureurs.

Anh Phong Nguyen, docteur en sciences de la motricité, kinésithérapeute clinicien et préparateur physique, travaille en Belgique à l'Université catholique de Louvain-la-Neuve, à la Ligue belge francophone d'athlétisme et à la Clinique du Coureur. Invité par Fullphysio, il aborde un sujet qui lui tient particulièrement à cœur : le syndrome de la bandelette iliotibiale (SBIT), notamment chez les coureurs. On présente ici une étude réalisée avec le professeur Joachim Van Cant, qui offre une perspective sur l'évolution de cette pathologie chez les coureurs, en explorant son passé, son présent et son futur.

On doit d'abord comprendre que le syndrome de la bandelette iliotibiale présente une multitude de signes cliniques et est considéré comme une pathologie de surcharge chez les coureurs et les cyclistes. La littérature montre une prévalence significative chez les coureurs, avec environ 12% touchés, et encore plus élevée chez les cyclistes, atteignant environ 20%. C'est la principale cause de douleur latérale du genou, partageant cette position avec le syndrome fémoropatellaire. En Belgique, les chiffres montrent une forte incidence de douleurs dans les membres inférieurs chez les coureurs. En examinant de plus près, on constate que le genou est souvent la zone la plus affectée par les pathologies liées à la course à pied. Parmi ces pathologies du genou, le syndrome de la bandelette iliotibiale et le syndrome fémoropatellaire occupent les deux premières places en termes de prévalence. Selon les études, la prévalence de l'une par rapport à l'autre peut varier, mais il est essentiel de comprendre que ces deux pathologies sont les plus fréquentes chez les coureurs.

En ce qui concerne le syndrome de la bandelette iliotibiale, on observe un regain d'intérêt dans la recherche depuis une vingtaine d'années. Cette augmentation est principalement due à la multiplication des études scientifiques sur le sujet. On constate un véritable boom de ces études au cours des dernières décennies. En examinant les graphiques, on voit clairement l'ensemble des publications, incluant des revues narratives, des revues systématiques, des méta-analyses et, en tirets, des études originales apportant de nouvelles informations, souvent qualifiées d'études expérimentales ou d'investigations cliniques.

Cependant, ce qu'on remarque surtout, c'est que bien que le nombre d'études ait considérablement augmenté, beaucoup de discussions autour de cette pathologie ne sont pas basées sur de nouvelles recherches. Une question soulevée par le professeur Van Cant et moi-même était de savoir si on ne parle pas trop de la bandelette iliotibiale au lieu de l'étudier en profondeur.

En approfondissant la littérature, on identifie les études les plus fréquemment citées, telles que celles de Messier, Orchard, Taunton, Noehren, Fredericson et Bekker. Ces recherches sont cohérentes et incluent des méta-analyses et des études épidémiologiques. Heureusement, la majorité des études actuelles sont expérimentales, apportant des données précises et utiles sur le syndrome de la bandelette iliotibiale.

Mais finalement, qu'est-ce que la bandelette iliotibiale ? On parle de syndrome de la bandelette iliotibiale, mais en réalité, la bandelette elle-même est rarement touchée. Ce sont surtout les structures autour de la bandelette qui sont affectées. Cette bandelette iliotibiale est multi-articulaire, reliant les fessiers et la hanche au genou. Le tractus iliotibial joue un rôle particulier en permettant de maintenir l'extension du genou lors de l'appui, une caractéristique essentielle pour les coureurs. C'est d'ailleurs grâce à cette structure que Homo sapiens peut courir de manière économique.

La bandelette est connectée au grand fessier, un muscle crucial dans le développement de la bipédie chez l'homme et particulièrement important pour la course à pied. En somme, la bandelette iliotibiale est un vestige anatomique qui démontre que nous sommes biologiquement conçus pour courir, comme le dit l'expression "born to run".

Il existe également des pathologies associées à la bandelette iliotibiale, la principale étant le syndrome de friction. Ce syndrome se caractérise par le frottement de la bandelette de part et d'autre de l'épicondyle fémoral latéral, provoquant une inflammation réactionnelle. Il y a environ quarante ans, Orava avait déjà décrit ce phénomène, ce qui a conduit à l'appellation bien connue chez les coureurs : le syndrome de l'essuie-glace.

éviter le phénomène de friction. En examinant de plus près l'anatomie du genou et de la bandelette iliotibiale, on observe que ce phénomène de friction est assez particulier. La bandelette iliotibiale s'insère sur le fémur et entoure des structures vasculo-nerveuses, y compris des nerfs et des corpuscules de Pacini. Ces corpuscules de Pacini sont des mécanorécepteurs très sensibles à la pression et à la vibration, ce qui pourrait être intéressant pour comprendre un autre phénomène lié à cette pathologie.

Le syndrome de la bandelette iliotibiale implique-t-il l'inflammation d'une bourse ? À ce jour, aucune preuve ne montre l'existence d'une bourse dans cette zone anatomique. Cependant, en imagerie, on peut parfois observer un épanchement autour de la bandelette iliotibiale, qui pourrait être confondu avec une bourse. Néanmoins, il est important de noter qu'il n'y a pas de bourse anatomiquement présente à cet endroit.

Cependant, il y a de la graisse dans cette zone. Bien sûr, tout le monde a de la graisse, mais ce qui est particulièrement notable ici, c'est la présence d'un paquet vasculo-nerveux et de graisse entre la bandelette iliotibiale et le condyle fémoral latéral. Histologiquement, cette graisse ressemble à celle du corps adipeux de Hoffa. Ce tissu graisseux est rempli de vaisseaux sanguins, de nerfs et de mécanorécepteurs. Par conséquent, cette graisse semble être principalement responsable de la douleur.

La bandelette iliotibiale est le plus souvent mise sous contrainte et peut provoquer un syndrome compressif ou frictionnel lors de flexions du genou à 30 degrés. C'est pourquoi les flexions-extensions répétées du genou autour de cet angle sont souvent un facteur déclencheur des symptômes du syndrome de la bandelette iliotibiale. Sans entrer dans les détails, les articles sur le sujet sont passionnants et offrent une meilleure compréhension de cette pathologie.

Ce qui nous intéresse particulièrement, ce sont les explications anatomiques de ces syndromes. Premièrement, le phénomène de friction est possible si la bandelette est suffisamment large pour frotter contre la partie postérieure de l'épicondyle fémoral latéral. Cependant, des études cadavériques montrent que certains cadavres n'ont pas une bandelette assez large pour provoquer cette friction, même s'ils avaient présenté un syndrome de la bandelette iliotibiale de leur vivant. Ainsi, bien que les anatomies présentées soient valables, elles ne s'appliquent pas à tout le monde. Pour que le syndrome soit dû à une friction pure, la bandelette doit être suffisamment large pour frotter contre l'épicondyle, mais certaines personnes n'ont pas cette configuration anatomique.

Cela nous offre deux explications physiopathologiques simplifiées du syndrome de la bandelette iliotibiale. D'une part, il y a le phénomène de friction, appelé "essuie-glace", où les fibres postérieures frottent contre la partie postérieure de la bandelette et entrent en conflit avec l'épicondyle latéral fémoral. Cependant, comme mentionné précédemment, tout le monde n'a pas une bandelette suffisamment large pour provoquer cette friction.

D'autre part, tous les humains possèdent de la graisse et de l'os dans la bandelette iliotibiale. Chaque fois que le genou est fléchi sous contrainte, en particulier en chaîne cinétique fermée, la bandelette comprime le paquet adipeux contre l'os. Ce phénomène de pression, surtout à 30 degrés de flexion, est ce qu'on appelle le syndrome de la bandelette iliotibiale.

Pour résumer, un syndrome de la bandelette iliotibiale implique presque toujours un phénomène de compression, qui peut être associé ou non à une friction. En réponse à la question populaire, le syndrome de l'essuie-glace existe, mais pas chez tout le monde. En revanche, le syndrome de la bandelette iliotibiale se manifeste par des symptômes spécifiques à cet endroit.

La course à pied est particulièrement intéressante à comprendre dans ce contexte. En effet, chaque fois que le coureur appuie sur le sol, une flexion du genou autour de 30 degrés se produit. À chaque impact, la bandelette iliotibiale comprime le paquet adipeux contre l'os. Bien que ce phénomène de compression soit habituel, il peut devenir problématique si la sensibilité des structures dans le tissu adipeux est exacerbée. Cela peut alors conduire au syndrome de la bandelette iliotibiale.

Tout ça pour dire qu'on connaît cet angle parce qu'on a fait des études ici. 

Y a-t-il des facteurs de risque associés à ce phénomène ? Oui et non. Prenons l'exemple d'une coureuse avec un overstride. Dans le domaine de la course à pied, on sait que l'overstride est problématique, car il génère des forces de freinage horizontales plus importantes par rapport à ceux qui n'ont pas cette technique. Par exemple, cette athlète a couru de deux manières différentes. L'overstride, où le pied se trouve loin devant le centre de gravité, augmente non seulement la force de freinage horizontale, mais modifie également la mécanique du genou. Ainsi, les coureurs avec un overstride ont une flexion du genou plus prononcée que ceux sans overstride.

La façon de courir peut-elle prédire l'apparition du syndrome de la bandelette iliotibiale ? La réponse est non. Malgré les informations présentées précédemment, il n'existe pas de preuve solide indiquant que la manière de courir provoquerait ce syndrome. Même si on discute actuellement du potentiel risque de blessure associé à certaines techniques de course, il n'y a pas de facteurs biomécaniques cinématiques clairement établis qui expliquent l'apparition du syndrome de la bandelette iliotibiale.

Cela signifie que, qu'il s'agisse d'un coureur avec overstride et force de freinage augmentée et plus de flexion du genou, ou d'un coureur sans overstride, les deux ont le même risque de développer un syndrome de la bandelette iliotibiale. L'étude de Willwacher le confirme également. En examinant les forces appliquées au niveau de la hanche, du genou et du pied, on ne trouve pas de preuve convaincante indiquant qu'elles engendrent une blessure, en particulier une bandelette iliotibiale. Balachandar a exploré les facteurs de risque biomécaniques associés à ce syndrome. Toutefois, les études prospectives et les analyses de données ne montrent aucun élément puissant indiquant qu'une certaine manière de courir augmenterait le risque de développer un syndrome de la bandelette iliotibiale.

Qu'est-ce qui explique alors le syndrome de la bandelette iliotibiale ? Principalement, c'est la contrainte de travail, que ce soit à vélo ou en course à pied. Environ 80% des blessures résultent d'erreurs d'entraînement, telles que des modifications du volume, de l'intensité, de la fréquence ou de la durée. Bien que cela semble logique lorsqu'il s'agit d'augmentations, des diminutions peuvent également provoquer des blessures.

Certains facteurs contextuels peuvent aussi expliquer l'apparition du syndrome de la bandelette iliotibiale. Les personnes peu expérimentées, non préparées à supporter un volume important de course, sont à risque en raison de leur manque d'entraînement. De même, les individus avec un volume hebdomadaire élevé, impliquant des courses d'endurance longues, augmentent le risque de compression du tissu adipeux entre la bandelette et l'os, ce qui peut provoquer des blessures.

Les dénivelés négatifs, rencontrés en montagne, sont également très contraignants. La compression entre la bandelette et l'os augmente avec des dénivelés importants, contribuant au risque de blessure. Le syndrome de la bandelette iliotibiale est lié à la répétition des mouvements, nécessitant une compression répétée pour provoquer une réaction inflammatoire.

Lorsque la zone s'enflamme, le corps envoie du liquide, augmentant la pression interne et exacerbant la douleur à chaque compression. Plus on court avec une bandelette iliotibiale douloureuse, plus la douleur persiste, car l'œdème prend du temps à se résorber. En continuant à courir malgré la douleur, on prolonge la présence de l'œdème, retardant ainsi la guérison.

Il est crucial de bien comprendre ce qu'est la bandelette iliotibiale, mais ce qui nous intéresse maintenant, c'est comment traiter ce syndrome. Existe-t-il des méthodes éprouvées pour soigner une bandelette iliotibiale ? C'est la question que nous avons explorée avec Joachim. Quelles sont les approches efficaces pour traiter cette pathologie ?

Dans les cours et les discussions actuelles, on se demande souvent s'il faut essayer diverses approches sans règles précises. Malheureusement, en raison du manque d'études de haute qualité, il n'y a pas de protocole scientifique rigoureux établi. Par conséquent, en l'absence de données scientifiques solides, toutes les méthodes peuvent être envisagées. Ainsi, ma diapositive, bien que caricaturale et provocatrice, n'est pas nécessairement moins valide ou meilleure qu'une autre approche qui pourrait sembler plus scientifique.

Il s'agit d'une scoping review, une revue de littérature ouverte qui ne vise pas à répondre à une question précise, mais à explorer les traitements conservateurs du syndrome de la bandelette iliotibiale décrits dans la littérature. Nous avons ciblé des personnes souffrant de ce syndrome, pas uniquement des coureurs, pour comparer les traitements conservateurs. Nous avons exclu les traitements chirurgicaux, notre intérêt principal étant les approches conservatrices.

Voici nos résultats. Le graphique ressemble à celui présenté précédemment, montrant les années et les études publiées. En ligne pleine, on voit le total des études ; en pointillé, les revues narratives, les revues systématiques, les méta-analyses ; et en tirets, les études originales, ou études expérimentales apportant de nouvelles données.

Encore une fois, on constate une augmentation du nombre d'études au cours des deux dernières décennies. Cependant, beaucoup d'études parlent de la bandelette iliotibiale sans l'étudier en profondeur. Vous pourriez me dire que c'est paradoxal, car notre étude est aussi une revue. Effectivement, mea culpa, nous aurions dû réaliser une étude originale. En rouge, les essais contrôlés randomisés (RCT) sont représentés. Sur un total de 98 études incluses, il y a peu d'études originales, avec seulement 8 RCT décrites dans la littérature. Cela montre que, bien que le sujet soit souvent abordé, il repose sur peu de données précises.

Nous avons examiné tous les traitements et modalités évoqués dans les études. Certains parlaient de stretching, d'adjuvants médicamenteux, de glace, de chaleur, d'orthèses, d'attelles et de modifications générales. D'autres recommandaient le repos et l'adaptation de l'activité quotidienne. En physiothérapie, on trouvait diverses modalités, le renforcement musculaire, la thérapie manuelle, le contrôle neuromusculaire, principalement le contrôle du mouvement, ainsi que l'éducation sur la douleur, la gestion de la charge et le retour au sport.

Si on regarde vraiment à l'intérieur, regardez qu'encore une fois, on parle beaucoup de ces projets-là, on les étudie vraiment moins, et donc on a voulu un peu voir quel est le vrai du faux. 

Nous avons examiné les huit essais contrôlés randomisés (RCT) disponibles parmi les 98 études. Malheureusement, aucune de ces RCT ne ressort suffisamment pour recommander une approche spécifique pour traiter le syndrome de la bandelette iliotibiale. Avec seulement huit études, il est difficile de tirer des conclusions définitives.

Ces RCT ont étudié divers traitements. Par exemple, l'effet du massage transverse profond (MTP) n'a pas montré de résultats concluants. L'ultrason, en combinaison avec une crème anti-inflammatoire, a eu de meilleurs résultats. Les injections de corticostéroïdes se sont révélées plus efficaces que les injections placebo. Les ondes de choc n'ont pas montré de supériorité par rapport au massage. Le renforcement progressif de la hanche et les étirements ont produit des effets similaires. La thérapie Mulligan a montré des résultats supérieurs à un traitement placebo Mulligan, et les ondes de choc ont eu des effets similaires à ceux du dry needling.

Même si certains traitements, comme les injections de corticostéroïdes et la thérapie Mulligan, semblent supérieurs à leurs comparatifs, il faut rester prudent. Aucune étude n'a inclus un véritable groupe témoin "wait and see", qui consiste à ne rien faire et laisser la pathologie évoluer naturellement. Il est possible que, avec suffisamment de patience, la nature aurait été aussi efficace que les traitements proposés.

Notre étude a été publiée, avec de nombreux tableaux résumant nos résultats. En examinant d'autres traitements dans la littérature, on constate que le stretching est souvent mentionné, mais sur les 40 études qui en parlent, seulement 10 études cliniques ont réellement essayé d'évaluer son effet. Aucune RCT n'a comparé directement l'effet du stretching à l'absence de stretching, ou n'a utilisé le stretching comme modalité de contrôle. Ainsi, bien que le stretching soit couramment recommandé, son efficacité n'a pas été prouvée scientifiquement.

En fait, une étude suggère même que le stretching de la bandelette iliotibiale pourrait augmenter la compression, mais cela n'a pas été cliniquement démontré. Il n'y a donc pas de preuve d'un effet positif ou négatif du stretching. Cette pratique persiste principalement parce qu'elle est enseignée de manière traditionnelle dans les universités et les écoles, sans preuve concrète de son efficacité.

Les techniques adjuvantes suivent une logique similaire, avec des stratégies variées répertoriées dans notre étude. Ces idées sont souvent basées sur des pratiques courantes plutôt que sur des preuves solides.

En se concentrant uniquement sur les études cliniques, soit 32 études, on observe une répartition variée des approches. Ces études incluent des techniques de renforcement des abducteurs et des injections de corticostéroïdes. Par exemple, l'étude transversale du Dr. Noble a examiné l'effet des injections de corticostéroïdes sur une centaine de bandelettes iliotibiales, démontrant que 80 à 90% des patients ont vu leur douleur disparaître et ont pu reprendre leurs activités sportives après une seule injection.

Notre étude a montré qu'il y a encore beaucoup de questions et d'incertitudes autour du syndrome de la bandelette iliotibiale. Les traitements sont variés et la littérature manque de directives solides. On se demande donc souvent quoi faire. En réalité, il n'y a pas beaucoup d'études de haute qualité, et en l'absence de science claire, beaucoup de pratiques sont acceptées.

Selon Fredericson et Bekker en 2016, il est crucial de distinguer deux phases du syndrome. La première concerne les personnes ayant des douleurs quotidiennes ou ne pouvant pas pratiquer leur activité sportive pendant plus de cinq minutes. Dans cette phase, il est recommandé de moduler les symptômes en modifiant les activités douloureuses, en prenant du repos relatif et en fournissant une éducation spécifique. Le renforcement des abducteurs de hanches et des fessiers est aussi suggéré, même si aucune étude n'a démontré son efficacité contre la douleur ou la fonction. Il n'y a cependant pas d'argument contre le renforcement musculaire chez une personne blessée et sportive.

Des adjuvants médicamenteux peuvent aussi être utilisés pour accélérer la récupération. Les anti-inflammatoires, qu'ils soient pris par voie orale ou appliqués localement, ainsi que les injections de corticostéroïdes, peuvent réduire la douleur plus rapidement qu'un simple "wait and see". D'autres modalités, comme les techniques myofasciales, le foam roller, la thérapie manuelle, le mulligan, les ondes de choc et le stretching, peuvent être envisagées si elles sont plus efficaces que de ne rien faire.

La littérature soutient que les injections de corticostéroïdes sont plus efficaces qu'un "wait and see" et qu'il n'y a pas de danger à les administrer dans cette zone. Cependant, aucune autre modalité n'a montré un effet supérieur à l'attente passive.

Une fois que la douleur quotidienne et celle lors de l'activité sportive sont sous contrôle, on peut envisager un retour progressif au sport avec la règle absolue de la non-douleur. Bien que le renforcement n'accélère pas la guérison du syndrome de la bandelette iliotibiale, il n'y a pas de preuves d'effets délétères, donc il est toujours recommandé.

En conclusion, pour un coureur à pied, la règle essentielle est de reprendre la course ou le vélo sans jamais provoquer de douleur. Toucher la douleur réintroduit de l'œdème dans la zone, ce qui entraîne une nouvelle inflammation et des douleurs dans les activités quotidiennes. On recommande d'augmenter le nombre de sorties par semaine et de privilégier des séances courtes mais fréquentes. Les allures de course doivent être fractionnées, alternant entre accélérations, ralentissements, marche et course, et en variant les terrains (pentes, virages, etc.). La règle d'or est la non-douleur.

Il n'existe pas de techniques de soulagement symptomatique pour une personne qui souffre du syndrome de la bandelette iliotibiale et qui peut encore courir ou faire du vélo, car la présence de douleur signifie qu'il ne doit pas y avoir d'intervention antidouleur.

Merci d'avoir écouté, et merci infiniment à Fullphysio pour l'invitation. N'hésitez pas à me contacter si vous avez des questions.

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