Vertical Hop test

Test clinique
Mis à jour le
3/4/2023
Genou
Rupture du LCA
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Objectif de ce test

Dans leur étude de 2022, Kotsifaki et al ont cherché à décrire en profondeur les performances biomécaniques (cinématique, cinétique, travail et forces musculaires individuelles) à la fin de la rééducation des athlètes ayant subit une reconstruction du LCA et les comparer avec des témoins sains pendant la propulsion et l'atterrissage d'un saut vertical à une jambe ou SLJ et pendant la phase réactive d'un saut à une jambe ou SLDJ.

Étant donné le matériel spécifique utilisé dans leur étude que l’on retrouve rarement dans un cabinet, les auteurs proposent d’autres alternatives pour enregistrer différentes mesures du saut vertical. Parmi ces alternatives, on retrouve l’application My Jump 2.
Il s’agit d’un outil qui permet entre autre l’évaluation de la performance en détente verticale et horizontale.

Dans un premier temps, vous allez devoir enregistrer le profil du patient ou de l’athlète que vous souhaitez évaluer. Puis nous allons devoir prendre 2 mesures anatomiques sur notre participant :

La 1ère mesure est la longueur des jambes en position de décollage. Pour réaliser cette mesure, on peut placer le participant allonger contre un mur, les pieds en flexion plantaire comme s’il avait poussé au maximum contre celui-ci. Puis on prend comme repère l’épine iliaque antéro-supérieure et on mesure jusqu’à la pointe de pied.
Pour la seconde mesure, on demande au participant de se tenir dans une position fléchie comme s’il allait sauter. On laissera le participant déterminer lui même la hauteur préférentielle, c’est à dire la hauteur à laquelle il est à l’aise et pense pouvoir sauter le plus haut possible. Dans cette position, le thérapeute mesure la distance entre l’EIAS ou le grand trochanter et le sol.

En créant un nouveau profil sur l’application, nous allons pouvoir y ajouter ces 2 mesures. Il sera également demandé de préciser la taille et le poids du participant. Il s’agit du poids actuel dans la tenue du participant prêt pour le saut.

Exécution du test

Nous ne rentrerons pas dans les détails du protocole de Kotsifaki et al. (2022) pour éviter de faire une vidéo de 30 minutes mais globalement, les participants de leur étude ont effectué une séance d'échauffement de 7 minutes comprenant de la course, de la course latérale, des squats profonds et des sauts à deux jambes.
On peut ensuite passer aux 2 sauts proposés par les auteurs. Dans cette vidéo, nous nous concentrerons exclusivement sur la hauteur du saut et non sur le Reactive Strength Index ou RSI. À noter toutefois que l’application MyJump2 permet également de calculer ce RSI.
Dans un premier temps, on sélectionne la tâche saut vertical et on débute avec le saut vertical avec un contre-mouvement. Il est demandé au participant de commencer à partir d'une position debout sur une seule jambe avant de se déplacer brièvement vers une profondeur auto-sélectionnée, puis de sauter verticalement avec un effort maximal et d’atterrir sur la même jambe.
Pour le second saut, le SLDJ, ce dernier a été réalisé à partir d'une hauteur de 15 cm dans l’étude de Kotsifaki et al. (2022). Il est demandé au sujet de tomber de la marche et, en touchant le sol, de sauter immédiatement aussi haut que possible tout en passant le moins de temps possible au sol. Au cours des deux sauts, les mains du sujet sont placées sur ses hanches.

Il est conseillé de réaliser 2 ou 3 sauts par jambe pour s’assurer d’une bonne reproductibilité. Entre chaque essai, on peut arbitrairement lancer un temps de récupération de 2 minutes.
Dans l’application, nous allons déterminer les sauts en balisant le décollage et l’atterrissage de l’athlète. Nous allons sélectionner la 1ère image où le patient n’aura plus aucun contact avec le sol qui correspond au décollage. L’atterrissage correspond lui au 1er contact avec le sol après le saut. A ce moment là nous devons renseigner la charge additionnel lors du saut. Dans notre cas, étant donné que le participant a effectué les sauts à vide, nous indiquons 0. Nous obtenons ensuite la performance réalisée par le participant.

Valeur clinique

Les auteurs ont constaté que malgré la validation des critères de test recommandés pour le RTS après une reconstruction du LCA, des asymétries significatives dans les performances de saut vertical ont été identifiées chez les athlètes masculins, ainsi que des différences par rapport à un groupe contrôle en bonne santé. En plus des différences de performance, des différences dans le travail du genou, la cinématique et la fonction musculaire étaient également évidentes.

Dans un article précédent utilisant la même population de patients et le même groupe contrôle, Kotsifaki et al , ont documenté que les athlètes après une reconstruction du LCA présentaient des déficits de la fonction du genou malgré la réalisation d'une distance de saut presque symétrique (97% LSI) (Kotsifaki et al. 2021 (a)). Cependant, les déficits de la fonction du genou sont évidents dans les critères de performance verticale (hauteur de saut), avec 83 % et 77 % de symétrie pour la hauteur de saut pendant le SLJ et le SLDJ, respectivement. Dans le groupe témoin, la symétrie de la hauteur de saut était de 98 % et 100 % pendant le SLJ et le SLDJ, respectivement.

Les sauts verticaux et horizontaux mesurent différents aspects de la fonction des membres inférieurs. La performance de saut en hauteur est principalement liée à la phase concentrique d'une tâche de saut vertical et évalue la capacité à décoller avec une extension puissante de la hanche, du genou et de la cheville (Linthorne et al. 2001). Chez les individus en bonne santé, la contribution relative du travail du genou dans la phase concentrique était trois fois plus importante pendant le saut vertical que pendant le saut horizontal (Kotsifaki et al. 2021 (b)). Dans la même cohorte que l’étude de Kotsifaki et al de 2022, la contribution du genou au travail total des membres inférieurs dans la phase concentrique d'un saut horizontal n'était que de 10 % (Kotsifaki et al. 2021 (a)).
Cependant, pendant la phase concentrique du SLJ et du SLDJ, la contribution du genou était d'environ 30 % du travail total. La plus grande contribution du travail du genou lors des sauts verticaux explique probablement pourquoi les déficits de performance sont plus facilement apparents que lors des sauts horizontaux chez les personnes ayant une déficience du genou. Et donc, les auteurs suggèrent que la performance du saut vertical en hauteur est une meilleure mesure que la distance du saut horizontal pour évaluer la fonction du genou.

Des recherches antérieures ont également signalé que la symétrie de la hauteur de saut vertical était plus difficile à obtenir que la symétrie de la distance de saut horizontale (Ebert et al. 2021 ; King et al. 2018 ; King et al. 2019 ; Ohji et al. 2021). De plus, la symétrie de la distance de saut est atteinte plus tôt pendant la rééducation que la symétrie de la force isocinétique du genou (Abrams et al. 2014 ; Nagai et al. 2020). Ces résultats suggèrent que l'accent mis sur la symétrie de la distance de saut risque de surestimer l'état de la rééducation (King et al. 2018 ;  Losciale et al. 2019). En revanche, les mesures de performance en saut vertical restent altérées, même lorsque les athlètes ont validé tous leurs critères de sortie (Kyritsis et al. 2016).

La hauteur de saut et l'indice de force réactive ou RSI ont déjà été utilisés pour quantifier les performances de phase réactive d'un saut à une jambe ou SLDJ. Les données de leur étude montrent des déficits de travail du genou plus importants pendant le SLDJ (70 % LSI) que pendant le SLJ (75 % LSI), ce qui suggère que l'ajout de la phase réactive peut davantage mettre en évidence les déficits de la fonction du genou. Comme nous l’avons dis précédemment, le calcul du travail du genou n'est généralement pas possible dans les situations cliniques où les analyses biomécaniques ne sont pas disponibles, cependant, l'estimation de la hauteur de saut et du RSI est plus faisable pour les cliniciens comme par exemple avec MyJump2 (tapis de contact, applications téléphoniques, cellules photoélectroniques, etc.).

Compensations corps entier
Dans les deux tâches de saut, les athlètes après une reconstruction du LCA  affichent une position du genou plus étendue et plus de flexion de la hanche, d'inclinaison antérieure du bassin et de flexion du tronc. De plus, pendant le SLDJ et la phase de propulsion du SLJ, les athlètes après reconstruction du LCA ont montré moins de contribution au travail du genou du membre impliqué, mais ont compensé par plus de travail de la hanche par rapport au membre non impliqué. Cela pourrait représenter un mécanisme pour compenser le travail réduit du genou trouvé dans toutes les phases des deux tâches. Un genou moins fléchi à l'atterrissage est potentiellement plus vulnérable à une nouvelle blessure du LCA, ce qui suggère que cette stratégie compensatoire peut augmenter le risque de nouvelle blessure.

L'utilisation de la compensation intra-membre pour décharger le genou et surcharger la hanche est un mécanisme couramment observé dans diverses tâches après une reconstruction du LCA (Osternig et al. 2000 ; Sigward et al. 2018 ; Wren et al. 2018) et est également influencé par le sexe et la force, les hommes déplaçant l'absorption d'énergie principalement vers la hanche (McBride et al. 2020). Également, les auteurs ont constaté que la stratégie compensatoire s'étend au-delà du membre inférieur, à l'ensemble du corps.

Apport musculaire
Concernant l’apport musculaire, les auteurs ont indiqué que les patients après une reconstruction du LCA présentaient des asymétries dans la contribution musculaire, indiquant des stratégies de coordination musculaire altérées. Globalement il a été constaté une réduction du travail du soléaire pendant les phases d'atterrissage et de propulsion. Étant donné que ce muscle fait partit des muscles qui génèrent la plus grande force de cisaillement postérieure protectrice du LCA (Maniar et al. 2020), il semble intéressant que les stratégies de rééducation cherchent à augmenter la force du soléaire pour tenter de réduire la charge sur le LCA.

En conclusion, lors des sauts verticaux, les athlètes masculins après une reconstruction du LCA au moment de reprendre le sport présentent toujours des déficits biomécaniques du genou, bien qu'ils aient atteint la symétrie dans les tests de distance horizontale et de force. Les mesures de performance de saut vertical telles que la hauteur de saut et l'indice de force réactive ou RSI peuvent mieux identifier les différences entre les membres que la distance de saut couramment utilisée. En l'absence d'équipement biomécanique plus avancé, les tests de saut vertical peuvent être une meilleure option clinique pour la prise de décision de retour au sport (Kotsifaki et al. 2022).

Bibliographie

Abrams, Geoffrey D., Joshua D. Harris, Anil K. Gupta, Frank M. McCormick, Charles A. Bush-Joseph, Nikhil N. Verma, Brian J. Cole, et Bernard R. Bach. « Functional Performance Testing After Anterior Cruciate Ligament Reconstruction: A Systematic Review ». Orthopaedic Journal of Sports Medicine 2, nᵒ 1 (janvier 2014): 2325967113518305.

[pdfslide.net](http://pdfslide.net/). « Analysis of Standing Vertical Jumps Using a Force Platform ». Consulté le 31 août 2022. [https://pdfslide.net/documents/analysis-of-standing-vertical-jumps-using-a-force-platform.html](https://pdfslide.net/documents/analysis-of-standing-vertical-jumps-using-a-force-platform.html).

Ebert, Jay R., Luke Du Preez, Bonnie Furzer, Peter Edwards, et Brendan Joss. « Which Hop Tests Can Best Identify Functional Limb Asymmetry in Patients 9-12 Months After Anterior Cruciate Ligament Reconstruction Employing a Hamstrings Tendon Autograft? » International Journal of Sports Physical Therapy 16, nᵒ 2 (1 avril 2021): 393‑403.

King, Enda, Chris Richter, Andy Franklyn-Miller, Katherine Daniels, Ross Wadey, Ray Moran, et Siobhan Strike. « Whole-Body Biomechanical Differences between Limbs Exist 9 Months after ACL Reconstruction across Jump/Landing Tasks ». Scandinavian Journal of Medicine & Science in Sports 28, nᵒ 12 (décembre 2018): 2567‑78.

King, Enda, Chris Richter, Andy Franklyn-Miller, Ross Wadey, Ray Moran, et Siobhan Strike. « Back to Normal Symmetry? Biomechanical Variables Remain More Asymmetrical Than Normal During Jump and Change-of-Direction Testing 9 Months After Anterior Cruciate Ligament Reconstruction ». The American Journal of Sports Medicine 47, nᵒ 5 (avril 2019): 1175‑85.

Koga, Hideyuki, Atsuo Nakamae, Yosuke Shima, Junji Iwasa, Grethe Myklebust, Lars Engebretsen, Roald Bahr, et Tron Krosshaug. « Mechanisms for Noncontact Anterior Cruciate Ligament Injuries: Knee Joint Kinematics in 10 Injury Situations from Female Team Handball and Basketball ». The American Journal of Sports Medicine 38, nᵒ 11 (novembre 2010): 2218‑25.

Kotsifaki, Argyro, Vasileios Korakakis, Philip Graham-Smith, Vasileios Sideris, et Rod Whiteley. « Vertical and Horizontal Hop Performance: Contributions of the Hip, Knee, and Ankle ». Sports Health 13, nᵒ 2 (mars 2021): 128‑35.

Kotsifaki, Argyro, Rod Whiteley, Sam Van Rossom, Vasileios Korakakis, Roald Bahr, Vasileios Sideris, Philip Graham-Smith, et Ilse Jonkers. « Single Leg Hop for Distance Symmetry Masks Lower Limb Biomechanics: Time to Discuss Hop Distance as Decision Criterion for Return to Sport after ACL Reconstruction? » British Journal of Sports Medicine 56, nᵒ 5 (mars 2022): 249‑56.

Kyritsis, Polyvios, Roald Bahr, Philippe Landreau, Riadh Miladi, et Erik Witvrouw. « Likelihood of ACL Graft Rupture: Not Meeting Six Clinical Discharge Criteria before Return to Sport Is Associated with a Four Times Greater Risk of Rupture ». British Journal of Sports Medicine 50, nᵒ 15 (août 2016): 946‑51.

Losciale, Justin M., Garrett Bullock, Christina Cromwell, Leila Ledbetter, Laura Pietrosimone, et Timothy C. Sell. « Hop Testing Lacks Strong Association With Key Outcome Variables After Primary Anterior Cruciate Ligament Reconstruction: A Systematic Review ». The American Journal of Sports Medicine 48, nᵒ 2 (février 2020): 511‑22.

Maniar, Nirav, Anthony G. Schache, Claudio Pizzolato, et David A. Opar. « Muscle Contributions to Tibiofemoral Shear Forces and Valgus and Rotational Joint Moments during Single Leg Drop Landing ». Scandinavian Journal of Medicine & Science in Sports 30, nᵒ 9 (septembre 2020): 1664‑74.

McBride, Jeffrey M., et Sophia Nimphius. « Biological System Energy Algorithm Reflected in Sub-System Joint Work Distribution Movement Strategies: Influence of Strength and Eccentric Loading ». Scientific Reports 10, nᵒ 1 (21 juillet 2020): 12052.

Nagai, Takashi, Nathan D. Schilaty, Edward R. Laskowski, et Timothy E. Hewett. « Hop Tests Can Result in Higher Limb Symmetry Index Values than Isokinetic Strength and Leg Press Tests in Patients Following ACL Reconstruction ». Knee Surgery, Sports Traumatology, Arthroscopy: Official Journal of the ESSKA 28, nᵒ 3 (mars 2020): 816‑22.

Ohji, Shunsuke, Junya Aizawa, Kenji Hirohata, Takehiro Ohmi, Sho Mitomo, Hideyuki Koga, et Kazuyoshi Yagishita. « Single-Leg Hop Can Result in Higher Limb Symmetry Index than Isokinetic Strength and Single-Leg Vertical Jump Following Anterior Cruciate Ligament Reconstruction ». The Knee 29 (mars 2021): 160‑66.

Osternig, L. R., R. Ferber, J. Mercer, et H. Davis. « Human Hip and Knee Torque Accommodations to Anterior Cruciate Ligament Dysfunction ». European Journal of Applied Physiology 83, nᵒ 1 (septembre 2000): 71‑76.

Sigward, Susan M., Ming-Sheng M. Chan, Paige E. Lin, Sara Y. Almansouri, et Kristamarie A. Pratt. « Compensatory Strategies That Reduce Knee Extensor Demand During a Bilateral Squat Change From 3 to 5 Months Following Anterior Cruciate Ligament Reconstruction ». The Journal of Orthopaedic and Sports Physical Therapy 48, nᵒ 9 (septembre 2018): 713‑18.

Wren, Tishya A. L., Nicole M. Mueske, Christopher H. Brophy, J. Lee Pace, Mia J. Katzel, Bianca R. Edison, Curtis D. Vandenberg, et Tracy L. Zaslow. « Hop Distance Symmetry Does Not Indicate Normal Landing Biomechanics in Adolescent Athletes With Recent Anterior Cruciate Ligament Reconstruction ». The Journal of Orthopaedic and Sports Physical Therapy 48, nᵒ 8 (août 2018): 622‑29.

Objectif de ce test

Dans leur étude de 2022, Kotsifaki et al ont cherché à décrire en profondeur les performances biomécaniques (cinématique, cinétique, travail et forces musculaires individuelles) à la fin de la rééducation des athlètes ayant subit une reconstruction du LCA et les comparer avec des témoins sains pendant la propulsion et l'atterrissage d'un saut vertical à une jambe ou SLJ et pendant la phase réactive d'un saut à une jambe ou SLDJ.

Étant donné le matériel spécifique utilisé dans leur étude que l’on retrouve rarement dans un cabinet, les auteurs proposent d’autres alternatives pour enregistrer différentes mesures du saut vertical. Parmi ces alternatives, on retrouve l’application My Jump 2.
Il s’agit d’un outil qui permet entre autre l’évaluation de la performance en détente verticale et horizontale.

Dans un premier temps, vous allez devoir enregistrer le profil du patient ou de l’athlète que vous souhaitez évaluer. Puis nous allons devoir prendre 2 mesures anatomiques sur notre participant :

La 1ère mesure est la longueur des jambes en position de décollage. Pour réaliser cette mesure, on peut placer le participant allonger contre un mur, les pieds en flexion plantaire comme s’il avait poussé au maximum contre celui-ci. Puis on prend comme repère l’épine iliaque antéro-supérieure et on mesure jusqu’à la pointe de pied.
Pour la seconde mesure, on demande au participant de se tenir dans une position fléchie comme s’il allait sauter. On laissera le participant déterminer lui même la hauteur préférentielle, c’est à dire la hauteur à laquelle il est à l’aise et pense pouvoir sauter le plus haut possible. Dans cette position, le thérapeute mesure la distance entre l’EIAS ou le grand trochanter et le sol.

En créant un nouveau profil sur l’application, nous allons pouvoir y ajouter ces 2 mesures. Il sera également demandé de préciser la taille et le poids du participant. Il s’agit du poids actuel dans la tenue du participant prêt pour le saut.

Exécution du test

Nous ne rentrerons pas dans les détails du protocole de Kotsifaki et al. (2022) pour éviter de faire une vidéo de 30 minutes mais globalement, les participants de leur étude ont effectué une séance d'échauffement de 7 minutes comprenant de la course, de la course latérale, des squats profonds et des sauts à deux jambes.
On peut ensuite passer aux 2 sauts proposés par les auteurs. Dans cette vidéo, nous nous concentrerons exclusivement sur la hauteur du saut et non sur le Reactive Strength Index ou RSI. À noter toutefois que l’application MyJump2 permet également de calculer ce RSI.
Dans un premier temps, on sélectionne la tâche saut vertical et on débute avec le saut vertical avec un contre-mouvement. Il est demandé au participant de commencer à partir d'une position debout sur une seule jambe avant de se déplacer brièvement vers une profondeur auto-sélectionnée, puis de sauter verticalement avec un effort maximal et d’atterrir sur la même jambe.
Pour le second saut, le SLDJ, ce dernier a été réalisé à partir d'une hauteur de 15 cm dans l’étude de Kotsifaki et al. (2022). Il est demandé au sujet de tomber de la marche et, en touchant le sol, de sauter immédiatement aussi haut que possible tout en passant le moins de temps possible au sol. Au cours des deux sauts, les mains du sujet sont placées sur ses hanches.

Il est conseillé de réaliser 2 ou 3 sauts par jambe pour s’assurer d’une bonne reproductibilité. Entre chaque essai, on peut arbitrairement lancer un temps de récupération de 2 minutes.
Dans l’application, nous allons déterminer les sauts en balisant le décollage et l’atterrissage de l’athlète. Nous allons sélectionner la 1ère image où le patient n’aura plus aucun contact avec le sol qui correspond au décollage. L’atterrissage correspond lui au 1er contact avec le sol après le saut. A ce moment là nous devons renseigner la charge additionnel lors du saut. Dans notre cas, étant donné que le participant a effectué les sauts à vide, nous indiquons 0. Nous obtenons ensuite la performance réalisée par le participant.

Valeur clinique

Les auteurs ont constaté que malgré la validation des critères de test recommandés pour le RTS après une reconstruction du LCA, des asymétries significatives dans les performances de saut vertical ont été identifiées chez les athlètes masculins, ainsi que des différences par rapport à un groupe contrôle en bonne santé. En plus des différences de performance, des différences dans le travail du genou, la cinématique et la fonction musculaire étaient également évidentes.

Dans un article précédent utilisant la même population de patients et le même groupe contrôle, Kotsifaki et al , ont documenté que les athlètes après une reconstruction du LCA présentaient des déficits de la fonction du genou malgré la réalisation d'une distance de saut presque symétrique (97% LSI) (Kotsifaki et al. 2021 (a)). Cependant, les déficits de la fonction du genou sont évidents dans les critères de performance verticale (hauteur de saut), avec 83 % et 77 % de symétrie pour la hauteur de saut pendant le SLJ et le SLDJ, respectivement. Dans le groupe témoin, la symétrie de la hauteur de saut était de 98 % et 100 % pendant le SLJ et le SLDJ, respectivement.

Les sauts verticaux et horizontaux mesurent différents aspects de la fonction des membres inférieurs. La performance de saut en hauteur est principalement liée à la phase concentrique d'une tâche de saut vertical et évalue la capacité à décoller avec une extension puissante de la hanche, du genou et de la cheville (Linthorne et al. 2001). Chez les individus en bonne santé, la contribution relative du travail du genou dans la phase concentrique était trois fois plus importante pendant le saut vertical que pendant le saut horizontal (Kotsifaki et al. 2021 (b)). Dans la même cohorte que l’étude de Kotsifaki et al de 2022, la contribution du genou au travail total des membres inférieurs dans la phase concentrique d'un saut horizontal n'était que de 10 % (Kotsifaki et al. 2021 (a)).
Cependant, pendant la phase concentrique du SLJ et du SLDJ, la contribution du genou était d'environ 30 % du travail total. La plus grande contribution du travail du genou lors des sauts verticaux explique probablement pourquoi les déficits de performance sont plus facilement apparents que lors des sauts horizontaux chez les personnes ayant une déficience du genou. Et donc, les auteurs suggèrent que la performance du saut vertical en hauteur est une meilleure mesure que la distance du saut horizontal pour évaluer la fonction du genou.

Des recherches antérieures ont également signalé que la symétrie de la hauteur de saut vertical était plus difficile à obtenir que la symétrie de la distance de saut horizontale (Ebert et al. 2021 ; King et al. 2018 ; King et al. 2019 ; Ohji et al. 2021). De plus, la symétrie de la distance de saut est atteinte plus tôt pendant la rééducation que la symétrie de la force isocinétique du genou (Abrams et al. 2014 ; Nagai et al. 2020). Ces résultats suggèrent que l'accent mis sur la symétrie de la distance de saut risque de surestimer l'état de la rééducation (King et al. 2018 ;  Losciale et al. 2019). En revanche, les mesures de performance en saut vertical restent altérées, même lorsque les athlètes ont validé tous leurs critères de sortie (Kyritsis et al. 2016).

La hauteur de saut et l'indice de force réactive ou RSI ont déjà été utilisés pour quantifier les performances de phase réactive d'un saut à une jambe ou SLDJ. Les données de leur étude montrent des déficits de travail du genou plus importants pendant le SLDJ (70 % LSI) que pendant le SLJ (75 % LSI), ce qui suggère que l'ajout de la phase réactive peut davantage mettre en évidence les déficits de la fonction du genou. Comme nous l’avons dis précédemment, le calcul du travail du genou n'est généralement pas possible dans les situations cliniques où les analyses biomécaniques ne sont pas disponibles, cependant, l'estimation de la hauteur de saut et du RSI est plus faisable pour les cliniciens comme par exemple avec MyJump2 (tapis de contact, applications téléphoniques, cellules photoélectroniques, etc.).

Compensations corps entier
Dans les deux tâches de saut, les athlètes après une reconstruction du LCA  affichent une position du genou plus étendue et plus de flexion de la hanche, d'inclinaison antérieure du bassin et de flexion du tronc. De plus, pendant le SLDJ et la phase de propulsion du SLJ, les athlètes après reconstruction du LCA ont montré moins de contribution au travail du genou du membre impliqué, mais ont compensé par plus de travail de la hanche par rapport au membre non impliqué. Cela pourrait représenter un mécanisme pour compenser le travail réduit du genou trouvé dans toutes les phases des deux tâches. Un genou moins fléchi à l'atterrissage est potentiellement plus vulnérable à une nouvelle blessure du LCA, ce qui suggère que cette stratégie compensatoire peut augmenter le risque de nouvelle blessure.

L'utilisation de la compensation intra-membre pour décharger le genou et surcharger la hanche est un mécanisme couramment observé dans diverses tâches après une reconstruction du LCA (Osternig et al. 2000 ; Sigward et al. 2018 ; Wren et al. 2018) et est également influencé par le sexe et la force, les hommes déplaçant l'absorption d'énergie principalement vers la hanche (McBride et al. 2020). Également, les auteurs ont constaté que la stratégie compensatoire s'étend au-delà du membre inférieur, à l'ensemble du corps.

Apport musculaire
Concernant l’apport musculaire, les auteurs ont indiqué que les patients après une reconstruction du LCA présentaient des asymétries dans la contribution musculaire, indiquant des stratégies de coordination musculaire altérées. Globalement il a été constaté une réduction du travail du soléaire pendant les phases d'atterrissage et de propulsion. Étant donné que ce muscle fait partit des muscles qui génèrent la plus grande force de cisaillement postérieure protectrice du LCA (Maniar et al. 2020), il semble intéressant que les stratégies de rééducation cherchent à augmenter la force du soléaire pour tenter de réduire la charge sur le LCA.

En conclusion, lors des sauts verticaux, les athlètes masculins après une reconstruction du LCA au moment de reprendre le sport présentent toujours des déficits biomécaniques du genou, bien qu'ils aient atteint la symétrie dans les tests de distance horizontale et de force. Les mesures de performance de saut vertical telles que la hauteur de saut et l'indice de force réactive ou RSI peuvent mieux identifier les différences entre les membres que la distance de saut couramment utilisée. En l'absence d'équipement biomécanique plus avancé, les tests de saut vertical peuvent être une meilleure option clinique pour la prise de décision de retour au sport (Kotsifaki et al. 2022).

Bibliographie

Abrams, Geoffrey D., Joshua D. Harris, Anil K. Gupta, Frank M. McCormick, Charles A. Bush-Joseph, Nikhil N. Verma, Brian J. Cole, et Bernard R. Bach. « Functional Performance Testing After Anterior Cruciate Ligament Reconstruction: A Systematic Review ». Orthopaedic Journal of Sports Medicine 2, nᵒ 1 (janvier 2014): 2325967113518305.

[pdfslide.net](http://pdfslide.net/). « Analysis of Standing Vertical Jumps Using a Force Platform ». Consulté le 31 août 2022. [https://pdfslide.net/documents/analysis-of-standing-vertical-jumps-using-a-force-platform.html](https://pdfslide.net/documents/analysis-of-standing-vertical-jumps-using-a-force-platform.html).

Ebert, Jay R., Luke Du Preez, Bonnie Furzer, Peter Edwards, et Brendan Joss. « Which Hop Tests Can Best Identify Functional Limb Asymmetry in Patients 9-12 Months After Anterior Cruciate Ligament Reconstruction Employing a Hamstrings Tendon Autograft? » International Journal of Sports Physical Therapy 16, nᵒ 2 (1 avril 2021): 393‑403.

King, Enda, Chris Richter, Andy Franklyn-Miller, Katherine Daniels, Ross Wadey, Ray Moran, et Siobhan Strike. « Whole-Body Biomechanical Differences between Limbs Exist 9 Months after ACL Reconstruction across Jump/Landing Tasks ». Scandinavian Journal of Medicine & Science in Sports 28, nᵒ 12 (décembre 2018): 2567‑78.

King, Enda, Chris Richter, Andy Franklyn-Miller, Ross Wadey, Ray Moran, et Siobhan Strike. « Back to Normal Symmetry? Biomechanical Variables Remain More Asymmetrical Than Normal During Jump and Change-of-Direction Testing 9 Months After Anterior Cruciate Ligament Reconstruction ». The American Journal of Sports Medicine 47, nᵒ 5 (avril 2019): 1175‑85.

Koga, Hideyuki, Atsuo Nakamae, Yosuke Shima, Junji Iwasa, Grethe Myklebust, Lars Engebretsen, Roald Bahr, et Tron Krosshaug. « Mechanisms for Noncontact Anterior Cruciate Ligament Injuries: Knee Joint Kinematics in 10 Injury Situations from Female Team Handball and Basketball ». The American Journal of Sports Medicine 38, nᵒ 11 (novembre 2010): 2218‑25.

Kotsifaki, Argyro, Vasileios Korakakis, Philip Graham-Smith, Vasileios Sideris, et Rod Whiteley. « Vertical and Horizontal Hop Performance: Contributions of the Hip, Knee, and Ankle ». Sports Health 13, nᵒ 2 (mars 2021): 128‑35.

Kotsifaki, Argyro, Rod Whiteley, Sam Van Rossom, Vasileios Korakakis, Roald Bahr, Vasileios Sideris, Philip Graham-Smith, et Ilse Jonkers. « Single Leg Hop for Distance Symmetry Masks Lower Limb Biomechanics: Time to Discuss Hop Distance as Decision Criterion for Return to Sport after ACL Reconstruction? » British Journal of Sports Medicine 56, nᵒ 5 (mars 2022): 249‑56.

Kyritsis, Polyvios, Roald Bahr, Philippe Landreau, Riadh Miladi, et Erik Witvrouw. « Likelihood of ACL Graft Rupture: Not Meeting Six Clinical Discharge Criteria before Return to Sport Is Associated with a Four Times Greater Risk of Rupture ». British Journal of Sports Medicine 50, nᵒ 15 (août 2016): 946‑51.

Losciale, Justin M., Garrett Bullock, Christina Cromwell, Leila Ledbetter, Laura Pietrosimone, et Timothy C. Sell. « Hop Testing Lacks Strong Association With Key Outcome Variables After Primary Anterior Cruciate Ligament Reconstruction: A Systematic Review ». The American Journal of Sports Medicine 48, nᵒ 2 (février 2020): 511‑22.

Maniar, Nirav, Anthony G. Schache, Claudio Pizzolato, et David A. Opar. « Muscle Contributions to Tibiofemoral Shear Forces and Valgus and Rotational Joint Moments during Single Leg Drop Landing ». Scandinavian Journal of Medicine & Science in Sports 30, nᵒ 9 (septembre 2020): 1664‑74.

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