Core Stability : Mythe ou réalité ?

Masterclass
Publiée le
25/5/2024
Musculo-squelettique
Kinésithérapie
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À propos

Hélène Portefaix est installée à Marseille (cabinet libéral de kinésithérapie du sport) et spécialisée dans la prise en charge des pathologies du rachis et du pied. Du core stability au foot core il n’y a qu’un pas. Formée initialement en STAPS, elle a débuté sa carrière professionnelle au sein de Nike France en tant que commerciale. Elle s’est ensuite redirigée vers la kinésithérapie du sport. La course à pied reste le fil rouge de sa pratique professionnelle. Elle suit aujourd’hui les athlètes en cabinet. Par ailleurs, elle enseigne au sein de l’IFMK de Marseille et pour des organismes deformation continue en kinésithérapie du sport et la prise en charge des lombalgies.

Un mythe ?

Le concept de "Core Stability : Mythe ou réalité ?" évoque l'origine et l'évolution de la perception du Core Stability dans le domaine de la kinésithérapie. Initialement abordé dans une étude narrative de Lederman en 2007, le concept remonte aux travaux de Hodge et Richardson en 1996, axés sur le contrôle postural chez les patients lombalgiques.

Ces chercheurs ont établi le lien entre l'activation préalable des muscles du tronc, appelée "feed-forward", et la stabilité des membres inférieurs avant le mouvement. Ensuite, les travaux de Warrick et McNeill en 2010, ainsi que ceux de Joséphine Key en 2013, ont introduit le terme de "Core Stability", définissant ainsi une synergie musculaire pour stabiliser le tronc et les ceintures, favorisant la liberté de mouvement des membres.

Gainage ou core stability ?

La distinction entre "Core Stability" et "gainage" est abordée pour mettre en évidence la préférence pour le premier terme. Contrairement au gainage, qui renvoie à une enveloppe rigide entourant les organes et les muscles, le Core Stability évoque plutôt une synergie musculaire permettant le mouvement. En kinésithérapie, l'accent est mis sur la mobilité, d'où la préférence pour le concept de Core Stability.

Dans une vidéo montrant une patiente réalisant des mouvements de gainage et de Core Stability, des observations distinctes sont notées. Pendant le gainage, la patiente reste statique avec un verrouillage lombo-pelvien, tandis que le Core Stability permet une stabilisation lombo-pelvienne, créant ainsi une mobilité contrôlée. L'utilisation du Blueback, un appareil offrant un retour en temps réel sur la contraction du transverse, montre que plus l'instabilité est grande, plus l'activation du transverse est importante, surtout lorsque la patiente est sur les deux ballons.

Le Core Stability ne se réduit pas à une simple question musculaire, mais repose sur un trépied d'éléments interdépendants. Selon Panjabi, ce trépied comprend le contrôle du système nerveux central, l'activation du système musculaire (système actif) et la capacité de mouvement du système passif, notamment au niveau lombaire.

Dans le Core Stability, les muscles du plan postérieur profond, tels que les muscles multifides, sont activés. Contrairement aux muscles paravertébraux, comme le longissimus et le petit complexe musculaire, qui agissent comme des extenseurs du rachis, les multifides favorisent la mobilité des articulations vertébrales en créant de l'espace entre les corps vertébraux.

Dans le plan antérieur du Core Stability, les muscles abdominaux sont essentiels, y compris les obliques internes, les obliques externes et le muscle transverse. Le muscle transverse présente des fibres musculaires principalement dans sa partie latérale et agit à la fois comme un muscle profond et superficiel, étant recouvert par les obliques internes et externes dans sa partie sous-ombilicale. Les muscles droits font également partie de cette synergie. De plus, il faut tenir compte des deux systèmes diaphragmatiques et du périnée, qui travaillent en coordination avec les muscles abdominaux pour assurer la stabilité du Core.

Comment l'évaluer ?

L'évaluation du Core Stability est essentielle en kinésithérapie. Le test de Sahrmann, utilisé pour évaluer le degré d'activation du caisson abdominal, comprend cinq niveaux. Il est important de maintenir une stabilité lombo-pelvienne naturelle lors de l'exécution de ces niveaux, comme le montre une étude de 2020 menée par Chan à Hong Kong.

L'étude de Chan menée à Hong Kong en 2020 a révélé des différences de degré d'activation entre les cinq niveaux du test de Sahrmann. Les niveaux 1, 2 et 4 présentent un degré d'activation plus faible, tandis que les niveaux 3 et 5 montrent une coactivation plus importante. L'observation de la capacité d'un patient à réaliser ces niveaux sans modifier sa courbure rachidienne lombaire est essentielle pour évaluer le Core Stability.

Le système BLUEBACK, avec une DEEP EMG, offre une évaluation précise de la coactivation musculaire, notamment du muscle transverse dans ses différentes fonctions. Les muscles du caisson abdominal, à fibre de type 1, se contractent automatiquement en déséquilibre ou en mouvement, mais doivent également être capables de se contracter en endurance lors d'activités physiques. Cette capacité à stabiliser le rachis tout en libérant les mouvements des membres inférieurs ou supérieurs est cruciale. La DEEP EMG permet de mesurer ces différents aspects du transverse. 

Selon une revue de littérature sur les moyens d'évaluer le core stability, l'observation de la stabilité du bassin dans le plan frontal semble être le meilleur indicateur, indépendamment du test choisi. Les options d'évaluation incluent le test de Sahrmann pour se concentrer sur le caisson abdominal, l'utilisation de BLUEBACK pour évaluer spécifiquement le muscle transverse, et l'utilisation de tests fonctionnels pour observer le patient en mouvement dans le plan frontal.

Le core stability, initialement développé pour les pathologies rachidiennes telles que les lombalgies, vise à stabiliser le bassin pour permettre la libération des membres supérieurs et inférieurs, réduisant ainsi la douleur à long terme. Cependant, des études récentes, comme celle de Nakashima en 2017, montrent que le core stability peut également être bénéfique dans d'autres domaines, tels que les pubalgies, la stabilité du genou et de la cheville, ce qui pourrait contribuer à prévenir les entorses de cheville et d'autres blessures. Ainsi, les indications pour l'utilisation du core stability sont larges et variées.

Malgré son utilisation répandue dans le traitement des douleurs lombaires et d'autres pathologies, le core stability n'est pas toujours la solution miracle. Des études ont montré des résultats mitigés quant à son efficacité à court et long terme, notamment en comparaison avec d'autres approches thérapeutiques. Ces études soulignent l'importance de considérer d'autres facteurs, tels que la mobilité articulaire, en conjonction avec les exercices de core stability.

De plus, il existe un manque de recherches sur l'efficacité du core stability dans la prévention des entorses de cheville. Ainsi, il reste encore beaucoup à explorer pour évaluer pleinement l'impact du core stability à court et long terme dans diverses conditions cliniques.

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