Ce test a initialement été proposé pour mettre en évidence un conflit sous-acromial (ou SIS).
Ces dernières années, l’étiquetage des douleurs non-traumatiques de l’épaule liées aux structures de l’espace sous-acromial a été nettement débattu.
En 1972, le Docteur Charles Neer a introduit l’étiquette diagnostique de « syndrome de conflit sous-acromial (SIS) de l’épaule (Neer et al. 1972). Cette étiquette était basée sur le mécanisme de la théorie du conflit structurel des tendons de la coiffe et d’autres structures présentes dans l’espace sous-acromial et a servi de justification aux tests cliniques, aux procédures chirurgicales et aux protocoles de rééducation pendant de nombreuses années.
Toutefois, il est clair qu’aujourd’hui, l’étiquette « conflit sous-acromial (SIS) » est largement controversée, notamment avec l’apparition de preuves récentes suggérant que ce concept n’explique pas entièrement le mécanisme douloureux (Ludewig et al. 2013 ; Papadonikolakis et al. 2011). Par conséquent, la description a évolué du SIS vers le « conflit d’épaule », ou « syndrome de douleur sous-acromial (SAPS) », avec l’opinion croissante que le conflit représente un ensemble de symptômes et un mécanisme possible de la douleur, plutôt que le diagnostic patho-anatomique lui-même.
Compte tenu de cette évolution et du fait que l’objectif principal en rééducation consiste à traiter la cause du problème et non le symptôme qui en résulte, le défi permanent est d’identifier la cause sous-jacente des symptômes de conflit, y compris les facteurs psychosociaux liés à la douleur et pouvant influencer les symptômes et les attentes du patient.
Mais alors à quoi peuvent bien servir les tests spéciaux de l’épaule censés provoquer les structures sous-acromiales comme le test de Yocum ?
Étant donné la valeur diagnostique douteuse des tests spéciaux, Ann Cools suggèrent qu’il peut être plus utile d'interpréter ces tests d'un point de vue biomécanique, en examinant les mécanismes possibles, les positions, les mouvements ou les variations de charge, qui augmentent (provocation des symptômes) ou diminuent (tests de réduction des symptômes) les symptômes, sans trop se concentrer sur une éventuelle pathologie structurelle (Cools. 2021).
Pour réaliser le test de Yocum, le patient peut être debout ou assis. Le patient place la main de son bras affecté sur son épaule opposée. Puis le thérapeute demande au patient de lever le coude au dessus du plan horizontale de l’épaule. Ce test est positif s’il reproduit les douleurs du patient.
Dans leur étude en 2018 Ferenzi et al ont trouvé que le test de Yocum présentait une mauvaise reproductibilité inter-observateur. Les mêmes auteurs soulignent qu’étant donné que le test de Yocum inclut l’adduction du bras, il pourrait être plus approprié pour détecter une articulation acromio-claviculaire douloureuse par compression excessive plutôt qu’un problème d’origine sous-acromial.
Ann Cools. Shoulder Rehabilitation - A Pratical Guide for the Clinician. Skribis – Mirto Print (Nevelland Graphics). Vol. 352 p, 2020.
Ferenczi, Antoine, Agnès Ostertag, Sandra Lasbleiz, David Petrover, Alain Yelnik, Pascal Richette, Thomas Bardin, Philippe Orcel, et Johann Beaudreuil. « Reproducibility of Sub-Acromial Impingement Tests, Including a New Clinical Manoeuver ». Annals of Physical and Rehabilitation Medicine 61, no 3 (1 mai 2018): 151‑55. Lien article.
Silva, L., J. L. Andréu, P. Muñoz, M. Pastrana, I. Millán, J. Sanz, C. Barbadillo, et M. Fernández-Castro. « Accuracy of Physical Examination in Subacromial Impingement Syndrome ». Rheumatology (Oxford, England) 47, no 5 (mai 2008): 679‑83. Lien article.
Yocum, L. A. « Assessing the Shoulder. History, Physical Examination, Differential Diagnosis, and Special Tests Used ». Clinics in Sports Medicine 2, no 2 (juillet 1983): 281‑89.
Ce test a initialement été proposé pour mettre en évidence un conflit sous-acromial (ou SIS).
Ces dernières années, l’étiquetage des douleurs non-traumatiques de l’épaule liées aux structures de l’espace sous-acromial a été nettement débattu.
En 1972, le Docteur Charles Neer a introduit l’étiquette diagnostique de « syndrome de conflit sous-acromial (SIS) de l’épaule (Neer et al. 1972). Cette étiquette était basée sur le mécanisme de la théorie du conflit structurel des tendons de la coiffe et d’autres structures présentes dans l’espace sous-acromial et a servi de justification aux tests cliniques, aux procédures chirurgicales et aux protocoles de rééducation pendant de nombreuses années.
Toutefois, il est clair qu’aujourd’hui, l’étiquette « conflit sous-acromial (SIS) » est largement controversée, notamment avec l’apparition de preuves récentes suggérant que ce concept n’explique pas entièrement le mécanisme douloureux (Ludewig et al. 2013 ; Papadonikolakis et al. 2011). Par conséquent, la description a évolué du SIS vers le « conflit d’épaule », ou « syndrome de douleur sous-acromial (SAPS) », avec l’opinion croissante que le conflit représente un ensemble de symptômes et un mécanisme possible de la douleur, plutôt que le diagnostic patho-anatomique lui-même.
Compte tenu de cette évolution et du fait que l’objectif principal en rééducation consiste à traiter la cause du problème et non le symptôme qui en résulte, le défi permanent est d’identifier la cause sous-jacente des symptômes de conflit, y compris les facteurs psychosociaux liés à la douleur et pouvant influencer les symptômes et les attentes du patient.
Mais alors à quoi peuvent bien servir les tests spéciaux de l’épaule censés provoquer les structures sous-acromiales comme le test de Yocum ?
Étant donné la valeur diagnostique douteuse des tests spéciaux, Ann Cools suggèrent qu’il peut être plus utile d'interpréter ces tests d'un point de vue biomécanique, en examinant les mécanismes possibles, les positions, les mouvements ou les variations de charge, qui augmentent (provocation des symptômes) ou diminuent (tests de réduction des symptômes) les symptômes, sans trop se concentrer sur une éventuelle pathologie structurelle (Cools. 2021).
Pour réaliser le test de Yocum, le patient peut être debout ou assis. Le patient place la main de son bras affecté sur son épaule opposée. Puis le thérapeute demande au patient de lever le coude au dessus du plan horizontale de l’épaule. Ce test est positif s’il reproduit les douleurs du patient.
Dans leur étude en 2018 Ferenzi et al ont trouvé que le test de Yocum présentait une mauvaise reproductibilité inter-observateur. Les mêmes auteurs soulignent qu’étant donné que le test de Yocum inclut l’adduction du bras, il pourrait être plus approprié pour détecter une articulation acromio-claviculaire douloureuse par compression excessive plutôt qu’un problème d’origine sous-acromial.
Ann Cools. Shoulder Rehabilitation - A Pratical Guide for the Clinician. Skribis – Mirto Print (Nevelland Graphics). Vol. 352 p, 2020.
Ferenczi, Antoine, Agnès Ostertag, Sandra Lasbleiz, David Petrover, Alain Yelnik, Pascal Richette, Thomas Bardin, Philippe Orcel, et Johann Beaudreuil. « Reproducibility of Sub-Acromial Impingement Tests, Including a New Clinical Manoeuver ». Annals of Physical and Rehabilitation Medicine 61, no 3 (1 mai 2018): 151‑55. Lien article.
Silva, L., J. L. Andréu, P. Muñoz, M. Pastrana, I. Millán, J. Sanz, C. Barbadillo, et M. Fernández-Castro. « Accuracy of Physical Examination in Subacromial Impingement Syndrome ». Rheumatology (Oxford, England) 47, no 5 (mai 2008): 679‑83. Lien article.
Yocum, L. A. « Assessing the Shoulder. History, Physical Examination, Differential Diagnosis, and Special Tests Used ». Clinics in Sports Medicine 2, no 2 (juillet 1983): 281‑89.