Tests oculomoteurs - composante cervicale

Test clinique
Mis à jour le
3/4/2023
Rachis cervical
Cervicalgie
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Objectif de ce test

Les tests oculomoteurs avec composante cervicale sont utilisés dans le diagnostic du vertige cervicogénique ou vertige cervical.

Le vertige cervical est un diagnostic caractérisé par des vertiges et un déséquilibre, associés à une cervicalgie chez les patients présentant une pathologie cervicale. Son diagnostic dépend de la corrélation entre les symptômes de déséquilibre et la douleur cervicale, ainsi que de l'exclusion d'autres troubles vestibulaires (Wrisley et al. 2000).

Plusieurs études ont mis en évidence des troubles du contrôle occulo-moteur et de la stabilité posturale chez les patients souffrant de douleurs du cou (Karlberg et al. 1995, Treleaven, 2008, Peng, 2018). Les vertiges cervicogéniques restent encore assez controversés dans le monde médical en raison d'une pathogénie mal comprise et de l'absence de test diagnostic spécifique (Peng, 2018). Plusieurs hypothèses ont été établies afin d’expliquer leur origine :

- Les vertiges cervicogèniques pourraient être dus à une entrée afférente anormale dans le noyau vestibulaire provenant de récepteurs articulaires endommagés dans la région cervicale supérieure (Ryan et Cope, 1955, Wrisley et al. 2000). On sait que l'input proprioceptif du cou participe à la coordination des yeux, de la tête et du corps ainsi qu'à l'orientation spatiale (Brandt et Bronstein, 2001, Peng, 2018). Son altération pourrait expliquer l’existence de ce vertige cervical. Trois types de patients ont été identifiés pour présenter ce syndrome : les patients atteints de spondylose cervicale, les patients traités par traction cervicale et les patients ayant subi un traumatisme au cou (Ryan et Cope, 1955).

La combinaison de vertiges et d'un dysfonctionnement de la colonne cervicale est souvent associée à un traumatisme en flexion-extension forcée de type whiplash, survenu lors d’un accident de la route (Wrisley et al. 2000).

- Une autre hypothèse plus récente serait l’augmentation du nombre de mécanorécepteurs et en particulier les corpuscules de Ruffini au niveau des disques cervicaux atteints (Yang et al. 2017, Peng, 2018, Liu et al. 2021). La dégénérescence discale provoque une élévation des cytokines inflammatoires, qui stimule les mécanorécepteurs dans les disques et entraîne une sensibilisation périphérique. Les entrées proprioceptives cervicales anormales des mécanorécepteurs sont transmises au système nerveux central, ce qui entraîne des discordances sensorielles avec les informations vestibulaires et visuelles, et entraîne des vertiges (Liu et al. 2021).

L’évaluation oculomotrice comporte généralement une évaluation qualitative de la capacité à maintenir le regard fixe quand la tête est en mouvement et le suivi du regard lorsque la tête est immobile.

Exécution du test

Pour réaliser le test de stabilité du regard, le patient est assis et le thérapeute lui demande de fixer un objet du regard. Le patient est invité à garder les yeux sur l’objet tandis qu’il bouge sa tête aussi loin que possible en rotation droite, en rotation gauche, en flexion puis en extension. Le test est positif si le patient est incapable de maintenir son regard fixé sur l’objet. Le test est également positif s’il présente une difficulté ou une diminution des mouvements de la tête et plus particulièrement une amplitude de moins de 45° avec la fixation du regard. Enfin, le test est positif s’il reproduit des symptômes connus par le patient comme des étourdissements, des vertiges, un trouble de la vision ou des nausées (Jull et al. 2021).

Pour réaliser le test de rotation du cou avec poursuite sans à-coups du regard , le patient est assis et fixe un objet devant lui. On lui demande de maintenir sa tête immobile tandis que ses yeux suivent l’objet qui se déplace horizontalement de gauche à droite. Une amplitude d’environ 40° et une vitesse n’excédant pas 20° par seconde a été décrite comme référence pour le mouvement de l’objet (Tjell et Rosenhall, 1998, Treleaven et al. 2005). Le patient est ensuite tourné sur la gauche de façon à obtenir une rotation du tronc de 45° et une rotation du cou vers la droite afin de maintenir le regard sur l’objet. On observe à nouveau la poursuite de la cible par le regard du patient. On répète la manœuvre du côté opposé. Le test est positif s’il reproduit les symptômes du patient dans les positions de rotation en comparaison avec la position neutre. Le test est également positif s’il provoque une augmentation des saccades de fixation du regard dans les positions de rotation du tronc particulièrement lorsqu’on croise la ligne du milieu, mais cette donnée nécessite des instruments particuliers rarement utilisés dans la pratique courante (Tjell et Rosenhall, 1998, Treleaven et al. 2005, Jull et al. 2021).

Valeur clinique

A notre connaissance, la valeur clinique du premier test  n’a pas été évaluée dans la littérature.

Le second test a été associé à une sensibilité de 90% et une spécificité de 91% lors de sa création par Tjell et Rosenhall en 1998. Une étude de 2005 lui attribue une sensibilité de 72% et une spécificité de 91% confirmant son utilité dans le diagnostic des vertiges cervicogéniques (Treleaven et al. 2005).

Bibliographie

Brandt, T, et A Bronstein. « Cervical vertigo ». Journal of Neurology, Neurosurgery, and Psychiatry 71, no 1 (juillet 2001): 8‑12.

Karlberg, M., L. Persson, et M. Magnusson. « Impaired Postural Control in Patients with Cervico-Brachial Pain ». Acta Oto-Laryngologica. Supplementum 520 Pt 2 (1995): 440‑42.

Peng B, Cervical Vertigo: Historical Reviews and Advances, World Neurosurgery (2017), doi: 10.1016/j.wneu.2017.10.063.

Ryan, G. M., et S. Cope. « Cervical Vertigo ». Lancet (London, England) 269, no 6905 (31 décembre 1955): 1355‑58.

Wrisley, Diane M., Patrick J. Sparto, Susan L. Whitney, et Joseph M. Furman. « Cervicogenic Dizziness: A Review of Diagnosis and Treatment ». Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy, 1 décembre 2000.

Liu, Tang-Hua, Yan-Qing Liu, et Bao-Gan Peng. « Cervical Intervertebral Disc Degeneration and Dizziness ». World Journal of Clinical Cases 9, no 9 (26 mars 2021): 2146‑52.

Yang, Liang, Cheng Yang, Xiaodong Pang, Duanming Li, Hong Yang, Xinwu Zhang, Yi Yang, et Baogan Peng. « Mechanoreceptors in Diseased Cervical Intervertebral Disc and Vertigo ». Spine 42, no 8 (15 avril 2017): 540‑46.

Gwendolen Jull, Deborah Falla, Julia Treleaven, Shaun O'Leary, prise en charge des cervicalgies, paru le 1 septembre 2021

Treleaven, Julia. « Sensorimotor Disturbances in Neck Disorders Affecting Postural Stability, Head and Eye Movement Control ». Manual Therapy 13, no 1 (février 2008): 2‑11.

Tjell, C., et U. Rosenhall. « Smooth Pursuit Neck Torsion Test: A Specific Test for Cervical Dizziness ». The American Journal of Otology 19, no 1 (janvier 1998): 76‑81.

Treleaven, Julia, Gwendolen Jull, et Nancy LowChoy. « Smooth Pursuit Neck Torsion Test in Whiplash-Associated Disorders: Relationship to Self-Reports of Neck Pain and Disability, Dizziness and Anxiety ». Journal of Rehabilitation Medicine 37, no 4 (juillet 2005): 219‑23.

Objectif de ce test

Les tests oculomoteurs avec composante cervicale sont utilisés dans le diagnostic du vertige cervicogénique ou vertige cervical.

Le vertige cervical est un diagnostic caractérisé par des vertiges et un déséquilibre, associés à une cervicalgie chez les patients présentant une pathologie cervicale. Son diagnostic dépend de la corrélation entre les symptômes de déséquilibre et la douleur cervicale, ainsi que de l'exclusion d'autres troubles vestibulaires (Wrisley et al. 2000).

Plusieurs études ont mis en évidence des troubles du contrôle occulo-moteur et de la stabilité posturale chez les patients souffrant de douleurs du cou (Karlberg et al. 1995, Treleaven, 2008, Peng, 2018). Les vertiges cervicogéniques restent encore assez controversés dans le monde médical en raison d'une pathogénie mal comprise et de l'absence de test diagnostic spécifique (Peng, 2018). Plusieurs hypothèses ont été établies afin d’expliquer leur origine :

- Les vertiges cervicogèniques pourraient être dus à une entrée afférente anormale dans le noyau vestibulaire provenant de récepteurs articulaires endommagés dans la région cervicale supérieure (Ryan et Cope, 1955, Wrisley et al. 2000). On sait que l'input proprioceptif du cou participe à la coordination des yeux, de la tête et du corps ainsi qu'à l'orientation spatiale (Brandt et Bronstein, 2001, Peng, 2018). Son altération pourrait expliquer l’existence de ce vertige cervical. Trois types de patients ont été identifiés pour présenter ce syndrome : les patients atteints de spondylose cervicale, les patients traités par traction cervicale et les patients ayant subi un traumatisme au cou (Ryan et Cope, 1955).

La combinaison de vertiges et d'un dysfonctionnement de la colonne cervicale est souvent associée à un traumatisme en flexion-extension forcée de type whiplash, survenu lors d’un accident de la route (Wrisley et al. 2000).

- Une autre hypothèse plus récente serait l’augmentation du nombre de mécanorécepteurs et en particulier les corpuscules de Ruffini au niveau des disques cervicaux atteints (Yang et al. 2017, Peng, 2018, Liu et al. 2021). La dégénérescence discale provoque une élévation des cytokines inflammatoires, qui stimule les mécanorécepteurs dans les disques et entraîne une sensibilisation périphérique. Les entrées proprioceptives cervicales anormales des mécanorécepteurs sont transmises au système nerveux central, ce qui entraîne des discordances sensorielles avec les informations vestibulaires et visuelles, et entraîne des vertiges (Liu et al. 2021).

L’évaluation oculomotrice comporte généralement une évaluation qualitative de la capacité à maintenir le regard fixe quand la tête est en mouvement et le suivi du regard lorsque la tête est immobile.

Exécution du test

Pour réaliser le test de stabilité du regard, le patient est assis et le thérapeute lui demande de fixer un objet du regard. Le patient est invité à garder les yeux sur l’objet tandis qu’il bouge sa tête aussi loin que possible en rotation droite, en rotation gauche, en flexion puis en extension. Le test est positif si le patient est incapable de maintenir son regard fixé sur l’objet. Le test est également positif s’il présente une difficulté ou une diminution des mouvements de la tête et plus particulièrement une amplitude de moins de 45° avec la fixation du regard. Enfin, le test est positif s’il reproduit des symptômes connus par le patient comme des étourdissements, des vertiges, un trouble de la vision ou des nausées (Jull et al. 2021).

Pour réaliser le test de rotation du cou avec poursuite sans à-coups du regard , le patient est assis et fixe un objet devant lui. On lui demande de maintenir sa tête immobile tandis que ses yeux suivent l’objet qui se déplace horizontalement de gauche à droite. Une amplitude d’environ 40° et une vitesse n’excédant pas 20° par seconde a été décrite comme référence pour le mouvement de l’objet (Tjell et Rosenhall, 1998, Treleaven et al. 2005). Le patient est ensuite tourné sur la gauche de façon à obtenir une rotation du tronc de 45° et une rotation du cou vers la droite afin de maintenir le regard sur l’objet. On observe à nouveau la poursuite de la cible par le regard du patient. On répète la manœuvre du côté opposé. Le test est positif s’il reproduit les symptômes du patient dans les positions de rotation en comparaison avec la position neutre. Le test est également positif s’il provoque une augmentation des saccades de fixation du regard dans les positions de rotation du tronc particulièrement lorsqu’on croise la ligne du milieu, mais cette donnée nécessite des instruments particuliers rarement utilisés dans la pratique courante (Tjell et Rosenhall, 1998, Treleaven et al. 2005, Jull et al. 2021).

Valeur clinique

A notre connaissance, la valeur clinique du premier test  n’a pas été évaluée dans la littérature.

Le second test a été associé à une sensibilité de 90% et une spécificité de 91% lors de sa création par Tjell et Rosenhall en 1998. Une étude de 2005 lui attribue une sensibilité de 72% et une spécificité de 91% confirmant son utilité dans le diagnostic des vertiges cervicogéniques (Treleaven et al. 2005).

Bibliographie

Brandt, T, et A Bronstein. « Cervical vertigo ». Journal of Neurology, Neurosurgery, and Psychiatry 71, no 1 (juillet 2001): 8‑12.

Karlberg, M., L. Persson, et M. Magnusson. « Impaired Postural Control in Patients with Cervico-Brachial Pain ». Acta Oto-Laryngologica. Supplementum 520 Pt 2 (1995): 440‑42.

Peng B, Cervical Vertigo: Historical Reviews and Advances, World Neurosurgery (2017), doi: 10.1016/j.wneu.2017.10.063.

Ryan, G. M., et S. Cope. « Cervical Vertigo ». Lancet (London, England) 269, no 6905 (31 décembre 1955): 1355‑58.

Wrisley, Diane M., Patrick J. Sparto, Susan L. Whitney, et Joseph M. Furman. « Cervicogenic Dizziness: A Review of Diagnosis and Treatment ». Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy, 1 décembre 2000.

Liu, Tang-Hua, Yan-Qing Liu, et Bao-Gan Peng. « Cervical Intervertebral Disc Degeneration and Dizziness ». World Journal of Clinical Cases 9, no 9 (26 mars 2021): 2146‑52.

Yang, Liang, Cheng Yang, Xiaodong Pang, Duanming Li, Hong Yang, Xinwu Zhang, Yi Yang, et Baogan Peng. « Mechanoreceptors in Diseased Cervical Intervertebral Disc and Vertigo ». Spine 42, no 8 (15 avril 2017): 540‑46.

Gwendolen Jull, Deborah Falla, Julia Treleaven, Shaun O'Leary, prise en charge des cervicalgies, paru le 1 septembre 2021

Treleaven, Julia. « Sensorimotor Disturbances in Neck Disorders Affecting Postural Stability, Head and Eye Movement Control ». Manual Therapy 13, no 1 (février 2008): 2‑11.

Tjell, C., et U. Rosenhall. « Smooth Pursuit Neck Torsion Test: A Specific Test for Cervical Dizziness ». The American Journal of Otology 19, no 1 (janvier 1998): 76‑81.

Treleaven, Julia, Gwendolen Jull, et Nancy LowChoy. « Smooth Pursuit Neck Torsion Test in Whiplash-Associated Disorders: Relationship to Self-Reports of Neck Pain and Disability, Dizziness and Anxiety ». Journal of Rehabilitation Medicine 37, no 4 (juillet 2005): 219‑23.

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