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Prone double straight-leg raise test

Test clinique
Mis à jour le
3/4/2023
Rachis lombaire
Lombalgie
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Objectif de ce test

Le Prone double straight-leg raise test ou PDSLR peut être utilisé dans l’évaluation de l’endurance des extenseurs du rachis en cas de lombalgie.
   

La lombalgie est l'une des affections musculo-squelettiques les plus courantes et les plus coûteuses dans les sociétés actuelles (Massoud Arab et al. 2007). Plus de 2 salariés sur 3 ont été ou seront confrontés à ce problème de santé, et les lombalgies chroniques sont la première cause d'incapacité de travail chez les salariés européens de moins de 45 ans (Plantin, 2016).  Malgré sa forte incidence et ses effets sur les activités des individus, les causes exactes de lombalgie n'ont pas encore été pleinement comprises, car aucune approche de diagnostic ou de traitement ne s'est montré clairement efficace (Ehrlich, 2003, Massoud Arab et al. 2007).
   
Au cours des dernières décennies, l'accent a été mis sur l'endurance des muscles extenseurs du tronc et son possible lien avec la lombalgie (Martínez-Romero et al. 2020). Il a été rapporté que l'évaluation de l'endurance des muscles extenseurs du rachis a une plus grande validité discriminative que l'évaluation de la force musculaire chez les lombalgiques. Il semblerait que l’endurance pourrait être un très bon prédicteur de la santé du dos (Biering-Sorensen, 1984, Massoud Arab et al. 2007).
En effet, de nombreuses études ont montré une diminution significative de l'endurance des muscles extenseurs du dos chez les patients souffrant de lombalgie (O’Sullivan et al. 2006). D’après certaines études électromyographiques les muscles para-spinaux de ces patients fatigueraient plus vite que ceux des sujets asymptomatiques (Roy et al. 1989, Tsuboi et al. 1994).
   
De nombreux test d’endurance des muscles extenseurs du tronc ont été étudiés dans le but de prédire, de prévenir et d'éliminer les problèmes de santé. Parmi ces tests, on retrouve le test de Sorensen qui est le plus courant et le plus détaillé par la littérature (Moreau et al. 2001, Martínez-Romero et al. 2020). Toutefois, des études ont révélé que ce test évaluait l'endurance de tous les muscles impliqués dans l'extension du tronc comprenant les muscles para-spinaux mais aussi les muscles extenseurs de la hanche. Une controverse existe quant à la quantité d'endurance fournie par les muscles extenseurs de la hanche par rapport aux extenseurs lombaires inférieurs (Plamondon et al. 2004, Massoud Arab et al. 2007). Un autre problème concernant le test de Sorensen est sa difficulté d’exécution. Dans son étude, Biering-Sorensen rapporte que 24 % des participants n'ont pas pu terminer le test en raison de douleurs dans le dos, dans les jambes ou dans l’abdomen (Biering-Sorensen, 1984).
   
Pour pallier à ces difficultés, le PDSLR pourrait être utilisé pour évaluer l’endurance des muscles extenseurs lombaires inférieurs (McIntosh et al.1998). Dans leur étude en 2007, Massoud Arab et al. décrivent ce test comme ayant la sensibilité, la spécificité et la valeur prédictive les plus élevées pour la lombalgie par rapport aux autres tests d’endurance des extenseurs du tronc. Ce constat est valable aussi bien chez les hommes que chez les femmes (Massoud Arab et al. 2007).
   

Exécution du test

Pour réaliser ce test, le patient commence en position couchée sur le ventre, les hanches étendues, les mains sous le front et les avant-bras perpendiculaires au corps. Il est ensuite invité à soulever les deux jambes jusqu'à ce que les genoux ne soient plus au contact de la table. Le kiné peut contrôler le soulèvement des genoux en glissant une main sous les cuisses du patient. Le temps durant lequel le patient peut tenir cette position est enregistré en secondes, et le test est terminé lorsque le sujet n'est plus capable de maintenir les genoux au dessus de la table (McIntosh et al. 1998, Moreau et al. 2001).

Valeur clinique

D’après Massoud Arab et al en 2007, un score cut-off de 30 secondes chez les hommes est associé à une sensibilité de 96,2% et une spécificité de 100% pour mesurer l'endurance des muscles du tronc dans la lombalgie. Chez les femmes, les auteurs ont retrouvé un score cut-off de 29 secondes associé à une sensibilité de 100% et une spécificité de 92,3%.
Toutefois, ces résultats sont à prendre avec précaution étant donné le manque d’études et de preuves existantes sur ce test (Martínez-Romero et al. 2020).
Il n’en reste pas moins que le PDSLR un test simple et sûr pour le patient (Moreau et al. 2001). A noter que certains auteurs rapportent des différences significatives dans les résultats de ce test selon les tranches d’âge. Des tableaux reprenant les scores moyens en fonction de l’âge et du sexe ont été proposés et peuvent servir de repère dans l’évaluation du patient lombalgique (McIntosh et al. 1998, Moreau et al. 2001).

Bibliographie

Biering-Sorensen F. Physical measurements as risk indicators for low back trouble over a one year period. Spine 1984; 9: 106–19

Ehrlich, George E. « Low Back Pain ». Bulletin of the World Health Organization 81, no 9 (2003): 671‑76.0-0

O’Sullivan PB, Mitchell T, Bulich P, Waller R, Holte J. The relationship between posture and back muscle endurance in industrial workers with flexion-related low back pain. Man Ther 2006; 11: 264–71.

Martínez-Romero, María Teresa, Francisco Ayala, Mark De Ste Croix, Francisco J. Vera-Garcia, Pilar Sainz de Baranda, Fernando Santonja-Medina, et Julio Sánchez-Meca. « A Meta-Analysis of the Reliability of Four Field-Based Trunk Extension Endurance Tests ». International Journal of Environmental Research and Public Health 17, no 9 (mai 2020): 3088.

Massoud Arab, A., Salavati, M., Ebrahimi, I., & Ebrahim Mousavi, M. (2007). Sensitivity, specificity and predictive value of the clinical trunk muscle endurance tests in low back pain. Clinical Rehabilitation, 21(7), 640–647.

Moreau, C. E., Green, B. N., Johnson, C. D., & Moreau, S. R. (2001). Isometric Back Extension Endurance Tests: A Review of the Literature. Journal of Manipulative and Physiological Therapeutics, 24(2), 110–122.

McIntosh G, Wilson L, Affieck M, Hall H. Trunk and lower extremity muscle endurance: normative data for adults. J Rehabil Outcome Meas 1998; 2: 20–39

Plamondon, A., Trimble, K., Lariviere, C., & Desjardins, P. (2004). Back muscle fatigue during intermittent prone back extension exercise. Scandinavian Journal of Medicine and Science in Sports, 14(4), 221–230.

Plantin, A. (2016). Lombalgies: Diagnostic et traitement selon les recommandations de l’APTA. Kinésithérapie, la Revue, 16(172), 30–39.

ROY, S. H., DE LUCA, C. J., & CASAVANT, D. A. (1989). Lumbar Muscle Fatigue and Chronic Lower Back Pain. Spine, 14(9), 992–1001.

Tsuboi, T., Satou, T., Egawa, K., Izumi, Y., & Miyazaki, M. (1994). Spectral analysis of electromyogram in lumbar muscles: fatigue induced endurance contraction. European Journal of Applied Physiology and Occupational Physiology, 69(4), 361–366.

Objectif de ce test

Le Prone double straight-leg raise test ou PDSLR peut être utilisé dans l’évaluation de l’endurance des extenseurs du rachis en cas de lombalgie.
   

La lombalgie est l'une des affections musculo-squelettiques les plus courantes et les plus coûteuses dans les sociétés actuelles (Massoud Arab et al. 2007). Plus de 2 salariés sur 3 ont été ou seront confrontés à ce problème de santé, et les lombalgies chroniques sont la première cause d'incapacité de travail chez les salariés européens de moins de 45 ans (Plantin, 2016).  Malgré sa forte incidence et ses effets sur les activités des individus, les causes exactes de lombalgie n'ont pas encore été pleinement comprises, car aucune approche de diagnostic ou de traitement ne s'est montré clairement efficace (Ehrlich, 2003, Massoud Arab et al. 2007).
   
Au cours des dernières décennies, l'accent a été mis sur l'endurance des muscles extenseurs du tronc et son possible lien avec la lombalgie (Martínez-Romero et al. 2020). Il a été rapporté que l'évaluation de l'endurance des muscles extenseurs du rachis a une plus grande validité discriminative que l'évaluation de la force musculaire chez les lombalgiques. Il semblerait que l’endurance pourrait être un très bon prédicteur de la santé du dos (Biering-Sorensen, 1984, Massoud Arab et al. 2007).
En effet, de nombreuses études ont montré une diminution significative de l'endurance des muscles extenseurs du dos chez les patients souffrant de lombalgie (O’Sullivan et al. 2006). D’après certaines études électromyographiques les muscles para-spinaux de ces patients fatigueraient plus vite que ceux des sujets asymptomatiques (Roy et al. 1989, Tsuboi et al. 1994).
   
De nombreux test d’endurance des muscles extenseurs du tronc ont été étudiés dans le but de prédire, de prévenir et d'éliminer les problèmes de santé. Parmi ces tests, on retrouve le test de Sorensen qui est le plus courant et le plus détaillé par la littérature (Moreau et al. 2001, Martínez-Romero et al. 2020). Toutefois, des études ont révélé que ce test évaluait l'endurance de tous les muscles impliqués dans l'extension du tronc comprenant les muscles para-spinaux mais aussi les muscles extenseurs de la hanche. Une controverse existe quant à la quantité d'endurance fournie par les muscles extenseurs de la hanche par rapport aux extenseurs lombaires inférieurs (Plamondon et al. 2004, Massoud Arab et al. 2007). Un autre problème concernant le test de Sorensen est sa difficulté d’exécution. Dans son étude, Biering-Sorensen rapporte que 24 % des participants n'ont pas pu terminer le test en raison de douleurs dans le dos, dans les jambes ou dans l’abdomen (Biering-Sorensen, 1984).
   
Pour pallier à ces difficultés, le PDSLR pourrait être utilisé pour évaluer l’endurance des muscles extenseurs lombaires inférieurs (McIntosh et al.1998). Dans leur étude en 2007, Massoud Arab et al. décrivent ce test comme ayant la sensibilité, la spécificité et la valeur prédictive les plus élevées pour la lombalgie par rapport aux autres tests d’endurance des extenseurs du tronc. Ce constat est valable aussi bien chez les hommes que chez les femmes (Massoud Arab et al. 2007).
   

Exécution du test

Pour réaliser ce test, le patient commence en position couchée sur le ventre, les hanches étendues, les mains sous le front et les avant-bras perpendiculaires au corps. Il est ensuite invité à soulever les deux jambes jusqu'à ce que les genoux ne soient plus au contact de la table. Le kiné peut contrôler le soulèvement des genoux en glissant une main sous les cuisses du patient. Le temps durant lequel le patient peut tenir cette position est enregistré en secondes, et le test est terminé lorsque le sujet n'est plus capable de maintenir les genoux au dessus de la table (McIntosh et al. 1998, Moreau et al. 2001).

Valeur clinique

D’après Massoud Arab et al en 2007, un score cut-off de 30 secondes chez les hommes est associé à une sensibilité de 96,2% et une spécificité de 100% pour mesurer l'endurance des muscles du tronc dans la lombalgie. Chez les femmes, les auteurs ont retrouvé un score cut-off de 29 secondes associé à une sensibilité de 100% et une spécificité de 92,3%.
Toutefois, ces résultats sont à prendre avec précaution étant donné le manque d’études et de preuves existantes sur ce test (Martínez-Romero et al. 2020).
Il n’en reste pas moins que le PDSLR un test simple et sûr pour le patient (Moreau et al. 2001). A noter que certains auteurs rapportent des différences significatives dans les résultats de ce test selon les tranches d’âge. Des tableaux reprenant les scores moyens en fonction de l’âge et du sexe ont été proposés et peuvent servir de repère dans l’évaluation du patient lombalgique (McIntosh et al. 1998, Moreau et al. 2001).

Bibliographie

Biering-Sorensen F. Physical measurements as risk indicators for low back trouble over a one year period. Spine 1984; 9: 106–19

Ehrlich, George E. « Low Back Pain ». Bulletin of the World Health Organization 81, no 9 (2003): 671‑76.0-0

O’Sullivan PB, Mitchell T, Bulich P, Waller R, Holte J. The relationship between posture and back muscle endurance in industrial workers with flexion-related low back pain. Man Ther 2006; 11: 264–71.

Martínez-Romero, María Teresa, Francisco Ayala, Mark De Ste Croix, Francisco J. Vera-Garcia, Pilar Sainz de Baranda, Fernando Santonja-Medina, et Julio Sánchez-Meca. « A Meta-Analysis of the Reliability of Four Field-Based Trunk Extension Endurance Tests ». International Journal of Environmental Research and Public Health 17, no 9 (mai 2020): 3088.

Massoud Arab, A., Salavati, M., Ebrahimi, I., & Ebrahim Mousavi, M. (2007). Sensitivity, specificity and predictive value of the clinical trunk muscle endurance tests in low back pain. Clinical Rehabilitation, 21(7), 640–647.

Moreau, C. E., Green, B. N., Johnson, C. D., & Moreau, S. R. (2001). Isometric Back Extension Endurance Tests: A Review of the Literature. Journal of Manipulative and Physiological Therapeutics, 24(2), 110–122.

McIntosh G, Wilson L, Affieck M, Hall H. Trunk and lower extremity muscle endurance: normative data for adults. J Rehabil Outcome Meas 1998; 2: 20–39

Plamondon, A., Trimble, K., Lariviere, C., & Desjardins, P. (2004). Back muscle fatigue during intermittent prone back extension exercise. Scandinavian Journal of Medicine and Science in Sports, 14(4), 221–230.

Plantin, A. (2016). Lombalgies: Diagnostic et traitement selon les recommandations de l’APTA. Kinésithérapie, la Revue, 16(172), 30–39.

ROY, S. H., DE LUCA, C. J., & CASAVANT, D. A. (1989). Lumbar Muscle Fatigue and Chronic Lower Back Pain. Spine, 14(9), 992–1001.

Tsuboi, T., Satou, T., Egawa, K., Izumi, Y., & Miyazaki, M. (1994). Spectral analysis of electromyogram in lumbar muscles: fatigue induced endurance contraction. European Journal of Applied Physiology and Occupational Physiology, 69(4), 361–366.

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