Dans cette nouvelle vidéo, nous vous présentons 3 tests couramment utilisés pour diagnostiquer une tendinopathie proximale des IJ.
De manière générale, les blessures aux ischio-jambiers font parti des blessures les plus courantes chez les athlètes (Lempainen et al, 2015). Ces blessures surviennent souvent chez les footballeurs, les sprinteurs, les danseurs, ou les coureurs de demi-fond ou de fond.
On retrouve donc habituellement les lésions de type sprint qui surviennent lors d'une course à grande vitesse principalement en fin de phase oscillatoire, lorsque les muscles ischio-jambiers se contractent de manière excentrique pour décélérer le mouvement de la jambe vers l’avant. (Askling et al. 2007 (a)).
Les lésions de type overstretchnig qu’on retrouve plus fréquemment chez les danseurs surviennent généralement lors d’un mouvement combiné de flexion de hanche et d’extension du genou. (Askling et al. 2007 (b)).
Les lésions des ischio-jambiers peuvent également survenir à la suite d'une charge répétitive mineure et d'un traumatisme des ischio-jambiers à partir de la tubérosité ischiatique. C'est ce qu'on appelle la tendinopathie proximale des ischio-jambiers.
Le diagnostic immédiat et correct de la tendinopathie proximale des IJ est un défi en raison de ses similitudes avec d'autres troubles pouvant causer des symptômes similaires.
C’est le cas par exemple du syndrome du piriforme, de la douleur sciatique lombaire, d’une fracture de stress des ischions, d’une lésion des IJ de type overstretching et d’autres causes encore. S’il est vrai que l’IRM permet de faire le diagnostic correct, son utilisation et son application clinique n’est pas toujours évidente et accessible.
Lors de l’anamnèse, les patients souffrant d'une tendinopathie proximale des ischio-jambier signalent souvent une augmentation progressive de la douleur ou de la gêne dans la région postérieure de la cuisse ou juste sous la fesse (Lempainen et al, 2009 ; Benazzo et al, 2013). Cette douleur est décrite comme une " crampe " ou une " compression " dans la région profonde de la fesse qui a tendance à progresser avec le temps sans qu'il y ait de traumatisme ou de blessure spécifique.
L'irradiation dans le creux poplité peut conduire à une inhibition de la douleur et une faiblesse des muscles ischio-jambiers, provoquant des difficultés à la participation aux activités sportives. Les symptômes peuvent être exacerbés par une sollicitation excentrique répétitive des ischio-jambiers ou par une flexion prolongée du tronc, comme lors des exercices d'étirement des ischio-jambiers, lors de la course à pied et la position assise prolongée (Fredericson et al, 2005 ; Lempainen et al, 2009).
A l'examen clinique, les patients peuvent présenter des ecchymoses autour de la partie postérieure de la cuisse, une atrophie des ischio-jambiers et une démarche raide pour éviter la flexion du genou et l'extension de la hanche. Le thérapeute peut mettre en évidence à la palpation une légère sensibilité à l'insertion proximale des ischio-jambiers et une aggravation des douleurs lors de la résistance du patient à l’extension de son genou et lors de l'étirement actif des ischio-jambiers.
Une masse palpable dans la partie postérieure de la cuisse indique une rupture à la jonction musculo-tendineuse. Il existe trois tests spécifiques pour la tendinopathie proximale des ischio-jambiers qui montrent une validité et une fiabilité intra-examinateur modérée à élevée (Cacchio et al, 2012).
Ces 3 tests sont le test de Puranen-Orava qui est un test actif, le bent-knee test et le bent knee test modifié qui sont tous 2 des tests passifs.
Pour réaliser le test de Puranen-Orava, les muscles ischio-jambiers sont étirés activement en position debout. La hanche est fléchie à 90°, le genou est en extension complète et le pied repose sur un support. Le test est positif si les symptômes sont reproduits.
Pour réaliser le bent knee test, le patient est en couché dorsal. Le thérapeute fléchit la hanche et le genou du patient jusqu'à la fin de leur amplitude, puis lentement il étend passivement le genou du patient au maximum. Le test est positif si les symptômes sont reproduits.
Enfin, pour effectuer le bent knee test modifié, le patient est dans la même position que pour le test précédent. Le thérapeute saisit la jambe symptomatique du patient avec une main à l’arrière du talon et l’autre main au niveau du genou. Il fléchit passivement la hanche et le genou du patient jusqu'à la fin de l'amplitude, puis étend rapidement le genou du patient. Le test est positif si les symptômes sont reproduits.
Askling CM, Tengvar M, Saartok T, Thorstensson A. Acute first-time hamstring strains during high-speed running: a longitudinal study including clinical and magnetic resonance imaging findings. Am J Sports Med. Févr 2007;35(2):197‑206 (a)
Askling CM, Tengvar M, Saartok T, Thorstensson A. Acute first-time hamstring strains during slow-speed stretching: clinical, magnetic resonance imaging, and recovery characteristics. Am J Sports Med. 2007;35(10):1716–1724 (b)
Benazzo F, Marullo M, Zanon G, Indino C, Pelillo F. Surgical management of chronic proximal hamstring tendinopathy in athletes: a 2 to 11 years of follow-up. J Orthop Traumatol. 2013 Jun;14(2):83–89.
Cacchio, Angelo, Fabrizio Borra, Gabriele Severini, Andrea Foglia, Frank Musarra, Nicola Taddio, et Fosco De Paulis. « Reliability and Validity of Three Pain Provocation Tests Used for the Diagnosis of Chronic Proximal Hamstring Tendinopathy ». British Journal of Sports Medicine 46, no 12 (septembre 2012): 883‑87.
Fredericson M, Moore W, Guillet M, Beaulieu C. High hamstring tendinopathy in runners: meeting the challenges of diagnosis, treatment, and rehabilitation. Phys Sportsmed. 2005 Jan;33(5):32–43.
Lempainen L, Sarimo J, Mattila K, Vaittinen S, Orava S. Proximal hamstring tendinopathy: results of surgical management and histopathologic findings. Am J Sports Med. 2009 Apr;37(4):727– 734.
Lempainen L, Johansson K, Banke IJ, Ranne J, Mäkelä K, Sarimo J, Niemi P, Orava S. Expert opinion: diagnosis and treatment of proximal hamstring tendinopathy. Muscles Ligaments Tendons J. 2015 Mar 27;5(1):23–28
Pietrzak, Jurek Rt, Babar Kayani, Jenni Tahmassebi, et Fares S. Haddad. « Proximal Hamstring Tendinopathy: Pathophysiology, Diagnosis and Treatment ». British Journal of Hospital Medicine (London, England: 2005) 79, no 7 (2 juillet 2018): 389‑94.
Dans cette nouvelle vidéo, nous vous présentons 3 tests couramment utilisés pour diagnostiquer une tendinopathie proximale des IJ.
De manière générale, les blessures aux ischio-jambiers font parti des blessures les plus courantes chez les athlètes (Lempainen et al, 2015). Ces blessures surviennent souvent chez les footballeurs, les sprinteurs, les danseurs, ou les coureurs de demi-fond ou de fond.
On retrouve donc habituellement les lésions de type sprint qui surviennent lors d'une course à grande vitesse principalement en fin de phase oscillatoire, lorsque les muscles ischio-jambiers se contractent de manière excentrique pour décélérer le mouvement de la jambe vers l’avant. (Askling et al. 2007 (a)).
Les lésions de type overstretchnig qu’on retrouve plus fréquemment chez les danseurs surviennent généralement lors d’un mouvement combiné de flexion de hanche et d’extension du genou. (Askling et al. 2007 (b)).
Les lésions des ischio-jambiers peuvent également survenir à la suite d'une charge répétitive mineure et d'un traumatisme des ischio-jambiers à partir de la tubérosité ischiatique. C'est ce qu'on appelle la tendinopathie proximale des ischio-jambiers.
Le diagnostic immédiat et correct de la tendinopathie proximale des IJ est un défi en raison de ses similitudes avec d'autres troubles pouvant causer des symptômes similaires.
C’est le cas par exemple du syndrome du piriforme, de la douleur sciatique lombaire, d’une fracture de stress des ischions, d’une lésion des IJ de type overstretching et d’autres causes encore. S’il est vrai que l’IRM permet de faire le diagnostic correct, son utilisation et son application clinique n’est pas toujours évidente et accessible.
Lors de l’anamnèse, les patients souffrant d'une tendinopathie proximale des ischio-jambier signalent souvent une augmentation progressive de la douleur ou de la gêne dans la région postérieure de la cuisse ou juste sous la fesse (Lempainen et al, 2009 ; Benazzo et al, 2013). Cette douleur est décrite comme une " crampe " ou une " compression " dans la région profonde de la fesse qui a tendance à progresser avec le temps sans qu'il y ait de traumatisme ou de blessure spécifique.
L'irradiation dans le creux poplité peut conduire à une inhibition de la douleur et une faiblesse des muscles ischio-jambiers, provoquant des difficultés à la participation aux activités sportives. Les symptômes peuvent être exacerbés par une sollicitation excentrique répétitive des ischio-jambiers ou par une flexion prolongée du tronc, comme lors des exercices d'étirement des ischio-jambiers, lors de la course à pied et la position assise prolongée (Fredericson et al, 2005 ; Lempainen et al, 2009).
A l'examen clinique, les patients peuvent présenter des ecchymoses autour de la partie postérieure de la cuisse, une atrophie des ischio-jambiers et une démarche raide pour éviter la flexion du genou et l'extension de la hanche. Le thérapeute peut mettre en évidence à la palpation une légère sensibilité à l'insertion proximale des ischio-jambiers et une aggravation des douleurs lors de la résistance du patient à l’extension de son genou et lors de l'étirement actif des ischio-jambiers.
Une masse palpable dans la partie postérieure de la cuisse indique une rupture à la jonction musculo-tendineuse. Il existe trois tests spécifiques pour la tendinopathie proximale des ischio-jambiers qui montrent une validité et une fiabilité intra-examinateur modérée à élevée (Cacchio et al, 2012).
Ces 3 tests sont le test de Puranen-Orava qui est un test actif, le bent-knee test et le bent knee test modifié qui sont tous 2 des tests passifs.
Pour réaliser le test de Puranen-Orava, les muscles ischio-jambiers sont étirés activement en position debout. La hanche est fléchie à 90°, le genou est en extension complète et le pied repose sur un support. Le test est positif si les symptômes sont reproduits.
Pour réaliser le bent knee test, le patient est en couché dorsal. Le thérapeute fléchit la hanche et le genou du patient jusqu'à la fin de leur amplitude, puis lentement il étend passivement le genou du patient au maximum. Le test est positif si les symptômes sont reproduits.
Enfin, pour effectuer le bent knee test modifié, le patient est dans la même position que pour le test précédent. Le thérapeute saisit la jambe symptomatique du patient avec une main à l’arrière du talon et l’autre main au niveau du genou. Il fléchit passivement la hanche et le genou du patient jusqu'à la fin de l'amplitude, puis étend rapidement le genou du patient. Le test est positif si les symptômes sont reproduits.
Askling CM, Tengvar M, Saartok T, Thorstensson A. Acute first-time hamstring strains during high-speed running: a longitudinal study including clinical and magnetic resonance imaging findings. Am J Sports Med. Févr 2007;35(2):197‑206 (a)
Askling CM, Tengvar M, Saartok T, Thorstensson A. Acute first-time hamstring strains during slow-speed stretching: clinical, magnetic resonance imaging, and recovery characteristics. Am J Sports Med. 2007;35(10):1716–1724 (b)
Benazzo F, Marullo M, Zanon G, Indino C, Pelillo F. Surgical management of chronic proximal hamstring tendinopathy in athletes: a 2 to 11 years of follow-up. J Orthop Traumatol. 2013 Jun;14(2):83–89.
Cacchio, Angelo, Fabrizio Borra, Gabriele Severini, Andrea Foglia, Frank Musarra, Nicola Taddio, et Fosco De Paulis. « Reliability and Validity of Three Pain Provocation Tests Used for the Diagnosis of Chronic Proximal Hamstring Tendinopathy ». British Journal of Sports Medicine 46, no 12 (septembre 2012): 883‑87.
Fredericson M, Moore W, Guillet M, Beaulieu C. High hamstring tendinopathy in runners: meeting the challenges of diagnosis, treatment, and rehabilitation. Phys Sportsmed. 2005 Jan;33(5):32–43.
Lempainen L, Sarimo J, Mattila K, Vaittinen S, Orava S. Proximal hamstring tendinopathy: results of surgical management and histopathologic findings. Am J Sports Med. 2009 Apr;37(4):727– 734.
Lempainen L, Johansson K, Banke IJ, Ranne J, Mäkelä K, Sarimo J, Niemi P, Orava S. Expert opinion: diagnosis and treatment of proximal hamstring tendinopathy. Muscles Ligaments Tendons J. 2015 Mar 27;5(1):23–28
Pietrzak, Jurek Rt, Babar Kayani, Jenni Tahmassebi, et Fares S. Haddad. « Proximal Hamstring Tendinopathy: Pathophysiology, Diagnosis and Treatment ». British Journal of Hospital Medicine (London, England: 2005) 79, no 7 (2 juillet 2018): 389‑94.