Ce test est l’un des nombreux tests utilisés pour mettre en évidence une douleur dans l’articulation sacro-iliaque.
Pour rappel, la lombalgie est l'un des problèmes de santé les plus courants avec un impact considérable pour la société. On estime que 70 à 85 % de la population occidentale développera une lombalgie au moins une fois au cours de sa vie (Andersson et aL. 1999). La douleur de l'articulation sacro-iliaque (SIJ) serait, selon certains auteurs, l'une des causes les plus courantes de lombalgie, représentant 15 à 30 % de tous les cas (Cohen et al. 2013). C'est la source la plus probable de lombalgie chez les patients après avoir subi une chirurgie de fusion lombaire ou lombo-sacrée (DePalma et al. 2011). L'incidence de la dégénérescence de l’articulation sacro-iliaque chez les patients qui ont subi une chirurgie de fusion lombaire est de 75 % à cinq ans après la chirurgie, sur la base de l'imagerie radiographique (Ha KY et al. 2008). Certains auteurs estiment que bien que le dysfonctionnement de l’articulation sacro-iliaque représente une grande partie de la prévalence de la lombalgie chronique, il est souvent négligé ou sous-diagnostiqué et par la suite sous-traité.
Encore un tout petit point concernant l’anatomie et la biomécanique : l’articulation sacro-iliaque est une grande articulation diarthrodiale qui relie le sacrum à l'ilium au niveau du bassin postérieur. Il agit comme un amortisseur en dissipant les forces verticales de la colonne vertébrale et transmet ces forces aux hanches et aux membres inférieurs. Cette articulation devient instable en cas de laxité ligamentaire, notamment des ligaments interosseux et postérieurs. Le principal mécanisme de lésion de la sacro-iliaque est une combinaison de charges axiales et de rotations brusques (Kiapour et al. 2020). L'instabilité de la sacro-iliaque peut également être le résultat de microtraumatismes répétés.
L'étiologie de la douleur sacro-iliaque peut être classée en deux catégories : traumatique et atraumatique. Les causes traumatiques impliquent souvent des événements soudains, tels que des accidents de la route, des chutes et des blessures par soulèvement/torsion. Les causes atraumatiques comprennent les infections, les lésions cumulatives, les grossesses multiples et les arthropathies inflammatoires. Les facteurs de risque qui provoquent un stress sur la sacro-iliaque comprennent les anomalies de la marche,(Kiapour et al. 2020) une fusion lombaire subit antérieurement (Katz et al. 2003), l'obésité, la sténose lombaire, la grossesse, la différence de longueur des jambes (Albert et al. 2001) et la scoliose (Schuit et al. 1989).
Le diagnostic de la douleur sacro-iliaque est un processus à multiples facettes qui implique une évaluation minutieuse. Le praticien doit d'abord se concentrer sur l'anamnèse, observer le schéma de marche et effectuer les points clés de l'examen physique, y compris les manœuvres provocatrices (Buchanan et al. 2021). Parmi les nombreuses manoeuvres provocatrices, le test de poussée sur la cuisse a été proposé.
Pour réaliser ce test, le patient est en décubitus dorsal. Le thérapeute se tient du côté sain. Il se saisit de la jambe pathologique puis amène la hanche à 90° de flexion et en lègére adduction. En faisant basculer le patient vers lui, le kiné place une main sous le sacrum puis replace le patient dans la position de départ. Le kiné applique ensuite une pression dans l’axe du fémur du patient. Il réalisera 3 à 6 poussées à grandes vitesse et en augmentant progressivement la pression Cette pression va créer une force de cisaillement au sein de l’articulation sacro-iliaque. Le test est positif si les symptômes du patient sont reproduits.
Une revue systématique réalisée par Karolina en 2009 a indiqué que ce test avait une sensibilité de 0,91 et une spécificité de 0,66. De manière générale, la majorité des études recommandent l’utilisation d’une batterie de tests pour augmenter la fiabilité du diagnostic (Telli et al. 2018).
Andersson, G. B. « Epidemiological Features of Chronic Low-Back Pain ». Lancet (London, England) 354, nᵒ 9178 (14 août 1999): 581‑85.
Buchanan, Patrick, Shashank Vodapally, David W Lee, Jonathan M Hagedorn, Christopher Bovinet, Natalie Strand, Dawood Sayed, et Timothy Deer. « Successful Diagnosis of Sacroiliac Joint Dysfunction ». Journal of Pain Research 14 (8 octobre 2021): 3135‑43.
Cohen, Steven P., Yian Chen, et Nathan J. Neufeld. « Sacroiliac Joint Pain: A Comprehensive Review of Epidemiology, Diagnosis and Treatment ». Expert Review of Neurotherapeutics 13, nᵒ 1 (janvier 2013): 99‑116.
DePalma, Michael J., Jessica M. Ketchum, et Thomas R. Saullo. « Etiology of Chronic Low Back Pain in Patients Having Undergone Lumbar Fusion ». *Pain Medicine (Malden, Mass.)* 12, no 5 (mai 2011): 732‑39.
Ha, Kee-Yong, Jun-Seok Lee, et Ki-Won Kim. « Degeneration of Sacroiliac Joint after Instrumented Lumbar or Lumbosacral Fusion: A Prospective Cohort Study over Five-Year Follow-Up ». *Spine* 33, no 11 (15 mai 2008): 1192‑98.
Kiapour, Ali, Amin Joukar, Hossein Elgafy, Deniz U. Erbulut, Anand K. Agarwal, et Vijay K. Goel. « Biomechanics of the Sacroiliac Joint: Anatomy, Function, Biomechanics, Sexual Dimorphism, and Causes of Pain ». International Journal of Spine Surgery 14, nᵒ Suppl 1 (février 2020): 3‑13.
Laslett, Mark, Charles N. Aprill, Barry McDonald, and Sharon B. Young. “Diagnosis of Sacroiliac Joint Pain: Validity of Individual Provocation Tests and Composites of Tests.” *Manual Therapy*
10, no. 3 (August 2005): 207–18.
Telli, Hilal, Serkan Telli, et Murat Topal. « The Validity and Reliability of Provocation Tests in the Diagnosis of Sacroiliac Joint Dysfunction ». Pain Physician 21, nᵒ 4 (juillet 2018): E367‑76.
Ce test est l’un des nombreux tests utilisés pour mettre en évidence une douleur dans l’articulation sacro-iliaque.
Pour rappel, la lombalgie est l'un des problèmes de santé les plus courants avec un impact considérable pour la société. On estime que 70 à 85 % de la population occidentale développera une lombalgie au moins une fois au cours de sa vie (Andersson et aL. 1999). La douleur de l'articulation sacro-iliaque (SIJ) serait, selon certains auteurs, l'une des causes les plus courantes de lombalgie, représentant 15 à 30 % de tous les cas (Cohen et al. 2013). C'est la source la plus probable de lombalgie chez les patients après avoir subi une chirurgie de fusion lombaire ou lombo-sacrée (DePalma et al. 2011). L'incidence de la dégénérescence de l’articulation sacro-iliaque chez les patients qui ont subi une chirurgie de fusion lombaire est de 75 % à cinq ans après la chirurgie, sur la base de l'imagerie radiographique (Ha KY et al. 2008). Certains auteurs estiment que bien que le dysfonctionnement de l’articulation sacro-iliaque représente une grande partie de la prévalence de la lombalgie chronique, il est souvent négligé ou sous-diagnostiqué et par la suite sous-traité.
Encore un tout petit point concernant l’anatomie et la biomécanique : l’articulation sacro-iliaque est une grande articulation diarthrodiale qui relie le sacrum à l'ilium au niveau du bassin postérieur. Il agit comme un amortisseur en dissipant les forces verticales de la colonne vertébrale et transmet ces forces aux hanches et aux membres inférieurs. Cette articulation devient instable en cas de laxité ligamentaire, notamment des ligaments interosseux et postérieurs. Le principal mécanisme de lésion de la sacro-iliaque est une combinaison de charges axiales et de rotations brusques (Kiapour et al. 2020). L'instabilité de la sacro-iliaque peut également être le résultat de microtraumatismes répétés.
L'étiologie de la douleur sacro-iliaque peut être classée en deux catégories : traumatique et atraumatique. Les causes traumatiques impliquent souvent des événements soudains, tels que des accidents de la route, des chutes et des blessures par soulèvement/torsion. Les causes atraumatiques comprennent les infections, les lésions cumulatives, les grossesses multiples et les arthropathies inflammatoires. Les facteurs de risque qui provoquent un stress sur la sacro-iliaque comprennent les anomalies de la marche,(Kiapour et al. 2020) une fusion lombaire subit antérieurement (Katz et al. 2003), l'obésité, la sténose lombaire, la grossesse, la différence de longueur des jambes (Albert et al. 2001) et la scoliose (Schuit et al. 1989).
Le diagnostic de la douleur sacro-iliaque est un processus à multiples facettes qui implique une évaluation minutieuse. Le praticien doit d'abord se concentrer sur l'anamnèse, observer le schéma de marche et effectuer les points clés de l'examen physique, y compris les manœuvres provocatrices (Buchanan et al. 2021). Parmi les nombreuses manoeuvres provocatrices, le test de poussée sur la cuisse a été proposé.
Pour réaliser ce test, le patient est en décubitus dorsal. Le thérapeute se tient du côté sain. Il se saisit de la jambe pathologique puis amène la hanche à 90° de flexion et en lègére adduction. En faisant basculer le patient vers lui, le kiné place une main sous le sacrum puis replace le patient dans la position de départ. Le kiné applique ensuite une pression dans l’axe du fémur du patient. Il réalisera 3 à 6 poussées à grandes vitesse et en augmentant progressivement la pression Cette pression va créer une force de cisaillement au sein de l’articulation sacro-iliaque. Le test est positif si les symptômes du patient sont reproduits.
Une revue systématique réalisée par Karolina en 2009 a indiqué que ce test avait une sensibilité de 0,91 et une spécificité de 0,66. De manière générale, la majorité des études recommandent l’utilisation d’une batterie de tests pour augmenter la fiabilité du diagnostic (Telli et al. 2018).
Andersson, G. B. « Epidemiological Features of Chronic Low-Back Pain ». Lancet (London, England) 354, nᵒ 9178 (14 août 1999): 581‑85.
Buchanan, Patrick, Shashank Vodapally, David W Lee, Jonathan M Hagedorn, Christopher Bovinet, Natalie Strand, Dawood Sayed, et Timothy Deer. « Successful Diagnosis of Sacroiliac Joint Dysfunction ». Journal of Pain Research 14 (8 octobre 2021): 3135‑43.
Cohen, Steven P., Yian Chen, et Nathan J. Neufeld. « Sacroiliac Joint Pain: A Comprehensive Review of Epidemiology, Diagnosis and Treatment ». Expert Review of Neurotherapeutics 13, nᵒ 1 (janvier 2013): 99‑116.
DePalma, Michael J., Jessica M. Ketchum, et Thomas R. Saullo. « Etiology of Chronic Low Back Pain in Patients Having Undergone Lumbar Fusion ». *Pain Medicine (Malden, Mass.)* 12, no 5 (mai 2011): 732‑39.
Ha, Kee-Yong, Jun-Seok Lee, et Ki-Won Kim. « Degeneration of Sacroiliac Joint after Instrumented Lumbar or Lumbosacral Fusion: A Prospective Cohort Study over Five-Year Follow-Up ». *Spine* 33, no 11 (15 mai 2008): 1192‑98.
Kiapour, Ali, Amin Joukar, Hossein Elgafy, Deniz U. Erbulut, Anand K. Agarwal, et Vijay K. Goel. « Biomechanics of the Sacroiliac Joint: Anatomy, Function, Biomechanics, Sexual Dimorphism, and Causes of Pain ». International Journal of Spine Surgery 14, nᵒ Suppl 1 (février 2020): 3‑13.
Laslett, Mark, Charles N. Aprill, Barry McDonald, and Sharon B. Young. “Diagnosis of Sacroiliac Joint Pain: Validity of Individual Provocation Tests and Composites of Tests.” *Manual Therapy*
10, no. 3 (August 2005): 207–18.
Telli, Hilal, Serkan Telli, et Murat Topal. « The Validity and Reliability of Provocation Tests in the Diagnosis of Sacroiliac Joint Dysfunction ». Pain Physician 21, nᵒ 4 (juillet 2018): E367‑76.