Ankle Go score - Outil d'évaluation du RTS après entorse de cheville

Masterclass
Publiée le
15/2/2024
Musculo-squelettique
Kinésithérapie
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À propos

Dans cette Masterclass, vous pourrez comprendre le contexte et l’utilisation de l’Ankle Go score grâce aux explications et démonstrations des co-créateurs de cette web app ; Brice Picot et François Fourchet.

L’Ankle Go est un outil particulièrement utile pour les kinésithérapeutes, grâce à sa simplicité, sa rapidité d'exécution ainsi qu'à son besoin minimal en termes de matériel et d'espace. Cela en fait un outil accessible à un large éventail de professionnels de la kinésithérapie pour planifier le retour au sport en cas d’entorse de cheville mais pas seulement...

Mise en contexte (Brice Picot)


Nous sommes ravis de vous présenter AnkleGo, une application conçue pour faciliter le retour au sport après une entorse de la cheville, mais également utile pour d'autres types de blessures comme les atteintes tendineuses, y compris au tendon d'Achille.

Dans cette présentation, nous commencerons par expliquer le contexte et les raisons qui ont mené au développement d'AnkleGo, avant de passer à une démonstration en direct par François, qui mettra en lumière les différentes fonctionnalités de l'application. Il est crucial pour nous de situer AnkleGo dans le cadre plus large du traitement des entorses de cheville et du processus de réadaptation sportive.

Rappels épidémiologiques

Avant de plonger dans les détails, voici un bref rappel sur l'entorse de cheville, la blessure sportive la plus courante, notoire pour son haut taux de récidive, estimé entre 30 et 70%, surtout dans des sports comme le basketball. Cette récidive peut souvent mener, dans environ 40% des cas, à une instabilité chronique de la cheville. Ce problème, à son tour, peut déclencher le développement précoce d'arthrose de cheville, généralement autour de la quarantaine ou cinquantaine, avec 70 à 80% de ces cas d'arthrose étant conséquences de traumatismes antérieurs.

La gravité de cette situation réside dans le fait que nous manquons de traitements efficaces pour l'arthrose de la cheville, sans prothèses fiables disponibles, forçant souvent les athlètes à réduire significativement ou même à cesser leur activité sportive. Cette série d'événements est souvent décrite comme une cascade catastrophique, débutant par une première entorse et aboutissant à l'arthrose de la cheville et l'arrêt de toute pratique sportive.

Mauvaise gestion du RTS ?

L'entorse de cheville est souvent minimisée, perçue comme une blessure mineure. Pourtant, elle devrait être prise au sérieux en raison de son potentiel à entraîner des complications à long terme, telles que l'instabilité chronique et l'arthrose.

L'exemple de Neymar illustre parfaitement les conséquences graves de ces blessures, ayant manqué plus de 60 matchs officiels depuis sa première entorse en 2013, ce qui équivaut à plus d'un an d'absence des terrains avant son opération. Cet exemple souligne l'importance de gérer efficacement le retour au sport après une entorse de cheville pour éviter des séquelles à long terme.

Quels critères de décision ?

La recherche sur les critères objectifs pour décider du moment approprié pour retourner au sport après une entorse de cheville révèle un manque surprenant d'informations.

Bruno Tassignon, dans sa revue systématique, découvre qu'en 2019, il n'existe aucun critère objectif publié pour guider la reprise sportive après ce type de blessure. Actuellement, la principale référence pour autoriser le retour au sport est simplement le temps écoulé depuis l'entorse, ce qui souligne un besoin critique d'établir des lignes directrices plus précises et fondées sur des critères spécifiques.

En examinant de plus près la gestion du temps après une entorse de cheville chez les sportifs, une étude révèle que la reprise de l'activité sportive se fait souvent précipitamment. En effet, chez des sportifs universitaires aux États-Unis, la moitié ont repris le sport dans les trois jours suivant leur blessure, et plus de 80% ont repris dans la semaine qui a suivi l'entorse.

Cette tendance à une reprise rapide souligne le manque de critères objectifs et le besoin potentiel de meilleures pratiques pour assurer une guérison adéquate et prévenir les récidives.



Une étude récente sur plus de 2400 cas d'entorse de cheville montre une tendance inquiétante similaire à celle observée précédemment : environ 80% des patients reprennent leur activité dans la semaine suivant leur blessure, et entre 40% et 50% reprennent dès le lendemain.

Ces chiffres soulignent le problème de reprise prématurée qui ne permet pas un délai de cicatrisation adéquat. Cette précipitation peut entraîner des déficits sensorimoteurs persistants, susceptibles de contribuer au taux élevé de récidives d'entorses de cheville.

Une recherche conduite en 2017 par McCann et ses collaborateurs a exploré les impacts d'une reprise sportive précoce, en moyenne à 12 jours, après une entorse de cheville. Cette étude a mis en lumière les différences entre individus ayant subi une entorse et ceux épargnés par cette blessure, en analysant à la fois le membre lésé et le membre sain chez des sportifs ayant repris leur pratique. Sur une cohorte de 50 athlètes, l'étude a évalué divers indicateurs associés à l'instabilité de cheville, tels que le déficit de contrôle postural, la capacité de flexion dorsale, la présence de douleur et les évaluations fonctionnelles via des outils comme le SBT, le WLT et le FAAM.

Les résultats ont révélé des déficits significatifs sur ces paramètres chez les athlètes ayant repris le sport, soulignant que ces lacunes sont souvent considérées comme précurseurs d'une instabilité chronique de la cheville. Ces constats montrent que la durée de 12 jours avant la reprise est insuffisante, puisque les athlètes conservent des déficits notables qui peuvent affecter leur performance et potentiellement conduire à des complications à long terme.

Cela remet en question l'approche courante qui se base principalement sur le temps écoulé depuis la blessure pour déterminer le moment de la reprise, suggérant qu'une période de récupération étendue pourrait être nécessaire pour une réhabilitation complète et pour éviter les récidives ou le développement d'une instabilité chronique.

En 2021, la littérature scientifique continue de souligner l'absence d'un consensus clair sur les critères de reprise sportive après une entorse de cheville, confirmant les observations de Tassignon de deux ans auparavant. Cette incertitude quant au timing optimal de retour au jeu est souvent pointée du doigt comme une cause majeure du taux élevé de récidives d'entorses de cheville. La reprise prématurée est identifiée comme un facteur probable contribuant à la persistance de la vulnérabilité à de nouvelles blessures.

En 2021, l'espoir renaît avec la publication du cadre PASS par l'équipe de Michel Smith dans le BJSM, proposant une série d'indicateurs sur lesquels les praticiens peuvent s'appuyer pour déterminer la préparation d'un patient à reprendre le sport après une entorse de cheville. Ce cadre PASS, illustré ci-contre, inclut l'évaluation de la douleur, des déficits fonctionnels spécifiques de la cheville (amplitude de mouvement, force, endurance, etc.), la perception et les aspects psychologiques du patient, le contrôle sensori-moteur tel que la proprioception et le contrôle postural, ainsi que des tests sportifs spécifiques pour évaluer l'agilité et la capacité de saut.

Cependant, malgré cette avancée, le PASS framework soulève de nouvelles interrogations : il identifie les éléments à évaluer sans pour autant spécifier les méthodes de mesure précises ou les tests à utiliser. De plus, il n'existe pas dans la littérature de valeurs seuils clairement définies qui permettraient de juger de façon incontestable si un athlète est apte ou non à retourner à son activité sportive.

4 tests et 2 questionnaires

Face à l'absence de directives claires dans la littérature concernant le moment adéquat pour reprendre le sport après une entorse de cheville, une équipe composée de chirurgiens Rony Lopes, Alexandre Hardy et des spécialistes François Fourchet et Brice Picot, s'est interrogée sur l'existence d'outils ou de tests pouvant guider la décision de retour au sport.

Reconnaissant la probabilité de ne trouver aucun outil validé (n égale 0) dans les revues systématiques existantes, ils ont abordé la question sous un autre angle : identifier des tests capables de distinguer les individus avec une cheville stable, ceux avec une instabilité chronique, et les « copeurs » (personnes qui compensent efficacement l'instabilité). Ils cherchaient des tests rapides, couvrant l'ensemble des aspects de l'instabilité de cheville et prenant en compte les facteurs de risque connus de récidive, basés sur le cadre PASS précédemment mentionné.

Leur recherche a abouti à une publication en 2022 dans le journal "Frontiers", où ils ont mis en avant quatre tests spécifiques : le test d'équilibre sur une jambe (single leg stance) sur sol stable, le Star Excursion Balance Test (SEBT) dans une version modifiée avec trois directions, le test de saut latéral (side hop test) et le test du figure en 8. En plus de ces tests physiques, deux questionnaires auto-évalués par les patients ont été identifiés comme compléments utiles pour mieux comprendre la perception du patient sur son état, complétant ainsi l'évaluation pour un retour au sport informé et sécurisé.

Le single leg stance

Le test du single leg stance, bien connu des praticiens, consiste à demander au patient de tenir sur une jambe, les mains sur les hanches, les yeux fermés pendant 20 secondes. Durant ce temps, le praticien observe et compte les erreurs commises par le patient, en se référant à une liste prédéfinie d'erreurs possibles. Ce test, simple à réaliser, évalue l'équilibre et le contrôle postural du patient. 

Le Star Excursion Balance Test (SEBT)

Le Star Excursion Balance Test (SEBT) est un autre outil d'évaluation utilisé, dans sa version modifiée, pour mesurer la stabilité et l'équilibre. Ce test a été détaillé dans les recommandations de pratique clinique publiées en 2021 par une partie de l'équipe de développement, incluant François Fourchet. Il vise à assurer que les praticiens réalisent le test de manière précise et standardisée pour évaluer efficacement la capacité du patient à maintenir l'équilibre tout en atteignant avec le pied des directions variées à partir d'une position centrale.

Le Side Hop test

Le test Side Hop consiste à réaliser dix allers-retours le plus rapidement possible en sautant sur un pied par-dessus deux lignes espacées de 30 centimètres, simulant une "rivière". L'objectif est de mesurer la vitesse et l'agilité sur une jambe. Bien que la vidéo montre une personne avec les mains sur les hanches, cette position des mains n'est pas obligatoire pour le test. Le temps pris par l'athlète pour compléter les dix allers-retours est enregistré, fournissant une mesure de sa capacité à effectuer des mouvements rapides et contrôlés.

Le test de la Figure en 8

Le test de la Figure en 8 est un exercice fonctionnel utilisant deux plots espacés de cinq mètres. L'objectif est de naviguer le plus rapidement possible autour des plots en cloche-pied, mettant à l'épreuve la capacité à effectuer des mouvements pliométriques, des changements de direction, et à freiner efficacement. L'exercice consiste en deux tours complets formant une figure en 8, couvrant une distance totale de 20 mètres. La performance est mesurée par le temps nécessaire pour compléter le parcours, évaluant ainsi la vitesse, l'agilité, et la coordination du patient ou de l'athlète.

Le FAAM et l'ALR-RSI

En plus des évaluations fonctionnelles pour examiner l'ensemble du spectre de l'instabilité chronique de la cheville, il est crucial d'inclure des aspects perceptuels et psychologiques. À cet effet, deux questionnaires ont été sélectionnés : le ALR-RSI, adapté de l'ACL-RSI développé par Webster en 2008 pour le genou, et le FAM, qui se divise en deux parties.

La première partie évalue l'impact des activités quotidiennes comme marcher ou se brosser les dents, tandis que la seconde se concentre sur des activités sportives telles que courir, sauter et changer de direction. L'inclusion de ces questionnaires vise à fournir une évaluation complète en couvrant les divers aspects de l'instabilité chronique de la cheville, allant des limitations fonctionnelles aux conséquences psychologiques et perceptuelles.

Validitié de l'application

Le Ankle Go Score synthétise quatre tests fonctionnels (Single Leg Stance, Star Excursion Balance Test, Side-hop Test, Figure-8) et deux questionnaires (FAM, ALR-RSI) pour évaluer la préparation au retour au sport après une entorse de la cheville. Chaque test intègre la considération de l'appréhension du patient, un facteur clé identifié dans la littérature, affectant le score final. Un point est soustrait en cas d'appréhension et ajouté en l'absence d'appréhension, avec un score total maximal de 25 points pour l'ensemble de l'évaluation.

Les performances sont mesurées de manière spécifique pour chaque test, comme le nombre d'erreurs ou le temps réalisé, et les résultats des questionnaires sont calculés en pourcentage. Un QR code fournit l'accès à l'application Ankle Go, un outil gratuit facilitant l'application de ce score. Ce tableau récapitulatif détaille les critères d'évaluation et la méthode de calcul des points, offrant un aperçu global de la capacité du patient à reprendre le sport en toute sécurité.

Pour évaluer l'efficacité et la fiabilité de l'outil Ankle Go, une étude a été menée sur une cohorte de patients ayant subi une entorse de la cheville, testés un mois après leur blessure et comparés à des sujets sains. L'étude a également examiné le taux de reprise sportive des patients à deux et quatre mois post-entorse, avec des options de réponse incluant une absence de reprise, une reprise à un niveau inférieur, ou une reprise au même niveau de pratique sportive. Cette approche permet de mesurer non seulement la validité et la reproductibilité de l'outil Ankle Go mais aussi son utilité pratique pour évaluer la récupération et la capacité de retour au sport des individus après une entorse de la cheville.

Dans une étude suivie sur quatre mois, il a été constaté qu'aucun patient n'avait repris son niveau de pratique sportive précédent à deux mois post-entorse de la cheville. À quatre mois, seulement la moitié des patients ont indiqué avoir retrouvé leur niveau de pratique d'avant la blessure. Cette observation met en lumière la lente progression vers le rétablissement complet et la reprise du sport à un niveau satisfaisant après une entorse de la cheville.

L'application Ankle Go présente une homogénéité et une consistance interne vérifiées par un Cronbach’s alpha satisfaisant, sans effet plancher ni plafond, attestant de sa validité construite et de sa facilité d'utilisation pour évaluer le retour au sport après une entorse de la cheville.

On a une reproductibilité qui est quasi parfaite en test-retest avec un changement minimum détectable de un point. 

La validité discriminante de l'application Ankle Go a été confirmée, indiquant une progression significative des patients entre le deuxième et le quatrième mois après une entorse de la cheville, avec des scores nettement améliorés à quatre mois. Cela souligne l'utilité de cet outil pour le suivi des patients en rééducation d'entorse de cheville.

L'application Ankle Go a également démontré sa capacité à différencier de manière significative entre les athlètes selon leur niveau de reprise post-entorse de cheville : ceux qui ont repris leur activité au même niveau, ceux qui ont repris à un niveau inférieur, et ceux qui n'ont pas repris du tout. Cette distinction confirme l'efficacité de l'outil dans l'évaluation de la capacité de reprise sportive des patients.

L'analyse finale de l'application Ankle Go révèle qu'un score inférieur à huit points à deux mois post-entorse de cheville est associé à une probabilité cinq fois inférieure pour le patient de reprendre son niveau de pratique sportive précédent. Cela indique que l'Ankle Go score est un outil prédictif efficace pour évaluer le potentiel de reprise au même niveau de performance, représentant une avancée dans la gestion de l'instabilité de la cheville et les critères de retour au sport.

L'outil Ankle Go est accessible via un QR code ou un lien en ligne, créé et validé par une équipe incluant les chirurgiens Rony Lopes, et Alexandre Hardy, et les kinésithérapeutes François Fourchet et Brice Picot. Cette application vise à faciliter le suivi et la décision de retour au sport après une entorse de cheville, en se basant sur une série de tests et questionnaires validés scientifiquement.

Présentation pratique (François Fourchet)

L'application Ankle Go, développée suite à des recherches approfondies, n'est pas une application mobile classique mais une web app accessible en ligne. Pour l'utiliser, il faut se rendre sur le site Ankle Go.com via un navigateur internet et se connecter avec une adresse email et un mot de passe. Cette première étape vous amène à un écran d'accueil, marquant le début de l'expérience avec Ankle Go.

Une fois connecté à l'application Ankle Go, vous accédez à un écran listant vos patients. Cette liste s'agrandira au fil des ajouts, les noms s'empilant les uns après les autres. Des icônes, signalées par des cercles rouges sur la capture d'écran, permettent de naviguer et d'accéder à différentes fonctions, comme illustré ici par l'icône en haut à droite de l'écran.

Avant même d'enregistrer un nouveau patient, en glissant légèrement vers la droite sur l'icône située juste à côté de la liste des patients, vous avez la possibilité de consulter des vidéos explicatives et des consignes relatives aux tests à effectuer. Ces ressources vous informent sur les erreurs à éviter pour chaque test et précisent les seuils (cut-off) en secondes pour certains d'entre eux, vous permettant ainsi de vous familiariser avec l'ensemble des tests avant de les administrer.

Ensuite vous avez cette petite case en haut à droite ajouter un patient. 

Lorsque vous créez un nouveau dossier patient dans l'application AnkleGo, vous devrez saisir des informations telles que le prénom, le nom, l'adresse e-mail, la date de naissance et le numéro de téléphone du patient. Un détail notable est la possibilité de choisir parmi différents indicatifs téléphoniques, ce qui reflète l'accessibilité de l'application non seulement en France mais aussi en Belgique, au Luxembourg, à Monaco et en Suisse. Cela est essentiel car, dans le processus, le patient recevra un SMS lui permettant d'accéder à un questionnaire spécifique.

Il est donc crucial de saisir correctement le numéro de téléphone avec l'indicatif approprié pour assurer une communication fluide et permettre la création efficace du dossier patient, suivi de la mise en place de la session d'évaluation.

Dans cette étape de l'utilisation de l'application AnkleGo, vous serez invité à renseigner des informations spécifiques concernant le patient, notamment sur la cheville affectée (droite ou gauche) et sur la nature de la blessure, soulignant que bien que l'AnkleGo ait été initialement conçu pour les entorses de cheville, il s'avère également adapté pour suivre les suites de fractures, les opérations de stabilisation de la cheville, les interventions sur le tendon d'Achille, entre autres pathologies. 

Un élément clé à noter est la ligne bleue marquée "test", une fonctionnalité utile pour ceux qui souhaitent explorer l'application en créant des profils fictifs pour eux-mêmes, leurs proches ou collègues. Il est important de marquer ces entrées comme des tests, permettant ainsi aux administrateurs de l'application de distinguer les données de test des vrais dossiers patients, assurant ainsi l'intégrité et la précision des informations recueillies.

Alors voilà, donc vous avez cette partie-là, et puis ensuite vous descendez dans ce menu et puis on va vous demander de préciser si c'est arrivé pendant le sport ou autre, et puis quelles étaient les circonstances, si c'était à la réception d'un saut, en retombant sur un individu, ou suite à un contact avec un individu. 

Dans cette section de l'application AnkleGo, vous serez guidé à fournir des détails supplémentaires concernant la blessure de votre patient. Il s'agit notamment de préciser si l'incident s'est produit lors d'une activité sportive ou dans un autre contexte, ainsi que de décrire les circonstances spécifiques de l'entorse. Cela pourrait inclure des situations telles que la réception d'un saut, la retombée sur un autre joueur ou un contact direct avec quelqu'un.

Ensuite, vous pourrez dire si c'est un sportif de type loisir, amateur, compétition ou pro…

Dans cette étape, l'application AnkleGo demande de saisir des informations essentielles sur le patient, notamment la date de l'entorse, ainsi que sa taille et son poids. Il est important de noter que la taille doit être renseignée en mètres.

Après avoir créé le profil du patient et initié une session, l'application AnkleGo vous amène à l'étape où vous décidez quelle cheville tester : la cheville affectée par l'entorse ou la cheville saine.

Si vous choisissez de tester la cheville gauche suite à une entorse, par exemple, l'application AnkleGo envoie automatiquement une notification à votre patient. Ceci est fait dans le but de faire remplir au patient deux questionnaires avant de passer aux tests physiques. Ces questionnaires sont le FAAM et le ALR-RSI, qui aident à évaluer l'état fonctionnel et psychologique du patient par rapport à sa cheville. Idéalement, cette étape se fait lors d'une séance préalable, où vous introduisez l'AnkleGo au patient, enregistrez ses informations de base, puis lui envoyez la notification pour remplir les questionnaires sur son téléphone. Vous avez également la possibilité de renvoyer la notification si le patient ne l'a pas reçue ou l'a supprimée accidentellement.

Votre patient reçoit un SMS contenant un message l'invitant à compléter un questionnaire d'aptitude, nécessaire pour sa rééducation de cheville, avant son prochain rendez-vous avec le praticien. Ce SMS fournit un accès direct au questionnaire à remplir, facilitant la préparation pour l'évaluation à venir.

Une fois le patient ayant cliqué sur le lien reçu par SMS, il accède à l'interface de l'application AnkleGo sur son téléphone. Il est accueilli par un message de bienvenue et a la possibilité de se familiariser avec les tests qu'il effectuera lors de sa prochaine séance en défilant vers le bas. S'il choisit de ne pas explorer ces informations supplémentaires, il peut directement débuter le questionnaire prévu pour évaluer son aptitude, en sélectionnant l'option en vert.

Et là vous avez le FAM et le ALR-RSI qui commencent et qui s'enchaînent pour votre patient.

Après que le patient ait complété les questionnaires en ligne, l'application lui envoie une notification rappelant que son rendez-vous avec le praticien approche et que les questionnaires ont été remplis et validés à une date spécifique. La notification mentionne également que le praticien réalisera une série de tests lors de leur prochaine rencontre. Si le patient souhaite se préparer ou simplement s'informer davantage sur les tests à venir, il a la possibilité de consulter à nouveau la section dédiée aux tests dans l'application.

Lors de la séance suivante, après avoir initialement enregistré les informations du patient et ses antécédents de blessure, et une fois que le patient a complété les questionnaires Ankle Go à domicile, le praticien et le patient se retrouvent pour procéder aux quatre tests présentés dans l'application. Cette étape marque le début de l'évaluation pratique où les tests discutés et visualisés en amont sur l'application seront réalisés.

Pour le premier test, le Single Leg Stance Test, le praticien a l'option de consulter une vidéo explicative et les consignes du test en haut à droite de l'écran pour se rappeler des critères spécifiques, tels que les erreurs à compter. Après avoir réalisé le test avec le patient, le praticien saisit le nombre d'erreurs commises, de zéro à trois, et indique si le patient a ressenti une sensation d'instabilité. En cas d'aucune erreur et d'absence de sensation d'instabilité, le praticien sélectionne les options correspondantes puis passe à l'étape suivante en cliquant sur "suivant".

Après le Single Leg Stance Test, le praticien procède au Star Excursion Balance Test (SBT) modifié. Comme pour le test précédent, une vidéo et des consignes sont disponibles pour rappel. Il est important de mesurer la longueur du membre inférieur de l'EIAS à la malléole médiale avant de débuter. Les résultats des différentes directions du SBT sont ensuite saisis dans l'application sur deux écrans distincts. Le praticien doit également noter si le patient ressent une instabilité durant le test. Une fois toutes les données enregistrées et l'instabilité évaluée, le praticien passe au test suivant en sélectionnant l'option appropriée.

Voilà, donc là je vous ai rempli avec des valeurs aléatoires, et puis vous passez à la suite. 

Si une erreur est commise pendant le test, le praticien peut toujours consulter à nouveau les consignes pour s'assurer de la méthode correcte. Cette fonctionnalité permet de remédier à d'éventuelles pertes de mémoire ou d'incertitudes sur les détails du test, offrant ainsi une assistance continue pendant la réalisation des évaluations.

Pour le troisième test, le Side Hop, vous aurez la vidéo correspondante en haut à droite pour vous guider. Vous enregistrerez les performances de votre patient, par exemple 13 secondes, et noterez s'il y a eu une sensation d'instabilité. Ensuite, vous passerez au test suivant.

Pour la Figure en 8, dernier test de l'Ankle Go, vous noterez la performance de votre patient en secondes, ainsi que s'il a ressenti des sensations d'instabilité pendant le test. Ensuite, vous cliquerez sur "Suivant" pour terminer le test Ankle Go.



Une fois les tests terminés, si le score ne peut pas être calculé parce que le patient n'a pas rempli les questionnaires, vous verrez un message vous rappelant qu'il est nécessaire de remplir ces questionnaires pour calculer le score. Vous aurez alors la possibilité de rappeler au patient de les remplir avant de pouvoir procéder au calcul du score Ankle Go.

Une fois que les questionnaires ont été remplis et que les tests ont été effectués, les résultats sont présentés de manière simple et claire. Vous pouvez voir le nom et le prénom du patient, le côté testé (gauche ou droit), ainsi que le score sur 25, affiché en vert. De plus, les détails des résultats sont présentés sous forme de diagramme en araignée, comme illustré sur la page 1.

Sur la deuxième page, vous trouverez les données brutes de l'ensemble du test. Comme Brice l'a expliqué, bien que les scores globaux soient importants, il est également essentiel d'examiner les domaines où le patient rencontre des difficultés. Cela nous guide dans le suivi et l'adaptation des séances pour progresser vers un retour au sport.

La page 3 résume l'ensemble des résultats pour la cheville saine et la cheville pathologique, avec les scores des quatre tests, en plus des questionnaires remplis précédemment.

 

Dans cette Masterclass, vous pourrez comprendre le contexte et l’utilisation de l’Ankle Go score grâce aux explications et démonstrations des co-créateurs de cette web app ; Brice Picot et François Fourchet.

L’Ankle Go est un outil particulièrement utile pour les kinésithérapeutes, grâce à sa simplicité, sa rapidité d'exécution ainsi qu'à son besoin minimal en termes de matériel et d'espace. Cela en fait un outil accessible à un large éventail de professionnels de la kinésithérapie pour planifier le retour au sport en cas d’entorse de cheville mais pas seulement...

Mise en contexte (Brice Picot)


Nous sommes ravis de vous présenter AnkleGo, une application conçue pour faciliter le retour au sport après une entorse de la cheville, mais également utile pour d'autres types de blessures comme les atteintes tendineuses, y compris au tendon d'Achille.

Dans cette présentation, nous commencerons par expliquer le contexte et les raisons qui ont mené au développement d'AnkleGo, avant de passer à une démonstration en direct par François, qui mettra en lumière les différentes fonctionnalités de l'application. Il est crucial pour nous de situer AnkleGo dans le cadre plus large du traitement des entorses de cheville et du processus de réadaptation sportive.

Rappels épidémiologiques

Avant de plonger dans les détails, voici un bref rappel sur l'entorse de cheville, la blessure sportive la plus courante, notoire pour son haut taux de récidive, estimé entre 30 et 70%, surtout dans des sports comme le basketball. Cette récidive peut souvent mener, dans environ 40% des cas, à une instabilité chronique de la cheville. Ce problème, à son tour, peut déclencher le développement précoce d'arthrose de cheville, généralement autour de la quarantaine ou cinquantaine, avec 70 à 80% de ces cas d'arthrose étant conséquences de traumatismes antérieurs.

La gravité de cette situation réside dans le fait que nous manquons de traitements efficaces pour l'arthrose de la cheville, sans prothèses fiables disponibles, forçant souvent les athlètes à réduire significativement ou même à cesser leur activité sportive. Cette série d'événements est souvent décrite comme une cascade catastrophique, débutant par une première entorse et aboutissant à l'arthrose de la cheville et l'arrêt de toute pratique sportive.

Mauvaise gestion du RTS ?

L'entorse de cheville est souvent minimisée, perçue comme une blessure mineure. Pourtant, elle devrait être prise au sérieux en raison de son potentiel à entraîner des complications à long terme, telles que l'instabilité chronique et l'arthrose.

L'exemple de Neymar illustre parfaitement les conséquences graves de ces blessures, ayant manqué plus de 60 matchs officiels depuis sa première entorse en 2013, ce qui équivaut à plus d'un an d'absence des terrains avant son opération. Cet exemple souligne l'importance de gérer efficacement le retour au sport après une entorse de cheville pour éviter des séquelles à long terme.

Quels critères de décision ?

La recherche sur les critères objectifs pour décider du moment approprié pour retourner au sport après une entorse de cheville révèle un manque surprenant d'informations.

Bruno Tassignon, dans sa revue systématique, découvre qu'en 2019, il n'existe aucun critère objectif publié pour guider la reprise sportive après ce type de blessure. Actuellement, la principale référence pour autoriser le retour au sport est simplement le temps écoulé depuis l'entorse, ce qui souligne un besoin critique d'établir des lignes directrices plus précises et fondées sur des critères spécifiques.

En examinant de plus près la gestion du temps après une entorse de cheville chez les sportifs, une étude révèle que la reprise de l'activité sportive se fait souvent précipitamment. En effet, chez des sportifs universitaires aux États-Unis, la moitié ont repris le sport dans les trois jours suivant leur blessure, et plus de 80% ont repris dans la semaine qui a suivi l'entorse.

Cette tendance à une reprise rapide souligne le manque de critères objectifs et le besoin potentiel de meilleures pratiques pour assurer une guérison adéquate et prévenir les récidives.



Une étude récente sur plus de 2400 cas d'entorse de cheville montre une tendance inquiétante similaire à celle observée précédemment : environ 80% des patients reprennent leur activité dans la semaine suivant leur blessure, et entre 40% et 50% reprennent dès le lendemain.

Ces chiffres soulignent le problème de reprise prématurée qui ne permet pas un délai de cicatrisation adéquat. Cette précipitation peut entraîner des déficits sensorimoteurs persistants, susceptibles de contribuer au taux élevé de récidives d'entorses de cheville.

Une recherche conduite en 2017 par McCann et ses collaborateurs a exploré les impacts d'une reprise sportive précoce, en moyenne à 12 jours, après une entorse de cheville. Cette étude a mis en lumière les différences entre individus ayant subi une entorse et ceux épargnés par cette blessure, en analysant à la fois le membre lésé et le membre sain chez des sportifs ayant repris leur pratique. Sur une cohorte de 50 athlètes, l'étude a évalué divers indicateurs associés à l'instabilité de cheville, tels que le déficit de contrôle postural, la capacité de flexion dorsale, la présence de douleur et les évaluations fonctionnelles via des outils comme le SBT, le WLT et le FAAM.

Les résultats ont révélé des déficits significatifs sur ces paramètres chez les athlètes ayant repris le sport, soulignant que ces lacunes sont souvent considérées comme précurseurs d'une instabilité chronique de la cheville. Ces constats montrent que la durée de 12 jours avant la reprise est insuffisante, puisque les athlètes conservent des déficits notables qui peuvent affecter leur performance et potentiellement conduire à des complications à long terme.

Cela remet en question l'approche courante qui se base principalement sur le temps écoulé depuis la blessure pour déterminer le moment de la reprise, suggérant qu'une période de récupération étendue pourrait être nécessaire pour une réhabilitation complète et pour éviter les récidives ou le développement d'une instabilité chronique.

En 2021, la littérature scientifique continue de souligner l'absence d'un consensus clair sur les critères de reprise sportive après une entorse de cheville, confirmant les observations de Tassignon de deux ans auparavant. Cette incertitude quant au timing optimal de retour au jeu est souvent pointée du doigt comme une cause majeure du taux élevé de récidives d'entorses de cheville. La reprise prématurée est identifiée comme un facteur probable contribuant à la persistance de la vulnérabilité à de nouvelles blessures.

En 2021, l'espoir renaît avec la publication du cadre PASS par l'équipe de Michel Smith dans le BJSM, proposant une série d'indicateurs sur lesquels les praticiens peuvent s'appuyer pour déterminer la préparation d'un patient à reprendre le sport après une entorse de cheville. Ce cadre PASS, illustré ci-contre, inclut l'évaluation de la douleur, des déficits fonctionnels spécifiques de la cheville (amplitude de mouvement, force, endurance, etc.), la perception et les aspects psychologiques du patient, le contrôle sensori-moteur tel que la proprioception et le contrôle postural, ainsi que des tests sportifs spécifiques pour évaluer l'agilité et la capacité de saut.

Cependant, malgré cette avancée, le PASS framework soulève de nouvelles interrogations : il identifie les éléments à évaluer sans pour autant spécifier les méthodes de mesure précises ou les tests à utiliser. De plus, il n'existe pas dans la littérature de valeurs seuils clairement définies qui permettraient de juger de façon incontestable si un athlète est apte ou non à retourner à son activité sportive.

4 tests et 2 questionnaires

Face à l'absence de directives claires dans la littérature concernant le moment adéquat pour reprendre le sport après une entorse de cheville, une équipe composée de chirurgiens Rony Lopes, Alexandre Hardy et des spécialistes François Fourchet et Brice Picot, s'est interrogée sur l'existence d'outils ou de tests pouvant guider la décision de retour au sport.

Reconnaissant la probabilité de ne trouver aucun outil validé (n égale 0) dans les revues systématiques existantes, ils ont abordé la question sous un autre angle : identifier des tests capables de distinguer les individus avec une cheville stable, ceux avec une instabilité chronique, et les « copeurs » (personnes qui compensent efficacement l'instabilité). Ils cherchaient des tests rapides, couvrant l'ensemble des aspects de l'instabilité de cheville et prenant en compte les facteurs de risque connus de récidive, basés sur le cadre PASS précédemment mentionné.

Leur recherche a abouti à une publication en 2022 dans le journal "Frontiers", où ils ont mis en avant quatre tests spécifiques : le test d'équilibre sur une jambe (single leg stance) sur sol stable, le Star Excursion Balance Test (SEBT) dans une version modifiée avec trois directions, le test de saut latéral (side hop test) et le test du figure en 8. En plus de ces tests physiques, deux questionnaires auto-évalués par les patients ont été identifiés comme compléments utiles pour mieux comprendre la perception du patient sur son état, complétant ainsi l'évaluation pour un retour au sport informé et sécurisé.

Le single leg stance

Le test du single leg stance, bien connu des praticiens, consiste à demander au patient de tenir sur une jambe, les mains sur les hanches, les yeux fermés pendant 20 secondes. Durant ce temps, le praticien observe et compte les erreurs commises par le patient, en se référant à une liste prédéfinie d'erreurs possibles. Ce test, simple à réaliser, évalue l'équilibre et le contrôle postural du patient. 

Le Star Excursion Balance Test (SEBT)

Le Star Excursion Balance Test (SEBT) est un autre outil d'évaluation utilisé, dans sa version modifiée, pour mesurer la stabilité et l'équilibre. Ce test a été détaillé dans les recommandations de pratique clinique publiées en 2021 par une partie de l'équipe de développement, incluant François Fourchet. Il vise à assurer que les praticiens réalisent le test de manière précise et standardisée pour évaluer efficacement la capacité du patient à maintenir l'équilibre tout en atteignant avec le pied des directions variées à partir d'une position centrale.

Le Side Hop test

Le test Side Hop consiste à réaliser dix allers-retours le plus rapidement possible en sautant sur un pied par-dessus deux lignes espacées de 30 centimètres, simulant une "rivière". L'objectif est de mesurer la vitesse et l'agilité sur une jambe. Bien que la vidéo montre une personne avec les mains sur les hanches, cette position des mains n'est pas obligatoire pour le test. Le temps pris par l'athlète pour compléter les dix allers-retours est enregistré, fournissant une mesure de sa capacité à effectuer des mouvements rapides et contrôlés.

Le test de la Figure en 8

Le test de la Figure en 8 est un exercice fonctionnel utilisant deux plots espacés de cinq mètres. L'objectif est de naviguer le plus rapidement possible autour des plots en cloche-pied, mettant à l'épreuve la capacité à effectuer des mouvements pliométriques, des changements de direction, et à freiner efficacement. L'exercice consiste en deux tours complets formant une figure en 8, couvrant une distance totale de 20 mètres. La performance est mesurée par le temps nécessaire pour compléter le parcours, évaluant ainsi la vitesse, l'agilité, et la coordination du patient ou de l'athlète.

Le FAAM et l'ALR-RSI

En plus des évaluations fonctionnelles pour examiner l'ensemble du spectre de l'instabilité chronique de la cheville, il est crucial d'inclure des aspects perceptuels et psychologiques. À cet effet, deux questionnaires ont été sélectionnés : le ALR-RSI, adapté de l'ACL-RSI développé par Webster en 2008 pour le genou, et le FAM, qui se divise en deux parties.

La première partie évalue l'impact des activités quotidiennes comme marcher ou se brosser les dents, tandis que la seconde se concentre sur des activités sportives telles que courir, sauter et changer de direction. L'inclusion de ces questionnaires vise à fournir une évaluation complète en couvrant les divers aspects de l'instabilité chronique de la cheville, allant des limitations fonctionnelles aux conséquences psychologiques et perceptuelles.

Validitié de l'application

Le Ankle Go Score synthétise quatre tests fonctionnels (Single Leg Stance, Star Excursion Balance Test, Side-hop Test, Figure-8) et deux questionnaires (FAM, ALR-RSI) pour évaluer la préparation au retour au sport après une entorse de la cheville. Chaque test intègre la considération de l'appréhension du patient, un facteur clé identifié dans la littérature, affectant le score final. Un point est soustrait en cas d'appréhension et ajouté en l'absence d'appréhension, avec un score total maximal de 25 points pour l'ensemble de l'évaluation.

Les performances sont mesurées de manière spécifique pour chaque test, comme le nombre d'erreurs ou le temps réalisé, et les résultats des questionnaires sont calculés en pourcentage. Un QR code fournit l'accès à l'application Ankle Go, un outil gratuit facilitant l'application de ce score. Ce tableau récapitulatif détaille les critères d'évaluation et la méthode de calcul des points, offrant un aperçu global de la capacité du patient à reprendre le sport en toute sécurité.

Pour évaluer l'efficacité et la fiabilité de l'outil Ankle Go, une étude a été menée sur une cohorte de patients ayant subi une entorse de la cheville, testés un mois après leur blessure et comparés à des sujets sains. L'étude a également examiné le taux de reprise sportive des patients à deux et quatre mois post-entorse, avec des options de réponse incluant une absence de reprise, une reprise à un niveau inférieur, ou une reprise au même niveau de pratique sportive. Cette approche permet de mesurer non seulement la validité et la reproductibilité de l'outil Ankle Go mais aussi son utilité pratique pour évaluer la récupération et la capacité de retour au sport des individus après une entorse de la cheville.

Dans une étude suivie sur quatre mois, il a été constaté qu'aucun patient n'avait repris son niveau de pratique sportive précédent à deux mois post-entorse de la cheville. À quatre mois, seulement la moitié des patients ont indiqué avoir retrouvé leur niveau de pratique d'avant la blessure. Cette observation met en lumière la lente progression vers le rétablissement complet et la reprise du sport à un niveau satisfaisant après une entorse de la cheville.

L'application Ankle Go présente une homogénéité et une consistance interne vérifiées par un Cronbach’s alpha satisfaisant, sans effet plancher ni plafond, attestant de sa validité construite et de sa facilité d'utilisation pour évaluer le retour au sport après une entorse de la cheville.

On a une reproductibilité qui est quasi parfaite en test-retest avec un changement minimum détectable de un point. 

La validité discriminante de l'application Ankle Go a été confirmée, indiquant une progression significative des patients entre le deuxième et le quatrième mois après une entorse de la cheville, avec des scores nettement améliorés à quatre mois. Cela souligne l'utilité de cet outil pour le suivi des patients en rééducation d'entorse de cheville.

L'application Ankle Go a également démontré sa capacité à différencier de manière significative entre les athlètes selon leur niveau de reprise post-entorse de cheville : ceux qui ont repris leur activité au même niveau, ceux qui ont repris à un niveau inférieur, et ceux qui n'ont pas repris du tout. Cette distinction confirme l'efficacité de l'outil dans l'évaluation de la capacité de reprise sportive des patients.

L'analyse finale de l'application Ankle Go révèle qu'un score inférieur à huit points à deux mois post-entorse de cheville est associé à une probabilité cinq fois inférieure pour le patient de reprendre son niveau de pratique sportive précédent. Cela indique que l'Ankle Go score est un outil prédictif efficace pour évaluer le potentiel de reprise au même niveau de performance, représentant une avancée dans la gestion de l'instabilité de la cheville et les critères de retour au sport.

L'outil Ankle Go est accessible via un QR code ou un lien en ligne, créé et validé par une équipe incluant les chirurgiens Rony Lopes, et Alexandre Hardy, et les kinésithérapeutes François Fourchet et Brice Picot. Cette application vise à faciliter le suivi et la décision de retour au sport après une entorse de cheville, en se basant sur une série de tests et questionnaires validés scientifiquement.

Présentation pratique (François Fourchet)

L'application Ankle Go, développée suite à des recherches approfondies, n'est pas une application mobile classique mais une web app accessible en ligne. Pour l'utiliser, il faut se rendre sur le site Ankle Go.com via un navigateur internet et se connecter avec une adresse email et un mot de passe. Cette première étape vous amène à un écran d'accueil, marquant le début de l'expérience avec Ankle Go.

Une fois connecté à l'application Ankle Go, vous accédez à un écran listant vos patients. Cette liste s'agrandira au fil des ajouts, les noms s'empilant les uns après les autres. Des icônes, signalées par des cercles rouges sur la capture d'écran, permettent de naviguer et d'accéder à différentes fonctions, comme illustré ici par l'icône en haut à droite de l'écran.

Avant même d'enregistrer un nouveau patient, en glissant légèrement vers la droite sur l'icône située juste à côté de la liste des patients, vous avez la possibilité de consulter des vidéos explicatives et des consignes relatives aux tests à effectuer. Ces ressources vous informent sur les erreurs à éviter pour chaque test et précisent les seuils (cut-off) en secondes pour certains d'entre eux, vous permettant ainsi de vous familiariser avec l'ensemble des tests avant de les administrer.

Ensuite vous avez cette petite case en haut à droite ajouter un patient. 

Lorsque vous créez un nouveau dossier patient dans l'application AnkleGo, vous devrez saisir des informations telles que le prénom, le nom, l'adresse e-mail, la date de naissance et le numéro de téléphone du patient. Un détail notable est la possibilité de choisir parmi différents indicatifs téléphoniques, ce qui reflète l'accessibilité de l'application non seulement en France mais aussi en Belgique, au Luxembourg, à Monaco et en Suisse. Cela est essentiel car, dans le processus, le patient recevra un SMS lui permettant d'accéder à un questionnaire spécifique.

Il est donc crucial de saisir correctement le numéro de téléphone avec l'indicatif approprié pour assurer une communication fluide et permettre la création efficace du dossier patient, suivi de la mise en place de la session d'évaluation.

Dans cette étape de l'utilisation de l'application AnkleGo, vous serez invité à renseigner des informations spécifiques concernant le patient, notamment sur la cheville affectée (droite ou gauche) et sur la nature de la blessure, soulignant que bien que l'AnkleGo ait été initialement conçu pour les entorses de cheville, il s'avère également adapté pour suivre les suites de fractures, les opérations de stabilisation de la cheville, les interventions sur le tendon d'Achille, entre autres pathologies. 

Un élément clé à noter est la ligne bleue marquée "test", une fonctionnalité utile pour ceux qui souhaitent explorer l'application en créant des profils fictifs pour eux-mêmes, leurs proches ou collègues. Il est important de marquer ces entrées comme des tests, permettant ainsi aux administrateurs de l'application de distinguer les données de test des vrais dossiers patients, assurant ainsi l'intégrité et la précision des informations recueillies.

Alors voilà, donc vous avez cette partie-là, et puis ensuite vous descendez dans ce menu et puis on va vous demander de préciser si c'est arrivé pendant le sport ou autre, et puis quelles étaient les circonstances, si c'était à la réception d'un saut, en retombant sur un individu, ou suite à un contact avec un individu. 

Dans cette section de l'application AnkleGo, vous serez guidé à fournir des détails supplémentaires concernant la blessure de votre patient. Il s'agit notamment de préciser si l'incident s'est produit lors d'une activité sportive ou dans un autre contexte, ainsi que de décrire les circonstances spécifiques de l'entorse. Cela pourrait inclure des situations telles que la réception d'un saut, la retombée sur un autre joueur ou un contact direct avec quelqu'un.

Ensuite, vous pourrez dire si c'est un sportif de type loisir, amateur, compétition ou pro…

Dans cette étape, l'application AnkleGo demande de saisir des informations essentielles sur le patient, notamment la date de l'entorse, ainsi que sa taille et son poids. Il est important de noter que la taille doit être renseignée en mètres.

Après avoir créé le profil du patient et initié une session, l'application AnkleGo vous amène à l'étape où vous décidez quelle cheville tester : la cheville affectée par l'entorse ou la cheville saine.

Si vous choisissez de tester la cheville gauche suite à une entorse, par exemple, l'application AnkleGo envoie automatiquement une notification à votre patient. Ceci est fait dans le but de faire remplir au patient deux questionnaires avant de passer aux tests physiques. Ces questionnaires sont le FAAM et le ALR-RSI, qui aident à évaluer l'état fonctionnel et psychologique du patient par rapport à sa cheville. Idéalement, cette étape se fait lors d'une séance préalable, où vous introduisez l'AnkleGo au patient, enregistrez ses informations de base, puis lui envoyez la notification pour remplir les questionnaires sur son téléphone. Vous avez également la possibilité de renvoyer la notification si le patient ne l'a pas reçue ou l'a supprimée accidentellement.

Votre patient reçoit un SMS contenant un message l'invitant à compléter un questionnaire d'aptitude, nécessaire pour sa rééducation de cheville, avant son prochain rendez-vous avec le praticien. Ce SMS fournit un accès direct au questionnaire à remplir, facilitant la préparation pour l'évaluation à venir.

Une fois le patient ayant cliqué sur le lien reçu par SMS, il accède à l'interface de l'application AnkleGo sur son téléphone. Il est accueilli par un message de bienvenue et a la possibilité de se familiariser avec les tests qu'il effectuera lors de sa prochaine séance en défilant vers le bas. S'il choisit de ne pas explorer ces informations supplémentaires, il peut directement débuter le questionnaire prévu pour évaluer son aptitude, en sélectionnant l'option en vert.

Et là vous avez le FAM et le ALR-RSI qui commencent et qui s'enchaînent pour votre patient.

Après que le patient ait complété les questionnaires en ligne, l'application lui envoie une notification rappelant que son rendez-vous avec le praticien approche et que les questionnaires ont été remplis et validés à une date spécifique. La notification mentionne également que le praticien réalisera une série de tests lors de leur prochaine rencontre. Si le patient souhaite se préparer ou simplement s'informer davantage sur les tests à venir, il a la possibilité de consulter à nouveau la section dédiée aux tests dans l'application.

Lors de la séance suivante, après avoir initialement enregistré les informations du patient et ses antécédents de blessure, et une fois que le patient a complété les questionnaires Ankle Go à domicile, le praticien et le patient se retrouvent pour procéder aux quatre tests présentés dans l'application. Cette étape marque le début de l'évaluation pratique où les tests discutés et visualisés en amont sur l'application seront réalisés.

Pour le premier test, le Single Leg Stance Test, le praticien a l'option de consulter une vidéo explicative et les consignes du test en haut à droite de l'écran pour se rappeler des critères spécifiques, tels que les erreurs à compter. Après avoir réalisé le test avec le patient, le praticien saisit le nombre d'erreurs commises, de zéro à trois, et indique si le patient a ressenti une sensation d'instabilité. En cas d'aucune erreur et d'absence de sensation d'instabilité, le praticien sélectionne les options correspondantes puis passe à l'étape suivante en cliquant sur "suivant".

Après le Single Leg Stance Test, le praticien procède au Star Excursion Balance Test (SBT) modifié. Comme pour le test précédent, une vidéo et des consignes sont disponibles pour rappel. Il est important de mesurer la longueur du membre inférieur de l'EIAS à la malléole médiale avant de débuter. Les résultats des différentes directions du SBT sont ensuite saisis dans l'application sur deux écrans distincts. Le praticien doit également noter si le patient ressent une instabilité durant le test. Une fois toutes les données enregistrées et l'instabilité évaluée, le praticien passe au test suivant en sélectionnant l'option appropriée.

Voilà, donc là je vous ai rempli avec des valeurs aléatoires, et puis vous passez à la suite. 

Si une erreur est commise pendant le test, le praticien peut toujours consulter à nouveau les consignes pour s'assurer de la méthode correcte. Cette fonctionnalité permet de remédier à d'éventuelles pertes de mémoire ou d'incertitudes sur les détails du test, offrant ainsi une assistance continue pendant la réalisation des évaluations.

Pour le troisième test, le Side Hop, vous aurez la vidéo correspondante en haut à droite pour vous guider. Vous enregistrerez les performances de votre patient, par exemple 13 secondes, et noterez s'il y a eu une sensation d'instabilité. Ensuite, vous passerez au test suivant.

Pour la Figure en 8, dernier test de l'Ankle Go, vous noterez la performance de votre patient en secondes, ainsi que s'il a ressenti des sensations d'instabilité pendant le test. Ensuite, vous cliquerez sur "Suivant" pour terminer le test Ankle Go.



Une fois les tests terminés, si le score ne peut pas être calculé parce que le patient n'a pas rempli les questionnaires, vous verrez un message vous rappelant qu'il est nécessaire de remplir ces questionnaires pour calculer le score. Vous aurez alors la possibilité de rappeler au patient de les remplir avant de pouvoir procéder au calcul du score Ankle Go.

Une fois que les questionnaires ont été remplis et que les tests ont été effectués, les résultats sont présentés de manière simple et claire. Vous pouvez voir le nom et le prénom du patient, le côté testé (gauche ou droit), ainsi que le score sur 25, affiché en vert. De plus, les détails des résultats sont présentés sous forme de diagramme en araignée, comme illustré sur la page 1.

Sur la deuxième page, vous trouverez les données brutes de l'ensemble du test. Comme Brice l'a expliqué, bien que les scores globaux soient importants, il est également essentiel d'examiner les domaines où le patient rencontre des difficultés. Cela nous guide dans le suivi et l'adaptation des séances pour progresser vers un retour au sport.

La page 3 résume l'ensemble des résultats pour la cheville saine et la cheville pathologique, avec les scores des quatre tests, en plus des questionnaires remplis précédemment.

 

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