La réathlétisation post lésion des ischio-jambiers - Cas pratique du football

Masterclass
Publiée le
13/6/2024
Musculo-squelettique
Kinésithérapie
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À propos

Dans cette masterclass dirigée par Quentin Giacomazzo, préparateur physique, nous aborderons la réathlétisation post-lésion des ischio-jambiers.

Nous explorerons les facteurs de risques, l'importance du travail excentrique, le planning de reprise sportive, le rôle du préparateur physique dans la rééducation et les critères de reprise pour la course à pied, les entraînements et la compétition.

Vous obtiendrez des conseils pratiques pour favoriser une récupération optimale et minimiser les risques de rechute.

Rappels épidémiologiques

Dans cette masterclass organisée par Fullphysio, Quentin Giacomazzo, expert en préparation physique, se concentre sur la réathlétisation après une lésion des ischio-jambiers. Fort de son expérience au centre de kiné du sport de Lyon-Sauvegarde et dans le suivi de sportifs de haut niveau, Giacomazzo apporte son expertise sur le sujet, en continuité avec une précédente session dédiée au planning post-lésion des ischio-jambiers. L'objectif est d'approfondir le rôle du préparateur physique dans la récupération et la prévention des blessures, en soulignant l'importance de la collaboration avec les kinésithérapeutes.

Points Clés:

Rôle et Expertise de Quentin Giacomazzo: Spécialisé dans la réathlétisation et le suivi de sportifs de haut niveau, il met l'accent sur la préparation physique et athlétique pour optimiser la performance et la récupération.

Focus sur les Lésions des Ischio-Jambiers: Ces lésions sont fréquentes, particulièrement chez les footballeurs, et représentent un défi récurrent pour les professionnels de la santé. Une compréhension approfondie des mécanismes de blessure est cruciale pour une prise en charge efficace.

Épidémiologie des Blessures Musculaires: Les ischio-jambiers sont fortement impliqués dans les lésions musculaires sportives, avec une prévalence particulière du biceps fémoral. Cette spécificité nécessite une attention particulière dans l'évaluation et le traitement.

Biomécanique de la Lésion: La distinction entre les blessures liées à la poussée (sprint) et celles associées à l'étirement (mouvements balistiques) est essentielle. Elle permet d'identifier les patterns de blessures et d'adapter la rééducation et la réathlétisation en conséquence.

Facteurs de risque clés

Risque Accru de Réinjury: Après une première lésion, le risque de se blesser à nouveau est multiplié par trois, soulignant l'importance d'une rééducation et réathlétisation complètes.

Déficit de Force Musculaire: La faiblesse musculaire post-lésion est un facteur de risque significatif, souvent aggravé par une rééducation insuffisante.

Déficit de Ratio Musculaire: Les déséquilibres entre les différents groupes musculaires, particulièrement entre les muscles agonistes et antagonistes, augmentent le risque de blessure.

Fatigue: Elle contribue à la vulnérabilité aux blessures en diminuant la capacité musculaire de répondre aux contraintes, notamment lors de mouvements à haute intensité.

Manque de Stimulation à Haute Vitesse: L'insuffisance de travail à haute vitesse peut conduire à un désentraînement des ischio-jambiers, les rendant moins aptes à résister aux contraintes excentriques importantes, augmentant ainsi le risque de récidive.

Antécédents de Blessure: Les sportifs ayant subi certaines blessures antérieures, comme les lésions du ligament croisé antérieur avec prélèvement DIDT, présentent un risque accru de lésions aux ischio-jambiers.

Lésions Musculaires Élevées et Pathologies de Compensation: Les blessures graves peuvent engendrer des compensations qui, à leur tour, augmentent le risque de nouvelles lésions.

Giacomazzo met l'accent sur l'importance de la surveillance continue des ratios musculaires et de la capacité des muscles à répondre en situation de fatigue. Il souligne également la nécessité d'incorporer des exercices à haute vitesse dans le programme de réathlétisation pour prévenir le désentraînement des ischio-jambiers et réduire le risque de blessures futures. Cette approche globale de la gestion des risques est fondamentale pour la récupération et la prévention efficace des blessures chez les athlètes.

Poursuivant son exploration des facteurs de risque liés aux lésions des ischio-jambiers, Quentin Giacomazzo souligne l'importance capitale de gérer la fatigue, un élément central dans la prévention de toute blessure. Cette gestion relève principalement du préparateur physique, qui doit veiller à l'ajustement optimal de la charge de travail. Une augmentation rapide de cette charge peut, si mal quantifiée, conduire à un risque accru de blessure, tout comme une stimulation insuffisante. Une autre préoccupation majeure est le manque de stabilité lombo-pelvienne, souvent observé chez les athlètes et identifié comme un facteur de risque significatif. La collaboration entre le kinésithérapeute et le préparateur physique est essentielle pour renforcer cette région, allégeant ainsi la pression sur les ischio-jambiers et prévenant leur surcharge.

Giacomazzo attire également l'attention sur une observation moins établie dans la littérature scientifique mais fréquemment rencontrée en pratique : l'inhibition du semi-tendineux. Cette condition peut conduire à une compensation et une sur-sollicitation du biceps fémoral, augmentant le risque de blessure dans cette zone spécifique. Le semi-tendineux insuffisamment stimulé laisse le biceps fémoral plus vulnérable. Pour contrer ce phénomène, il recommande d'intégrer dans le programme de renforcement des exercices ciblant les rotations de hanche, afin de solliciter adéquatement le semi-tendineux et réduire les compensations sur le biceps fémoral. Cette approche vise à équilibrer l'activation des différents muscles ischio-jambiers et à prévenir les déséquilibres susceptibles de mener à des blessures.

L'importance du travail excentrique

Poursuivant son exploration des facteurs de risque liés aux lésions des ischio-jambiers, Quentin Giacomazzo souligne l'importance capitale de gérer la fatigue, un élément central dans la prévention de toute blessure. Cette gestion relève principalement du préparateur physique, qui doit veiller à l'ajustement optimal de la charge de travail. Une augmentation rapide de cette charge peut, si mal quantifiée, conduire à un risque accru de blessure, tout comme une stimulation insuffisante. Une autre préoccupation majeure est le manque de stabilité lombo-pelvienne, souvent observé chez les athlètes et identifié comme un facteur de risque significatif. La collaboration entre le kinésithérapeute et le préparateur physique est essentielle pour renforcer cette région, allégeant ainsi la pression sur les ischio-jambiers et prévenant leur surcharge.

Giacomazzo attire également l'attention sur une observation moins établie dans la littérature scientifique mais fréquemment rencontrée en pratique : l'inhibition du semi-tendineux. Cette condition peut conduire à une compensation et une sur-sollicitation du biceps fémoral, augmentant le risque de blessure dans cette zone spécifique. Le semi-tendineux insuffisamment stimulé laisse le biceps fémoral plus vulnérable. Pour contrer ce phénomène, il recommande d'intégrer dans le programme de renforcement des exercices ciblant les rotations de hanche, afin de solliciter adéquatement le semi-tendineux et réduire les compensations sur le biceps fémoral. Cette approche vise à équilibrer l'activation des différents muscles ischio-jambiers et à prévenir les déséquilibres susceptibles de mener à des blessures.

Planning de reprise

Quentin Giacomazzo approfondit les aspects relatifs au planning de réathlétisation post-lésion des ischio-jambiers. Il explique que, bien que les délais de récupération puissent varier en fonction du type et du grade de la lésion, le processus et la logique sous-jacents à la réathlétisation demeurent constants. Cette approche est essentielle, car chaque athlète réagit différemment au processus de guérison, ce qui rend la réathlétisation complexe et non linéaire. Giacomazzo met en lumière les défis inhérents à ce processus, tels que les réactions inflammatoires occasionnelles, les complications potentielles, et les facteurs psychologiques qui peuvent influencer la récupération.

La réathlétisation est décrite comme un ensemble d'étapes soigneusement orchestrées, débutant même avant la récupération athlétique proprement dite. Cette phase initiale n'implique pas immédiatement des exercices spécifiques aux ischio-jambiers en raison de la nécessité de laisser place à la rééducation et aux soins primaires. Cependant, le suivi et le soutien commencent dès le début pour optimiser le retour à l'activité de l'athlète. Giacomazzo souligne l'importance de cette approche intégrée, qui vise à accompagner l'athlète tout au long de son parcours de rétablissement, depuis les premiers soins jusqu'à la reprise complète de ses performances. Cette stratégie permet non seulement une récupération physique efficace mais également un soutien constant pour surmonter les obstacles psychologiques et émotionnels rencontrés en cours de route.

Durant les soins

Quentin Giacomazzo met en lumière le début immédiat de la réathlétisation dès le début de la prise en charge du sportif, qu'il soit professionnel ou amateur. Cette approche précoce est cruciale pour assurer une reprise de qualité et réduire le risque de blessures futures. L'accent est mis sur l'importance d'initier des activités qui ne ciblent pas directement les ischio-jambiers mais contribuent à une récupération globale et à une meilleure condition physique à la reprise.

Dès la phase aiguë de la blessure, où le rôle du kinésithérapeute est prédominant dans le traitement, le préparateur physique peut intervenir en complément pour soutenir la rééducation. L'objectif est de promouvoir la cicatrisation à travers des activités aérobies à faible intensité qui ne provoquent pas de douleur, comme le cyclisme adapté ou des exercices spécifiques qui désengagent les membres inférieurs. Ces activités soutiennent les capacités oxydatives du muscle, facilitant ainsi la réparation tissulaire.

En plus de l'entraînement aérobie, Giacomazzo souligne l'importance de maintenir l'activation du haut du corps et du membre controlatéral pour minimiser le désentraînement et accélérer le retour au sport. Il met également en avant le rôle du gainage et de la stabilité lombo-pelvienne comme éléments préventifs contre les blessures futures. Des exercices de coordination visuelle, utilisant des outils comme les blazepods ou Fit light, peuvent être intégrés pour maintenir les capacités cognitives et motrices sans solliciter les zones blessées.

Une innovation récente dans le processus de réathlétisation concerne l'intégration du travail d'imagerie motrice et de visualisation. Cette technique permet au sportif de se projeter dans l'exécution des mouvements sportifs malgré la blessure, contribuant ainsi à réduire la perte musculaire et à faciliter la réintégration de la gestuelle sportive. Cette approche, centrée sur la visualisation des mouvements à vitesse réelle, est particulièrement bénéfique pour intégrer les patterns moteurs nécessaires à la pratique sportive et accélérer le rétablissement.

Toutes ces stratégies sont mises en œuvre sans provoquer de douleur, évitant ainsi d'exacerber l'inflammation ou d'aggraver la lésion. Ce principe de non-douleur est fondamental pour garantir une progression sûre et efficace vers le rétablissement complet et la réathlétisation réussie.

Reprise de la course à pieds

Quentin Giacomazzo décrit le passage de la phase aiguë à une phase de rééducation plus avancée et de renforcement. Il explique comment, en tant que préparateur physique, son rôle devient prépondérant dans la reprogrammation neuromotrice et la remise en charge de l'athlète. Cette étape est essentielle non seulement pour le travail de prévention mais aussi pour remettre l'athlète dans des conditions physiques optimales.

La reprise de la course à pied est envisagée dès que l'athlète passe les tests isométriques sans douleur, marche fluidement et reçoit un avis médical positif. Cette reprise n'est pas orientée vers la préparation physique classique mais vise à réhabituer progressivement l'ischio-jambier aux contraintes mécaniques spécifiques à la pratique sportive, tout en maintenant une faible vitesse et un faible volume pour éviter toute sollicitation excessive.

L'intégration d'un travail cardiovasculaire est cruciale à cette phase, favorisant la cicatrisation et le développement des capacités cardiovasculaires de l'athlète. Giacomazzo insiste sur l'importance de débuter avec des exercices à faible impact, comme le vélo, avant d'introduire progressivement un travail d'endurance aérobie à faible vitesse.

Un travail spécifique à l'activité de l'athlète est également introduit, en mettant l'accent sur des appuis simples et des gestes à faible amplitude, pour éviter toute sollicitation inutile des ischio-jambiers. Le renforcement musculaire, initié durant la rééducation, est accompagné par des exercices excentriques et de montée en force, visant à compléter le travail réalisé sans créer de fatigue excessive.

Giacomazzo met en avant l'importance du renforcement controlatéral et du travail sur les zones entourant l'ischio-jambier, comme les mollets, les fessiers et le haut du corps, en insistant particulièrement sur le rôle souvent négligé mais essentiel du grand fessier. Ce dernier joue un rôle crucial dans la prévention de la sur-sollicitation des ischio-jambiers, notamment dans les mouvements d'accélération et de freinage.

Enfin, l'accent est mis sur le gainage et la coordination visuelle, avec ou sans ballon, ainsi que sur le travail d'imagerie motrice, adapté aux progrès de l'athlète. Cette approche holistique vise non seulement à la récupération physique mais aussi à l'éducation de l'athlète sur les causes des blessures aux ischio-jambiers et les mesures préventives à intégrer dans ses routines quotidiennes.

Si bonne évolution

Quentin Giacomazzo aborde la phase avancée de réathlétisation, où l'accent est mis sur une progression fonctionnelle adaptée à la récupération de l'athlète. Une fois que l'athlète a récupéré environ 70% de la force maximale par rapport à l'ischio-jambier opposé, il est prêt pour des activités plus intenses dans sa préparation physique. Cette étape inclut une transition graduelle vers des exercices de puissance en course à pied, sans atteindre les hautes vitesses de sprint, mais en travaillant sur des niveaux proches de la VMA pour renforcer la puissance aérobie et préparer le corps à des efforts spécifiques.

Le travail sur vélo continue de jouer un rôle clé, permettant de varier la charge sans impact mécanique direct, ce qui est particulièrement utile lors de la fatigue pour éviter les contraintes excessives sur l'ischio-jambier. L'intensité et la multidirectionnalité des exercices d'appui sont progressivement augmentées, tout en respectant les limites fonctionnelles et de douleur de l'athlète. Cette progression vise à réintroduire les mouvements spécifiques au sport de l'athlète, y compris des passes courtes et longues, tout en évitant encore les mouvements balistiques rapides.

La coordination visuelle est enrichie par des exercices incluant des changements de direction basés sur des stimuli variés, afin de préparer l'athlète à un retour complet à l'activité. La pliométrie, introduite de manière progressive, vise à renforcer l'ischio-jambier en commençant par des exercices bipodaux avant de passer à des exercices unipodaux plus exigeants.

Giacomazzo souligne que, dans cette phase de réathlétisation, le critère de temps est secondaire par rapport à la validation fonctionnelle de chaque étape. La progression ne dépend pas de la durée écoulée depuis la blessure, mais de la capacité de l'athlète à répondre positivement aux différentes phases de rééducation sans déclencher de réactions inflammatoires ou de douleur. Cela peut entraîner des avancées rapides pour certaines blessures ou, à l'inverse, nécessiter plus de temps pour d'autres, selon la réaction individuelle de chaque athlète.

Les activités d'accélération et de freinage sont introduites avec prudence pour stimuler l'ischio-jambier de manière graduelle, en mettant l'accent sur la qualité de l'exécution et le recrutement efficace des muscles clés. En tant que préparateur physique, Giacomazzo complète le travail de rééducation par des exercices visant à augmenter la force maximale, toujours en coordination avec le kinésithérapeute et en fonction de la réaction de l'athlète.

Le renforcement continue à inclure des exercices contralatéraux, ainsi qu'un accent particulier sur la biomécanique associant les ischio-jambiers, les fessiers et les lombaires, afin de prévenir une sur-sollicitation des ischio-jambiers et d'optimiser la capacité athlétique pour la répétition d'exercices à haute intensité. La phase finale de la réathlétisation englobe également le gainage, le travail d'imagerie motrice, et continue de se concentrer sur les facteurs de risque pour maximiser les chances de prévention des récidives.

Cette approche globale et individualisée permet d'assurer que l'athlète est non seulement physiquement prêt à retourner à son sport, mais qu'il possède également les outils nécessaires pour prévenir les futures blessures, soulignant l'importance d'une réathlétisation soigneusement planifiée et exécutée.

Quentin Giacomazzo aborde la phase finale du processus de réathlétisation, le retour à l'entraînement, qui est conditionné par l'obtention d'un avis médical positif, une progression fonctionnelle établie, et une récupération de 80% de la force maximale de l'ischio-jambier blessé par rapport à l'ischio-jambier sain. Cette évaluation se base sur des mesures obtenues via des équipements tels que les machines ISO, en modes concentrique, excentrique et isométrique, ainsi que des dynamomètres, complétées par des tests fonctionnels.

À ce stade, bien que l'athlète soit autorisé à reprendre l'entraînement, le travail du préparateur physique ne s'arrête pas là. L'accent doit désormais être mis sur la répétition des efforts spécifiques à l'activité sportive de l'athlète, notamment dans les domaines de la Puissance Maximale Aérobie (PMA) et des séquences intermittentes spécifiques à la discipline pratiquée. Il est crucial de continuer à surveiller et à ajuster la quantité et l'intensité des exercices pour garantir une reprise adaptée, sans précipitation vers une pleine intensité ou un retour à la compétition.

L'intégration de la pliométrie de haute intensité, à la fois bipodale et unipodale, est encouragée pour renforcer davantage l'ischio-jambier. Par ailleurs, le travail sur l'explosivité, les démarrages et les freinages, ainsi que les sprints à vitesse maximale sur des distances progressives, sont essentiels pour recouvrer pleinement les capacités spécifiques nécessaires à la pratique sportive, notamment dans des sports comme le football.

Le renforcement musculaire continue d'être une priorité, avec un focus sur la prévention, le développement de la force maximale, et l'accroissement de la puissance-force. La réalisation d'exercices excentriques rapides, tant de manière analytique qu'intégrée, ainsi que le travail sous fatigue, sont des composantes clés pour évaluer la réaction de l'athlète à des charges de travail successives et déterminer s'il est prêt pour les étapes suivantes, incluant le retour sur le terrain.

Le gainage, un élément constant depuis le début du processus de réathlétisation, joue un rôle important dans le maintien de la stabilité et la prévention des blessures, soulignant son importance tout au long de la réhabilitation.

Cette phase finale exige une évaluation rigoureuse et continue pour assurer que l'athlète est non seulement physiquement prêt à reprendre la compétition, mais également capable de supporter les exigences spécifiques de son sport sans risquer de récidive.

Quentin Giacomazzo traite du retour à la compétition, un processus qui nécessite l'approbation non seulement du médecin mais aussi de l'ensemble du staff incluant kinésithérapeute, préparateur physique, et préparateur mental. Il souligne l'importance de cette approbation collective car les praticiens ont une connaissance approfondie de la condition de l'athlète sur le terrain, qui peut différer des constatations cliniques.

La validation des différentes étapes mentionnées précédemment est cruciale pour minimiser le risque de récidive. Parmi ces étapes figurent le test isocinétique, visant à assurer un équilibre de force inférieur à 10% entre les ischio-jambiers, et des tests fonctionnels tels que les hop tests pour évaluer l'équilibre. Les répétitions de sprints, mesurées par les tests de "Repeated Sprint Abilities" avec et sans changements de direction, sont particulièrement pertinentes pour les sports de haute vitesse comme le football, reflétant les contraintes spécifiques du terrain.

Pour considérer un athlète prêt pour la compétition, il doit démontrer sa capacité à répéter des sprints à plus de 95% de sa vitesse maximale, ce qui indique une bonne résistance à l'effort. De plus, l'athlète doit être capable de supporter plus de 90% de la charge d'entraînement habituelle sans compromettre sa performance ou sa santé.

Ce processus de validation, qui inclut l'examen de la capacité à répéter des sprints et la tolérance à la charge d'entraînement, est essentiel pour un retour sécurisé à la compétition. Giacomazzo insiste sur l'importance de cette approche méthodique, même pour les sportifs amateurs, car elle peut être adaptée sans nécessiter d'équipement spécialisé.

Le renforcement continue, en mettant l'accent sur la prévention et le développement de la force maximale et de la puissance, est également crucial pendant cette phase. Le travail excentrique rapide et le travail sous fatigue sont des composantes importantes de la réathlétisation, permettant d'évaluer la réaction de l'athlète à l'effort et de garantir sa capacité à retourner au jeu en toute sécurité.

Enfin, Giacomazzo souligne l'importance de couvrir l'ensemble de la courbe force-vitesse dans la rééducation et la réathlétisation de l'athlète, en explorant toutes les étapes de la production de force pour minimiser les risques et assurer un retour au sport professionnel et complet. Cette approche globale permet non seulement de réduire le risque de récidive mais aussi de préparer l'athlète à répondre efficacement aux exigences de son sport.

L'importance d'un renforcement varié et progressif

Quentin Giacomazzo se concentre spécifiquement sur le renforcement des ischio-jambiers, un aspect crucial pour les kinésithérapeutes dans le processus de réathlétisation. Il souligne l'importance de la diversité dans les programmes de renforcement, conformément aux preuves scientifiques indiquant qu'une plus grande variété dans ces programmes est associée à un risque réduit de blessures. Cette notion est particulièrement pertinente pour les ischio-jambiers en raison de leur activation complexe, qui varie en fonction des mouvements, des vitesses et des angles d'articulation.

L'activation des ischio-jambiers s'effectue principalement à travers la flexion du genou, nécessitant donc un renforcement ciblé adapté à cette biomécanique spécifique. Pour adresser efficacement les besoins de ces muscles, il est essentiel de varier les contraintes imposées lors des exercices de renforcement, en ajustant les vitesses d'exécution et les angles d'amplitude pour couvrir l'ensemble du spectre de la relation force-vitesse.

Parmi les exercices mentionnés, le Nordic Hamstring et les variations de leg curl se distinguent comme étant particulièrement efficaces pour le renforcement ciblé des ischio-jambiers. Ces exercices doivent être intégrés de manière progressive, en commençant par des mouvements excentriques à charge et vitesse faibles pour favoriser la cicatrisation, avant de progressivement augmenter l'amplitude et la vitesse d'exécution. Cette progression permet non seulement de valider le retour au sport mais aussi d'accoutumer l'ischio-jambier à diverses contraintes, assurant ainsi sa fonctionnalité et sa performance.

La prise en compte de l'ensemble de la courbe force-vitesse, ainsi que la variabilité des exercices en termes d'angles et de biomécaniques, est fondamentale pour le développement d'un ischio-jambier non seulement résistant aux blessures mais aussi performant dans toutes les sollicitations sportives. Cette approche globale et méthodique du renforcement garantit une réathlétisation complète, minimisant le risque de récidives et optimisant la reprise des activités sportives.

L'accent est mis sur le renforcement des ischio-jambiers via l'articulation de la hanche, une composante essentielle pour l'activation efficace de ces muscles. Quentin Giacomazzo explique l'importance d'adopter une approche variée, intégrant différents types d'exercices pour solliciter les ischio-jambiers sous divers angles, vitesses, et forces. Cette diversité est cruciale pour cibler efficacement les différents composants des ischio-jambiers : le semi-tendineux, le semi-membraneux, et le biceps fémoral, en prenant en compte les variations dans le bras de levier et le placement lors de l'exécution des mouvements.

Parmi les exercices recommandés figurent les hip thrusts et divers deadlifts, y compris ceux réalisés avec une trap bar, qui permettent un engagement différent notamment du grand fessier. Le good morning, avec son bras de levier plus important, offre une sollicitation distincte comparée à d'autres exercices. Le soulever de terre en appui décalé est également mentionné pour sa dynamique particulière qui se rapproche de la cinématique du démarrage en sprint, soulignant ainsi son importance dans la prévention des mécanismes lésionnels souvent associés aux blessures des ischio-jambiers.

Giacomazzo encourage à varier non seulement les vitesses d'exécution mais aussi les contraintes et les amplitudes des exercices pour introduire une gamme étendue de cinématiques. Cette approche permet de progresser vers des exercices de plus en plus intenses, rapides, et lourds, en adéquation avec les exigences spécifiques de l'activité sportive de l'athlète.

En somme, cette méthodologie de renforcement met en évidence l'importance d'une programmation riche et variée qui prend en compte l'ensemble des aspects biomécaniques des ischio-jambiers. Elle vise à construire une base solide pour la prévention des blessures et l'amélioration de la performance, en insistant sur la nécessité d'explorer et de valider diverses gammes de mouvements, de vitesses, et de charges pour assurer un retour au sport sûr et efficace.

Quentin Giacomazzo aborde l'importance d'un renforcement de plus en plus précis et spécifique, adapté à la pratique sportive de chaque athlète. Il souligne que les besoins en renforcement diffèrent grandement selon le sport pratiqué, citant l'exemple des différences entre un footballeur, dont les mouvements clés incluent les sprints et les frappes, et un pratiquant de taekwondo, pour lequel les amplitudes de mouvement sont beaucoup plus importantes. La compréhension et l'application des principes biomécaniques spécifiques à chaque sport sont donc cruciales pour un renforcement efficace.

Giacomazzo met en avant la nécessité d'intégrer dans le programme de renforcement des exercices qui reproduisent les modèles d'efforts spécifiques à chaque activité sportive, comme la capacité à répéter des sprints, des frappes, ou d'autres mouvements balistiques. Cette spécificité assure que l'ischio-jambier est préparé à supporter les sollicitations réelles rencontrées dans la pratique sportive de l'athlète.

Il présente ensuite des exemples d'exercices dynamiques et spécifiques, tels que le diver explosif et le swing avec résistance élastique pour accentuer la phase excentrique rapide, reconnue comme un moment clé dans la survenue de blessures. L'utilisation du landmine pour simuler le pattern moteur du sprint, en engageant la chaîne postérieure et l'ischio-jambier à haute vitesse, illustre également cette approche spécifique. Chaque exercice est choisi et conçu en fonction de sa capacité à engager les muscles de manière ciblée, selon les besoins spécifiques de l'athlète et les exigences de son sport.

Cette approche nécessite une réflexion profonde sur la biomécanique de chaque exercice, son rôle dans le renforcement musculaire, et le timing de son intégration dans le processus de rééducation et de réathlétisation. La créativité et l'innovation sont encouragées, à condition qu'elles soient guidées par une compréhension approfondie des besoins spécifiques de performance de l'activité sportive concernée. L'objectif est de proposer un contenu de renforcement qui non seulement favorise efficacement le retour au sport, mais contribue également à la prévention des blessures futures.

L'accent est mis sur des exercices spécifiques visant à renforcer les ischio-jambiers et à préparer l'athlète aux patterns de sprint. Quentin Giacomazzo présente des exercices ciblant à la fois l'accélération et l'extension de hanche, des composantes cruciales pour le mouvement de sprint. Il souligne l'importance de ces exercices dans le cadre de la prévention des blessures et du renforcement musculaire, en vue de valider les différentes étapes du processus de réathlétisation.

L'exercice du diver est mentionné comme un moyen efficace de majorer la phase excentrique, une stratégie particulièrement utile avant d'introduire des entraînements pliométriques intenses. De plus, une variante du diver impliquant des mouvements balistiques à très haute vitesse est discutée, illustrant comment l'ischio-jambier doit freiner et gérer une contrainte dynamique à travers une combinaison de phases excentrique et concentrique rapides. Cela rapproche les exercices de pliométrie, où les transitions rapides entre l'excentrique et le concentrique sont essentielles.

Giacomazzo encourage les praticiens à développer une "batterie" d'exercices adaptée et à réfléchir minutieusement au moment approprié pour leur mise en place dans le programme de rééducation. Cela implique de considérer où chaque exercice se situe dans la relation force-vitesse, ainsi que d'ajuster l'intensité et la charge en fonction de l'étape actuelle de la réhabilitation de l'athlète. Cette approche méthodique permet non seulement d'améliorer la réhabilitation mais aussi de préparer efficacement l'athlète à retourner à ses activités sportives en minimisant le risque de récidive des blessures.

Cette stratégie souligne l'importance d'une programmation réfléchie et individualisée, basée sur une compréhension approfondie des exigences biomécaniques du sport pratiqué et des besoins spécifiques de l'athlète. En intégrant ces principes, les praticiens peuvent optimiser le processus de réathlétisation, en favorisant un retour au sport sûr et performant.

Quentin Giacomazzo se concentre sur l'intégration d'exercices pliométriques et dynamiques pour renforcer les ischio-jambiers, essentiels à la préparation des athlètes à la dynamique du sprint. Les foulées bondissantes sont mises en avant comme un exercice clé pour développer l'extension de hanche, cruciale dans le mécanisme du sprint. Il introduit une variante unipodale des foulées bondissantes pour augmenter l'intensité de l'exercice, combinant extension de hanche et flexion du genou, rendant ainsi l'exercice hautement spécifique et contraignant.

L'application pratique de ces exercices dans un contexte clinique est encouragée, affirmant que leur incorporation dans les programmes de réathlétisation est réalisable et bénéfique. Giacomazzo souligne l'importance de comprendre en profondeur le pattern moteur impliqué dans ces exercices, comme le speed squat, qui simule les contraintes du sprint en mettant l'accent sur une phase de décelération suivie d'une poussée rapide et d'une réception qui sollicite la réponse excentrique des muscles.

Ces approches mettent en lumière la nécessité de sélectionner des exercices qui non seulement renforcent les groupes musculaires cibles mais reproduisent aussi fidèlement les mouvements sportifs spécifiques. Par l'application de ces principes, il est possible d'améliorer la préparation des athlètes pour un retour au sport efficace, en réduisant le risque de nouvelles blessures et en assurant une performance optimale.

Quid de l'étirement

Quentin Giacomazzo aborde le sujet souvent discuté des étirements dans le contexte de la rééducation et de la réathlétisation, en particulier en ce qui concerne les blessures des ischio-jambiers. Il partage son point de vue, appuyé par des données scientifiques, sur l'efficacité relative des étirements passifs et du renforcement musculaire, spécifiquement le travail excentrique, dans la prévention des blessures.

Il distingue clairement l'étirement passif, qui implique un allongement du muscle sans engagement actif, du renforcement musculaire qui vise à développer la force et la résistance du muscle face aux contraintes. Giacomazzo critique l'idée reçue selon laquelle l'étirement passif prévient les blessures, soulignant que ce type d'étirement ne contribue pas activement à augmenter le tonus musculaire nécessaire pour résister aux contraintes dynamiques et balistiques rencontrées lors d'activités comme le sprint.

Il met en avant le rôle crucial du travail excentrique, qui non seulement favorise l'allongement des fibres musculaires mais maintient également un tonus musculaire adéquat, offrant ainsi une double bénéfice : une meilleure étirabilité et une force accrue. Cette combinaison est présentée comme la stratégie la plus efficace pour prévenir les blessures, en permettant au muscle de supporter des amplitudes de mouvement importantes tout en étant capable de générer une force suffisante.

Giacomazzo appuie ses arguments sur une méta-analyse regroupant plusieurs études sur la prophylaxie des blessures, démontrant que le renforcement musculaire, et non l'étirement passif, est le moyen le plus efficace de prévenir les blessures. Cette analyse suggère que les exercices de renforcement, en particulier ceux qui sollicitent les muscles de manière fonctionnelle et intégrée, sont préférables aux étirements passifs, qui sont dissociés des contraintes réelles rencontrées lors de la pratique sportive.

Il conclut que, bien que les étirements puissent avoir leur place dans le processus de récupération post-effort pour restaurer l'amplitude de mouvement, ils ne devraient pas être considérés comme un facteur déterminant dans le retour au sport ou comme un indicateur de performance. À la place, il préconise une attention particulière à la mobilité articulaire, notamment au niveau des hanches, pour permettre une plus grande amplitude de mouvement et une génération de force dans des positions biomécaniques variées, contribuant ainsi de manière plus significative à la prévention des blessures.

Prévention

Quentin Giacomazzo souligne l'importance de la prévention pour garantir une réathlétisation durable et éviter la récidive des lésions des ischio-jambiers. Il met l'accent sur la nécessité de sensibiliser les athlètes, professionnels comme amateurs, à l'importance du renforcement et de l'entraînement régulier, spécifiant que même les athlètes amateurs doivent intégrer des sprints dans leur routine au moins une à deux fois par semaine pour prévenir le déconditionnement des ischio-jambiers.

Il fait remarquer que, dans le cas des athlètes professionnels, le suivi des performances et des charges de travail est facilité par l'utilisation de technologies telles que les GPS, ce qui permet d'ajuster précisément les entraînements. Cependant, il pointe du doigt le défi de maintenir un niveau d'entraînement adéquat chez les amateurs, souvent soumis à des entraînements sous-maximaux qui ne stimulent pas suffisamment les ischio-jambiers, augmentant ainsi le risque de blessure lors de compétitions ou d'activités plus intenses.

Giacomazzo conseille d'intégrer des exercices de renforcement, d'accélération, et de freinage dans les échauffements, en insistant sur l'importance de solliciter l'ischio-jambier dans des régimes excentriques importants et concentriques rapides pour préparer efficacement le muscle. Il souligne également l'importance de la motivation de l'athlète pour appliquer ces conseils de prévention.

La sensibilisation à la gestion de la charge de travail est également abordée, Giacomazzo expliquant la nécessité pour l'athlète de comprendre l'impact des différentes contraintes, telles que le stress et le manque de sommeil, sur le risque de blessure. Il met en évidence l'importance de rester dans une zone d'adaptation optimale pour éviter les blessures dues à un sous-entraînement ou à un sur-entraînement.

Enfin, il rappelle l'importance fondamentale de la récupération (sommeil, alimentation, hydratation) et de la préparation physique générale, en insistant sur le rôle de la ceinture pelvienne et du grand fessier pour le bon fonctionnement de l'ischio-jambier et de la chaîne postérieure dans son ensemble. L'activation spécifique du semi-tendineux et le développement des capacités aérobiques sont également mentionnés comme des éléments clés de la prévention et de la préparation à un retour au sport sûr et performant.

Quentin Giacomazzo réitère l'importance du sprint dans la prévention des blessures des ischio-jambiers, un sujet déjà abordé lors de ses précédentes présentations mais qu'il juge essentiel de rappeler. L'accent est mis sur la nécessité pour les athlètes de s'engager dans des sprints à pleine capacité une à deux fois par semaine, pour maintenir un niveau d'activation musculaire adéquat et prévenir le désentraînement rapide des ischio-jambiers, qui peut survenir en seulement 7 à 8 jours chez les sportifs de haut niveau.

Il souligne que cette routine de sprint n'est pas seulement une recommandation théorique mais une pratique concrète que chaque athlète peut intégrer dans son entraînement régulier, permettant ainsi une auto-évaluation efficace de leur préparation et de leur prévention des blessures. Giacomazzo attire également l'attention sur une étude démontrant que l'activation maximale des ischio-jambiers est atteinte lors du sprint à vitesse maximale, bien au-delà de ce qui est observé durant des exercices standards tels que le Nordic hamstring. Cette observation suggère que, malgré l'utilité de ces exercices pour le renforcement musculaire, ils ne parviennent pas à simuler les niveaux d'activation atteints lors d'un sprint réel.

Cette différence d'activation souligne l'importance de cibler des niveaux d'activation élevés dans le renforcement des ischio-jambiers, en intégrant des exercices plus fonctionnels et dynamiques qui se rapprochent davantage de l'intensité d'un sprint, tout en reconnaissant qu'ils ne remplacent pas l'acte de sprinter lui-même. Giacomazzo conclut en insistant sur le fait que la préparation physique et le renforcement doivent viser ces hauts niveaux d'activation pour préparer adéquatement l'athlète au retour au jeu, soulignant le rôle crucial du préparateur physique dans cette démarche.

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