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L'hallux valgus - Traitement & Prise en charge

Module EBP
Mis Ă  jour le
22/6/2024
Maude Traullé
Kinésithérapeute spécialisée dans le traitement de la cheville et du pied
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III - Traitements et prise en charge

Approches thérapeutiques préventives

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Les mesures orthopĂ©diques conservatrices ne peuvent prĂ©venir la dĂ©tĂ©rioration de l'hallux valgus qu'Ă  un stade prĂ©coce de la maladie d’aprĂšs Zirngibl et al en 2017 (24). Il s’agit tantĂŽt d’orthĂšses de maintien ou de correction. Le podologue peut ĂȘtre consultĂ© afin de rĂ©aliser une orthĂšse sur mesure voire une semelle modifiant les points d’appuis.

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De la kinĂ©sithĂ©rapie peut ĂȘtre prescrite dans de rare cas afin d’apaiser les douleurs et de proposer un travail de renforcement musculaire stabilisateur de la voĂ»te plantaire et du tibial postĂ©rieur, muscle incriminĂ© dans l’instabilitĂ© de la 1Ăšre colonne par les travaux de Blackwood et Gossett (25) en 2018 comme facteur de risque de pied plat et d’effondrement de l’arche mĂ©diale.

A notre connaissance, aucun traitement prĂ©ventif n’a prouvĂ© son efficacitĂ© dans le retard d’apparition de la dĂ©formation ni rĂ©ellement dans la gestion des symptĂŽmes de l’HV. La revue de littĂ©rature rĂ©digĂ©e par Ying et al en 2021 (46) semble montrer que l’addition de certaines thĂ©rapies non invasives pourraient avoir un impact sur la douleur voire sur l’Hallux Valgus Angle, mais les auteurs concluent sur le besoin d’étude de meilleure qualitĂ© pour appuyer ces conclusions.

Traitement chirurgical

Indication

L’indication chirurgicale dĂ©pend de plusieurs Ă©lĂ©ments que sont l’importance de la dĂ©formation d’aprĂšs la revue de Simon et al en 2012 (47), rĂ©vĂ©lĂ©e par l’examen radiographique et la plainte du sujet dans sa difficultĂ© au chaussage mais surtout dans sa douleur et dans les consĂ©quences fonctionnelles de celle-ci.

Différentes techniques chirurgicales

Ces gestes opĂ©ratoires peuvent ĂȘtre effectuĂ©s de diffĂ©rentes façons Ă  ciel ouvert, pouvant ĂȘtre pratiquĂ©e de maniĂšre mini-invasive, c’est-Ă -dire que le chirurgien veille Ă  une prĂ©servation maximale des tissus, ou bien percutanĂ©e et sous-contrĂŽle radiographique par deux ou trois mini-incisions de quelques millimĂštres qui servent Ă  insĂ©rer de mini-instruments. Cette derniĂšre technique n’est que peu utilisĂ©e, les techniques mini-invasives seront donc dĂ©crites. Parmi ces techniques, un travail rĂ©cent de Noback et al de 2023 (48) exposent l’absence de consensus en faveur d’une chirurgie qui sont toutes pratiquĂ©es.

Scarf

L’ostĂ©otomie Scarf est l’une des plus reprĂ©sentĂ©es selon Barg et al (49). L’ostĂ©otomie de Scarf du premier mĂ©tatarsien est une ostĂ©otomie diaphysaire visant Ă  rĂ©duire le mĂ©tatarsus varus. L’incision est mĂ©diale et rectiligne sur l’articulation MTP1. La proĂ©minence mĂ©diale est retirĂ©e puis une ostĂ©otomie en forme de Z est rĂ©alisĂ©e sur la diaphyse du mĂ©tatarsien. Cela permet aux fragments de tĂȘte-diaphyse d’ĂȘtre translatĂ©s et rotationnĂ©s dans le but d’obtenir une correction de la dĂ©formation tout en maintenant une congruitĂ© articulaire. Le fragment distal est ensuite latĂ©ralisĂ©. Enfin, une vis est placĂ©e en distal et en proximal pour stabiliser le tout. Cette technique montre de trĂšs bons rĂ©sultats sur les formes sĂ©vĂšres selon Denik et al en 2007 (50), elle possĂšde une grande capacitĂ© de correction.

L’ostĂ©otomie Scarf est indiquĂ©e pour l’ensemble des indications conservatrices de l’hallux valgus, notamment si un raccourcissement ou un abaissement doivent y ĂȘtre associĂ©s. Ce raccourcissement peut conduire Ă  se trouver en prĂ©sence d’un second mĂ©tatarse plus long que le premier et par consĂ©quent un transfert de charge, facteur de risque de lĂ©sion de stress osseux. L’addition d’une ostĂ©otomie de la phalange proximale est frĂ©quente. Barouk a Ă©tudiĂ© puis introduit cette technique en France d’aprĂšs ces travaux de 2005 (7).

Le terme « Scarf » est un terme d'architecture qui définit comme un joint réalisé en entaillant ou en coupant les ou en coupant les extrémités de deux piÚces et en les fixant ensemble de maniÚre à ce qu'elles se chevauchent et s'assemblent fermement en une seule piÚce continue, selon Aminian et al en 2006 (51).

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Chevron

Au cours d’une ostĂ©otomie de Chevron, la mĂȘme opĂ©ration est rĂ©alisĂ©e mais sur la partie distale du premier mĂ©tatarsien. L’ostĂ©otomie a une forme de V d’ouverture 60°. Cette technique est plutĂŽt utilisĂ©e pour les HV faibles Ă  modĂ©rĂ©s selon Denik et al en 2007 (50). Ces auteurs concluent en disant que les rĂ©sultats cliniques et radiographiques des techniques scarf et chevron sont Ă©quivalents et trĂšs bons. Le taux de complications Ă©tait comparable, bien que les types de complications diffĂšrent. L’ostĂ©otomie de chevron remporte leur adhĂ©sion car l'intervention est techniquement moins exigeante.

 Elle associe un effet de valgisation un effet d’abaissement pour le remettre en charge et limiter l’hyper-appui sous M2. La chirurgie consiste en une incision sur le versant interne (aspect mĂ©dial) de l’avant-pied, suivi de deux coupes osseuses (ostĂ©otomies) angulĂ©es au niveau de la base du 1er mĂ©tatarse (l’os menant au gros orteil). La coupe osseuse en forme de triangle permet de translater latĂ©ralement la partie distale (partie la plus prĂšs des orteils) du mĂ©tatarse. Cette procĂ©dure est habituellement jumelĂ©e Ă  une rĂ©paration capsulaire de l’articulation MTP1.

 

 

Lapidus

La procĂ©dure implique une incision dorso-mĂ©diale en regard de l’articulation cunĂ©o-mĂ©tatarsienne, qui est ainsi est exposĂ©e. Une ostĂ©otomie prĂ©pare cette articulation pour une fusion, l’angle entre le premier et deuxiĂšme mĂ©tatarse est diminuĂ©. On pratique alors une arthrodĂšse par le biais de deux vis ou vis-plaque. De plus, si c’est le cas, l’exostose mĂ©diale de la tĂȘte mĂ©tatarsienne est rĂ©sĂ©quĂ©e via une incision mĂ©diale. De plus, il est souvent nĂ©cessaire de procĂ©der Ă  une capsuloplastie pour tendre la capsule articulaire de la MTP1 selon Do et al en 2022 (52).

 

 

Traitement MK

Pré-opératoire

Comme tout traitement de masso-kinĂ©sithĂ©rapie (MK), quel que soit le dĂ©lai pĂ©ri-opĂ©ratoire (avant ou aprĂšs), celui-ci dĂ©coule de l’examen clinique rĂ©alisĂ© sous la tutelle du projet de vie du patient. Les principales dĂ©ficiences retrouvĂ©es dans la littĂ©rature se regroupent autour de l’instabilitĂ© passive et active de la premiĂšre colonne, auquel peut s’ajouter un dĂ©ficit proprioceptif et la prĂ©sence de douleurs, lesquels conduiront Ă  un trouble postural debout et des dĂ©ficits liĂ©s Ă  la marche. Le traitement MK s’orientera autour de ces dĂ©ficiences.

Le soin de kinĂ©sithĂ©rapie prĂ©-opĂ©ratoire suit l’objectif de prĂ©parer Ă  l’intervention et Ă  ses suites. Ainsi dont, la thĂ©rapie se focalise sur des notions analytiques de mobilitĂ© et de force musculaire, fonctions qui seront fortement impactĂ©es par l’immobilisation relative en post-opĂ©ratoire. Cette immobilisation dans des chaussures Barouk, interdit l’appui sur l’avant-pied, ce qui est possible compte-tenu de la forme de la semelle de ces chaussures. Selon l’intervention, le maintien du pied Ă  l’appui dans la chaussure a lieu entre 2 et 8 semaines post-opĂ©ratoires selon la revue narrative de Hester III & Pedowitz en 2020 (53).

La mobilitĂ© articulaire s’entretient voire s’amĂ©liore au moyen de mobilisations passives de la premiĂšre colonne en insistant sur les articulations Ă  risque d’ankylose, du fait de l’arthrose : la MTP1 voire l’interphalangienne de l’hallux. Le kinĂ©sithĂ©rapeute mobilise ainsi spĂ©cifiquement ces articulations et de maniĂšre plus globale l’ensemble cheville-pied en fonction de l’examen clinique initial. Une Ă©ducation thĂ©rapeutique doit ĂȘtre amorcĂ©e afin d’autonomiser le patient Ă  l’entretien de la mobilitĂ© articulaire durant la phase post-opĂ©ratoire initiale.

La charge pouvant ĂȘtre douloureuse, il n’est pas forcĂ©ment conseillĂ© de proposer des exercices de mobilitĂ©s en appui sur le pied. La mobilisation peut alors se faire de maniĂšre active, Ă  partir de la position assise.

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Une technique souvent mise de cĂŽtĂ© pour son manque de preuve est le massage. Celui de la voute plantaire suit l’objectif de stimulation des mĂ©canorĂ©cepteurs : cette stimulation aura pour effet une potentielle amĂ©lioration de l’équilibre postural comme dĂ©crit dans les travaux de Wikstrom et al en 2017 (54), pour des patients souffrant d’InstabilitĂ© Chronique de cheville (ICC). Si la pathologie est diffĂ©rente, la notion d’instabilitĂ© reste semblable mĂȘme si dans le cas de l’HV, l’instabilitĂ© touche la 1Ăšre colonne de l’hallux. La technique de massage manuel est spĂ©cifiquement dĂ©crite ainsi que l’utilisation d’une balle sensorielle (Ă  picots) pour un massage auto-administrĂ© par le sujet, mais il reste lĂ©gitime de se questionner sur l’intĂ©rĂȘt que pourrait avoir l’utilisation du pistolet de massage. Ce travail fut repris dans une revue de littĂ©rature de 2021, par Helly et al (55), concluant qu’il existe actuellement des preuves cohĂ©rentes et de bonne qualitĂ© qui soutiennent l'utilisation du massage plantaire en tant qu'intervention ciblant le systĂšme somatosensoriel pour amĂ©liorer le contrĂŽle postural statique chez les patients atteints d’ICC. Ce massage peut suivre la Gait Line (ligne de marche) pour stimuler les appuis plantaires durant ce mouvement.

 

 

 

Post-opératoire immédiat

AprĂšs une intervention chirurgicale, le syndrome inflammatoire est prĂ©pondĂ©rant et occasionne des douleurs qui deviennent une prĂ©occupation majeure de la thĂ©rapie proposĂ©e. Ainsi l’action thĂ©rapeutique se concentre sur l’aspect trophique et douloureux de la rĂ©gion alors que la mise en charge reste prohibĂ©e.

La cryothĂ©rapie est donc une voie thĂ©rapeutique Ă  privilĂ©gier initialement. Celle-ci peut-ĂȘtre par application de froid direct (cold pack ou poche de glace) ou bien couplĂ©e Ă  une compression intermittente et drainante afin de lutter contre l’ƓdĂšme mixte, signe de la rĂ©action inflammatoire. Il n’existe pas Ă  notre connaissance de travaux montrant la supĂ©rioritĂ© de la cryothĂ©rapie compressive aprĂšs une chirurgie de correction de l’HV, mais ces preuves ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© faites aprĂšs chirurgie du genou comme d’aprĂšs les travaux de Quesnot et al en 2024 (56). La marche, permise par l’utilisation de chaussures Barouk, permettent l’application de la charge sur la semelle veineuse plantaire, et la dĂ©ambulation, le fonctionnement de la pompe veineuse du mollet, favorisant le drainage de l’ƓdĂšme. Le thĂ©rapeute se montre encourageant Ă  l’égard du patient, pour une reprise prĂ©coce de la marche. 

L’amĂ©lioration du retour veineux, dans un objectif de rĂ©duction de l’ƓdĂšme et de l’inflammation, est recherchĂ©e par d’autres voies que peuvent ĂȘtre la sollicitation de la semelle veineuse du pied, et plus prĂ©cisĂ©ment par les veines plantaires via lesquelles transitent le rĂ©servoir de sang veineux du pied et l’activation de la pompe veineuse du mollet. Cette stimulation du retour veineux est de fait lors de l’activation musculaire, qui plus est lors de la marche oĂč d’aprĂšs Uhl et Gillot en 2012 (57), 25mL de sang sont drainĂ©s Ă  chaque pas. Lors d’une phase d’interdiction d’appui, cette pompe est recherchĂ©e par l’activation musculaire, dĂ©crite ci-dessous, mais on peut imaginer, lorsque la douleur ne permet pas cette sollicitation, un travail de massage suivant le trajet veineux pourrait amener Ă  une facilitation du drainage de l’ƓdĂšme, sans preuve Ă  notre connaissance. Toutefois des pressions intermittentes et glissĂ©es, faite via un massage Ă  la balle ou via un rouleau de massage pourrait avoir la mĂȘme efficacitĂ©, au mĂȘme titre que l’utilisation de la pressothĂ©rapie. Dans le cadre du traitement de l’ƓdĂšme mixte, veineux et lymphatique, que l’on retrouve en post-traumatisme ou en post-opĂ©ratoire, les travaux de Theys compris dans le livre « PhysiothĂ©rapie des ƓdĂšmes » (58) montrent l’intĂ©rĂȘt de la pressothĂ©rapie Ă  pression contrĂŽlĂ©e dans l’amĂ©lioration du retour et la rĂ©sorption de l’ƓdĂšme. Les consĂ©quences sur la mobilitĂ© articulaire sont Ă©galement reconnues pour ĂȘtre bĂ©nĂ©fiques.

 

 

L’entretien des mobilitĂ©s de la colonne de l’hallux, plus ou moins immobilisĂ©e dans un pansement puis dans la chaussure Barouk, doivent ĂȘtre une prĂ©occupation. Ainsi les mobilisations apprises durant la pĂ©riode prĂ©-opĂ©ratoire sont mises en application par le patient, selon le respect strict de la douleur, seule indicateur clinique de la charge supportĂ©e par le site opĂ©rĂ©e et garante de la consolidation. 

MĂȘme lorsque l’appui n’est pas autorisĂ© et sans nuire Ă  la consolidation, il est tout de mĂȘme possible de dĂ©buter un renforcement musculaire en dĂ©charge des muscles traversant la rĂ©gion, une fois les pansements dĂ©barrassĂ©s : les intrinsĂšques du pied et par l’ensemble des muscles du segment jambier qui y sont liĂ©s soit les inverseurs (tibial postĂ©rieur, long flĂ©chisseur de l’hallux et des orteils) mais aussi le tibial antĂ©rieur.

Les intrinsĂšques du pied correspondent Ă  une musculature principalement plantaire (Ă  l’exception du court extenseur des orteils ou muscle pĂ©dieux), qui doit supporter la voĂ»te. Ainsi ces muscles se stimulent dans cet objectif de raccourcissement de la longueur du pied (palette mĂ©tatarsienne – calcanĂ©um) et d’augmentation de la hauteur de l’arche mĂ©diale, donc en flexion des mĂ©tatarso-phalangienne isolĂ©e de flexion des interphalangiennes. Ici, en dĂ©charge et en flexion plantaire de talo-crurale pour limiter la participation des muscles polyarticulaires issus du segment jambier, la consigne sera de plisser la feuille de papier en conservant la pulpe des orteils en contact avec la table pour limiter la flexion des interphalangiennes (et donc pour limiter encore la participation du LFH et LFO).

 

  

Les inverseurs peuvent ĂȘtre sollicitĂ©s en dĂ©charge, dans l’ensemble de la course musculaire, contre rĂ©sistance Ă©lastique progressive. Il est demandĂ© au sujet de rĂ©sister Ă  l’éversion forcĂ©e ou bien de produire un mouvement d’inversion pour solliciter la musculature dans l’ensemble de la course ou bien de maintenir telle ou telle position contre rĂ©sistance, travaillant plus dans la fonction de stabilisation de la 1Ăšre colonne.

 

 

Le tibial antĂ©rieur se contracte durant la phase oscillante de la marche afin de permettre le passage du pas en avant du membre en appui mais Ă©galement lors de la phase d’appui pour sustenter l’arche mĂ©diale du pied. C’est dans la 1Ăšre fonction, en Chaine CinĂ©tique Ouverte, qu’il est possible de solliciter le tibial antĂ©rieur durant cette phase, accompagnĂ© de l’ensemble du groupe musculaire releveurs. Il s’agit alors de demander une contraction afin de relever le pied sur le segment jambier, dans l’ensemble de la course musculaire ou bien sur une course rĂ©duite dans un temps donnĂ©. La rĂ©pĂ©tition et la rapiditĂ© d’exĂ©cution seront alors recherchĂ©es, plus semblables aux conditions physiologiques d’utilisation de cette musculature. 

 


Le renforcement musculaire s’effectue dans le but d’amĂ©liorer la stabilitĂ© de la premiĂšre colonne et celle des arches du pied en gĂ©nĂ©ral. Une amĂ©lioration de la stabilitĂ© aura pour objectif une amĂ©lioration du facteur postural, Ă©valuable via stabilomĂ©trie. Par ailleurs, les travaux de Bernard-Demanze et al en 2009 (59) suggĂšrent l’amĂ©lioration du contrĂŽle postural aprĂšs stimulation sensitive de la voĂ»te plantaire. Cette stimulation peut ĂȘtre reproduite par auto-massage de la voĂ»te plantaire en dĂ©charge puis charge partielle lorsque celle-ci sera autorisĂ©e. La finalitĂ© de ses stimulations est d’obtenir une station debout indolore et fonctionnelle dans la gestion de l’équilibre.

 

 

 

RĂ©habilitation fonctionnelle

L’autorisation d’appui conditionne l’augmentation de la posologie de rĂ©Ă©ducation et la charge d’effort supportable par le site opĂ©rĂ©. Cette autorisation, dispensĂ©e par le chirurgien, dĂ©pend elle-mĂȘme de la bonne consolidation osseuse observable sous contrĂŽle radiographique. 

Lorsque l’on Ă©voque la rĂ©habilitation fonctionnelle, il s’agit de se poser la question suivante : quelle est la fonction du membre auquel on s’intĂ©resse ? Ici, le membre infĂ©rieur a pour fonction la station debout et les dĂ©placements. Par consĂ©quent, la rĂ©cupĂ©ration d’une posture debout Ă©quilibrĂ©e et d’une dĂ©marche, Ă  minima fonctionnelle voire physiologique, sont les objectifs de rĂ©Ă©ducation transversaux pour l’ensemble des patients afin de leur permettre de retrouver une indĂ©pendance fonctionnelle sĂ©curitaire pour l’ensemble de leurs dĂ©placements.

Lorsque la rĂ©alisation de sĂ©ances de rĂ©Ă©ducation Ă  proprement parler redevient possible Ă  l’autorisation d’appui, celles-ci visent plusieurs objectifs : la rĂ©cupĂ©ration de mobilitĂ©s articulaires pour une marche physiologique, la rĂ©cupĂ©ration de qualitĂ©s musculaires nĂ©cessaires Ă  la station debout et Ă  la dĂ©ambulation en toute indĂ©pendance. 

La rĂ©cupĂ©ration des amplitudes articulaires suit le schĂ©ma prĂ©-opĂ©ratoire avec pour objectif l’obtention de 70° d’extension de la mĂ©tatarso-phalangienne de l’hallux. Ce gain dĂ©bute en manuel par des mobilisations passives du kinĂ©sithĂ©rapeute, complĂ©tĂ©es par les auto-mobilisations manuelles du patient. Par la suite, et selon la gestion de la douleur, la mise en charge du pied va parfaire les actions manuelles via des postures en flexion plantaire de la cheville associant une extension de la MTP1 : prise d’appui sur l’avant-pied uniquement via la position assise puis par un travail en fente avant.

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Dans de rares cas, vu son emplacement, la cicatrice peut se trouver adhĂ©rente et devenir, si ce n’est un frein, une gĂȘne au mouvement. Dans cette situation, il convient au kinĂ©sithĂ©rapeute de rĂ©aliser un massage cicatriciel dans le but de faire cĂ©der les adhĂ©rences et de restituer les plans de glissement cutanĂ©s. La vacuothĂ©rapie peut avoir son intĂ©rĂȘt, sous rĂ©serve de respecter scrupuleusement les dĂ©lais de cicatrisation.

 

 

Le travail musculaire s’articule toujours autour de la stabilisation active de la colonne de l’hallux par les intrinsĂšques du pied et par l’ensemble des muscles du segment jambier qui y sont liĂ©s : tibial postĂ©rieur, long flĂ©chisseur de l’hallux et des orteils mais aussi le tibial antĂ©rieur. Une fois le bilan musculaire rĂ©alisĂ©, un programme de renforcement musculaire en force et en endurance sont Ă  minima proposĂ©s.

On sait depuis les travaux entre-autre des Ă©quipes respectives de Farris et al en 2019 (60) et de Kelly la mĂȘme annĂ©e (61), que les intrinsĂšques du pied se contractent de façon isomĂ©trique afin de rigidifier le pied lors du mouvement de propulsion afin de transmettre au mieux la force de contraction du triceps sural au pivot cheville. Ce renforcement se fait donc dans cette dynamique. Les travaux de McKeon et al de 2015 (62) guident sur les modalitĂ©s de renforcement et valide l’optimisation du programme par l’électrostimulation suivi de contraction volontaire en unipodal lors d’une simulation de pas dont l’intĂ©rĂȘt fut validĂ© par les travaux de Fourchet et al en 2009 (63).

De façon plus fonctionnelle et dans l’activitĂ© de maintien posturale, on peut replacer le sujet dans une activitĂ© physique ressemblant au geste technique. En plus de stimuler la participation du sujet Ă  la rĂ©Ă©ducation, cela permet de travailler le contrĂŽle moteur du membre controlatĂ©ral alors qu’une activitĂ© de maintien postural et de renforcement musculaire est mis en place. Cette activitĂ© doit ĂȘtre courte dans le temps mais assurer des contractions longues supĂ©rieures Ă  6 secondes, dans une position de gainage du pied, en raccourcissement de l’espace plantaire et de sustentation du naviculaire pour lutter Ă©galement contre les sur-contraintes en traction de l’aponĂ©vrose plantaire, pouvant ĂȘtre Ă  l’origine de fasciopathie de remise en charge aprĂšs longue interdiction d’appui.

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Les inverseurs, par leur position rĂ©tro-mallĂ©olaire, en arriĂšre du centre de rotation de la talo-crurale, participent Ă  l’effort de propulsion, assumĂ© majoritairement par le triceps sural. Ils peuvent ĂȘtre renforcĂ©s dans le mouvement de flexion plantaire auquel on couple l’inversion. Toutefois, dans le cadre de la dĂ©formation en HV, nous avons vu que le dĂ©ficit musculaire avait surtout pour consĂ©quence une instabilitĂ© de la 1Ăšre colonne. Par consĂ©quent, il apparaĂźt opportun de proposer un renforcement musculaire dans le cadre non seulement de la fonction du muscle mais aussi du dĂ©ficit observĂ© dans cette population. Ainsi, un renforcement en force contre le poids de corps lors de la mise en charge Ă  la marche mais aussi en endurance lors de la station debout prolongĂ©e est Ă  envisager.

La douleur accompagnant potentiellement la dĂ©formation, et de façon certaine durant la pĂ©riode post-opĂ©ratoire, conduit frĂ©quemment le patient Ă  Ă©viter l’appui de l’avant-pied Ă  la marche et la phase de propulsion. Il peut en dĂ©couler un dĂ©ficit de force, par sous-utilisation, de la chaĂźne de propulsion. Ainsi un renforcement adaptĂ© du triceps sural est conseillĂ©, en force pour les gastrocnĂ©miens et en endurance visant le solĂ©aire.

 

 

Le travail de stimulation sensitive a Ă©tĂ© dĂ©butĂ© en prĂ©-opĂ©ratoire. Une fois passĂ©e la phase inflammatoire, secondaire Ă  l’intervention chirurgicale, un examen de la sensibilitĂ© somesthĂ©sique et proprioceptive est nĂ©cessaire afin de confirmer l’absence de trouble. Il est donc temps d’utiliser la voie sensitivo-motrice Ă  des fin posturales. Pour ce faire, il s’agit de dĂ©velopper ou maintenir le contrĂŽle moteur de l’individu afin que la position debout soit indolore et fonctionnelle. Pour cela, un contrĂŽle via plateforme de force ou plateforme podologique permet d’observer les appuis plantaires et de voir si la chirurgie a permis de corriger les dĂ©fauts observables. Dans le cas contraire, on observe rĂ©guliĂšrement un affaissement de la voute plantaire, celle-ci est secondaire Ă  l’hypotonie des inverseurs et intrinsĂšques du pieds, il s’agit donc d’en augmenter la tonicitĂ© pour corriger la posture du pied et normaliser les pressions plantaires comme le conseillent Wong et al en 2023 en conclusion de leur revue de littĂ©rature (64), qui entraĂźnera des consĂ©quences bĂ©nĂ©fiques sur le reste du membre infĂ©rieur.

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L’équilibre dĂ©coule de la posture, celle-ci devant s’adapter au mouvement et dĂ©placement du centre de gravitĂ© par action anticipatrice et de rĂ©trocontrĂŽle. Il s’agit de se placer dans les conditions environnementales pour dĂ©velopper des stratĂ©gies d’équilibration. Ainsi, la station debout et la marche sont des exercices appropriĂ©s.

La rĂ©Ă©ducation Ă  la marche n’attend pas la rĂ©cupĂ©ration complĂšte des amplitudes articulaires ni des qualitĂ©s musculaires, ce travail de recouvrement du schĂ©ma moteur qualitatif contribue Ă  l’amĂ©lioration des qualitĂ©s analytiques de chaque Ă©lĂ©ment corporel. DĂšs que la mise en charge est autorisĂ©e, un examen de la fonction de dĂ©ambulation doit ĂȘtre rĂ©alisĂ© pour axer la rĂ©Ă©ducation sur les troubles du schĂ©ma moteur. Ainsi la rĂ©Ă©ducation s’axe sur les dĂ©fauts observĂ©s qui sont rĂ©guliĂšrement d’aprĂšs les travaux de Klugarova et al en 2016 ou encore de Canseco et al en 2012 (13,18) : un dĂ©faut de propulsion, raccourcissement du pas et diminution de la vitesse de marche.

 

 

Une sĂ©rie d’exercices permettent de travailler spĂ©cifiquement ces aspects : des Ă©ducatifs de la marche, Ă  l’instar des gammes ou Ă©ducatifs que pratiquent les athlĂštes de course Ă  pied. Reprenons les dĂ©fauts frĂ©quents : le trouble de propulsion est causĂ© par un dĂ©ficit d’extension de la MTP1 de l’hallux, et cela conduit Ă  rĂ©duire le pas postĂ©rieur en tronquant le dĂ©roulĂ© du pas de cette phase. Ce phĂ©nomĂšne est aussi Ă  l’origine du raccourcissement du pas. On peut logiquement supposer qu’en augmentant la mobilitĂ© en extension de la MTP1, pourra dĂ©couler une amĂ©lioration du dĂ©roulĂ© du pas et par consĂ©quent de la longueur globale du pas. Ainsi les Ă©ducatifs proposĂ©s peuvent ĂȘtre :

  • Marcher sur la pointe des pieds : en plus de forcer l’appui en extension des mĂ©tatarso-phalangiennes des orteils, cet exercice sollicite l’équilibre du sujet en rĂ©duisant le polygone de sustentation et en occasionnant de plus grandes variations de mobilitĂ© du centre de masse du sujet,
  • Marcher en faisant les plus grands pas possibles : l’allongement contraint du pas conduit Ă  un forçage du dĂ©roulĂ© global, en allongeant le pas antĂ©rieur droit, c’est le pas postĂ©rieur gauche qui est inĂ©vitable (obtenant ainsi une majoration de l’appui sur l’avant-pied gauche)
  • Marcher en arriĂšre : l’appui initial se faisant sur l’avant-pied dans cette configuration, cela contraint Ă  nouveau un appui majorĂ© sur l’avant-pied.

  

 

La poursuite de la rĂ©Ă©ducation passe par un recouvrement de l’indĂ©pendance dans la totalitĂ© des dĂ©placements : de la sĂ©quence de redressement Ă  la marche en pente et dans les escaliers. La vitesse de marche ainsi que le chaussage doivent ĂȘtre envisagĂ©s comme autant d’axes de progression. La finalitĂ© de rĂ©Ă©ducation est que le patient soit totalement indĂ©pendant et sĂ©curitaire dans ses dĂ©placements, les sĂ©ances peuvent prendre fin une fois cet objectif atteint.

 

 

Reprise du sport

La reprise du sport ne suit aucun protocole prĂ©cis, ne s’agissant pas de blessure avec un mode d’apparition standardisĂ©. Cette reprise n’est pas soumise Ă  une batterie de tests afin de prĂ©venir la rĂ©cidive ou l’apparition d’une blessure ultĂ©rieure. Toutefois, pour reprendre une activitĂ© sportive en charge, quelques Ă©lĂ©ments doivent ĂȘtre pris en compte afin d’apporter des Ă©lĂ©ments de sĂ©curitĂ© et de confort.

Un niveau plus que supportable de douleur est un impĂ©ratif pour la reprise du sport et pour que le patient puisse supporter l’augmentation des contraintes physiques allant de pair avec la pratique. La posture et la stabilitĂ© du pied et de la cheville doivent ĂȘtre optimales afin de prĂ©venir le risque de blessure que causerait la persistance d’une instabilitĂ© (risque de chute, de malposition du pied favorisant les mĂ©canismes de torsions comme le prĂ©cise Kobayashi et al en 2015 dans leur revue indiquant qu’un contrĂŽle postural pauvre est facteur de risque de blessure de type entorse de cheville (65)
). Une dĂ©marche sans boiterie, ce qui sous-entend une rĂ©cupĂ©ration des amplitudes articulaires, un maintien actif de la voĂ»te plantaire, est Ă©galement prĂ©requis Ă  toute reprise d’activitĂ© sportive.

En fonction du sport pratiquĂ©, la reprise passe par le geste de base qu’est la plupart du temps la course Ă  pied. Pour respecter la notion de progression, celle-ci est prĂ©cĂ©dĂ©e d’un rĂ©entraĂźnement Ă  la pratique des sauts, sur place puis en rĂ©introduisant la notion de dĂ©placement. Pour des raisons pratiques et de confort, celle-ci peut se reprendre au cabinet, sur tapis de course, offrant un amorti plus important que le sol dur tout en restituant l’énergie par Ă©lasticitĂ©. Cette surface gĂ©nĂšre souvent moins de douleurs initiales et permet une meilleure habituation et une montĂ©e en charge trĂšs progressive. Une fois la course Ă  vitesse modĂ©rĂ©e confortable sur tapis, la rĂ©appropriation du sol dur est conseillĂ©e. Lorsque ce geste sportif fondateur est acquis, la progression vers la pratique sportive spĂ©cifique au sujet peut dĂ©buter.

 

 

Prévention de la récidive

Il n’existe Ă  notre connaissance aucune donnĂ©e Ă©pidĂ©miologique concernant la rĂ©cidive de dĂ©formation, ni de reprise chirurgicale. Les travaux d’analyse de la littĂ©rature de Nair et al en 2022 (22) donnent des indications sur les indications chirurgicales de reprise : augmentation de l’angle HVA ou IMA, mĂ©tatarsalgie de transfert et aspect esthĂ©tique. Nous n’avons pas d’indication quant aux dĂ©lais sĂ©parant les 2 interventions ni sur le taux d’incidence de rĂ©cidive aprĂšs chirurgie.

Pour lutter contre le risque de rĂ©cidive, les travaux de fourchet et al 2009 (63) montrent l’intĂ©rĂȘt du renforcement musculaire des intrinsĂšques du pied dans la prĂ©vention des blessures des membres infĂ©rieurs chez les athlĂštes prĂ©sentant une pronation exagĂ©rĂ©e du pied, en amĂ©liorant la stabilitĂ© du pied. On peut alors supposer que la stabilitĂ© maintenue du pied permettrait de ralentir l’évolution de la dĂ©formation, cela n’a pas encore Ă©tĂ© instruit par la littĂ©rature.

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