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Les céphalées cervicogéniques - Traitement & Prise en charge

EBP Module
Updated
5/25/2024
Dimitri Waeyenbergh
Kinésithérapeute et Ostéo-étiopathe
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3 - Traitement - Prise en charge

a - Traitement passif

En 1994, une étude révolutionnaire est publiée : elle a été utilisée pour évaluer, pour la première fois, l'efficacité de la thérapie manuelle sur un homme de 32 ans ayant des antécédents de céphalées cervicogéniques depuis deux ans. Suite à la thérapie manuelle, il y a eu une diminution de la fréquence des céphalées cervicogéniques. L'amplitude active des mouvements, l'hypomobilité segmentaire cervicale supérieure, la longueur des muscles et l'endurance des muscles stabilisateurs se sont toutes améliorées. Le sujet a continué et terminé avec un programme d'exercices à domicile uniquement. La conception d'une étude de cas unique limite la généralisation, mais cette étude a soutenu la pertinence d'un programme complet de thérapie manuelle dans la prise en charge des céphalées cervicogéniques, et a suscité l’intérêt de la thérapie manuelle pour cette pathologie dans les années qui ont suivi (Beeton & Jull, 1994).

La chaîne YouTube du Dr. Benjamin Hidalgo nous a été d’un aide précieuse pour la réalisation des points 1.1, 1.2 et 1.3.

1 - Relâchement myo-fascial de l’OAA

Les techniques de relâchement myo-fascial sont idéales lorsque le patient est fort irritable, et que toute manipulation est douloureuse et inconfortable. Ceci est à faire en début de séance, avant toute manipulation. Le patient est en décubitus dorsal.

Une première technique consiste en une mobilisation Unilateral Postero-Anterior (UPA) sur les processus transverses de CI (Atlas), tout en laissant la tête descendre au fur et à mesure que les structures de l’OAA se relâchent.

Une seconde technique douce est utilisée pour étirer les muscles suboccipitaux, les capsules et ligaments de l’OAA. La 1ère commissure (entre le 1er et 2ème métacarpien) du thérapeute est en contact avec l’épineuse de CII, l’autre main du thérapeute est sur le vertex du patient. Ensuite, combiner les différents paramètres directionnels (flexion/extension, inclinaison, rotation,..) qui présentent une résistance au mouvement, et laisser la tête descendre progressivement afin de relâcher petit à petit les structures de l’OAA. Une technique de contracté-relâché (CR) avec un rentré de menton peut être utilisée en supplément pour majorer l’extension.

2 -Traitement en mouvements accessoires de l’OAA

Les mobilisations UPA, Postero-Anterior (PA) et Antero-Posterior (AP) sont des mouvements passifs accessoires, qui ont l’avantage de pouvoir être utilisés à la fois comme techniques d’évaluation et comme techniques de traitement. Lors de l’évaluation du mouvement passif d’une articulation, la même technique peut être utilisée comme traitement dans le cas où le thérapeute sent une résistance au mouvement, et si le patient rapporte une douleur de minimum 5/10 sur l’échelle visuelle analogique.

- PA (décubitus ventral) : Le thérapeute réalise une série de PA sur l’épineuse de CII, avec les 4 grades de Maitland (effets neurophysiologiques sur la douleur). S’il y a plus de douleur et de résistance d’un côté, il est alors indiqué de faire une série de UPA du côté douloureux/résistant (sur le processus articulaire).

- UPA (décubitus ventral) : Le thérapeute réalise une série de UPA sur le processus articulaire CI-CII, avec les 4 grades de Maitland. Le thérapeute contourne les mm. trapèze supérieur et splénius de la tête afin d’avoir le pouce au maximum sur l’articulaire, et ainsi éviter les faux-positifs dus aux trigger points.

- AP (décubitus dorsal) : Le thérapeute réalise une série de AP sur le processus transverse de CI (pour articulation C0-CI) et/ou de CII (pour articulation CI-CII) dans le cas d’une impossibilité de la part du patient de se mettre en décubitus ventral (torticolis, hyperalgique, etc.). Les grades de Maitland utilisés doivent être plus petits, car grade 4 désagréable.

Grades de mouvement de Maitland :

• Grade I : une petite amplitude de mobilisation réalisée au début de l'amplitude disponible.

• Grade II : une grande amplitude de mobilisation réalisée dans la zone "sans résistance" de l'amplitude disponible (le plus souvent démarrant après la fin du grade I).

• Grade III : une grande amplitude de mobilisation réalisée jusqu'à la zone de résistance du mouvement ou jusqu'à la limite de l'amplitude disponible.

• Grade IV : une petite amplitude de mobilisation réalisée dans la zone de résistance du mouvement et jusqu'à la limite de l'amplitude disponible.

• Grade V : une petite amplitude et une grande vitesse de mobilisation réalisée le plus souvent, mais pas toujours, à la fin de la limite de l'amplitude disponible. Ceci consiste en la technique High-Velocity Low-Amplitude (HVLA).

3 -Traitement en mouvements combinés de l’OAA

Si le patient présente des mouvements combinés dans lesquels il y a une limitation de mouvement, le thérapeute peut en faire un traitement en mobilisation passive et/ou en CR avec gain en amplitude articulaire.

Par exemple, si le patient présente une douleur en mouvements combinés de flexion et rotation droite, et qu’il y a présence d’une douleur lors d’un PA sur CII, le thérapeute peut faire un traitement avec une série de PA sur CII, en position de flexion et rotation droite (si l’irritabilité du patient le permet). Enfin, toujours varier les positions du segment, grades et vecteurs de force une fois qu’on a trouvé une articulation douloureuse lors de la mobilisation accessoire. Il faut chercher à amener petit à petit le patient vers la position et le vecteur douloureux, avec des grades de Maitland de plus en plus grands.

En outre, le thérapeute peut faire des CR dans le mouvement douloureux. S’il y a, par exemple, une douleur et/ou limitation en flexion et rotation droite : le thérapeute amène petit à petit la tête du patient en flexion et rotation droite, avec un CR des muscles faisant l’action opposée, à savoir les extenseurs et rotateurs gauche (le patient utilise 30% de force, pour éviter les mouvements compensatoires). Pour faciliter le mouvement, on peut demander au patient de rajouter une composante de regard (dans ce cas fictif-ci, demander au patient de regarder vers la gauche pour la contraction, puis vers la droite pour le relâchement), dans le but de mieux cibler les muscles suboccipitaux qui, pour rappel, possèdent un lien avec l’oculo-motricité.

4 -Manual Pressure Techniques (MPT)

Les céphalées de tension sont, pour rappel, les céphalées les plus communes à travers le monde avec une prévalence de 48,6%. Dans le monde, 3% de la population souffre de céphalées de tension chroniques, mais seuls 20% de ces personnes sont suivies médicalement (Castien et al., 2011). Les MPT sont une technique manuelle pour les douleurs référées des céphalées de tension. La thérapie manuelle et les exercices sont significativement plus efficaces que les soins habituels des médecins généralistes en ce qui concerne la fréquence des céphalées, l’invalidité qu’elles engendrent, et la fonction cervicale. Il existe notamment trois techniques de pressions manuelles (« MPT » en anglais) pour diminuer la douleur et augmenter l’amplitude articulaire de l’OAA.

- MPT 1 : Le patient est en décubitus ventral, avec l’appui-tête légèrement abaissé pour que sa nuque soit en légère flexion. Technique pour le m. grand droit postérieur de la tête, homolatéral au côté symptomatologique. Le m. trapèze supérieur étant un muscle épais superficiel à ce muscle, il faut le contourner par le côté latéral et passer en-dessous pour atteindre le m. grand droit postérieur de la tête. Inévitablement, il faudra passer à travers le splénius de la tête, qui est toutefois un muscle peu épais qui ne gênera pas la palpation. Exercer une pression sur le muscle en direction antérieure, crâniale et médiale, qui provoquera une douleur locale et référée (reproduction de symptômes des céphalées cervicogéniques). Maintenir pendant 20 à 60 secondes, jusqu’à ce que les symptômes diminuent ou disparaissent et qu’il ne reste que la perception de la pression du thérapeute. Enfin, répéter la même technique du côté controlatéral.

- MPT 2 : Combinaison d’une compression des tissus myo-fasciaux et d’un étirement du m. grand droit postérieur de la tête. Patient en décubitus dorsal, le thérapeute place son index (et son majeur par-dessus, si désir de mettre plus de pression) sur le tubercule postérieur de CI (Atlas), en profondeur et à mi-chemin entre l’occiput et le processus épineux de CII (Axis). Pour augmenter la pression et étirer le m. grand droit postérieur de la tête, le thérapeute ajoute une rotation controlatérale au côté manipulé (rotation vers le thérapeute) jusqu’à reproduction d’une douleur sous-maximale, exprimée par le patient. Ceci provoquera également une douleur locale et référée (reproduction de symptômes des céphalées cervicogéniques). Maintenir pendant 20 à 60 secondes, jusqu’à ce que les symptômes diminuent ou disparaissent et qu’il ne reste que la perception de la pression du thérapeute. Enfin, répéter la même technique du côté controlatéral.

- MPT 3a : Pour CI-CII : Patient en décubitus dorsal, la tête reposant sur l’avant-bras du thérapeute (prise mentonnière) avec une rotation controlatérale de 20°. Le thérapeute place son pouce sur le tubercule postérieur de Atlas du côté homolatéral, et ramène ensuite la tête du patient vers la position neutre jusqu’à sentir une résistance sous le pouce.

- MPT 3b : Pour CII-CIII : Même position, avec une rotation controlatérale de 30°. Faire un mouvement de « up-slip » avec le pouce sur le processus articulaire CII-CIII homolatéral, afin d’exercer une pression sur le corps postérieur de CII. Comme les autres MPT, ceci provoquera à chaque fois une douleur locale et référée (reproduction de symptômes des céphalées cervicogéniques). Maintenir pendant 20 à 60 secondes, jusqu’à ce que les symptômes diminuent ou disparaissent et qu’il ne reste que la perception de la pression du thérapeute. Enfin, répéter la même technique du côté controlatéral.

Le but des MPT est différent des trigger points. Le but est de créer une reproduction de symptômes des nerfs issus des étages cervicaux supérieurs (nn. grand occipital d’Arnold, petit occipital, grand auriculaire et 3ème occipital), ce qui a pour effet d’activer les systèmes inhibiteurs supra-spinaux (ex : Rostral Ventromedial Medulla, Periacqueducal Grey), qui inhibent la nociception sur la corne dorsale de la moelle épinière. Bien que la douleur soit diminuée sur le court-terme, il est probable que les MPT aient également des effets longue durée (Castien et al., 2011).

5 - Traitement des zones d’interface

Peu importe la pathologie, l’anatomie sera toujours à notre sens le vecteur de mise en place d’un traitement. Pour reprendre notre métaphore d’électricien, le but sera de normaliser les lésions siégeant du tableau électrique (moelle épinière) jusqu’à l’ampoule (tissus corporels) en passant par le câble (le nerf périphérique). Il est impossible de régler le problème si l’on ne sait pas où passe le câble. Dans des termes plus médicaux, chaque zone d’interface doit être analysée, du point d’émergence aux axones terminaux. Nous énumérons ici une série de techniques à mettre en place afin de normaliser les différentes zones potentiellement conflictuelles. De nouveau, nous n’avons aucune prétention quant à l’exhaustivité de la liste. Il va de soi que nos traitements manuels doivent être le plus holistique possible : ces techniques sont donc à inclure dans une prise en charge globale, avec un traitement actif et éducatif en complément.

La technique classique de correction articulaire HVLA (Grade V de Maitland) pour les mécanorécepteurs de l’OAA doit être composée d’une combinaison de mouvements dans les différents plans de l’espace (d’autres techniques HVLA existent). Le rachis cervical doit être amené en flexion, l’OAA quant à lui est amené en extension progressive jusqu’à atteindre l’étage concerné, une inclinaison est engagée ainsi qu’une rotation controlatérale jusqu’à sentir une barrière motrice. Le mouvement en HVLA se fait soit en rotation, soit en translation selon la correction, et les prises dépendent de l’étage cervical devant être manipulé. Le mouvement de correction est rapide, léger et sur une petite amplitude articulaire. Attention, ces techniques ne doivent être exécutées que par des professionnels de la santé formés.

A. Nerf grand occipital d’Arnold (C2)

• Normalisation de l’OAA (HVLA, directe, fonctionnelle, myotensive, etc.)

• Traitements des mm. oblique inférieur de la tête et grand droit postérieur de la tête (points triggers, étirements, ponçage, inhibition, etc.)

• Induction à un travers de doigt de l’épine de CII.

• Traitements des perforations tendineuses des mm. trapèze supérieur et semi-épineux de la tête (ponçage, étirement, crochetage myo-aponévrotique, inhibition, etc.)

• Induction à trois travers de doigt de la protubérance occipitale externe.

• Traitements des zones conflictuelles sur les sutures crâniennes ou le cuir chevelu (induction, ponçage, palper-rouler, etc.)

• Traitement des ramifications avec le n. trijumeau au niveau du front et du foramen supra-orbitaire (induction, ponçage, palper-rouler, etc.)

B. Nerf petit occipital (C2-C3)

• Normalisation de l’OAA et de CIII (HVLA, directe, fonctionnelle, myotensive, etc.)

• Induction de la zone d’Erb à la face postérieure du m. SCOM, à hauteur de CIV.

• Traitement des mm. SCOM et splénius de la tête (crochetage, points triggers, ponçage, étirement, etc.)

• Traitement myo-fascial des indurations dans la région occipito-mastoïdienne (induction, ponçage, palper-rouler, etc.)

C. Nerf grand auriculaire (C2-C3)

• Normalisation de l’OAA et de CIII (HVLA, directe, fonctionnelle, myotensive, etc.)

• Traitement du m. SCOM (crochetage, points triggers, ponçage, étirement, etc.)

• Traitement myo-fascial de la zone mastoïdienne, située entre l’émergence du n. petit occipital et le lobe de l’oreille (ponçage, étirement, crochetage myo-aponévrotique, etc.)

D. Nerf 3ème occipital (C3)

• Normalisation de CII sur CIII (HVLA, directe, fonctionnelle, myotensive, etc.)

• Induction à un travers de doigt au-dessus de l’épine de l’axis.

• Traitement des adhérences entre l’épineuse de l’Axis et la protubérance occipitale externe.

• Traitement du ligament nuchal (crochetage, relâchement fascial, etc.)

b - Traitement actif

Une méta-analyse de Herranz-Gómez et al. a synthétisé et évalué de manière critique l'efficacité de la thérapie manuelle et de l'exercice aérobie en ce qui concerne l'intensité de la douleur, la fréquence, l'incapacité et la qualité de vie des patients souffrant de céphalées cervicogéniques. La méta-analyse a montré des résultats en faveur des interventions en termes d'intensité de la douleur et de qualité de vie dans la céphalée cervicogénique. Cependant, il n'y avait aucun effet significatif sur la fréquence de la douleur dans les céphalées cervicogéniques (Herranz-Gómez et al., 2021).

1 - Traitement articulaire

“Cervical SNAGs” :

Sustained Natural Apophyseal Glides (SNAG), ou « Glissements Articulaires Naturels Soutenus » par traduction littérale. Les SNAGs cervicaux, provenant du concept Mulligan, permettent au patient de réaliser des auto-mobilisations du rachis cervical, dans le but de diminuer la douleur et d’augmenter l’amplitude articulaire. Les effets sont immédiats et durables (PILL = Pain free, Instant and Long Lasting effects).

Les SNAGs du concept mulligan se basent sur le principe du MWMS (Mobilization With Movements), c’est-à-dire l’action de combiner une mobilisation passive d’un segment articulaire (glissement articulaire) avec un mouvement physiologique actif de ce segment. Les SNAGs sont réalisés dans la direction où l’amplitude de mouvement est limitée, ou dans la direction qui reproduit les symptômes. Les SNAGs doivent être réalisés dans une amplitude mouvement non-douloureuse, et aucun autre symptôme que l’étirement ne doit être provoqué (Hall et al., 2007), (Reid et al., 2015).

- Les SNAGs cervicaux sur CI (Atlas) et CII (Axis) peuvent augmenter l’amplitude de mouvement et réduire les symptômes des céphalées à 4 et 12 semaines de suivi chez les patients avec des céphalées cervicogéniques (Hall et al., 2007).

- Les SNAGs et les mobilisations passives des articulations de CI et CII sont tous les deux efficaces pour diminuer la fréquence et l’intensité des vertiges à 12 semaines de suivi, comparé à un groupe placebo (Reid, Rivett, et al., 2014).

- Les SNAGs sont plus efficaces que les mobilisations passives pour augmenter l’amplitude de mouvement en extension et rotation droite après 12 semaines de suivi. Cependant, les SNAGs n’ont aucun effet sur l’équilibre et la proprioception de la tête (Reid, Callister, et al., 2014).

Une ceinture (ou une serviette) est un outil pouvant être utilisé pour créer un glissement antérieur soutenu de CII (Axis) via un appui postéro-antérieur sur le processus épineux.

- Pour la flexion limitée : placer la ceinture contre le processus épineux de CII (Axis), rentrer le menton (« chin tuck » en anglais) pour créer une flexion du rachis cervical, et garder une pression pour le glissement antérieur de CII pendant 3 secondes. Relâcher et répéter plusieurs fois.

- Pour l’extension limitée : même procédé, sauf que le menton cette fois-ci avance et s’élève pour créer un mouvement d’extension du rachis cervical. Garder une pression pour le glissement antérieur de CII pendant 3 secondes, relâcher et répéter plusieurs fois.

- Pour la rotation limitée : placer la ceinture contre le processus épineux de CI (Atlas). Pour une rotation droite, tenir le côté gauche de la ceinture avec la main droite (croiser) et tirer le côté droit de la ceinture avec la main gauche vers le bas. Tourner activement la tête vers la droite, et s’aider avec la ceinture en tirant l’extrémité gauche de la ceinture vers la droite. Garder cette pression pendant 3 secondes une fois arrivé à la limite, relâcher et répéter plusieurs fois. Même procédé pour le côté gauche, avec mains et directions opposées.

Les protocoles peuvent différer d’une étude à l’autre : faire 2 fois le SNAG, et ce deux fois par jour pendant 12 semaines (Hall et al., 2007), ou faire 6 fois le SNAG, et ce une fois par jour pendant 1 an (Reid et al., 2015).

Les céphalées cervicogéniques peuvent provenir des articulations zygapophysaires CI-CII. Elles sont souvent associées à une perte d'amplitude de mouvement (spécifique à ce segment), mesurable par le test de flexion-rotation cervicale (CFRT). Dans l’étude de Paquin et al., les patients atteints de céphalées cervicogéniques ont reçu huit traitements de kinésithérapie utilisant une technique SNAG rotationnelle de CI-CII, combinée à un exercice de rotation auto-SNAG de CI-CII sur une période de quatre semaines. Les critères de jugement étaient l'intensité, la fréquence et la durée de la douleur, l'amplitude cervicale active, le CFRT, les croyances liées à la fonction physique du cou et maux de tête, les croyances peur-évitements, la catastrophisation et la kinésiophobie. L'intervention a produit des effets bénéfiques importants sur l'intensité de la douleur, le CFRT, les croyances liées à la fonction physique et la catastrophisation. Une amélioration modérée a été notée sur l’amplitude cervicale active, sur les croyances peur-évitements, et la kinésiophobie. Aucun lien n'a été trouvé entre l’amplitude articulaire du CFRT avant l'intervention et la réponse au traitement. En conclusion, la mobilisation SNAG combinée à un exercice d'auto-SNAG a donné des résultats favorables pour le traitement des céphalées cervicogéniques : à la fois sur les résultats biomécaniques et importants pour le patient, et sur les facteurs cognitifs-affectifs liés à la douleur (Paquin et al., 2021).

2 -Traitement musculaire

Exercices isométriques pour fléchisseurs et extenseurs du cou :

Les exercices de renforcement en isométrique montrent des améliorations dans les paramètres de la douleur et de l’incapacité chez les femmes ayant des douleurs cervicales chroniques dues à l’utilisation prolongée d’un ordinateur.

- Exercice 1 : L’élastique est accroché derrière le patient, et passant au-dessus de ses oreilles et de ses yeux (élastique en appui sur le front, créant une force en direction postérieure). Le patient ne rentre pas le menton, et résiste à l’aide de ses muscles fléchisseurs du cou.

- Exercice 2 : L’élastique est accroché en face du patient, en passant à hauteur de ses oreilles et de ses yeux (élastique en appui sur l’occiput, créant une force en direction antérieure). Le patient rentre le menton, et résiste à l’aide de ses muscles fléchisseurs profonds du cou (pour le menton) et extenseurs du cou.

- Exercice 3 : L’élastique est accroché à côté du patient, en passant au-dessus de ses oreilles et de ses yeux (élastique en appui sur la zone temporale hétérolatérale). Le patient ne rentre pas le menton, et résiste à l’aide de ses muscles latéraux hétérolatéraux (fléchisseurs et extenseurs). L’exercice est réalisé d’un côté et puis de l’autre (le patient pivote de 180°).

- Exercice 4 : Le patient est face à un mur, légèrement éloigné. Le patient maintien un appui frontal sur un ballon, et réalise un mouvement de compression du front dans le ballon. Il peut également réaliser des mouvements, tout en étant en appui, de roulade verticalement, horizontalement et en circumduction.

Les exercices nécessitent 8 à 12 répétitions de 5 secondes de contraction isométrique, au moins 3 fois par semaine, pendant 6 semaines. La progression dans les exercices peut se faire soit par la durée de contraction isométrique, ou par la résistance dans l’élastique (passant progressivement de 30% à 70% de la contraction volontaire maximale) (Li et al., 2017).

Exercices dynamiques pour fléchisseurs et extenseurs du cou :

Les exercices de renforcement des muscles fléchisseurs profonds et extenseurs du cou sont efficaces pour diminuer la douleur cervicale ainsi que pour améliorer la qualité de vie. L’efficacité des exercices portant sur l’endurance musculaire et sur les étirements musculaires nécessite encore des études approfondies sur le sujet (Louw et al., 2017).

Les exercices de renforcement spécifique des muscles du rachis cervical sont plus efficaces que les exercices de renforcement global, concernant la diminution de la douleur et de l’incapacité chez les patients ayant des désordres mécaniques suivant un whiplash (Ludvigsson et al., 2016).

Les exercices de renforcement spécifique des muscles fléchisseurs profonds du cou sont tout aussi efficaces que les exercices de renforcement spécifique des muscles fléchisseurs et extenseurs superficiels du cou, en terme de diminution de la douleur et de l’incapacité chez les patients présentant des douleurs cervicales chroniques. Ceci nous indique alors que nous pouvons choisir les exercices convenant le mieux au patient, tant qu’il s’agit d’un exercice de renforcement des muscles de la région cervicale (fléchisseurs ou extenseurs, profonds ou superficiels) (Borisut et al., 2013).

- Exercice 1 (fléchisseurs profonds du cou) : le patient est en décubitus dorsal, avec un stabilizer (biofeedback unit) gonflé à 20 mm Hg sous la nuque, à la jonction occipito-cervicale. L’exercice est quasiment identique au CCFT (test d’endurance des fléchisseurs profonds du cou), la seule nuance est que le patient exerce le mouvement de flexion pendant 10 secondes, suivi à chaque fois de 10 secondes de repos. Toutes les 15 répétitions, faire 1 minute de pause. Le patient augmente progressivement la pression du stabilizer jusqu’à atteindre l’objectif de 30 mm Hg. Pour assurer la plus petite activation possible du m. SCOM, le patient peut ouvrir la bouche de 2 cm, et coupler avec un regard à 45° en-dessous de la verticale (Park et al., 2018).

- Exercice 2 (fléchisseurs profonds du cou) : le patient est assis, et réalise des mouvements de rentrée de menton (chin tuck) avec ou sans élastique. Dans le cas où l’élastique est utilisé pour augmenter le renforcement musculaire, l’élastique doit être accroché en face du patient, faire le tour de sa tête à hauteur des yeux et en passant sur l’hélix de ses oreilles.

- Exercice 3 (fléchisseurs et extenseurs du cou) : le patient est en position quadrupédique, activant ainsi déjà les muscles extenseurs profonds du cou (mm. semi-épineux du cou et multifide). Il est demandé au patient de rentrer le menton (chin tuck), et réaliser en même temps une flexion du rachis cervical inférieur maximale. Le patient revient ensuite en activant les muscles extenseurs du cou, tout en gardant le menton bien rentré, afin de réaliser une extension du rachis cervical inférieur.

Les exercices de flexion crânio-cervicale améliorent la fonction musculaire des muscles fléchisseurs profonds du cou, ce qui améliore le fonctionnement neuro-musculaire et le contrôle moteur de la région cervicale. Ces exercices ont également l’avantage de diminuer significativement l’activité musculaire des muscles habituellement en hyperréactivité chez les patients souffrant de douleurs cervicales : il s’agit des mm. érecteurs du rachis cervical, trapèze supérieur, scalène antérieur et SCOM (Borisut et al., 2013).

Exercices dynamiques (High Load) pour fléchisseurs et extenseurs du cou :

Les exercices de renforcement des muscles fléchisseurs et extenseurs profonds du cou (à intensité élevée) créent une amélioration de la coordination musculaire, une augmentation du recrutement d’unités motrices, une augmentation du taux d’activation des neurones dans chaque unité motrice, et une augmentation du nombre de capillaires dans les muscles. Tous ces paramètres combinés contribuent à l’amélioration de la fatigue musculaire. Ces exercices ont également l’avantage de diminuer significativement l’activité musculaire des muscles habituellement en hyperréactivité chez les patients souffrant de douleurs cervicales (mm. érecteurs du rachis cervical, trapèze supérieur, scalène antérieur et SCOM) (Borisut et al., 2013).

- Exercice 1 : L’élastique est accroché face du patient, en passant à hauteur de ses oreilles et de ses yeux (élastique en appui sur l’occiput, créant une force en direction antérieure). Le patient réalise des mouvements allant d’une flexion quasi-maximale vers une extension quasi-maximale, contre la résistance de l’élastique, et retour lent. Le patient garde ses mains sur l’élastique contre l’occiput pour éviter qu’il ne glisse.

- Exercice 2 : Exercice quasiment identique au premier, mais avec l’élastique accroché derrière le patient, passant au-dessus de ses oreilles et de ses yeux (élastique en appui sur le front, créant une force en direction postérieure). Le patient réalise des mouvements allant d’une extension quasi-maximale vers une flexion quasi-maximale, contre la résistance de l’élastique, et retour lent. Le patient garde ses mains sur l’élastique contre le front, pour éviter qu’il ne glisse.

- Exercice 3 : Le patient est allongé sur le dos et rentre le menton. Il combine une ouverture de la bouche 2 cm et un regard à 45° en-dessous de la verticale, et réalise des mouvements de flexion crânio-cervicale contre résistance de la pesanteur.

- Exercice 4 : Le patient réalise une position de gainage ventral (appui sur les coudes et pointe des pieds), tout en gardant le menton rentré (Louw et al., 2017), (Borisut et al., 2013), (Ludvigsson et al., 2016).

Exercices aérobiques

En 2020, Daher et son équipe ont cherché à examiner les effets de l’ajout d’exercices aérobiques aux exercices spécifiques du cou chez les patients avec cervicalgies pour réduire la douleur et améliorer la fonction.

Nous nous sommes penchés sur la méthode de cet essai contrôlé randomisé.

Les patients ont été répartis au hasard entre un programme de six semaines d'exercices de cyclisme aérobique prescrits et des exercices spécifiques au cou (groupe d'exercices aérobiques) ou uniquement des exercices spécifiques au cou (groupe contrôle). 

Le groupe contrôle a suivi deux séances hebdomadaires d'exercices supervisés spécifiques au cou. Indépendamment des résultats de l'examen, le programme consistait en des exercices d'étirement et de performance musculaire. 

Tous les patients ont commencé l'exercice en utilisant des bandes élastiques de résistance facile, puis des bandes de résistance moyenne, lourde et très lourde. Une fois que les patients étaient capables d'effectuer 30 répétitions avec un maintien de 3 secondes à la fin de l'amplitude sans repos, ils passaient au niveau de résistance suivant. 

Le groupe expérimental (exercices aérobiques) a suivi le même programme d'exercices que le groupe témoin, avec en plus un exercice aérobique à vélo à chaque séance. Les patients ont effectué des exercices modérés de cyclisme (60 % de la fréquence cardiaque maximale prévue pour l'âge) pendant 20 minutes au cours de la première semaine, 30 minutes au cours de la deuxième semaine et 45 minutes au cours de la troisième semaine et des six semaines restantes (Sculco et al. 2001).

L'intensité, la durée et la fréquence des exercices étaient conformes aux directives de l'American College of Sports Medicine concernant l'amélioration de la condition physique aérobie (Thompson et al. 2014).

En outre, au cours de l'intervention de six semaines, les deux groupes ont reçu l'instruction d'effectuer des exercices spécifiques au cou à domicile au moins deux jours par semaine. Les patients du groupe d'exercices aérobiques ont également reçu l'instruction d'effectuer un entraînement aérobique à domicile d'au moins 30 minutes de marche ou de vélo à une intensité modérée, deux jours par semaine. Le type d'exercice aérobique a été choisi en fonction des préférences des patients et des options disponibles.

À la fin de l'intervention de six semaines, les deux groupes ont reçu l'instruction d'effectuer des exercices spécifiques au cou trois fois par semaine à la maison. Les patients du groupe d'exercices aérobiques ont également reçu l'instruction de poursuivre l'entraînement aérobique à domicile pendant au moins 30 minutes de marche ou de vélo à une intensité modérée, au moins trois jours par semaine.

Des carnets d'exercices ont été fournis pour suivre les exercices d'entraînement spécifiques au cou et/ou les performances et la progression de l'activité physique aérobique. 

Les auteurs ont constaté qu’après l'intervention de six semaines, plus de la moitié des patients de l'étude ont obtenu un résultat positif, sans différence significative entre les groupes. 

Lors du suivi à six mois, le groupe d'exercices aérobiques a obtenu de bons résultats par rapport au groupe témoin, notamment une réduction significative des maux de tête cervicogéniques.

La principale implication des résultats de cette étude est que les cliniciens devraient envisager d'ajouter des exercices d'aérobic pour leurs patients souffrant de cervicalgie, non seulement pour prévenir le développement ultérieur de la cervicalgie, mais aussi pour réduire la cervicalgie et les maux de tête. Les patients souffrant de douleurs cervicales devraient être encouragés à intégrer des exercices aérobiques dans les activités de la vie quotidienne (Daher et al. 2020).

c - Approche biopsychosociale

Bien que des interventions multidimensionnelles comprenant la kinésithérapie, la psychologie et l'éducation soient généralement recommandées pour comprendre et traiter les céphalées (et prévenir la chronicité), il y a aujourd’hui une lacune dans cette approche pour les céphalées cervicogéniques. De fait, explorer les céphalées cervicogéniques (CeH) dans un cadre biopsychosocial est considéré comme une première étape essentielle et indispensable.

Dans une étude de l’équipe de Mingels, les participants d’un groupe CeH ont montré des degrés plus élevés de sensibilisation centrale par rapport à un groupe témoin (p = 0,04), ainsi que des seuils de douleur de pression (extra)-céphalique inférieurs dans le groupe CeH par rapport au groupe témoin, pour chaque muscle (p < 0,05). Par rapport au groupe témoin, la qualité du sommeil et la qualité de vie liées aux maux de tête étaient moins bonnes dans le groupe CeH (p < 0,0001), et un stress sévère à extrême a été ressenti par un plus grand nombre de participants du groupe CeH (p = 0,02). Le point le plus important à souligner est que des relations significatives entre le traitement de la douleur, les caractéristiques du mode de vie et les caractéristiques psychosociales ont été observées dans le groupe CeH. Explorer les caractéristiques multidimensionnelles des céphalées cervicogéniques comprend les relations entre le traitement de la douleur, le mode de vie et les caractéristiques psychosociales. Ces nouvelles découvertes comblent en partie une lacune dans la littérature scientifique actuelle, et soulignent la nécessité d'une recherche sur les résultats ciblant le mode de vie et les facteurs psychosociaux (Mingels et al., 2021a).

Une seconde étude de l’équipe de Mingels souligne que les patients atteints de céphalées cervicogéniques montrent une plus faible variabilité posturale (VP) de la colonne vertébrale. La VP de la colonne vertébrale était significativement liée aux variables intrinsèques (stress, anxiété, seuils de douleur à la pression extra-céphalique, durée du sommeil) et extrinsèques (installation du bureau, temps d'écran) dans le groupe CeH. Dans le groupe témoin, la VP était significativement liée aux seuils de douleur à la pression extra-céphalique. La VP de la colonne vertébrale est donc liée à davantage de variables dans le groupe CeH, par rapport au groupe témoin. Des recherches supplémentaires sont toutefois nécessaires sur une éventuelle relation causale et son implication clinique (Mingels et al., 2021b).

Le traitement adapté des céphalées suppose une formation des professionnels de santé, un diagnostic exact, la reconnaissance de l’affection, le traitement avec des médicaments d’un bon rapport coût-efficacité, des modifications simples du style de vie et l’éducation du patient. Comme bien souvent, les meilleurs résultats s’obtiennent en combinant toutes les thérapies constituant l’EBP (Evidence-Based Practice) : les attentes/croyances du patient, les meilleures recommandations dans la littérature scientifique récente, et l’expertise du thérapeute. Ainsi, en harmonie avec les traitements kinésithérapeutiques proposés précédemment, la guérison de la douleur avec analgésiques usuels tels que le paracétamol peut être proposée par le médecin traitant (Le Larousse Médical (2012). Paris Cedex : Larousse.). Il en va de même pour toutes les autres formes de thérapies que le patient aimerait mettre lui-même en place pour soulager sa douleur (activité physique, méditation, yoga, etc.). Évidemment, certaines mesures dans le cadre environnemental aident également à soulager la douleur : le patient peut s'allonger, éviter les facteurs aggravants (éviter les pièces bruyantes pour une pièce calme, fuir le renfermé et aérer au maximum, etc.) et, si possible, dormir quelques heures.

d - Traitement invasif / médical / chirurgical

1 - Dry-Needling

Le dry-needling est une technique de traitement utilisée par les cliniciens pour soulager les symptômes chez les patients souffrant de céphalées cervicogéniques. Le dry-needling sur les trigger points du m. trapèze supérieur est bénéfique pour les patients souffrant de symptômes des céphalées cervicogéniques : il diminue la douleur cervicale, augmente l’amplitude articulaire cervicale et diminue l’invalidité des activités de la vie quotidienne (l’intensité de la douleur ; la douleur et la qualité du sommeil ; paresthésies dans les bras durant la nuit ; durée des symptômes ; porter des objets ; lire et regarder la télévision ; travail et travail dans la maison ; activités sociales ; conduire) (Beniwal et al., 2021).

Un essai contrôlé randomisé a étudié les effets du dry-needling sur les muscles cervicaux, chez les patients souffrant de céphalées cervicogéniques. 69 patients souffrant de céphalées cervicogéniques ont été partagés dans trois groupes : un groupe témoin (n = 23) recevant une thérapie physique conventionnelle, un groupe dry-needling (n = 23) recevant une thérapie physique conventionnelle et du dry-needling sur les muscles cervicaux, et un groupe de dry-needling placebo (n = 23) recevant une thérapie physique conventionnelle et un faux dry-needling (superficiel et loin du point à traiter). Le critère de jugement principal était l'intensité et la fréquence des céphalées. L'invalidité de la nuque, la performance des fléchisseurs cervicaux profonds et l'amplitude de mouvement étaient des critères de jugement secondaires. Les résultats ont été évalués immédiatement après le traitement, ainsi qu’à 1, 3 et 6 mois plus tard. L'intensité des céphalées et l'incapacité de la nuque ont significativement diminué dans le groupe dry-needling (par rapport aux groupes témoin et placebo) après le traitement et pendant tous les suivis. La fréquence des céphalées a également diminué dans le groupe dry-needling (par rapport aux groupes témoin et placebo), mais pas de manière significative. Une amplitude de mouvement cervicale plus élevée et une amélioration de la performance des fléchisseurs cervicaux profonds ont également été observées dans le groupe dry-needling (par rapport aux groupes témoin et placebo) (Mousavi-Khatir et al., 2021).

L'objectif principal de la revue systématique de Pourahmadi et al. était d'évaluer l'efficacité du dry-needling sur l'intensité des céphalées et sur l'incapacité associée chez les patients atteints de céphalées cervicogéniques. Sur 2715 études identifiées, 11 essais cliniques randomisés étaient éligibles pour la synthèse qualitative et 9 pour la méta-analyse. Seuls 4 essais étaient de haute qualité. La synthèse des résultats a montré que le dry-needling pouvait considérablement améliorer : la fréquence des céphalées, la qualité de vie liée à la santé, la sensibilité des points de pression et l'amplitude de mouvement cervical. Le dry-needling produit des effets similaires à d'autres interventions pour le soulagement à court terme des maux de tête, alors que le dry-needling semble être meilleur que d'autres thérapies pour améliorer l'invalidité associée à court terme. D’autres études de haute qualité méthodologique sont nécessaires pour fournir une conclusion plus robuste (Pourahmadi et al., 2021).

2 - Chirurgie et médecine

Les principales classes thérapeutiques pour prendre les céphalées en charge sont les analgésiques, les antiémétiques, les antimigraineux et les médicaments prophylactiques (OMS).

Dans l’étude de Ko & Son sur un unique patient, une sténose foraminale CII-CIII gauche a été révélée par une tomodensitométrie myélographique. S’en est suivi une foraminotomie et une décompression de C3 à gauche, qui ont complètement atténué la céphalée temporo-occipitale chronique du côté gauche. Bien que le traitement chirurgical semble montrer des effets significatifs, le cas unique de cette étude ne peut que difficilement être généralisé, et nécessite d’autres études plus larges et randomisées (Ko & Son, 2018).

Bien que peu de traitements pharmacologiques fondés sur des preuves soient disponibles, les blocs du n. grand occipital d’Arnold (« Greater Occipital Nerve Block » (GONB)) sont considérés comme une option thérapeutique. Caponnetto et al. ont inclus, dans leur revue d’experts, 5 études observationnelles et 3 essais non randomisés rapportant les résultats cliniques de 140 patients souffrant de céphalées cervicogéniques, après avoir bénéficié d’un GONB. Les auteurs ont réalisé des GONB unilatéraux, en injectant un anesthésique local (4 études) ou à la fois un anesthésique local et un stéroïde (3 études), à des moments variables. Dans 5 études, la réduction moyenne de la douleur variait de −8,2 (à 2 semaines après le premier bloc) à −0,1 (à 1 mois après le troisième bloc) ; une étude a documenté une réduction de 66,6% de l'intensité de la douleur, et une autre étude a documenté une réduction médiane significative de l'intensité de la douleur à 3 mois (diminué de 5,5 à 2,3) et pas de réduction de la douleur à 9 mois. 3 études ont rapporté des événements indésirables mineurs. Peu d'études disponibles suggèrent que les GONB sont efficaces et sûrs dans le traitement des céphalées cervicogéniques. Bien qu’ils soient une procédure hautement tolérable, peu coûteuse et reproductible, des études plus larges et randomisées sont nécessaires (Caponnetto et al., 2021).

Exemples d'exercices

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Témoignages et remerciements :

• Témoignages de Nicolas Van Michel, Ostéopathe D.O. et Kinésithérapeute à Liège (Belgique). Formateur en Thérapie Manuelle Analytique (TMA), Approche structurelle des troubles ostéo-articulaires, TMA de la sphère manducatrice et crochetage myo-aponévrotique en Belgique et au Luxembourg.

• Un immense merci et une éternelle reconnaissance à Yvan Vanderhaegen, Ostéopathe D.O. et Kinésithérapeute (aujourd’hui à la retraite), qui m’a pris sous son aile et qui m’a donné envie de vivre de cette profession grâce à son professionnalisme et son amour du métier.

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