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Les dysfonctions temporo-mandibulaires - Traitement & Prise en charge

Module EBP
Mis Ă  jour le
8/11/2024
Lucie Malivoir
Kinésithérapeute spécialisée dans la rééducation oro-maxillo-faciale
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III - Traitements & Prise en charge des DTM

Avant propos

Les dysfonctions de l’articulation temporomandibulaire ont de multiples étiologies. La pathologie peut ĂȘtre musculaire, articulaire ou mixte. La plainte du patient peut ĂȘtre centrĂ©e sur la douleur, les bruits articulaires, la diminution voire le blocage de l’ouverture buccale. Nous avons vu que ces troubles peuvent ĂȘtre aigues ou chroniques. 

Le traitement des DTM aigues est relativement simple avec principalement une mise au repos de la mĂąchoire (mastication d’aliments mous avec amplitude limitĂ©e, souvent fait instinctivement par le patient) et prise d’antalgiques type paracĂ©tamol. Les consultations spĂ©cialisĂ©es sont rares dans ce cas et les Ă©tudes scientifiques montrent une Ă©volution positive. Mais une douleur peut persister et devenir chronique par des mĂ©canismes complexes de sensibilisation centrale. Le risque de devenir une DTM chronique, de part diffĂ©rents facteurs de renforcement qui participent Ă  l’entretien de la dysfonction (les facteurs psychosociaux (anxiĂ©tĂ©, dĂ©pression, douleur chronique
) et les COPCs (Chronic Overlapping Pain Condiations)), rend le traitement et l’accompagnement des DTM aiguĂ«s aussi important que celui des DTM chroniques.

Concernant les DTM chroniques il s’agit d’ un trouble musculo-squelettique complexe, d’étiologie plurifactorielle. Les facteurs anatomiques, comportementaux et Ă©motionnels se chevauchent et interagissent dans ces DTM. DiffĂ©rents traitements sont possibles et commun avec les DTM aiguĂ«s, en fonction des symptĂŽmes et du profil du patient (nous les dĂ©taillerons en suivant) : 

  • Traitements conservateurs : kinĂ©sithĂ©rapie, dispositifs occlusaux, gestion du stress (TCC)
  • Traitements pharmacologiques : antalgiques, myorelaxants, antidĂ©presseurs, corticostĂ©roĂŻdes
  • ThĂ©rapies interventionnelles : injections intra articulaires et intra musculaires
  • Chirurgies : arthrocentĂšse, arthroscopie, chirurgies ouvertes
  • ThĂ©rapies alternatives : acupuncture, ostĂ©opathie, biofeedback

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Le traitement des DTM est généralement multimodal, combinant plusieurs de ces approches pour obtenir les meilleurs résultats. Plusieurs questions se poseront : le patient souhaite-t-il un traitement ? Est-il motivé, impliqué pour un traitement actif ? Pour espérer les meilleurs résultats possibles, il faudra expliquer la pathologie et la prise en charge au patient, le rassurer et le motiver.

Je me permets une petite rĂ©flexion commune Ă  d’autres domaines de la kinĂ©sithĂ©rapie. Lorsque l’on reçoit un patient pour une DTM, le diagnostic n’a pas toujours Ă©tĂ© posĂ© dans le dĂ©tail. Il est intĂ©ressant de noter que le traitement peut ĂȘtre diffĂ©rent en fonction du praticien consultĂ© et de ses connaissances. Un mĂ©decin traitant peut prescrire plus facilement des antalgiques et des examens complĂ©mentaires en premiĂšre intention. Un dentiste peut prĂ©fĂ©rer un dispositif occlusal. Un chirurgien maxillo-facial aura tendance Ă  prescrire de la kinĂ©sithĂ©rapie en plus d’un avis dentaire pour un dispositif occlusal. Ces diffĂ©rentes stratĂ©gies de traitement en fonction du prescripteur nĂ©cessitent pour le kinĂ©sithĂ©rapeute une bonne connaissance de la pathologie et des besoins du patient ainsi qu’un bon rĂ©seau d’adressage pour rĂ©-orienter au besoin.

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La rééducation maxillo-faciale en kinésithérapie

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Les recommandations cliniques actuelles suggèrent une approche multidisciplinaire en privilĂ©giant les interventions conservatrices. Liang Yoa et al conclut en dĂ©cembre 2023 que lorsque l’on se limite Ă  des niveaux de preuves modĂ©rĂ©es ou Ă©levĂ©es, les interventions qui favorisent l’adaptation et encouragent le mouvement et l’activitĂ© s’avĂšrent les plus efficaces pour rĂ©duire la douleur chronique de l’ATM. La kinĂ©sithĂ©rapie fait donc partie des traitements conservateurs dont l’efficacitĂ© est prouvĂ©e malgrĂ© le manque de protocole standardisĂ©. La kinĂ©sithĂ©rapie vise à réduire la douleur, augmenter la mobilité articulaire et corriger les comportements moteurs aberrants. L'objectif final Ă©tant de pĂ©renniser les rĂ©sultats obtenus.

En tant que kinésithérapeute nous disposons d’une position centrale dans le suivi du patient, d’une vision globale de l’individu ainsi que de plusieurs axes thĂ©rapeutiques ce qui est idéal pour répondre aux attentes d’une grande majorité des patients. En effet, une rĂ©Ă©ducation bien menĂ©e proposera au patient un traitement musculaire, un traitement articulaire (thĂ©rapie manuelle) et un traitement de stabilisation avec des exercices et de l’éducation thĂ©rapeutique, tout cela en fonction du bilan. Le traitement des DTM en kinésithérapie peut donc être multimodal. Il n’existe pas de consensus Ă  ce jour, le praticien est donc libre d’utiliser les techniques qu’il souhaite, dès lors qu’elles sont raisonnées et adaptées au patient et à son dysfonctionnement.

Le traitement musculaire : La mobilisation des tissus mous peut être un moyen de détendre les muscles et redonner un glissement physiologique entre les différents plans. Les muscles concernés par cette mobilisation sont le masséter, le temporal, le ptérygoïdien médial et latéral en priorité. Il sera intĂ©ressant de traiter Ă©galement les muscles du rachis cervical : les sterno-clĂ©ĂŻdo-mastoĂŻdiens (SCOM), les trapĂšzes et les sous-occipitaux. Shaffer SM et al dans leur article de 2014 proposent des descriptions des mobilisations musculaires ainsi que des trigger points.

Plusieurs techniques s’offrent à nous : 

  • le massage : en pĂ©trissage sur les massĂ©ters (endo ou exobuccal) et sur les trapĂšzes supĂ©rieurs. Des traits tirĂ©s peuvent ĂȘtre rĂ©alisĂ©s sur les massĂ©ters (de bas en haut) et les temporaux en respectant l’axe des fibres. Il est possible de réaliser ces manipulations unilatéralement avec une main de stabilisation controlatérale ou bilatéralement, la seconde main réalise alors une contre-force.
  • les levĂ©es de tensions : en endobuccal sur les massĂ©ters. Demander au patient de serrer les dents 6 secondes et sur le temps de relĂąchement Ă©tirer le massĂ©ter entre le pouce et l’index du haut vers le bas en suivant le sens des fibres. C'est une manoeuvre qui peut ĂȘtre assez douloureuse mais le muscle lĂąche rapidement, le patient ne souffrira pas longtemps ! En exobuccal nous traiterons les SCOM : amener la tĂȘte en rotation homolatĂ©rale, inclinaison controlatĂ©ral et extension, demander au patient de revenir en position neutre en rĂ©sistant.
  • le traitement des points Trigger : ou technique de compression ischĂ©mique. Les objectifs sont d'augmenter le flux sanguin local par compression ischĂ©mique et d'Ă©tirer la zone du point trigger. La technique I peut ĂȘtre combinĂ©e avec des mouvements passifs ou actifs simultanĂ©s pour optimiser l'effet. Attention cela peut provoquer des douleurs projetĂ©es.
  • la technique de Jones : technique d’inhibition musculaire grĂące au rapprochement des fibres musculaires pour obtenir leur relĂąchement. Sur le massĂ©ter, maintenir la position 60 Ă  90 secondes puis relĂącher simplement vos doigts.
  • le Dry Needling : principalement faisable sur les massĂ©ters et les SCOM
  • la technique de crochetage : sur les trapĂšzes surtout, possible sur les massĂ©ters mais plus dĂ©licate.
  • le travail d’ouverture buccale : inhibition des muscles Ă©lĂ©vateurs de la mandibule en utilisant les muscles de la langue et les abaisseurs. Pousser la langue contre le palais pour ouvrir la bouche en rĂ©sistant lĂ©gĂšrement sous le menton.

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Le traitement articulaire : il est au centre de la kinĂ©sithĂ©rapie maxillo-faciale, son objectif est de dĂ©comprimer l'articulation. Selon Bishop MD et all en 2015, la thĂ©rapie manuelle est une mobilisation qui facilite l’inhibition de la douleur et permet d’amĂ©liorer les amplitudes articulaires grĂące Ă  la manipulation des tissus mous et des articulations. La mobilisation peut être réalisée lorsqu’il existe une restriction de mouvements, cependant elle doit être évitée en cas de laxité où d’hypermobilité suspectée. Pour amĂ©liorer l’ouverture buccale il faut travailler ces mouvements Ă©lĂ©mentaires Ă  savoir la rotation et la translation. Plusieurs techniques possibles : 

  • Manoeuvres directes de dĂ©compression de l’ATM : en endobuccal et de façon douce, dĂ©coaptation et pompage de l’ATM vers le bas, lĂ©gĂšrement vers l’extĂ©rieur et vers l’avant. PrĂ©fĂ©rentiellement une ATM Ă  la fois, une main avec le pouce sur l’arcade dentaire mandibulaire et l’index longeant la mandibule, l'autre main en regard de l’ATM pour vĂ©rifier l’OB. Technique passive, le patient doit ĂȘtre dĂ©tendu et en confiance pour ne pas limiter la dĂ©coaptation.
  • Manoeuvres d’accompagnement de l’OB : l’objectif est de favoriser la rotation au dĂ©part du mouvement puis la translation dans un second temps, avec une composante de dĂ©compression. C’est une manƓuvre Ă  faire en actif aidĂ©, de façon bi latĂ©rale ou une ATM Ă  la fois selon vos prĂ©fĂ©rences. Laisser le retour en position neutre passif, si c’est douloureux faire une petite dĂ©compression.
  • Travail de la cinĂ©tique mandibulaire : corriger le mouvement pour avoir une ouverture dans l’axe en limitant le bruit articulaire s’il est prĂ©sent. Devant un miroir au dĂ©part, ouvrir doucement la bouche en respectant l’axe inter-incisives maxillaires (un abaisse langue peut aider ou un marquage au feutre sur l’incisive mandibulaire si l’axe ne tombe pas au milieu), jusqu’à la limite du claquement, propulser doucement la mandibule et poursuivre l’ouverture. La propulsion peut ĂȘtre guidĂ©e au dĂ©part par le praticien. L’objectif Ă©tant de repousser l’apparition du bruit articulaire lors de l’ouverture en restant axĂ©, avec puis sans miroir..

Comme le dit Isabelle Breton dans son article de 2018, les manƓuvres de dĂ©contraction musculaire et de dĂ©compression articulaires favorisent la diminution de pression intra articulaires. Elles permettent la rupture du cercle vicieux qui auto-entretient le syndrome mais attention cela ne rĂšgle pas les causes de surcharge articulaire ou musculaires.

Selon l'Académie américaine des physiothérapeutes manuels orthopédiques (AAOMPT) Description de la pratique avancée spécialisée (DASP), la MT est « tout traitement pratique fourni par le physiothérapeute ». De nombreuses revues systématiques et méta ­analyses sur l'efficacité de la thĂ©rapie manuelle (TM) pour les DTM ont été publiées. Néanmoins, ces revues ont examiné l'efficacité de la TM soit sans isoler de technique spécifique, soit sans évaluer l'efficacité de la TM appliquée spécifiquement à la zone craniomandibulaire. Selon la littĂ©rature actuelle (synthĂšse faite par S.M Dickerson and al en 2017 puis par Asquini and al en 2021) la rĂ©Ă©ducation est efficace sur la douleur et l’amplitude si elle est faite de maniĂšre globale, avec des exercices, de l’éducation thĂ©rapeute et du travail de posture.

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Le traitement de stabilisation : pour pĂ©renniser les rĂ©sultats obtenus. Cette partie comprend la rĂ©Ă©ducation linguale, la lutte contre les parafonctions, la correction de la posture (notamment cervicale) ainsi que les conseils d’hygiĂšne de vie que nous pouvons donner en sĂ©ance.

  • La rĂ©Ă©ducation linguale : les dysfonctions linguales peuvent ĂȘtre un facteur d’entretien des DTM. L’objectif est de retrouver une bonne position linguale de repos pour avoir une mandibule en suspension et une respiration nasale favorisĂ©e. Ainsi la pression au niveau des ATM sera diminuĂ©e. GrĂące Ă  des exercices de renforcement, le patient va muscler sa langue et son plancher buccal. Il pourra alors dissocier les mouvements linguaux et mandibulaires, limitant les compensations de la mandibule et ainsi sa sur utilisation. En fonction du bilan des dyspraxies les exercices porteront Ă©galement sur la dĂ©glutition et la respiration. 

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  • La correction posturale et la gestion du rachis cervical : ils ne doivent pas être négligées dans cette prise en charge. En effet, lorsque le bilan met en Ă©vidence un problĂšme de posture il est important d’inclure le travail du rachis dans la prise en charge des DTM, afin de ne pas limiter le potentiel de réadaptation du patient. Les troubles posturaux favorisent un déséquilibre statique et encouragent la récidive des DTM. Nous pourrons réaliser un relâchement préalable des tensions musculaires ou des rétractions lors de la premiĂšre sĂ©ance puis introduire un renforcement isométrique du plan postérieur des cervicales. Il est aussi intéressant d’améliorer les schémas de recrutement musculaire afin d’acquérir une correction posturale automatique de la personne. Bruno Chrcanovic et son Ă©quipe dĂ©veloppent cette partie dans leur article de 2021, ainsi que Shaffer en 2014.

A titre d’exemple, Häggman-Henriksona et al. (2018) propose dans un article sur la thĂ©rapie par l’exercice, un programme d’une heure d’entraînement, comprenant des exercices de coordination, d’endurance et de force, pour les muscles des joues, du cou et des épaules. Ce programme comporte un échauffement avec des petits mouvements d’ouverture et de fermeture de la mâchoire, puis une phase d’entrainement avec des mouvements d’ouverture/fermeture coordonnées avec la flexion/extension des cervicales, un étirement des joues, l’ouverture et la propulsion antérieure contre résistance, des exercices de coordination du cou et des épaules, la mastication et enfin pour terminer la sĂ©ance, un temps de relaxation.

  • La lutte contre les para fonctions : cela consiste Ă  rĂ©duire ou Ă©liminer les habitudes comportementales anormales impliquant les muscles de la mĂąchoire et les articulations temporo-mandibulaires. Les parafonctions sont des activitĂ©s non physiologiques de la mĂąchoire, souvent inconscientes, qui ne sont pas directement liĂ©es aux fonctions normales de mastication, de dĂ©glutition ou de parole, mais qui exercent une pression excessive sur l'appareil manducateur. Elles peuvent exacerber les symptĂŽmes et retarder la fin du traitement des DTM. Ces parafonctions incluent notamment : le bruxisme (grincement ou serrement des dents, surtout pendant le sommeil), le clenching (serrement des mĂąchoires ou des dents sans mouvement latĂ©ral, souvent en pĂ©riode de stress), le mĂąchonnement (mĂącher des objets non alimentaires comme des stylos ou des ongles (onychophagie)) ou encore la succion non nutritive du pouce ou morsure des lĂšvres. Lors des sĂ©ances le praticien doit aider le patient Ă  prendre conscience de ces para fonctions. Il doit lui expliquer les effets nĂ©fastes, lui proposer des solutions et le rĂ©orienter si besoin : TCC, gouttiĂšre


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L’éducation thĂ©rapeutique

L’éducation thérapeutique des patients (ETP) est une Ă©tape cruciale dans la prise en charge des DTM. Elle peut ĂȘtre faite par le mĂ©decin, le dentiste, le chirurgien maxillo-facial, le kinĂ©sithĂ©rapeute, le psychologue... Les praticiens, à la suite de leur diagnostic, doivent informer les patients sur leur pathologie et l’anatomie de la zone pour les aider au mieux à comprendre et traiter leur DTM. Ils peuvent prodiguer des conseils pour aider les patients à réduire leur parafonction manducatrice en donnant des alternatives. Ils participent également à l’élaboration d’un programme d’exercices et d’étirements, de façon à encourager l’implication du patient dans sa prise en charge. Les exercices sont alors expliqués au patient par le kinésithérapeute, qui devra s’assurer de leur bonne réalisation par la suite. Les praticiens ont également un rôle à jouer dans la gestion du stress et de l’anxiété, en proposant des techniques de relaxation et de ventilation. On parle alors d’éducation aux compĂ©tences d’autogestion, c’est Ă  dire “un moyen d'accroĂźtre la capacitĂ© du patient Ă  gĂ©rer sa maladie et son traitement, en partenariat avec des spĂ©cialistes mĂ©dicaux et d'autres personnes de son rĂ©seau” (Temporomandibular Disorders: Priorities for Research and Care, 2020). La revue systĂ©matique la plus rĂ©cente, rĂ©alisĂ©e par Aggarwal et ses collĂšgues (2019) montre que l’autogestion guidĂ©e par un thĂ©rapeute est efficace pour rĂ©duire l’intensitĂ© de la douleur, la dĂ©pression, l’interfĂ©rence avec l’activitĂ© et la douleur Ă  la palpation musculaire. De plus, elle donne la possibilité au patient, en cas de récidive, de se prendre en charge en reconnaissant les symptômes. L’autogestion est un Ă©lĂ©ment important pour l’avenir de la prise en charge des DTM notamment grĂące aux approches e-santĂ©. 

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Les autres traitements conservateurs

L’électrothérapie est utilisée dans le traitement des DTM afin de diminuer les symptômes douloureux. La stimulation Ă©lectrique transcutanĂ©e des nerfs (TENS) est une forme de neuromodulation qui applique un courant Ă©lectrique Ă  travers la peau pour contrĂŽler la douleur. Des Ă©tudes montrent des rĂ©duction de l’activitĂ© EMG aprĂšs une sĂ©ance de TENS ainsi qu’une meilleure ouverture buccale (Monaco et al. en 2013) et un soulagement de la douleur ( Shanavas et al,2014) mais il faut toutefois prĂ©ciser que ces Ă©tudes Ă©taient de petite taille et portaient sur des traitements TENS de courte durĂ©e. Cette pratique est peu utilisĂ©e aujourd’hui en cabinet libĂ©ral. Certains patients peuvent ĂȘtre Ă©quipĂ©s d’appareil dans le cadre de douleurs chroniques mais ce ne sont souvent pas des DTM (syndrĂŽme d’Elhers danlos).


Les thĂ©rapies cognitivo comportementales (TCC) ont fait leurs preuves dans la gestion des DTM comme le dĂ©crit Busse et son Ă©quipe en 2023. Elles regroupent un ensemble de traitements des troubles psychiatriques (notamment addictions, psychoses, dĂ©pressions et troubles anxieux) qui partagent une approche selon laquelle la technique thĂ©rapeutique doit ĂȘtre fondĂ©e sur les connaissances issues de la psychologie scientifique. Elles doivent obĂ©ir Ă  des protocoles relativement normalisĂ©s. Elles Ă©valuent souvent l'Ă©volution du patient au cours de la thĂ©rapie. Les TCC ont pour particularitĂ© de s'attaquer aux difficultĂ©s du patient dans « l'ici et maintenant » par des exercices pratiques centrĂ©s sur les symptĂŽmes observables au travers du comportement et par l'accompagnement par le thĂ©rapeute qui vise Ă  intervenir sur les processus mentaux dits aussi processus cognitifs, conscients ou non, considĂ©rĂ©s comme Ă  l'origine des Ă©motions et de leurs dĂ©sordres. Le biofeedback peut être inclus comme outil dans la prise en charge du dysfonctionnement de l’ATM avec la TCC. L’entrainement par le biofeedback implique des techniques de discrimination des tensions musculaires afin d’augmenter la conscience proprioceptive du corps, dans le but d’atteindre une relaxation maximale du muscle. Les exercices permettent d’atteindre un meilleur contrôle et une reprogrammation musculaire pour obtenir une décontraction rapide du muscle après sa contraction. Le biofeedback nĂ©cessite un appareillage spĂ©cifique : des Ă©lectrodes sont attachĂ©s Ă  la peau du patient et envoient des signaux Ă  un moniteur mesurant la tempĂ©rature de sa peau, son rythme cardiaque, sa tension musculaire, son rythme respiratoire et l’activitĂ© de ses ondes cĂ©rĂ©brales. Il s'agit d'une thĂ©rapie surtout reconnue dans son accompagnement du stress. 

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Les dispositifs occlusaux ou gouttières occlusales sont des dispositifs intra-oraux qui recouvrent totalement ou partiellement une arcade. Il en existe plusieurs, différentes en fonction des objectifs thérapeutiques souhaitĂ©s. Ces dispositifs sont connus sous une grande variĂ©tĂ© de noms tels que gouttiĂšres, appareils de stabilisation, gouttiĂšres occlusales, appareils occlusaux, gouttiĂšres interocclusales, gouttiĂšres entiĂšrement Ă©quilibrĂ©es, gouttiĂšres de repositionnement, gouttiĂšres de bruxisme, protĂšge dents et plusieurs noms dĂ©signant les vendeurs commerciaux de modĂšles d'attelles particuliers,  le nom choisi se rapporte gĂ©nĂ©ralement au mĂ©canisme d'action perçu. Les principaux objectifs sont de reconditionner l’aspect neuro-musculaire, repositionner la mandibule, protéger les dents ou les ATM. L’indication de port est généralement nocturne pour une durée de 1 à 3 mois. Par la gouttière occlusale, la matérialisation de la prise en charge permet en premier lieu de renforcer l’implication du patient dans son auto prise en charge. Comme le prĂ©cisent Nicolas et al dans leur article sur les orthĂšses occlusales en 2024, l’'orthĂšse est un moyen dit “rĂ©versible et non invasif” mais leur port n’est pas anodin. En effet, en l’absence d’explication et d’un contexte de prise en charge, elles peuvent entraîner une dépendance et le développement d’une occlusoconscience exacerbée. Il peut y avoir des effets iatrogĂšnes avec des migrations dentaires ou encore des modifications de praxies linguales. Le dentiste devra bien Ă©valuer les indications et contre-indications telles que la prĂ©sence de bruxisme de reflux gastro-oesophagien ou de SAHOS., Il existe de nombreuses Ă©tudes sur la question de leur efficacitĂ© et de nombreuses discussions entre professionnels, nous pouvons rĂ©sumer comme Kuzmanovic Pficer et al en 2017 :  la thĂ©rapie par attelle intra­orale peut confĂ©rer un lĂ©ger bĂ©nĂ©fice pour la gestion de la douleur chez les personnes atteintes de TMD, mais les preuves Ă  ce sujet sont gĂ©nĂ©ralement mĂ©diocres et mitigĂ©es.

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Pharmacothérapie

Différents traitements pharmacologiques ont été proposés pour la prise en charge de la douleur et

des symptÎmes associés aux DTM. La plupart des études sur les traitements pharmacologiques se sont

concentrées sur l'évaluation de l'efficacité de divers médicaments pour soulager la douleur, principal motif de consultation. Cependant, il n'existe aucun médicament spécifiquement approuvé par la FDA pour ce trouble, et les preuves de l'efficacité de la plupart des traitements recommandés sont faibles. Les pharmacothérapies recommandées pour les patients atteints d'un DTM sont généralement basées sur des médicaments qui se sont avérés efficaces pour d'autres troubles musculo­squelettiques ou états de douleur neuropathique. Les agents

pharmacologiques couramment recommandés pour les DTM, sur la base de l'avis des experts, comprennent le paracétamol, les anti inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les corticostéroïdes, les

antidépresseurs, les anticonvulsivants, les benzodiazépines, les relaxants musculaires, les analgésiques

opioïdes, les antidépresseurs tricycliques et les patchs topiques de lidocaïne.

Dans sa mĂ©ta analyse de 2024, Minervini et al conclut que la compĂ©tence du clinicien consiste Ă  identifier le type   de dysfonctionnement pour choisir les bons mĂ©dicaments, en fonction des autres comorbiditĂ©s du patient. Il prĂ©cise Ă©galement que le traitement pharmacologique doit ĂȘtre soutenu par une thĂ©rapie fonctionnelle, une  physiothĂ©rapie et une thĂ©rapie comportementale.

Le cannabis mĂ©dical a Ă©galement Ă©tĂ© proposĂ© dans le but de rĂ©duire la douleur et potentialiser les effets d'autres traitements de contrĂŽle de la douleur pour plusieurs affections douloureuses comme le montre Hill et al en 2017. La plupart des recherches sur le cannabis se situent en dehors du domaine des DTM. Dans son Ă©tude Lee et al en 2008 a cependant examinĂ© l’utilitĂ© des cannabinoĂŻdes, les composants actifs du cannabis, pour la nociception liĂ©e Ă  l’ATM chez les rats ; elle a dĂ©couvert que les cannabinoĂŻdes potentialisent les effets d’autres mĂ©dicaments pour diminuer la douleur inflammatoire de l’ATM. Anne-Laure PĂ©lissier-Alicot dans sa revue de littĂ©rature examine les effets du cannabis de synthĂšse dans ce sens.

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Thérapies Interventionnelles

Ces techniques sont plus spécifiques et utilisées chez les patients dont les symptÎmes persistent malgré les traitements conservateurs. Elles sont à mi-chemin entre la pharmacothérapie et la chirurgie, réalisées par le chirurgien maxillo-facial.

Les injections de corticostĂ©roĂŻdes : elles sont utilisĂ©es pour rĂ©duire l’inflammation dans l’articulation en cas de synovite ou d’arthrite temporo-mandibulaire. Cela peut diminuer la douleur et amĂ©liorer la mobilitĂ© articulaire.

Les injections de toxine botulique (Botox) : elles peuvent avoir plusieurs sites diffĂ©rents en fonction de l’objectif recherchĂ©. Pour les DTM, les injections dans les muscles (massĂ©ters et temporaux principalement) sont utilisĂ©es pour traiter la douleur myofasciale, lutter contre le bruxisme ou encore traiter l'hypertrophie masseterine. On retrouve des articles sur des injections faites au niveau de l'articulation temporo-mandibulaire pour des troubles de l’ATM. Dans leur revue systĂ©matique de 2023, Delcanho et al ont observĂ© une grande variabilitĂ© dans les mĂ©thodes d'injection et dans les doses injectĂ©es. D’aprĂšs leur rĂ©sultats, il existe de bonnes preuves scientifiques pour soutenir l'utilisation des injections de BTX pour le traitement de l'hypertrophie du massĂ©ter et des preuves Ă©quivoques pour les troubles de l'ATM myogĂšnes, mais trĂšs peu pour les troubles articulaires de l'ATM. Des Ă©tudes avec une conception mĂ©thodologique amĂ©liorĂ©e sont nĂ©cessaires pour mieux comprendre l'utilitĂ© et l'efficacitĂ© des injections de BTX pour traiter les troubles de l'ATM myogĂšnes et articulaires de l'ATM et pour Ă©tablir des protocoles adaptĂ©s pour traiter les diffĂ©rents troubles de l'ATM. Dans leur synthĂšse de 2024 (fournissant le plus haut niveau de preuve actuel) De la Torre Canales et al affirment que traitement par BoNT-A (toxine botullique A)  est recommandĂ© comme derniĂšre alternative thĂ©rapeutique.

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La chirurgie

Chez les patients qui n'ont pas obtenu de soulagement ou qui ne sont pas candidats Ă  un traitement non invasif, un traitement chirurgical mini invasif peut ĂȘtre indiquĂ©. 

  • ArthrocentĂšse :

Il s’agit d’un lavage articulaire avec une solution saline stĂ©rile sous anesthĂ©sie locale. L’objectif est d'Ă©liminer la synovie visqueuse et les mĂ©diateurs inflammatoires de l'articulation et de libĂ©rer les adhĂ©rences articulaires par pression hydraulique. Cette technique est utilisĂ©e dans les cas de dĂ©placements discaux ou d’inflammation articulaire importante. 

L'arthrocentÚse s'est avérée efficace pour soulager la douleur et améliorer l'ouverture de la bouche chez les patients présentant des déplacements discaux temporo­mandibulaires comme le montre Nitzan et al. dans leur étude en 2017.

Cette technique est utilisĂ©e dans le cadre d'une pathologie intra articulaire (telle qu'une luxation discale en association avec des douleurs et DTM) ou d'une inflammation articulaire importante. La douleur musculo­squelettique peut ne pas ĂȘtre amĂ©liorĂ©e par l'arthrocentĂšse. Ce traitement est d’ailleurs gĂ©nĂ©ralement utilisĂ© comme un seul Ă©lĂ©ment d'une stratĂ©gie de prise en charge globale.

  • Arthroscopie de l’ATM :

Cette chirurgie mini invasive implique l'insertion d'un petit endoscope vidĂ©o dans l'espace supĂ©rieur de l'ATM, elle est similaire Ă  l'arthrocentĂšse mais avec l'avantage supplĂ©mentaire de la visualisation de l'articulation. Cela permet de confirmer l'accĂšs Ă  l'articulation, d'amĂ©liorer le diagnostic et d'autoriser un traitement supplĂ©mentaire tel que la rĂ©section au laser des adhĂ©rences et le repositionnement du disque, J.M. Foletti et al le dĂ©taille en 2016 dans leur mise au point sur l’arthroscopie de l’ATM. Les indications sont principalement le blocage articulaire ou la synovite persistante.  Les rĂ©sultats Ă  court terme de l'arthroscopie en ce qui concerne la douleur et la fonction se sont avĂ©rĂ©s similaires Ă  ceux de l'arthrocentĂšse, les deux montrant une efficacitĂ© modĂ©rĂ©e.

L'arthrocentĂšse et l'arthroscopie sont souvent, mais pas toujours, associĂ©es Ă  une injection de mĂ©dicament dans le compartiment articulaire supĂ©rieur. Les mĂ©dicaments les plus frĂ©quemment injectĂ©s sont les corticostĂ©roĂŻdes et l’acide hyaluronique. Les rĂ©sultats rapportĂ©s de ces injections sont mitigĂ©s, certaines Ă©tudes dĂ©montrant des rĂ©sultats supĂ©rieurs en matiĂšre de soulagement de la douleur avec les corticostĂ©roĂŻdes et l’acide hyaluronique (Liu et al., 2018) et plusieurs ne montrant aucune diffĂ©rence significative entre les corticostĂ©roĂŻdes, l’acide hyaluronique et la solution saline seule (de Souza et al., 2012 ; Bouloux et al., 2017a,b ; Davoudi et al., 2018).

  • Chirurgie ouverte :

Les « opĂ©rations ouvertes », ou interventions chirurgicales qui permettent un accĂšs direct Ă  l’articulation, sont rĂ©servĂ©es aux personnes atteintes d’une destruction grave et irrĂ©versible de l’ATM et Ă  celles qui prĂ©sentent des symptĂŽmes invalidants ou un dysfonctionnement de l’articulation persistants malgrĂ© d’autres traitements.TrĂšs rare, elle peut ĂȘtre envisagĂ©e pour rĂ©parer ou remplacer des structures endommagĂ©es dans l’articulation, comme dans les cas de dĂ©gĂ©nĂ©rescence grave (arthrose avancĂ©e). Le choix de l’opĂ©ration est basĂ© sur la gravitĂ© des symptĂŽmes et l'Ă©tat de santĂ© des composants articulaires. Il existe aujourd’hui plusieurs systĂšmes de classification pour guider les dĂ©cisions thĂ©rapeutiques, mais il n'existe pas de protocole universellement acceptĂ© pour la prise en charge chirurgicale d'un DTM.

Lorsque le disque est endommagĂ©, il peut ĂȘtre rĂ©parĂ© ou retirĂ© (discectomie), avec ou sans remplacement. Lorsque le condyle mandibulaire ou la fosse glĂ©noĂŻde ont Ă©tĂ© Ă©rodĂ©s ou que des morceaux d'os libres (ostĂ©ophytes) se trouvent dans l'articulation, une modification des diffĂ©rentes parties de l'articulation, y compris le condyle mandibulaire, la fosse glĂ©noĂŻde ou l'Ă©minence articulaire, peut ĂȘtre indiquĂ©e. De nombreuses autres procĂ©dures similaires peuvent ĂȘtre rĂ©alisĂ©es dans l'articulation une fois l'accĂšs direct obtenu,en fonction de l'objectif de l'opĂ©ration. Lorsque plusieurs composants de l'articulation sont gravement endommagĂ©s, une reconstruction peut ĂȘtre nĂ©cessaire. Cela peut ĂȘtre rĂ©alisĂ© avec des tissus autologues tels que des greffes costochondrales (cĂŽtes) ou des matĂ©riaux alloplastiques, on parle alors d’implants ATM ou de prothĂšse, peu frĂ©quent dans le traitement des DTM. Wroclawski et al aborde les diffĂ©rentes avancĂ©es de la chirurgie dans son article de 2023.

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Les thérapies alternatives

Bien que les preuves de leur efficacitĂ© soient variables, certaines approches peuvent ĂȘtre bĂ©nĂ©fiques en complĂ©ment des traitements classiques. Certains patients seront trĂšs sensibles Ă  ces pratiques, elles peuvent aider dans la gestion de la douleur, de la mobilitĂ© et du stress.

  • OstĂ©opathie ou chiropraxie : Ces thĂ©rapies manuelles visent Ă  amĂ©liorer la mobilitĂ© articulaire et Ă  dĂ©tendre les muscles environnants, bien que leur efficacitĂ© varie selon les cas.
  • Acupuncture : UtilisĂ©e pour soulager la douleur, certains patients trouvent un soulagement par cette mĂ©thode complĂ©mentaire.

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SynthĂšse des preuves

Comme cela a Ă©tĂ© dĂ©crit par Moreau (2024), concernant les DTM douloureux aigus consĂ©cutifs Ă  une lĂ©sion articulaire et / ou musculaire dont la douleur est d’origine nociceptive, le traitement sera purement symptomatique pour accompagner une cicatrisation tissulaire physiologique.

Concernant le traitement des DTM chroniques, nous nous appuyons sur une mĂ©ta-analyse rĂ©cente (Busse et al., 2023) qui classe les interventions thĂ©rapeutiques en quatre catĂ©gories selon leur niveau de preuve d’efficacitĂ© :

  • fortes recommandations en faveur des thĂ©rapies cognitivo comportementales (TCC) avec ou sans biofeedback ou thĂ©rapie de relaxation, thĂ©rapie manuelle musculaire et articulaire, exercice postural supervisĂ©, exercice de la mĂąchoire supervisĂ© et Ă©tirements avec ou sans trigger point et soins habituels (tels que exercices Ă  domicile, Ă©tirements, rĂ©confort et Ă©ducation)
  • recommandations conditionnelles en faveur de la thĂ©rapie manuelle, d’exercice de mĂąchoire supervisĂ© avec mobilisation, TCC avec antidĂ©presseurs, mĂ©dicaments anti inflammatoires non stĂ©roĂŻdiens (AINS), manipulation avec exercice postural et acupuncture
  • recommandations plutĂŽt contre les gouttiĂšres occlusales rĂ©versibles (seul ou en combinaison avec d’autres interventions), arthrocentĂšse (seule ou en association avec d'autres interventions), supplĂ©ment de cartilage avec ou sans injection d'acide hyaluronique, thĂ©rapie au laser Ă  faible intensitĂ© (seul ou en combinaison avec d’autres interventions), stimulation nerveuse Ă©lectrique transcutanĂ©e, gabapentine, injection de toxine botulique, injection d’acide hyaluronique, thĂ©rapie de relaxation, injection des trigger point, paracĂ©tamol (avec ou sans injection musculaire, relaxants ou AINS), capsaĂŻcine topique, biofeedback, injection de corticostĂ©roĂŻdes (avec ou sans AINS), benzodiazĂ©pines et bĂȘtabloquants
  • fortes recommandations contre les gouttiĂšres occlusales irrĂ©versibles, discectomie et AINS avec opioĂŻdes.

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(Nous apporterons dans un prochain contenu, plus d’informations concernant les diffĂ©rents types de douleurs que l’on peut retrouver dans les DTM et qui peuvent modifier le choix des traitements.)

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En pratique, cela peut paraĂźtre dĂ©stabilisant de voir tant de pratiques avec peu de niveau de preuve. Le professeur Palla publie en 2017 un Ă©ditorial sur la mĂ©decine fondĂ©e sur la valeur et les soins centrĂ©s sur le patient. Il y a soulignĂ© un concept important : le fait de tenir compte Ă  la fois de la mĂ©decine fondĂ©e sur les preuves et de la mĂ©decine fondĂ©e sur la valeur (VBM), qui fait rĂ©fĂ©rence Ă  l’amĂ©lioration du bien-ĂȘtre et de la satisfaction du patient, ainsi que des aspects fonctionnels, Ă©motionnels et psychosociaux. Michelotti reprend la VBM dans une entrevue en 2020, il la dĂ©crit comme l’intĂ©gration des meilleures donnĂ©es factuelles Ă  l’amĂ©lioration perçue de la qualitĂ© de vie du patient confĂ©rĂ©e par une intervention de soins de santĂ©. Selon eux nous pourrions alors dire que le processus de prise de dĂ©cision thĂ©rapeutique repose sur l’intĂ©gration des rĂ©sultats de la recherche avec l’état et les prĂ©fĂ©rences du patient dans le cadre de l’éthique mĂ©dicale.

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Nous ajouterons que le seul consensus retrouvĂ© aujourd’hui repose sur le fait que les stratĂ©gies de traitement doivent ĂȘtre rĂ©versibles et respecter le principe de “primum non nocere” (d’abord ne pas nuire).

Plusieurs ouvertures me semblent intĂ©ressantes Ă  prĂ©ciser. Loanne Sauvageones et al. (2024) appuie le fait que les techniques de physiothĂ©rapie ont toute leur place dans le traitement des DTM de maniĂšre quasi systĂ©matique. Cependant, du point de vue dentaire de l’autrice, la kinĂ©sithĂ©rapie n’est pas toujours proposĂ©e car la collaboration interprofessionnelle semble difficile, notamment en France. Cette situation semblerait ĂȘtre liĂ©e Ă  des lacunes dans les corpus d’enseignement en formation initiale et au manque de praticiens spĂ©cialisĂ©s. Cette tendance est d’autant plus marquĂ©e dans les zones rurales et les dĂ©serts mĂ©dicaux.

Se pose enfin la question des traitements prĂ©ventifs dans le cadre de DTM. Elle se pose pour les patients qui consultent pour des cervicales ou des troubles de la ceinture scapulaires chez lesquels l’examen de la sphĂšre ORL retrouve : bruits articulaires, cinĂ©tique anormal, tensions musculaires importantes ou dyspraxies linguales. Une investigation plus approfondie peut ĂȘtre jugĂ©e nĂ©cessaire en prenant en compte l’ensemble des Ă©lĂ©ments du bilan et la comprĂ©hension du patient dans un modĂšle bio-psycho-social. L’évolution clinique du patient permettra alors au praticien de dĂ©terminer s’il est pertinent d’ajouter un axe de travail pro-maxillo-facial dans la prise en charge. Notons que ce travail peut s’effectuer a minima avec des explications en premiĂšre intention avant d’ajouter la prescription d’exercices ou une prise en charge manuelle spĂ©cifique.Gardons en tĂȘte de ne pas confondre l’optimisation des fonctions avec une quête d’idéal.

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Exemple d'exercices

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